Yuna est une femme de 45 ans qui n'avait jamais envisagé auparavant d'adopter un chien. Avec son mari, ils finissent par en adopter deux : le premier, Carotte, est un corgi mâle de 2 ans. Le second, Patate, est un chien bâtard d'un an. Ils vivent à la campagne à une heure de Séoul. Là, Ils peuvent croiser tous les jours des chiens abandonnés par des gens de la capitale venus dans la région s'en débarrasser. D'autres chiens sont parfois enfermés dans des cages où ils peuvent à peine se tenir debout, maltraités, et mal nourris par leur maître. Avant de disparaître. Ces chiens-là se font tuer pour leur viande. Car les chiens sont considérés en Corée (comme dans d'autres pays d'Asie) comme un mets bon pour la santé.
Une facette peu connue de la Corée : les chiens, point de discorde dans le pays ! Animal élevé pour être mangé ou animal de compagnie, c'est même un enjeu des élections en 2022. Keum Suk Gendry-Kime nous livre un récit sensible, qui expose la violence des humains et nous conte l'histoire de son pays, la société contemporaine, et les gens qui y vivent.
Soixante-dix ans se sont écoulés depuis le déclenchement de la guerre de Corée. Depuis 1953, la Corée est divisée en deux pays distincts, la Corée du Sud et la République populaire démocratique. Des familles entières ont été séparées. La mère de la narratrice n'a jamais revu son premier mari et son fils. Aujourd'hui encore, des démarches sont entreprises pour retrouver des proches disparus. Saisie par un sentiment d'urgence alors que la génération qui a connu la guerre s'éteint et la nouvelle oublie le passé, Keum Suk Gendry-Kim a interrogé sa mère pour qu'elle lui raconte ces blessures traumatisantes de la guerre et de la séparation.
Séoul, de nos jours. Guja a 92 ans. Sa vie de retraitée est bousculée le jour où, parlant avec une amie, elle découvre le programme gouvernemental permettant à des familles coréennes séparées par la guerre en 1950 de se retrouver. Lui revient alors son passé, sa jeunesse, son premier mariage, ses deux premiers enfants. Et surtout, cet exode qui va la séparer de son mari et de son premier fils alors qu'elle reste seule avec son nourrisson. Jamais plus elle ne les reverra. Au crépuscule de sa vie, elle raconte à sa fille Jina, dessinatrice pour la jeunesse, cette vie brisée, ces moments de désespoir, sa vie d'après.
Après Les Mauvaises Herbes, Keum Suk Gendry-Kim s'attaque à un autre pan dramatique de l'histoire de la Corée.
En se replongeant dans ses cahiers intimes, notes, croquis, photos prises au Japon lors de ses nombreux voyages, le désir est venue à Igort de faire un livre sur la culture japonaise. Il faut dire que c'est un domaine qu'il connaît bien. Il est l'un des rares auteurs occidentaux à avoir travaillé directement pour un éditeur japonais, et cela, durant onze années. Après avoir fait un tour d'horizon de l'édition manga au Japon vue de l'intérieur, les méthodes de travail, les relations avec les éditeurs de Kodansha publishing, il nous entraîne tout naturellement dans son sillage à la rencontre d'artistes qu'il a eu la chance de côtoyer comme Jirô Taniguchi, Katsuhiro Ôtomo... En sa compagnie et celle d'Hayao Miyazaki, nous visitons les studios Ghibli. Remontant le temps, Igort nous plonge également dans la beauté de oeuvres d'Hokusai et Hiroshige. Le cinéma non plus n'est pas oublié, avec un chapitre consacré à L'empire des sens et une rencontre avec Takeshi Kitano. Fort bien documenté, l'ouvrage d'Igort n'oublie pas de replacer les oeuvres ou auteurs cités dans leurs contextes culturels et historiques.
José Muñoz se souvient de son quartier d'enfance, en Argentine, à Buenos Aires. C'est son berceau natal qu'il dessine, les rues et les habitants d'alors. Muñoz est habité par ses souvenirs, lui a fui son pays en 1972, alors âgé de 30 ans. La dictature a forcé son exil. Muñoz révèle ses souvenirs et donne un livre nostalgique, mélancolique et crépusculaire. Il a demandé à son jeune ami le poète argentin Alejandro Garcia Schnetzer d'écrire des textes qui illustreraient ses dessins. Ainsi, se dessine le portrait sensible d'un quartier modeste de Buenos Aires, qui prend vie par la force de ses encres.Retour ligne automatique Son graphisme traduit l'atmosphère et les émotions de la ville. Entre pointillisme et grand éclat de noir, Muñoz révèle l'âme de la capitale argentine ; les jeux d'ombre et de lumière rappellent tant les décors que ses habitants. Les textes de Garcia Schnetzer révèlent aussi le souffle des dessins et enracinent une réalité passée. Poème et dessins consignent une mémoire.