Pour l'Ukraine est composé d'une trentaine de discours choisis parmi les plus marquants de ceux que le président Zelensky a prononcés depuis la veille de la guerre, puisque, le 21 février, pressentant l'attaque, il a solennellement appelé son peuple à l'unité de la nation. On y trouvera les dramatiques discours du premier jour (le matin et le soir de l'invasion), mais aussi les grands discours institutionnels comme ceux qu'il a tenus devant le Congrès américain, l'Assemblée nationale française, le Parlement anglais, et des discours aux populations européennes, comme celui de Prague, le 4 mars.
Sans relâche, il se pose en défenseur de son pays et, bien au-delà, des valeurs de démocratie et de liberté mises en danger par cette guerre. Volodymyr Zelensky nous avertit : si l'Ukraine tombe, c'est l'Europe qui tombe. Une parole qui restera à l'égal des plus grands discours de défense des valeurs démocratiques.
Cet ouvrage exclusif, publié avec l'accord des autorités ukrainiennes sur la base de textes autorisés, constitue la première édition mondiale de ses discours.
PREMIERE PUBLICATION MONDIALE.
TOUS LES PROFITS DE LA VENTE DE L'OUVRAGE SERONT REVERSÉS A L'ORGANISME DE SOUTIEN AU PEUPLE UKRAINIEN GÉRÉ PAR L'AMBASSADE D'UKRAINE A PARIS.
Traduit de l'anglais et annoté par Raphaël Zyss.
Vladimir Poutine est-il devenu le maître du jeu ? Pourquoi et comment le Président russe a décidé d'attaquer l'Ukraine ? A-t-il cherché à empêcher l'Ukraine de s'associer à l'Europe ? Cherche-t-il à reconstituer l'URSS ? L'OTAN a-t-elle promis de ne pas s'étendre vers l'Est après 1990 ?
En s'appuyant sur les dossiers des services de renseignement et les rapports officiels, Jacques Baud passe ainsi en revue les événements de l'histoire récente de la Russie, qui ont conduit à la guerre avec l'Ukraine ; il analyse les différents contentieux entre l'Occident et la Russie, et éclaire sur le rôle que joue aujourd'hui Poutine sur la scène internationale.
L'ouvrage se présente sous forme de questions rattachées à l'actualité, qui facilitent l'accès à une explication équilibrée des événements et jette sur eux une lumière parfois très différente de celle propagée par les médias.
À l'heure où Vladimir Poutine a envahi l'Ukraine et menace l'Europe d'une guerre, voici un ouvrage décisif pour illustrer le basculement de l'ordre international au sein duquel la rivalité avec l'Occident est le prétexte à des alliances hier encore inimaginables. Tout oppose la Russie et la Turquie et, pourtant, leur union ne cesse de se renforcer. C'est le constat des chercheurs rassemblés dans ce livre inédit. En dépit de conflits multiséculaires, Istanbul et Moscou partagent des ambitions. S'il y a des désaccords entre Poutine et Erdogan, l'intérêt commun en termes d'influence et de puissance prime. Du nucléaire civil à l'armement, en passant par la coopération diplomatique et militaire, toutes les occasions sont bonnes pour accroître l'image de solidité de ce nouveau front résolu à combattre « l'ingérence » de l'Occident. Cependant, la guerre en Ukraine, en révélant l'asymétrie des enjeux qui sous-tendent ce partenariat pour les deux parties, en remettra-t-elle en cause la dynamique ?
Peu après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Barack Obama tweetait : « Les Ukrainiens ont besoin de notre aide. Si vous cherchez comment faire la différence, voici des gens qui font un travail important. » Il faisait référence à l'équipe du journal en ligne The Kyiv Independent, qui avait décidé de continuer à exercer son métier sous les bombes : informer chaque jour, coûte que coûte. À l'image de la plupart des Ukrainiens, ces jeunes journalistes se sont organisés pour raconter au plus près et au jour le jour une offensive visant à soumettre leur pays. Leur façon à eux de résister, quand la propagande cherche à imposer ses récits truqués. Pour eux, le grand reportage commence au coin de la rue.C'est ce travail au long cours que présente ce livre, donnant vie à des dizaines de civils anonymes : leurs témoignages parfois poignants, parfois insolites, vaudront pour l'Histoire. Voici l'unique carnet de bord d'une résistance acharnée, qui n'a cessé de surprendre la puissante armée russe, et le reste du monde. Maria Poblete et Frédéric Ploquin, journalistes et écrivains français, ont coordonné ce volume en lien avec la rédaction du Kyiv Independent. La majeure partie des droits de ce livre est reversée au Kyiv Independent, rare organe de presse indépendant des oligarques de tous bords.
Constituée de cinquante-quatre États, berceau de nombreuses civilisations, l'Afrique représente à elle seule un continent-monde de plus d'un milliard d'habitants. Trop souvent considérée comme un tout homogène, elle devrait plutôt être pensée dans sa diversité et sa profondeur. Sur le plan géopolitique, on la croit marginalisée. Ses acteurs sont souvent perçus comme passifs et dépendants du reste de la communauté internationale. Or, c'est une tout autre représentation que propose Sonia Le Gouriellec dans cet ouvrage. Celle, au contraire, d'un continent ouvert sur le monde, ayant depuis toujours participé aux échanges et aux équilibres politiques, commerciaux et intellectuels, et qui est aujourd'hui intégré à la mondialisation et aux dynamiques contemporaines, au point d'apparaître comme un nouveau centre névralgique des défis de notre époque. S'appuyant sur de nombreuses études de cas, Sonia Le Gouriellec n'écrit rien de moins qu'une géopolitique des Afriques.
Repli identitaire, nationalisme, fermeture des frontières... l'idéologie des extrêmes droites semble aux antipodes du concept même de relations internationales. Quel sens a donc une approche géopolitique ?
Au-delà du fantasme d'une « Internationale brune », l'histoire des mouvements d'extrême droite montre que ses militants n'ont eu de cesse de sortir de l'isolement national en se nourrissant de théoriciens d'horizons divers dont les idées diffusent mondialement. Pensons à l'assassin de Christchurch se réclamant de Renaud Camus et de son idéologie du « grand remplacement ».
Reprenant la thèse du choc des civilisations de Samuel Huntington et convaincues que l'avenir sera constitué de grands ensembles civilisationnels conflictuels, les extrêmes droites construisent ainsi une géopolitique identitaire censée lutter pour la survie de la « race blanche ». De quoi se nourrit l'extrême droite ? Sur quels discours s'appuie-t-elle ? Comment se mettent en place ses réseaux internationaux ?
C'est ce que décrit Stéphane François dans cette analyse originale des contenus idéologiques et des grandes phases de développement des extrêmes droites de par le monde.
Lorsque deux bombes nucléaires sont tombées sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945, le monde entier a réalisé que l'humanité avait atteint un point de non-retour dans sa capacité d'autodestruction. Aujourd'hui, l'Anthropocène est en train de provoquer la sixième extinction de masse et tous les signaux sont au rouge: hausse des émissions de GES, fonte des glaciers, feux de forêt, inondations, réfugiés climatiques...
Pour Chomsky, ces deux menaces exigent une réponse qui ne peut être que de portée mondiale. Dans un contexte de montée en puissance des grandes entreprises mondialisées qui ont privé les États de leur capacité de façonner l'avenir, il plaide pour la signature urgente de traités internationaux contraignants sur le climat et l'armement, et lance un appel à une mobilisation populaire sans précédent.
«Seul Noam Chomsky a su communiquer avec une telle passion les liens qui unissent les deux catastrophes d'origine humaine auxquelles fait face la civilisation, soit le bouleversement du climat et l'apocalypse nucléaire, et jamais n'a-t-il lancé ses mises en garde et ses appels à l'action de façon aussi impressionnante.»
- Daniel Ellsberg, lanceur d'alerte des Pentagon Papers
Ce livre s'adresse aux lecteurs souhaitant recueillir un point de vue distancié et objectif sur un sujet qui suscite passions et controverses.Juin 1967, une victoire empoisonnée pour Israël ? Que faire avec le Hamas ? Les États-Unis, un acteur partial ? La solution des deux États est-elle encore possible ?Le conflit israélo-palestinien soulève beaucoup de débats, de passions et de fantasmes. Il doit cette place singulière à son exceptionnelle durée, à la terre chargée de symboles religieux où il se déroule et aux protagonistes qui s'affrontent.Chacun peut avoir une opinion sur ce conflit, encore faut-il qu'elle repose sur une approche raisonnée de ses origines, de ses logiques et de ses dynamiques.Pour ne plus se contenter des idées reçues, l'auteur répond ici à vingt-deux questions essentielles.
Après la chute de l'URSS, de nombreux stratèges ont annoncé le triomphede la démocratie libérale, sous l'égide de la puissance américaine,championne de la mondialisation. Trente ans plus tard et au beau milieud'une crise sanitaire qui a dévoilé la réalité concrète de l'hyperpuissancechinoise, les Européens pris au piège de leur supranationalisme sontcontraints d'ouvrir les yeux : la mondialisation anglosaxonne, cette ouverturerapide à tous les flux, humains, marchands et financiers, n'a entraîné ni ladisparition des nations ni la concorde planétaire. Au surplus, elle échappeaux Occidentaux contre lesquels s'affirment les puissances du mondemultipolaire hostiles à leur universalisme libéral, jugé déconstructeur.Alors que les zones de conflit s'élargissent, de la Turquie d'Erdogan, àl'Afghanistan des Talibans, du Sahel aux pays du Nil, de l'Ukraine à la Merde Chine, les crises éco-énergétiques, les menaces mafieuses et cyber, lanouvelle guerre froide opposant la Russie et la Chine aux États-Unis, ouencore les déstabilisations liées au terrorisme islamiste, sont le quotidiendes nations. Les pays émergents ou réémergents d'Eurasie et du Sudassument de nouveaux rapports de forces, et les rivalités territoriales ontpeu de chances d'être résolues par le multilatéralisme (OMS, ONU, etc...),largement démonétisé.Passant au crible, selon la méthode géopolitique, les tendances lourdes(géographie, histoire, religion) et les variables contemporaines (Covid,énergies, économie, crime organisé) de l'échiquier mondial, Alexandre DelValle et Jacques Soppelsa offrent ici le premier guide géopolitique completdes nouveaux dangers du monde globalisé.
États-Unis, Europe, Chine, Russie, mais aussi firmes multinationales ou opinions publiques : quel est le poids des différents acteurs internationaux ? Réchauffement climatique, migration, terrorisme... Quels défis globaux se dressent devant nous ? À quelles menaces devons-nous faire face ? Comment penser les débats sur les valeurs (démocratie, morale politique, souveraineté, ingérence) ?
Dans un style accessible et pédagogique, Pascal Boniface fournit les clés de compréhension des enjeux majeurs du monde contemporain, pour tous ceux qui souhaitent s'y retrouver dans le flux continu d'informations, situer les événements dans un contexte plus large, comprendre la vie internationale et les rapports de force qui la structurent.
Cette 6e édition est à jour des événements récents qui ont bousculé l'ordre planétaire : pandémie du Covid-19, élections américaines, terrorisme...
Le 11 janvier 2013, dans une allocution télévisée, le président François Hollande annonçait que la France intervenait militairement pour venir en aide au Mali, alors que des groupes armés qualifiés de terroristes semblaient se diriger vers la capitale, Bamako. Cela marquait le début de l’opération Serval. Quoi de plus proche, en apparence, d’une décision souveraine et individuelle que cette annonce ? Le propos de cet ouvrage, appuyé sur un travail de terrain de plusieurs années (sources ouvertes, archives classifiées, entretiens, prosopographie…), est pourtant à rebours d’une perspective qui prétendrait isoler des moments discrets de la décision en en faisant une substance, saisissable et traçable : il s’attache à déplier ce que sont toutes les conditions plus générales de possibilité d’une entrée en guerre, et à identifier les luttes politiques et bureaucratiques au sein de l’appareil d’État dans lesquelles elle s’encastre. Il entend aussi montrer que l’on peut travailler empiriquement sur les sommets de l’État, fût-ce dans des domaines que l’on imagine verrouillés par le « secret défense », et que les relations internationales relèvent, en cela, du travail ordinaire des sciences sociales.
RAMSES, l'ouvrage prospectif de référence, propose chaque année à un large public (étudiant, enseignant, manager, journaliste, diplomate...) les clés et repères indispensables pour décrypter les évolutions du monde, selon un credo simple : "Éclairer, ne rien imposer".
RAMSES 2022 interroge le monde "d'après" autour de trois thématiques fortes :
SORTIR DU COVID : La pandémie du Covid-19 a plaqué sur la scène mondiale un éclairage brutal qui l'a contrainte à considérer différemment priorités internes et rapports de forces. Quelles leçons géopolitiques et géo-économiques peut-on tirer de la crise ? Vers quelles sorties de crise de long terme nous orientent-elles ? En bref comment le monde sortira-t-il du Covid ?
PANDEMIE ET REDISTRIBUTION DE LA PUISSANCE : La puissance se redistribue, et la course se déploie sur plusieurs lignes : 2020 et 2021 ont positionné les compétiteurs de manière nouvelle autour d'enjeux qui apparaissent plus clairement - technologiques, informationnels, économiques... Comment se profile la hiérarchie future des puissances ? Comment se réorganisent les grands espaces stratégiques ?
30 ANS APRES LA CHUTE : L'ESPACE SOVIETIQUE : Moscou, que l'Occident a longtemps cru sortie du jeu de la puissance, pèse à nouveau : au Moyen-Orient, en Europe, et jusque dans la course aux vaccins. La stabilité de sa gouvernance autoritaire est-elle un avantage ou un danger ? Hors Russie, les crises de l'Europe post-soviétique annoncent-elles une plus grande anarchie ou une nouvelle architecture politico-diplomatique ?
Assorti d'un riche appareil documentaire (annexes statistiques, chronologie, cartographie originale) et de vidéos des auteurs venant compléter et approfondir les analyses de l'ouvrage.
Faire le pari du dialogue sur la violence physique est ce que propose toute médiation et ce qui réunit initialement les acteurs fort divers qui peuvent, sur la scène internationale, entreprendre cette activité de pacification. Au-delà de cet objectif général commun, il est possible, et utile, de distinguer différentes manières de faire la paix via la médiation internationale dans l'après-guerre froide.
S'appuyant sur sept cas d'étude postérieur à 1990 et dans des contextes variés, cet ouvrage propose une typologie inédite de la méditation contemporaine. Il montre comment elle se décline selon des termes et des règles de jeu bien différents selon qu'elle est essentiellement politique, d'expertise ou sociétale.
Milena Dieckhoff est maîtresse de conférences en science politique à l'Université Clermont Auvergne (UCA).
Débouchant directement sur l'actualité la plus immédiate, cet ouvrage présente une synthèse globale des relations politiques internationales depuis 1945.La fin de la Deuxième Guerre mondiale marque une césure majeure dans les rapports entre nations. Face au déclin des États européens, on assiste à l'ascension des États-Unis et de l'Union soviétique, qui visent à constituer autour d'eux des blocs homogènes. Tandis que se développe la guerre froide, les peuples colonisés s'émancipent de la tutelle de l'Europe. Il n'y a plus guère de lieu sur la planète qui ne participe peu ou prou aux relations internationales.Des années 1960 aux années 1980, le monde bipolaire fait place à un monde multipolaire, où aux lieux traditionnels de conflits s'ajoutent de nouveaux terrains d'affrontement et de nouveaux enjeux.
Les événements révolutionnaires des années 1989-1991 mettent un terme à la guerre froide. Dominée par l'hyperpuissance américaine, la communauté internationale est à la recherche d'un nouvel ordre mondial que le 11 septembre 2001 rend encore plus improbable.
Le début du XXIe siècle est marqué par le phénomène de la mondialisation et l'ascension des puissances émergentes, en particulier de la Chine. Loin des espoirs de paix de la décennie 1990, les défis à l'ordre international replongent le monde des années 2010 dans un cycle de tensions et de violences.
En 1815, le congrès de Vienne inaugure, après la longue césure des guerres révolutionnaires et napoléoniennes, une nouvelle ère dans les relations internationales, avec l'Europe pour théâtre principal et acteur essentiel. Le directoire des grandes puissances assure un siècle de paix globale, affirmant sur toute la planète la suprématie du Vieux Monde. Cependant, à partir du XXe siècle, le système se dérègle et le leadership européen cède la place à un monde déchiré par les crises, les guerres et le choc d'idéologies antagonistes avant d'hésiter, depuis l'an 2000, entre ordre et désordre. Cet ouvrage retrace l'histoire des relations internationales du XIXe siècle à aujourd'hui, apportant ainsi les connaissances indispensables pour comprendre quel nouvel équilibre mondial se dessine au début du IIIe millénaire.
« Comment la France et l'Europe, menacées par le déclin économique et démographique sur toile de fond de crise politique et morale, peuvent-elles se défendre face à ces nouveaux prédateurs que sont la Chine - désormais superpuissance consciente de son rang historique -, la Russie - insatisfaite de l'ordre postsoviétique sur notre continent -, voire les États-Unis ? Pour tenter de répondre à cette question, il faut d'abord reconnaître les terrains de chasse de la prédation moderne. C'est à partir de là que nous pourrons apprécier les logiques de comportement des fauves avant d'analyser les options stratégiques qui s'offrent à nous, Européens, si nous ne voulons pas être leur proie. » F. H. François Heisbourg analyse les différentes formes de prédation - commerciale, industrielle, financière, bien sûr, mais aussi idéologique et politique -, souligne les retournements de l'Histoire - comment les pays européens sont passés de prédateurs à proies - et appelle nos pays à rassembler leurs forces pour résister à la prédation. Un livre écrit de main de maître, un appel urgent à penser la stratégie. François Heisbourg est conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique et a présidé l'International Institute for Strategic Studies de Londres et le Centre de politique de sécurité de Genève.
Travailleuse d'usine mexicaine, cultivateur de riz indien, ménagère ougandaise, fermière aymara: ces personnes ont en commun d'être nées dans des nations exploitées ou opprimées. C'est le résultat de l'ordre mondial institutionnalisé : la prospérité de l'Occident vient en grande partie de l'appauvrissement du reste du globe. Pourtant, les positions antimondialisation actuelles sont trop souvent synonymes de fermeture des frontières et de repli sur soi. Pour faire contrepoids, Maïka Sondarjee développe une position internationale pour la gauche qui est réellement solidaire avec les nations du Sud: l'internationalisme radical. Avec cette vision anticapitaliste, décoloniale et féministe de la coopération internationale, elle souhaite intégrer l'Autre au coeur de nos préoccupations. Une invitation à décoloniser la solidarité internationale et à envisager une transition globale juste, seule façon de ne pas perdre le Sud.
« Dans la nuit, plusieurs dizaines de milliers de manifestants descendent dans les rues à l'appel de Charles Blé Goudé, leader des "jeunes patriotes", et se dirigent vers l'aéroport et la base militaire française. Les Ivoiriens se heurtent rapidement aux hélicoptères et aux chars des soldats français, qui tirent à balles réelles et à la grenade offensive, faisant une trentaine de morts. Le lendemain, l'état-major français ne reconnaît pourtant que "des tirs d'intimidation". Le soir, le général Bentégeat admet qu'ils ont "peut-être blessé ou même tué quelques personnes", mais ne parle que de "pillards" et se déclare "très fier de la réaction qu'a eue le détachement Licorne. Ils ont montré qu'on ne tue pas impunément les soldats français". La suite des événements confirmera qu'on peut en revanche tuer impunément des civils ivoiriens.»
Derrière une neutralité affichée, la France n'a cessé d'intervenir dans la vie politique ivoirienne, défendant âprement ses intérêts économiques et son influence régionale. De la mort d'Houphouët-Boigny à la chute de Gbagbo, tout l'arsenal de la Françafrique s'est déployé en Côte d'Ivoire : diplomatie parallèle, réseaux officieux, affaires troubles, coups tordus et crimes de guerre.
Membres de l'association Survie, Raphaël Granvaud et David Mauger sont tous deux rédacteurs pour Billets d'Afrique. Le premier est également l'auteur de Que fait l'armée française en Afrique ? et de Areva en Afrique (Agone, 2009 et 2012).
Depuis une dizaine d'années, les États-Unis mobilisent une arme économique dont les élites européennes sont en train d'évaluer les dégâts et que l'opinion publique ne soupçonne pas : leur droit, leurs lois, qu'ils appliquent au-delà de leurs frontières et qui leur permettent de s'ingérer dans la politique étrangère et commerciale de leurs ennemis comme de leurs alliés. Cibles prioritaires : les entreprises européennes en général, et françaises en particulier. Méthode : sanctionner en infligeant de lourdes amendes, fragiliser, racheter. Washington joue au shérif économique pour préserver et enrichir ses intérêts nationaux.
Nous sommes rentrés dans le monde de la guerre. Politique étrangère propose dans un premier dossier un faisceau d'analyses permettant de mieux comprendre les dynamiques militaires et politiques à l'oeuvre dans une Europe qui se rêvait hier en paix perpétuelle. L'affrontement direct entre Kiev et Moscou oppose deux systèmes militaires et de défense aux logiques, aux forces, aux faiblesses dissymétriques, que nous découvrons aussi au fil du conflit. Et au-delà du conflit lui-même, peut-on déjà imaginer sur quel continent vivront demain les Européens ? Autrement dit, comment se figera, s'organiseront une confrontation, une fracture, qui risquent de s'approfondir, de durer ? Et avec quelles conséquences économiques, en particulier dans le domaine clé, pour tous les acteurs du drame, des approvisionnements énergétiques ?
Soixante ans après son indépendance, et sous les discours de rite, l'Algérie ne vit pas le plus brillant de ses anniversaires. La faute à une stabilisation interne en trompe-l'oeil : le Hirak a échoué à contraindre un système politique figé. Et à un environnement international inquiétant : dégradation des relations avec le Maroc, brouillard tunisien, chaos libyen, déstabilisation du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest... Par sa géographie et ses moyens, l'Algérie est d'évidence un acteur régional majeur. Le dossier que présente Politique étrangère explore l'énigme algérienne : le système politique peut-il perdurer sans heurt majeur ; comment Alger voit-elle son rôle dans sa périphérie ; et comment l'articuler avec celui d'autres acteurs, souvent extérieurs à la région ?
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De toutes les émotions, la colère est l'une des plus puissantes. Elle s'accompagne de bien d'autres affects - indignation, culpabilité, amertume, ressentiment, haine, désir de vengeance - dénominateurs communs d'une actualité bouillonnante mais particulièrement confuse. Violences politiques et terrorismes transnationaux, soulèvements populaires et protestations « indignées » à travers le monde, insurrections armées au long cours, montée des populismes et reflux des nationalismes, regains et consolidations autoritaires, haine de l'« autre », interminables guerres civiles et conflits gelés, rancoeurs sociétales nouvelles comme plus anciennes, belligérances numériques inédites... Inexorablement, sous nos yeux, c'est bien la colère qui semble dévorer une globalisation que d'aucuns qualifiaient autrefois d'« heureuse ». Se plaçant sur le terrain singulier de la géopolitique, Myriam Benraad analyse ce qu'« être en colère » signifie, comment cette émotion se manifeste à l'échelle planétaire, quels en sont les protagonistes, dynamiques et enjeux. Assistons-nous à un phénomène passager ou cet emportement général, visible partout, a-t-il déjà mué en logique durable laissant craindre un XXIe siècle particulièrement brutal et instable ?
Historien et consultant, Jean-Louis Dufour analyse les grandes crises de l'ère moderne. Un nouveau titre de la collection " Archidoc ", essais abordables au format pratique pour rendre intelligibles les plus grandes questions de l'Histoire. Révolte des Boxers (1900), attentat de Sarajevo (1914), génocide arménien (1915-1917), occupation franco-belge de la Ruhr (1925), remilitarisation de la Rhénanie (1936), accords de Munich (1938), missiles de Cuba (1962), guerre des Six Jours (1967), intervention soviétique en Afghanistan (1979), guerre des Malouines (1982), intervention francaise au Tchad (1986), crise yougoslave (1991), guerre russo-géorgienne (2008)...
En principe brèves, à l'occasion dangereuses et donc redoutées, les crises sont susceptibles de modifier le cours de l'Histoire.
Analysant soixante crises internationales, les unes fameuses, d'autres oubliées, Jean-Louis Dufour éclaire quelques-uns des événements qui ont rythmé le siècle passé et faconné le monde d'aujourd'hui.
Une fiche résume le déclenchement de chacune de ces crises, son déroulement, les forces en présence et sa conclusion.
Les conflits enchevêtrés du Moyen-Orient paraissent insolubles. Au coeur de la tragédie, et comme dans un puzzle absurde, les frontières entre territoires se
heurtent aux frontières entre identités :comment être arabe dans un État juif, juif dans un État arabe, sunnite dans un État chiite, chiite dans un État sunnite, chrétien dans un État musulman, kurde dans un État arabe, arabe dans un État kurde, kurde dans un État turc... ? Les peuples sans nations (comme les Kurdes ou les Palestiniens) se juxtaposent aux nations sans peuple comme en Irak ou en Syrie.
Comment dépasser les appartenances identitaires ? De nouvelles frontières verront-elles le jour ? Comment repenser la carte du Moyen-Orient ?
Entre expertise et révolte, Pierre Blanc et Jean-Paul Chagnollaud posent l'équation. Un essai acéré illustré de 20 cartes.