1914. La guerre vide les villes et les villages de la population
masculine, les femmes les remplacent dans toutes les activités
et deviennent aussi bien conducteur de locomotive que gendarme
ou garde champêtre.
Louise, à peine vingt ans, mariée de fraîche date, se retrouve seule
à diriger la ferme de son mari. C'est une jeune femme encore
imprégnée par l'adolescence qui va devoir entrer de plain-pied
dans le monde des adultes et se familiariser avec ses codes.
En dépit de sa jeunesse et de son inexpérience, elle fait montre
de courage, à l'image des autres femmes du village de Parigné - l'Évêque,
dans la Sarthe.
À travers le portrait de Louise, l'auteur rend un hommage vibrant
aux femmes françaises qui ont contribué pleinement à la survie
du pays dans l'une des plus terribles épreuves de son histoire
et souligne leur participation à la victoire.
Un roman puissant qu'on ne peut lâcher tant il est nourri de
vérités humaines.
« Le verre liquide enrobe l'extrémité de la canne comme une grosse goutte de miel rose très épais, comme une gelée de fruits en train de prendre. L'attention de Séraphin est maintenant rivée là-dessus et il salive. Un filet de bave coule de sa bouche ouverte. Et c'est vrai que cela donne immédiatement l'idée d'une chose extrêmement douce et sucrée, et que cette belle lisseur épaisse donne envie d'y mordre. »
De l'ange, il a le prénom, mais aussi la grâce. Séraphin, qui à dix ans sait à peine parler, porte en lui un silence plus étourdissant encore que le fracas du verre, une force muette et opaque dont il semble prisonnier.
Un roman fascinant hanté par ce personnage d'enfant dont la présence silencieuse et magique suffit à remettre en question le monde et les hommes qu'il rencontre.