Laisser-faire contre interventionnisme, c'est sur ce thème qui met aux prises aujourd'hui nos hommes politiques, nos intellectuels et nos économistes que se sont affrontés les plus grands esprits du XVIIIe siècle, Diderot, Galiani, Turgot, Necker, parmi d'autres.
Alors que la science économique vient de naître, les « économistes », comme s'appellent eux-mêmes les physiocrates, deviennent un groupe influent auprès de Louis XV et vont transformer le monde, notamment grâce à l'idée nouvelle de liberté. Mais les premières tentatives de l'appliquer politiquement, par des réformes radicales dans le domaine de l'approvisionnement, débouchent sur de très graves crises sociales, économiques, politiques et culturelles.
De nombreux critiques pointent la dangerosité d'un désengagement drastique de l'État et mettent en relief le caractère ambigu d'une liberté sectaire incapable de porter une émancipation socialement juste. Du grand débat sur les blés que font naître ces affrontements brutaux, tant sur les marchés et les chemins que dans les livres et les salons, émergent deux visions du monde qui continuent de nous diviser aujourd'hui.
Steven Kaplan nous plonge dans les écrits et les correspondances des protagonistes pour répondre à cette question fondamentale : comment concilier marché et régulation, liberté et égalité ? Ce faisant, il offre une vision renouvelée du XVIIIe siècle français et une manière originale de pratiquer une histoire des idées.
Au Gabon, l'industrialisation de la filière bois constitue l'un des axes majeurs de la loi de décembre 2001, portant code forestier. La loi s'inscrit dans le cadre de la diversification de l'économie voulue par l'État. Longtemps laissée pour compte par les différents opérateurs, la filière bois connaît depuis près de dix ans, suite à la mesure d'interdire l'exportation des grumes par les autorités locales, un regain d'intérêt, participant davantage au développement économique du pays. L'objectif de cet ouvrage est de montrer l'impact de la transformation du bois au Gabon 10 ans après sur les plans socioéconomique, géopolitique et environnemental. Il suggère aussi des pistes qui pourraient faire de la filière bois un véritable atout économique, tout en tenant compte des problèmes de durabilité des ressources forestières nationales.
Ce livre est le premier ouvrage majeur sur le développement du secteur minier guinéen entre 2016 et 2020, période qui a connu un investissement record de 6,2 milliards de dollars et des réformes contribuant à jeter les bases d'un essor sans précédent. Au-delà des faits relatés par l'auteur, le livre aborde également les grands enjeux et défis du secteur, et les initiatives prises pour y faire face. Les faits, les évènements, les analyses et quelques anecdotes inédites de l'auteur, qui a dirigé le ministère des Mines pendant plus de cinq ans, permettent au lecteur de cerner les réalités d'un secteur complexe, de mieux en comprendre les dynamiques et de se projeter dans le contexte national et international dont la Guinée est un acteur de plus en plus important.
La crise écologique actuelle apparaît comme une crise du sens : le principe directeur de nos sociétés est questionné et l'homme contemporain se sent dans une impasse. Corrélativement, l'automobile est stigmatisée. Comment sortir de cette crise environnementale et dégager les voies d'une action humaine qui retrouve du sens ? Quelles logiques peut-on dégager qui puissent être au fondement d'attitudes écologiques, de manières d'être préservant l'environnement naturel ? Comment ces logiques impactent-elles la conception des objets techniques ? L'approche philosophique de cet essai met en évidence les principes à l'oeuvre dans le monde contemporain, qui sont autant de manières de protéger l'environnement et autant de voies de conception pour l'automobile.
Les découvertes pétrolières et gazières des années 1950 dans les pays d'Afrique du Nord et du Bassin méditerranéen ont aiguisé l'appétit des compagnies européennes. La décolonisation, la volonté des pays nouvellement indépendants de disposer des richesses de leur sous-sol, la création de compagnies nationales pour les exploiter, ont sensiblement modifié la situation. Les mêmes projets ont alors poussé les partenaires des deux côtés de la Méditerranée à s'engager dans la voie de la coopération dans la recherche de l'intérêt mutuel. L'auteur établit un bilan provisoire et reprend l'idée d'une coopération étendue à l'Afrique subsaharienne, autour de l'exploitation du gisement solaire du Sahara, de la problématique énergie-climat-développement dans les régions arides, des infrastructures à créer ou à consolider entre l'Europe et l'Afrique.
L'industrie est le secteur fondamental du développement, de la création de l'emploi, de l'augmentation du rendement et de la croissance du PIB. Penser un développement sans industrialisation est un leurre. Quelles sont donc les bases de l'industrialisation ? Et comment expliquer la difficulté des pays africains à asseoir une véritable politique d'industrialisation ? L'Industrie est pour le Développement ce que la Technologie est pour l'Industrie. Le savoir-faire unique qui permet de transformer l'idée, le besoin, le primaire en réel moderne, en service de qualité, en concret automatisé est la base de l'industrialisation. Sans la Technologie, les matières premières ne sont que gabegies. L'Afrique n'a pas participé à la révolution industrielle. La Chine et l'Inde non plus. Comment acquiert-on la science de ce savoir-faire unique qui permet d'industrialiser ? L'acquisition de la Technologie prend son essence dans une prise de conscience qui se traduit par une réorganisation du système et de la méthode d'enseignement. L'école moderne africaine en général et l'école scientifique en particulier reste superficielle. La Technologie ne trouve sa source que dans l'enseignement qualitatif et pratique des sciences. Les générations d'enseignants africains ont été à l'école théorique et ne peuvent enseigner comme ils ont été enseignés. Ce cycle s'éloigne de l'intégration du savoir qui réoriente la pensée vers les besoins quotidiens. Une africanisation de l'enseignement demande la redistribution des rôles, une remise en question des enseignants et un engagement particulier des politiques. Le développement des Nouvelles Techniques de Communication a par ailleurs reconfiguré l'école et l'acquisition du savoir concret. La technologie devient plus accessible. Mais autant l'Industrie a recréé l'école occidentale du 21ième siècle en lui donnant une nouvelle dimension, autant l'Afrique ne paramètre pas son système d'enseignement par rapport au TIC; ce qui est inquiétant. La formation des enseignants et formateurs des sciences et technologie doit conduire à une redéfinition du rôle de l'école. Lieu de recherche et de développement des solutions technologiques populaires, l'école africaine du 21ième siècle a comme base, la pédagogie de projet et brise le virtuel théorique d'un enseignement superficiel pour conduire à un coach qui guide et oriente les apprenants dans un cadre de recherche approfondie vers la réalisation d'un projet concret à implémenter dans le milieu donné. Ce re-paramétrage pose la nécessité d'un nouveau paradigme de l'École qui ne peut se concrétiser sans une redéfinition du concept de Formation des enseignants et formateurs des sciences et technologies.
L'objet de cette étude est triple : analyser les effets que la libéralisation de la filière cacaoyère exerce sur la production et la commercialisation au Cameroun; dégager les enjeux qui interpellent toujours le secteur à l'heure actuelle; ouvrir des voies de recherche susceptibles d'être explorées dans un but de rentabilisation des performances compétitives ou d'optimisation de la filière. Dès lors, l'analyse des faits s'appuie à la fois sur les fondements théoriques de l'interventionnisme de l'État et du libéralisme économique, ainsi que sur l'analyse des données statistiques et des graphiques. Les résultats obtenus révèlent que la libéralisation de la filière cacao est souhaitée par tous (État, producteurs/paysans, vendeurs, acheteurs, exportateurs). Elle est souhaitée de tous à cause des limites et des blocages liés à une gestion administrative déficiente du secteur. Mais cette libéralisation reste encore incomplète à cause des dysfonctionnements, des carences et des difficultés qui subsistent. En réaction aux coûts et aux effets pervers en cours, des stratégies alternatives sont nécessaires. Elles consistent essentiellement en une action collective, qui exige la mise en ouvre de facteurs institutionnels, organisationnels, financiers et psychologiques du capital humain pour établir ou rétablir la confiance intra catégorielle et inter catégorielle des professionnels du cacao. Cette définition des actions communes et de mobilisation de toutes les ressources nécessaires nous conduit à repenser une nouvelle réglementation
Le gouvernement camerounais, dans le cadre de la politique d'import-substitution mise en place au début des années 60, intervenait directement ou indirectement dans les secteurs productifs. Le secteur de la pêche, en déclin depuis la fin des 70, a bénéficié dès cette période du concours de l'État par le biais de la subvention de son principal intrant (gas-oil) de production industrielle et de la prise en charge par deux organismes gouvernementaux de la promotion du sous-secteur artisanal. Pour protéger l'industrie de la pêche locale naissante, une charge douanière évaluée à près de 60 % de la valeur CAF est imposée sur les substituts importés. En vue d'encourager la consommation des produits de ce secteur, un système d'homologation et de contrôle des prix avait été institué
Le processus d'intégration en UDEAC piétine parce que les pays membres sont insatisfaits du partage de ses gains présumés. Les présomptions de gains et de perte sont respectivement liées à l'exportation et à l'importation. Le Cameroun est gagnant et la RCA perdante selon cette perception des choses. C'est ce qui amena les États à la recherche d'une industrialisation et d'un commerce équilibré, à se répartir les industries sans succès. Notre objectif était de révéler les gains partout et d'éviter cet écueil d'un partage a priori ou a posteriori. Si le Cameroun, présumé gagnant, n'arrive pas à soutenir l'intégration, il faut s'assurer que ses gains sont réels. La question devient la même pour chaque pays : quelles sont les industries porteuses? Chaque pays en dispose en principe. Cependant, une gestion économique incohérente peut les voiler
Le présent rapport est le résultat de la première phase du Programme de recherche sur les politiques industrielles et les incitations sectorielles dans un contexte d'ajustement structurel au Burkina Faso. Cette étape a pour principaux objectifs : -de faire l'inventaire des mesures de protection et d'incitation au Burkina Faso; -d'évaluer les indicateurs de protection, d'incitation et d'avantage comparatif sur un échantillon de cinq (5) entreprises industrielles et de donner l'occasion aux chercheurs de maîtriser l'approche méthodologique et le logiciel de calcul. La seconde phase de ce programme étendra l'application de l'approche des incitations à l'ensemble du secteur industriel du Burkina Faso.
Depuis 1989, le Bénin s'est engagé dans un processus d'ajustement de son économie. Au nombre des réformes initiées par les dirigeants, celles relatives aux mesures d'incitation à l'économie occupent une place de choix. Dans ce cadre, on peut citer les mesures de déréglementation du marché du travail, de libéralisation du commerce et des prix, l'adoption d'un nouveau code d'investissement et la réforme fiscale et douanière. La présente étude ne va pas embrasser toutes les mesures d'incitation mais va plutôt s'intéresser à la réforme tarifaire et à l'introduction de l'unicité du taux de la taxe indirecte suite à l'instauration de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). La réforme tarifaire amorcée en 1991 s'est déroulée en deux phases. La première étape a consisté en la simplification de la structure tarifaire par une réduction du nombre de taxes qui est passé de seize (16) à six (6), regroupées en quatre (4) catégories; à savoir les droits de porte (droits de douane et droit fiscal); le prélèvement communautaire de solidarité (PCS); la taxe sur la valeur ajoutée; les autres taxes. La deuxième étape vise à poursuivre la simplification et à rechercher la rationalité de la structure tarifaire. Ainsi, au niveau de la fiscalité de porte, le système de la mercuriale et les taxes spécifiques seront supprimés pour ne laisser subsister qu'un seul droit protecteur : le droit fiscal. Le nombre de taux de ce dernier qui est actuellement de douze (12) serait ramené à quatre (04) avec institution d'un taux majoré qui s'appliquerait aux produits à protéger. De même, les droits et taxes de sorties (DTS) sur les produits locaux exportés, ont été suspendus.
Au lendemain de l'indépendance, le Mali a hérité d'une économie essentiellement agraire. Comme dans la plupart des jeunes États à économie sous développée, la volonté nationale d'amorcer une industrialisation s'est tout de suite manifestée. Dans un premier temps, il fallait créer des unités industrielles pour fabriquer des produits substituables aux importations à partir des ressources disponibles. L'accent a été mis sur l'industrie de transformation des produits agricoles. Dans ce cadre, l'État a initié et mis en application des mesures incitant à créer et à protéger les entreprises. Le degré d'industrialisation, encore très faible, pousse à réfléchir sur l'efficacité des mesures appliquées. Dans cette étude, nous nous proposons, après inventaire des mesures de protection et d'incitation, de déterminer les indicateurs afférents et de calculer les coûts et rentabilité économiques pour en évaluer l'impact sur l'industrie, apprécier les lacunes du système en vigueur et proposer de nouvelles alternatives. Peu d'études ont été faites dans ce sens.
Au début des années 1980, les indicateurs économiques de l'industrie montraient une tendance très préoccupante par rapport aux objectifs de développement. En effet, après une période de croissance modérée, le processus d'industrialisation commençait à présenter des signes d'essoufflement. Cette situation était due à certains facteurs tels que : la réfaction des opportunités de nouvelles implantations d'industries d'import-substitution ou de valorisation des ressources naturelles; la stagnation, voire la régression, de la productivité et de la compétitivité de plusieurs entreprises opérant à l'abri de la concurrence extérieure grâce à une très forte protection.
La première question posée était de savoir si les entreprises les plus protégées ont les meilleures performances financières. La réponse ne peut qu'être nuancée au vue des résultats obtenus. En effet, même si dans le cas des textiles, on peut s'autoriser une réponse affirmative, il n'en va pas de même pour les autres activités. On trouve des activités fortement déprotégées qui présentent de bons résultats financiers (CIDT) tout comme des activités protégées avec des résultats financiers positifs. En fait, la structure de protection et d'incitation est liée à l'orientation des ventes. Le marché intérieur est fortement protégé alors que le marché extérieur est déprotégé. Dès lors, les activités tournées vers le marché intérieur bénéficient d'une protection favorable. A l'observation des résultats, on serait tenté de dire que la structure de la protection est plutôt favorable aux activités en aval des filières car, excepté PALMINDUSTRIE et PHCI, les entreprises en amont sont déprotégées alors que celles en aval sont protégées. En fait, il s'avère que les entreprises en amont sont principalement exportatrices alors que les autres produisent essentiellement pour le marché intérieur, il y a donc visiblement un biais favorable au marché local.
De 1960 à 1980, la stratégie industrielle du Cameroun a traversé deux étapes dont la première (1960-71) a été caractérisée par : un accent mis sur l'urgence et la nécessité d'attirer les capitaux et les compétences étranger; une industrialisation basée principalement sur la substitution des productions domestiques aux importations; l'adoption des mesures incitatives reposant sur la protection tarifaire et non tarifaire du marché local; une volonté marquée de promouvoir l'emploi. Cette période correspond à une économie fortement agricole dans un pays où le marché national est étroit, les potentialités en matières premières prouvées, mais celles en capitaux et en savoir-faire sont assez modestes (ministère du Plan, 1986, Cinquième plan de développement économique, social et culturel, 1981-86).
La conception Dunlopienne des systèmes de relations professionnelles pose au moins deux types de problème. La restriction des acteurs au gouvernement, aux employeurs, et aux syndicats semblent à priori plus correspondre à la réalité des pays industrialisés qu'à celle des pays pauvres (africains en l'occurrence). En effet, dans les premiers, le niveau relativement élevé d'organisation de la société civile, l'importance numérique de la classe ouvrière, et l'institutionnalisation des relations professionnelles qui fait des syndicats les principaux interlocuteurs des employeurs et du gouvernement, permettent une identification restrictive des acteurs et de leur rôle. Par contre, les spécialistes en « relations professionnelles africaines » ont souvent parlé de mouvements ouvriers africains par opposition au mouvement syndical, dans la mesure où l'action des travailleurs organisés bénéficie fréquemment de la solidarité des communautés et des composantes d'un secteur informel très développé. Le deuxième type de problème concerne le contexte. Dans tout système de relations professionnelles, les trois éléments du contexte s'influencent réciproquement avec plus ou moins d'intensité. La difficulté consiste à déterminer à partir de quel moment il est possible de conclure qu'un élément du contexte a plus d'impact que les autres sur les procédures d'établissement des règles et lois. Il semble logique de dire que pour chaque période, l'élément le plus influent du contexte est celui auquel les acteurs se réfèrent pour maintenir ou changer les procédures d'établissement des règles et lois qui organisent les relations professionnelles.
Le niveau et la qualité des infrastructures publiques de l'Afrique sub-saharienne demeurent très faibles en comparaison des pays qui se situent à des stades similaires de développement. Du fait d'une maintenance inadéquate, du financement insuffisant de nouvelles infrastructures et de la croissance de la population, la situation de l'infrastructure en Afrique sub-saharienne devrait encore se dégrader dans un futur proche. Les statistiques décrivant le niveau et la qualité de l'infrastructure publique en Afrique sont rares et ne sont pas toujours fiables. Les dépenses des gouvernements ont en outre été très variables d'année en année. Le Nigeria a par exemple dépensé entre 5,4 % et 6,7 % de son PIB pour financer les infrastructures dans les années fastes de 1976-77. En 1982, le taux n'était plus que de 2,3 %.
Le Bénin, comme tous les autres pays de la sous-région, a accédé à l'indépendance avec un secteur manufacturier moderne à l'état embryonnaire. Quelques entreprises de transformations primaires constituaient l'héritage du secteur industriel. Très tôt, les autorités gouvernementales ont initié des projets visant à diversifier les activités du secteur et à renforcer le tissu industriel. C'est ainsi qu'apparurent les premières industries alimentaires et de boissons et les usines d'égrenage de coton. L'Etat jouait un rôle de premier plan; toutes les entreprises étaient des entreprises où la participation de l'Etat allait souvent jusqu'à 51 %
L'industrialisation de l'Afrique est un échec, car les grandes entreprises publiques et privées, auxquelles les gouvernements ont accordé la priorité depuis les indépendances, se sont révélées incapables d'assurer une croissance régulière de la production industrielle et, surtout, d'absorber les flux importants d'arrivées sur le marché du travail, alors que, dans le même temps, elles représentaient des investissements très lourds au regard des ressources des différents pays. Dans ce contexte, les vertus supposées des petites et micro-entreprises - elles sont plus intensives en travail et utilisent le capital de façon plus efficiente - semblent les désigner comme une alternative idéale. Dès lors que ces vertus seraient avérées, il s'agirait de consacrer à la promotion de ces petits établissements, les ressources affectées jusqu'à lors aux grandes entreprises, afin de permettre une reprise de la croissance industrielle et la résorption du chômage.
Pour renforcer le tissu industriel et diversifier les activités de ce secteur, les autorités nigériennes ont ressenti la nécessité d'une politique de promotion et d'incitation, dont les objectifs généraux et les principaux instruments sont consignés dans les plans et programmes nationaux de développement, qui traduit les caractéristiques macroéconomiques influençant l'industrialisation du pays (dotations naturelles, enclavement, proximité du Nigéria...). Elle est, dans une large mesure, interventionniste (jusqu'à l'application récente des programmes d'ajustement structurel) et utilise essentiellement des instruments traditionnels de protection et d'incitation.
Le continent africain est riche en ressources minières et énergétiques, mais ces ressources ont été surexploitées dans l'intérêt de l'accumulation étrangère. Pourtant, pour faire marcher leur système de production et payer les importations de consommation, la plupart des pays africains dépendent dans une large mesure des revenus qu'ils tirent des ressources minières et du pétrole. Pourquoi les redevances obtenues à partir des ressources minières et énergétiques n'ont-elles pas pu libérer ces pays de la dépendance extérieure? Cet ouvrage présente neuf études de cas concernant des pays dont l'économie se fonde pour l'essentiel sur les ressources minières. A partir d'approches critiques et analytiques, des chercheurs africains soulignent l'importance de la capacité de production de biens de consommation ainsi que les priorités de tout processus de développement qui se veut orienté vers une plus grande intégration industrielle et une plus grande autonomie technologique. Par la quantité d'information qu'il contient, cet ouvrage apporte ainsi une importante contribution au débat sur le développement et l'industrialisation en Afrique; un débat dont l'absence entraîne une stagnation des politiques de développement et les confine dans un vide théorique.
« L'échec de l'industrialisation par les « éléphants blancs », en générant sa cohorte de chômage et de misère, met aujourd'hui l'ASS à nu. Avec lui, disparaissent les promesses mirobolantes d'un type de création des richesses que l'on voulait transposable ex nihilo. De leur côté, les différents plans d'ajustement structurel, mis en place, depuis bientôt une quinzaine d'années, parce qu'ayant d'abord recherché la mise en ouvre des conditions permettant le remboursement de la dette des États, ont confiné le sous-continent dans une phase de transition économique sans véritable cohérence interne (...). L'afro-pessimisme, qui s'est d'ores et déjà installé de par le monde, doit aussi être l'occasion d'un sursaut pour les africains qui devront désormais se réconcilier avec l'histoire de l'industrie, en vue d'adopter urgemment un schéma par lequel l'industrialisation se ferait à partir de son commencement et, non plus par sa fin (...). Aussi, se réconcilier avec l'industrie qu'on s'interdira dorénavant de regarder par le mauvais côté de la lorgnette et, au-delà, reconsidérer l'entreprise, définissent la problématique de l'urgence voire, les défis désormais incontournables et dont l'Afrique doit s'affranchir pour espérer se sortir de son sous-développement (...). Dans un contexte de baisse de l'épargne internationale désormais disposée à s'investir dans l'ASS (...), l'impérative « gestion des opportunités » qui, dorénavant, invite les africains à se prendre en charge n'est plus un superflu. Cela nécessite, de leur part, des revirements déchirants dont un changement radical des mentalités à tous les niveaux ou encore, l'abandon d'une logique d'industrialisation par imitation et non par conviction ».
Que signifie la crise de la sidérurgie ? La délocalisation de la production d'acier ? La baisse de la productivité du travail, la liquidation d'unités de production, la mise au chômage d'un grand nombre de travailleurs ? Pourquoi certains Etats résistent-ils mieux à cette crise, comme l'Allemagne et le Japon par exemple ? Quelles sont les conséquences de l'émergence de nouveaux producteurs d'acier dans le tiers- monde ? A ces questions décisives, l'auteur apporte une réponse : la crise de la sidérurgie en Occident et au Japon reflète la mise en place d'une nouvelle division du travail à l'échelle mondiale.
La crise économique mondiale actuelle a des effets variés dans le Tiers Monde. Elle bloque notamment le processus d'industrialisation en marche qui a permis durant ces trois dernières décennies à quelques pays de percer comme compétiteurs sur le marché mondial et qui s'est accompagné d'un début de redistribution des cartes entre le NORD et le SUD. Ce livre tente de présenter une synthèse sur la diffusion progressive de ce processus. Il analyse son cheminement avec ses insuffisances, les déformations qu'il engendre et les transformations à opérer pour que le Tiers Monde puisse disposer des moyens et des capacités de modifier, les conditions, le cadre de vie matérielle, intellectuelle de ses populations.
La première partie retrace l'évolution de la division internationale du travail dans laquelle s'inscrit l'industrialisation. Cette transition procède de l'action combinée de plusieurs forces : le capitalisme central, le pouvoir d'État national, les forces sociales industrialistes (bourgeoisie industrielle, bourgeoisie administrative, élites révolutionnaires), le socialisme international. C'est au rôle de ses forces qu'est consacrée la deuxième partie. La dernière analyse ce phénomène en tant qu'un système global articulé en quatre sous-systèmes : la création de marché, la création technologique, le système productif, le système relationnel. L'industrialisation véritable du Tiers Monde selon l'auteur doit se soumettre à quatre impératifs : le développement du marché intérieur, la priorité à la formation de personnel technique qualifié; le renforcement permanent de la capacité technologique nationale, une structure productive équilibrée et articulée.