La démocratie est aujourd'hui une aspiration pour des centaines de millions de personnes, comme elle est un droit de naissance pour des millions d'autres à travers le monde. Mais de quelle démocratie parlons-nous ? Sa signification est-elle inchangée depuis sa création dans la Grèce antique ? Examinant ses différentes manifestations et montrant comment la démocratie a changé au cours de sa longue vie, depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, Paul Cartledge offre une réflexion d'une fécondité exceptionnelle. Comment le « pouvoir du peuple » des Athéniens a-t-il émergé en premier lieu ? Et en quoi la version athénienne de la démocratie différait-elle des nombreuses autres formes qui se sont développées ensuite ? Après un âge d'or au IVe siècle av. J.-C., il y a eu une longue et lente dégradation de la conception et de la pratique grecques originales de la démocratie. De l'Antiquité tardive à la Renaissance, la démocratie a été éclipsée par d'autres formes de gouvernement, tant en théorie qu'en pratique. Mais ce n'était en aucun cas la fin de l'histoire : la démocratie devait finalement connaître une nouvelle floraison. D'abord ravivée dans l'Angleterre du XVIIe siècle, elle devait renaître dans le climat révolutionnaire de l'Amérique du Nord et de la France à la fin du XVIIIe siècle - et n'a cessé de se reconstituer et de se réinventer depuis, jusqu'à la contradiction la plus récente de la « démocratie illibérale ».
«Les victoires démocratiques restent toujours imparfaites et provisoires, et c'est leur force que de rappeler combien l'histoire est incertaine, l'humanité fragile.»
Vincent Duclert
Face à tant d'impuissance pour agir et penser aujourd'hui face à l'antisémitisme, il n'est pas vain de rappeler à la France, à l'Europe, le meilleur de ce qu'elles ont été dans le passé, afin de demeurer capables encore d'édifier des sociétés démocratiques. Ces récits de combats héroïques réinsufflent à la raison démocratique un supplément d'âme. Il ne suffit pas d'invoquer la démocratie pour la défendre. On doit "croire" en elle et trouver, dans cette croyance de raison, le courage de se battre pour elle.
En 1910, Charles Péguy écrit dans Notre jeunesse que l'affaire Dreyfus «ne finira jamais». Plus elle est finie, explique-t-il, «plus elle prouve».
Une fissure s'est ouverte, depuis une cinquantaine d'années, entre juge et démocratie représentative. La montée en puissance du premier anémie la seconde.
L'emprise du juge sur la démocratie revêt deux aspects distincts : le droit se construit désormais en dehors de la loi, voire contre elle ; la pénalisation de la vie publique est croissante. Ces deux aspects sont liés car ils conduisent tous deux à la dégradation de la figure du Représentant : le premier en restreignant toujours davantage son champ d'action ; le second en en faisant un perpétuel suspect.
Le mal qui ronge aujourd'hui la démocratie paraît se situer beaucoup plus là - c'est-à-dire dans l'abaissement du Représentant, dans le rétrécissement de la souveraineté du peuple, dans la rétraction de l'autorité publique - que dans les réactions allergiques que provoque cet affaiblissement de l'État : abstention, populisme, illibéralisme.
Cet ascendant croissant du pouvoir juridictionnel sur les autres a-t-il amené davantage de rigueur et de transparence dans le fonctionnement démocratique ? Il se découvre chaque jour un peu plus qu'il n'a fait que remplacer le caprice du prince par le caprice du juge. D'où la question : que faire pour restaurer une juste séparation des pouvoirs ?
« Par quelle aberration peut-on penser que la politique consiste à désigner des ennemis alors qu'elle est la définition d'un partage : ce que nous avons en commun, nous individus, à l'intérieur d'une société et comment nous devons l'organiser ? » Fabrice Humbert
Les mots ne se contentent pas de décrire la réalité, ils la créent. En hystérisant le débat, en jouant la fureur, l'outrance, la polémique, bref en agitant de tous côtés le fanion rouge du scandale, tous les rhéteurs de l'excès abîment la démocratie et engendrent un état incertain où tout est possible. Ce n'est pas seulement la réalité de la situation qui provoque le malaise actuel, c'est sa déformation par les mots. L'expression lucide et mesurée d'une situation reste en démocratie le meilleur moyen d'affronter les problèmes. D'où nos difficultés si ce débat même est altéré, si la réalité est déjà déformée par les représentations hérissées et délirantes des polémistes. Notre tâche, c'est d'affronter les difficultés réelles, pas les délires.
Sommes nous vraiment en démocratie ?
Sommes nous vraiment en démocratie ? Formellement, pour la plupart des pays économiquement développés dont la France, on peut répondre oui. Liberté d'association, d'information, votations...sont inscrites dans notre constitution et les séquences électorales rythment notre vie politique. Mais qu'en est-il de la démocratie réelle, vivante, participative, de ce fameux pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple ?
L'objet de ce livre est d'analyser l'état actuel de notre démocratie en France et de proposer des solutions pour construire un nouvel âge démocratique.
A travers une réflexion politique alternative, découvrez une analyse de l'état actuel de la démocratie en France qui propose des solutions pour construire un nouvel âge démocratique.
EXTRAIT
Jamais la crise démocratique n'a été plus forte qu'en ce début de xxie siècle. Avec les questions sociales et écologiques, elle menace notre capacité de vivre ensemble et fracture nos sociétés. Notre « démocratie » est plus délégataire que représentative, purement compétitive et nullement coopérative. Le vote est de moins en moins reconnu comme un moyen d'expression de la vie politique et l'abstention dépasse dans beaucoup d'élections les 50 %, rendant les élus certes légaux mais peu légitimes pour nous représenter. Heureusement nous ne sommes ni dans une dictature ni dans un régime de droit divin, mais ne serions-nous pas dans un régime que nous pourrions qualifier d'oligarchie libérale ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Trait d'union entre le mouvement social, le monde politique et le monde intellectuel, le Mouvement Utopia est une coopérative politique d'éducation populaire qui vise à élaborer un projet de société solidaire et convivial, écologiquement soutenable, dont l'objectif est le Buen Vivir. Utopia défend ses convictions écologiques et altermondialistes dans une perspective de dépassement du capitalisme et de la logique productiviste.
Deux textes, deux mises en gardes urgents : l'IA va-t-elle dynamiter la politique ?
Pour Laurent Alexandre les effets de l'irrésistible progression de l'IA vont tout bouleverser.
À l'origine on pensait qu'Internet deviendrait le principal outil de la promotion de la démocratie, au contraire le web est devenu un outil majeur de désinformation et de contrôle policier, allié des régimes les plus autoritaires. Le pouvoir est désormais tout entier dans une poignée de mains : Washington et ses GAFA, le parti communiste chinois et ses BATX.
Le capitalisme cognitif - c'est-à-dire l'économie de la connaissance, de l'IA et du big data va modifier radicalement la hiérarchie des nations. L'Europe est en péril, la France ne réagit pas, le politique est coupable !
Jean François Copé, dans un second texte, répond aux inquiétudes et anathèmes de Laurent Alexandre. La politique doit devenir plus importante que jamais pour réguler notre pouvoir démiurgique sur la nature et nous-même et donc décider de l'avenir de l'Humanité. Des initiatives précises sont à prendre à tous les niveaux : manipulations génétiques, sélection embryonnaire, IA, la fusion neurone - transistor... Il faut sauver la politique pour sauver l'homme.
Le mouvement des gilets jaunes est tout sauf anecdotique. Tenter de l'expliquer en se focalisant sur la sociologie des participants ou en évoquant la montée des populismes et le rejet des élites n'est guère probant.Luc Rouban voit dans ce mouvement le symptôme d'une profonde mutation du rapport au politique. En épluchant minutieusement sondages, enquêtes, baromètres ainsi que les remontées du grand débat national, il met au jour les sources cachées de cette mutation, ce qu'il appelle la matière noire de la démocratie.Alors que l'offre politique est devenue un produit comme un autre et qu'une part croissante de la population se sent privée d'autonomie et subit les effets de la mondialisation, la lutte des classes a changé de visage, les notions de représentativité et d'universalité n'ont plus cours.À un débat démocratique centré sur la poursuite de l'intérêt général à long terme s'oppose désormais une vie politique réduite à un échange de court terme entre un citoyen-client et un élu-fournisseur. Le choc frontal entre ces deux visions difficilement réconciliables (et dans lesquelles, paradoxalement, gilets jaunes et macronisme se rejoignent) crée de lourdes menaces sur la démocratie.
« L'Alsace n'existe plus » a dit François Hollande, interpellé par deux jeunes Alsaciens, suite à un conseil des ministres franco-allemand à Metz.« Il faut bien donner l' illusion qu' il s'agit d'une vraie réforme », a reconnu de son côté avec candeur à propos de la loi sur la réforme territoriale, dont elle était l'initiatrice, Marlyse Lebranchu, sa ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique. La désinvolture de tels propos dans la bouche des plus hauts responsables de l'État démontre que cette loi - qui a notamment marié de force l'Alsace à la Lorraine et à la Champagne-Ardenne - est une parfaite illustration des maux dont souffre la démocratie française : mépris du citoyen, bricolages législatifs, démission des partis, dénis démocratiques...À partir de la réalité politique et sociale alsacienne et en se référant à quelques grands théoriciens de la démocratie (Montesquieu, Pierre Mendès France, Jürgen Habermas...), Pierre Kretz, qui n'est membre d'aucun parti, analyse ici en toute liberté les mécanismes du délabrement des processus démocratiques français. Après Le Nouveau malaise alsacien, qui a connu un vif succès et a contribué à alimenter un débat dont les citoyens ont été privés, le présent ouvrage se propose d'approfondir la réflexion engagée, avec toute la clarté, l'humour et l'ironie propres à l'auteur.
Un livre facile d'accès pour les étudiants et toute personne désireuse d'approfondir ses connaissances.
Un ouvrage regroupant de nombreux spécialistes du sujet.
La démocratie semble, dans son principe, la façon la plus séduisante d'organiser le pouvoir dans une société. Le peuple se gouverne lui-même ou par ses représentants et chacun, étant à la fois gouverné et gouvernant, apprend à tenir compte de l'intérêt général aussi bien que de ses intérêts individuels. Aujourd'hui, tout semble différent. Au doute, né il y a une dizaine d'années avec la " crise de la représentation " et l'épuisement du modèle productiviste, entre autres, a laissé place la défiance et aux revendications la colère. Certes, les aspirations démocratiques, exprimées à travers le monde, n'ont jamais été aussi fortes, mais outre qu'elles sont durement réprimées par les pouvoirs en place, elles cohabitent avec une montée de la demande autoritaire que révèle notamment le succès électoral des partis dits " populistes ". Les " vieilles " démocraties, les mobilisations et les inquiétudes populaires s'expriment sur fond d'affaiblissement, perçu ou réel, du monde occidental. Tout se passe comme si le modèle, longtemps attractif, incarné par l'Europe et les États-Unis, était devenu un repoussoir, faute de tenir ses promesses.
Ce livre, dirigé par Jean-Vincent Holeindre, fait le point sur ce qu'est la démocratie aujourd'hui. Après un premier ouvrage sur le sujet il y a dix ans, il fait appel à de nombreux spécialistes pour redéfinir ce que ce système politique est devenu après les multiples crises qu'il a rencontré ces dernières années.
Cet ouvrage cherche à cerner les moyens pour assurer la prévention de la radicalisation, d'où qu'elle vienne. Fruit d'un colloque organisé par l'association CEDEC (Chrétiens pour une Église Dégagée de l'École Confessionnelle), il affirme d'abord haut et fort que la loi, celle de la République, n'a pas à se soumettre aux aspirations d'une communauté étiquetée « religieuse » (ou d'un autre groupe convictionnel). Seuls des citoyens élus, représentants de la nation, ont la responsabilité de l'exprimer.
« Le "petit prof" qui fait peur aux députés » le Point
« Un citoyen dévoile un des secrets les mieux gardés de la République » Sud-Ouest.
« Hervé Lebreton, prof de maths et chantre du "pouvoir citoyen" » AFP
Grace à lui, la réserve parlementaire a été rendue publique, l'enrichissement personnel de nombreux députes sur les deniers publics a été prouvé...
Dans ce témoignage étonnant et captivant, on découvre comment un simple citoyen peut ébranler le système politique et obtenir de réelles avancées vers plus de transparence et de probité.
Son obstination à connaître la vérité agace tellement en haut lieu qu'il sera fiché par les Renseignements Généraux.
Hervé Lebreton ne demande pourtant pas grand chose : juste être reconnu en tant que simple citoyen. Son plus grand espoir, faire comprendre à tous que la démocratie appartient à chacun de nous.
Ce livre, unique en son genre, propose à chaque lecteur de participer à la plus grande ouverture des données publiques en France.
Hervé Lebreton, professeur de mathématique, a fondé l'association « Pour une démocratie directe » en 2008.
Envisager la démocratie comme forme de société plutôt que comme régime politique. Comprendre l'ontologie sociale complexe, faite d'habitudes, schèmes d'interaction, et formes d'organisation qui lui sont propres et qui, seules, donnent tout son sens à la démocratie en tant que régime politique. Telle est la perspective que déploie ce livre. En s'appuyant sur la tradition philosophique du pragmatisme américain, intégrée à la théorie critique et le tocquevilleanisme, il développe une théorie sociale de la démocratie. Il défend l'idée que la démocratie doit être entendue comme un concept qui vise à décrire un état désirable des interactions sociales parmi les individus, en tant que citoyens, mais aussi en tant que membres d'une société qui participent à la vie sociale dans toutes ses institutions: sur leur lieu de travail, dans leur famille, au sein de l'espace public. Il tâche ainsi de dégager les conditions normatives qui favoriseront la démocratisation des marchés, des entreprises, des associations, des églises, des bureaucraties et d'autres institutions sociales. Ce faisant, ce livre nous aide à mieux comprendre la signification, la portée et l'étendue du projet démocratique. Ce projet, ancré dans la vision émancipatrice qui caractérise le monde moderne, se propose d'instaurer une société fondée sur le principe de coopération entre individus libres et égaux. L'idée de démocratie, dès lors, n'acquiert sa signification politique qu'en lien avec cette vision primordiale d'une forme de société qui n'a pas d'équivalent dans toute l'histoire humaine.
Le continent africain a toujours été présenté hors de son contexte réel, soit un continent inhospitalier et sauvage, soit comme un lieu habité par des êtres indolents et sans histoire. Ce travail s'intéresse à la réalité africaine et étudie comment les valeurs peuvent aider à construire un cadre institutionnel solide promouvant le développement durable des sociétés et la consolidation de la démocratie.
La démocratie, un organisme vivant ? Une approche originale qui se propose d'en analyser les mécanismes et les dysfonctionnements.
La démocratie a-t-elle encore un avenir alors qu'elle ne cesse de reculer partout dans le monde ? Cet ouvrage vise à démontrer que l'esprit des Lumières dont elle s'inspire, cet horizon indépassable, n'a jamais été aussi fondamental pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Plutôt que de céder aux sirènes du repli identitaire, de la violence ou du prêt à penser, il faut promouvoir une citoyenneté active, préparée dès le plus jeune âge et élargie aux domaines économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, etc. Appuyée sur la raison, la tolérance et l'humanisme, celle-ci a vocation à s'exercer à tous les niveaux, du plus petit territoire jusqu'à la planète dans sa globalité.
Pourquoi clament-ils toujours « Vive la République ! », mais jamais « Vive la démocratie ! » ? C'est parce qu'un régime représentatif exclusif n'est pas démocratique. En fait, personne ne souhaite de « démocratie », ni au sens d'un pouvoir aux plus nombreux ni au sens des régimes politiques actuels dénommés démocratiques au XIXe siècle en France et aux États-Unis par supercherie. C'est une « panarchie » qui est recherchée : le pouvoir est à tous, ou mieux, une « diacratie » : le pouvoir est partagé, dans le temps et dans l'espace, à bon escient. Dès lors, nous ne vivons pas une crise de la démocratie, mais une crise du Pouvoir ; et on comprend les combats en faveur d'« alterdémocraties ». Surtout, revenant à une compréhension métaphysique de la Liberté, de l'Égalité et de la Fraternité, on entrevoit comment il convient de laisser s'épanouir une « démocratie sauvage ».
Cet ouvrage aborde les questions essentielles d'aujourd'hui concernant l'éducation, les valeurs morales, la religion, l'écologie. Il traite aussi de l'évolution de l'économie et sa prégnance, des concepts dominants qui l'ont dirigée et de la poursuite de la réduction de la pauvreté, du logement social... Des projets considérables modifiant l'équilibre de l'aménagement du territoire ont été entrepris sans débat, comme le Grand Paris, la rénovation de la gare du Nord. Notre époque est par ailleurs toujours menacée par un ou plusieurs conflits nucléaires et nous n'avons aucune solution pour le stockage sûr et la décontamination des déchets nucléaires toxiques, civils et militaires. De nouveaux types de conflits posent la question du type d'armée de défense adapté à ces évolutions. Ce livre donne des éléments de réalisations positives, de remises en question. Comment, par exemple, repenser la pauvreté et la pratique de la démocratie, discuter l'utilité de la dissuasion nucléaire pour avoir un avis à donner sur des décisions qui engagent les générations à venir, et s'engager soi-même sur ces sujets.
Depuis des siècles, l'Afrique a été et reste confrontée à d'autres civilisations et réalités qui ont tant soit peu influé sur son devenir. Aujourd'hui, les impacts de ce « clash » des civilisations se font remarquer sur plusieurs plans dont la vie sociétale, sociale, économique, culturelle et surtout politique des États africains. Difficile donc pour la plupart des dirigeants de ces pays de penser ou d'agir sans se référer à un modèle politique, pour ainsi plaire à une puissance esclavagiste ou colonisatrice.
Dans cet ouvrage, à la limite d'un reportage téléguidé sur un personnage fictif, dirigeant d'un pays imaginaire d'Afrique subsaharienne, l'auteur questionne les notions de gouvernance dite démocratique et dictatoriale, à l'aune du développement et du bien-être des populations.
C'est donc un livre qui propose aux décideurs et intellectuels africains une sorte d'alternative de gouvernance sociopolitique, ayant pour soubassement la valorisation de la personne humaine et la recherche permanente de son bien-être.
Cet ouvrage est une forme de radiographie sans complaisance de la réalité et surtout des pratiques démocratiques africaines. L'auteur se demande d'abord comment l'Afrique est parvenue à faire de la démocratie son régime-roi alors que sa susceptibilité historico-culturelle ne s'y prête pas d'emblée ? Ensuite, il passe en revue les raisons de la « haine pratique » pour la démocratie en Afrique. Enfin, il tente de proposer des chemins à emprunter, des schémas à appliquer et surtout des orientations à suivre pour une démocratie à visage humain en Afrique. Mieux, il s'agit de dresser le portrait-robot de nouvelles perspectives de la démocratie en Afrique.
L'État n'est plus le seul acteur de l'action publique : il doit agir avec la société civile, le secteur privé et les populations. Ce glissement du « gouvernement » - monopole de l'État - vers la « gouvernance publique » - action publique pluri-acteurs - entraîne son repositionnement. C'est dans les nouvelles relations entre l'État et les sociétés que l'exercice du pouvoir politique est appelé à trouver sa consistance et à refonder la légitimité de l'État.
L'un des défi s majeurs auxquels sont confrontés les États est en effet leur capacité à s'adapter à la complexité croissantes des enjeux de sociétés. Gouverner dans un contexte d'incertitudes n'est plus l'exception. C'est devenu la règle en fonction de laquelle les acteurs politiques et les institutions doivent revoir leur rôle, leurs compétences et leurs outils.
Ce diagnostic de l'État mis à mal dans sa légitimité a été le point de départ de la réflexion de cet ouvrage. En partant du prisme de la légitimité, les auteurs de ce livre ont procédé à l'étude d'expériences et de pratiques dans différents pays du monde et au sein des organisations internationales. L'ouvrage propose ainsi une série de contributions à vocation descriptive, pour faciliter la compréhension et l'analyse des processus de légitimation du pouvoir politique, selon les contextes et la diversité des conceptions du pouvoir.
Séverine Bellina est docteure en administration publique. Elle dirige l'Institut de recherche et débat sur la gouvernance, un espace international de réfl exion et de propositions sur la gouvernance publique. L'IRG ouvre de nouveaux axes de recherche et d'expertise, et aide à l'élaboration de politiques publiques.
Ont collaboré à cet ouvrage : Hassan Abdelhamid, Koffi Kumelio A. Afande, Jorge Balbis, Séverine Bellina, Eirikur Bergmann, Élisabeth Dau, Cristina Echeverri Pineda, Virginie Laurent, Élise Massicard, Marion Muller, Ghislain Otis, Télesphore Ondo, Pablo Saavedra Alessandri, Nathalia Sandoval et Béni Sitack Yombatina.
« Je cherche à cerner quelques grandes fractures entre l'ancien et le nouveau monde qui me paraissent symptomatiques d'un malaise français et européen et ne sont pas sans rapport avec le chaos des idées ou la façon dont nous avons pu réagir aux événements tragiques de janvier 2015.
Pour ce faire, je travaille autour des questions suivantes : quelles sont les principales fractures présentes au sein de la société qui font apparaître la France comme un pays morcelé et désorienté, ne sachant plus d'où il vient, qui il est et où il va ? Quel est le processus historique a abouti à une telle situation ? Autrement dit : comment en est-on arrivé là ?
J'achèverai par quelques pistes de réflexion sur une reconstruction possible et ses conditions, reconstruction qui, si elle a lieu, prendra du temps vu l'importance des fractures qui se sont produites depuis un demi-siècle. »
Ce livre propose un mode de gouvernance qui, tout en reposant sur les valeurs universelles de la démocratie libérale, intègre les particularités culturelles de l'Afrique en général et de la République démocratique du Congo en particulier. Il démontre qu'il était "prétentieux" de croire que la démocratie pouvait aisément s'importer sans prendre en compte les contingences sociologiques du milieu.
« La démocratie serait le meilleur système politique après tous les autres... ». Voire ; cette affirmation de type mantra est attribuée à Winston Churchill, il y a plus de soixante-dix ans. Autant dire que bien des choses ont changé depuis, notamment les formes de direction politique utilisées dans les quelque deux cents États de la Planète. Comment un système aussi simpliste, c'est-à-dire que 51 % d'un groupe de citoyens auraient raison contre les 49 % autres, peut-il résoudre des questions compliquées ou, encore plus difficiles, des problèmes complexes ? C'est évidemment impossible ! Examinant la problématique dans le cadre des grandes caractéristiques de l'Ère de l'Information, comme par exemple : démassifications, hiérarchie enchevêtrée, mécanismes d'auto-organisation, etc., l'auteur, tout en ayant rappelé les grandes connaissances apportées depuis le XVIe siècle par les penseurs de la démocratie, s'emploie à montrer que ça ne peut plus fonctionner de manière efficiente. S'appuyant sur le triptyque Liberté - Fraternité - Autogestion, il propose plusieurs axes de développement possibles dans un questionnement « Que faire ? ».
LIAM vit en Bretagne depuis 1988. Scientifique, entrepreneur et poète, doté d'une double formation et d'une double pratique en Sciences Physiques et en Disciplines Sociales, il a publié une vingtaine d'essais, récits, romans, nouvelles et plusieurs recueils de poésie. Liam Fauchard est le fondateur du Groupe Futurouest en 1992 et des Chroniques martiennes en 2012.
Le monde européen occidental se singularise par l'indépendance relative qu'il assure à tout un chacun vis-à-vis de son environnement communautaire et familial. Les idées et les valeurs que le christianisme a diffusées ont façonné cet univers de liberté. Pourtant - n'en déplaise aux idées reçues qui accordent en la matière plus d'importance aux croyances qu'à leur matérialité ou leurs structures - les « révolutions » que le christianisme ouest-européen a impulsées ont trouvé leurs sources au moins autant dans ses spécificités institutionnelles ou les évolutions de son clergé que dans sa spiritualité.
La chrétienté occidentale est un cas à part. La dimension individuelle de l'existence y a emporté sur sa dimension collective, les femmes s'y sont trouvées moins soumises aux hommes, la société y a obéi à des démarches personnelles plutôt qu'à des contraintes externes immobiles. Les croyances religieuses y ont reculé plus qu'ailleurs, ce désenchantement accompagnant une ample diffusion de gouvernements réputés démocratiques. Bref, le christianisme occidental s'est projeté comme une organisation puissante, prenant figure, sans dessein prémédité, de prototype des États séculiers. Il en a conservé longtemps une supériorité sur les jeunes royaumes ou empires européens. Mais ce parcours conquérant s'est enlisé, en particulier aujourd'hui, face à la concurrence du néochristianisme évangélique qui triomphe sur le continent américain et dans une fraction de l'Afrique sub-saharienne.