'Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j'aimerais aujourd'hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement.'
Dans ces deux discours, Chimamanda Ngozi Adichie porte une voix, rare et puissante, d'émancipation.
"Épuisant ou pas, il n'y a pas de meilleur moyen de voir l'Ouest que de prendre un bon vieux bus et de foncer à toute allure sur de bonnes routes pour arriver dans toutes sortes de villes grandes et petites où vous pouvez descendre et parfois marcher pendant une heure entière, voir le monde et revenir au bus pour repartir. Quand j'ai acheté mon billet de San Francisco à New York en passant par le Nord-Ouest sur la côte Pacifique, le préposé a cru que j'étais fou. Je prenais le chemin du retour en traversant le continent avec mes dix sandwiches et un ou deux dollars en poche".
Le titre est constitué des 7 textes suivants: Croyance et technique pour la prose moderne; Principes de prose spontanée; La grande traversée de l'Ouest en bus; En route vers la Floride; Agneau, pas lion; Contrecoup : la philosophie de la Beat Generation et Esquisses de Manhattan.
Les plus belles histoires sont souvent habitées par les plus beaux mensonges ; le vrai y voisine avec le faux ; une réalité y côtoie une autre ; un détail oublié y ruine une vie... Tel est l'esprit de ce recueil de nouvelles et textes brefs qui nous entraînent sur les traces d'une photographie et de ses légendes, d'une carte énigmatique des îles du Pacifique, d'une Constitution éphémère écrite par des naufragés, d'un VRP aux étranges habitudes...
Un recueil vibrant, malicieux, haut en couleur, servi par l'écriture alerte d'une oeuvre toujours renouvelée.
Un architecte qui fuit Constantinople avec les plans d'une bibliothèque inexpugnable, un étrange cavalier qui arrive à convaincre un tout jeune écrivain (accessoirement nommé Miguel de Cervantes) d'écrire un roman inégalable... on retrouve dans ce recueil une atmosphère et des thématiques familières aux lecteurs de Zafón : des écrivains maudits, des bâtisseurs visionnaires, des identités usurpées, une Barcelone gothique et certains des personnages phares de la tétralogie du "Cimetière des livres oubliés", tels Semperé, Andreas Corelli ou David Martin.
Il se dégage de l'ensemble une unité parfaite et un charme profond et envoûtant, dans un halo de mystère (et de vapeur).
Guerre d'Espagne, sort réservé aux plus pauvres dans les hôpitaux du début du XXe siècle, vocation d'écrivain mêlée de vision politique, formes subreptices de la censure littéraire... Dans ces six textes aux multiples échos avec ses grandes oeuvres, l'auteur de 1984 et de Dans la dèche à Paris et à Londres déploie toute la force de son engagement.
« Je le répète, il n'y a pas de livre dénué de préjugé politique. L'idée selon laquelle l'art ne devrait rien avoir affaire avec la politique constitue elle-même une opinion politique. »
' Blumfeld, un célibataire plus très jeune, regagnait un soir son logement, ce qui était une tâche éprouvante, car il habitait au sixième étage. Pendant cette ascension, il pensait, comme souvent ces derniers temps, que cette existence totalement solitaire était bien ennuyeuse, qu'il était là réduit à gravir ces six étages littéralement à l'insu de tous pour arriver en haut dans sa chambre déserte, pour à nouveau littéralement à l'insu de tous y passer sa robe de chambre, allumer sa pipe, lire un peu une revue française à laquelle il était abonné depuis des années, tout en sirotant un kirsch qu'il faisait lui-même, et finalement, au bout d'une demiheure, se mettre au lit. '
Empreints de thématiques chères à l'auteur, comme les rapports sociaux ou le sens de la vie, ces textes reflètent la singularité et l'originalité de la plume d'un des écrivains majeurs du XXe siècle.
"Je ferai, oui, l'éloge de la poésie. Sans restrictions. Sans états d'âme. Parce que la poésie n'est justement pas le lieu de la demi-mesure. Je le ferai d'une voix pleine, vive s'il le faut. Parce qu'on ne peut admettre plus longtemps, n'est-ce pas, que les poètes, malgré les révérences qu'on leur fait de loin en loin pour se disculper de la désinvolture et de l'indifférence avec lesquelles on les traite ordinairement, soient renvoyés à leur étrange petit commerce particulier qui n'aurait rien à voir avec les affaires du monde. Je veux faire l'éloge de la poésie pour tous, non pas, voyez-vous, comme un agrément, un ornement de l'existence ou le partage de je ne sais quelle distinction supérieure : comme une nécessité vitale."
Par son écriture poétique, Federico García Lorca, tel un peintre, esquisse le paysage et brosse les couleurs d'Albayzin, le quartier arabe de Grenade. Cheminant le long des rues, il guide les lecteurs dans son univers, aussi lumineux et coloré qu'obscur et mystérieux. Premières pages écrites par le jeune Federico García Lorca, ce recueil d'impressions et de paysages renferme toute la sensibilité de la plume de l'auteur espagnol.
' Puis, lorsque nous nous sommes reposés, toutes les impressions réapparaissent, les unes splendides, les autres vagues et confuses, comme si les souvenirs avaient déjà pris des teintes de crépuscule expirant et recouvert d'une brume bleutée les choses que nous vîmes...
Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Ivan Tourgueniev. Personne n'était au fond plus russe que Tourgueniev, même s'il a passé une grande partie de sa vie en France. Il l'était par cette tristesse, cette inquiétude, cette impuissance à vouloir, ces grands élans suivis de rechute qui sont le tissu du caractère russe, et qu'on retrouve chez tous ses personnages. Et de manière exacerbée dans ce "Journal d'un homme de trop", admirable texte sur la brièveté et l'inutilité de toute vie. "Ce qui est terrible, c'est qu'il n'y a rien de terrible, ni une idée, ni une chose, ni rien." Ce sentiment d'échec permanent et recherché, Tourgueniev ne l'a jamais mieux exprimé qu'ici.
Huit touristes japonais ont été pris en otages dans une région montagneuse et désolée. Après l'assaut d'une brigade anti-terroriste, la cabane où ils sont retenus prisonniers est totalement détruite, il n'y a aucun survivant. Seul un enregistrement atteste de leur existence en ces lieux. Des lectures semble-t-il : des textes énoncés à haute voix par chacun d'entre eux pour surmonter la peur et tenter d'échapper à l'ombre béante de la mort.
Nina Bouraoui Philippe Claudel Laetitia Colombani Mélissa Da Costa Zaza Fournier Anouk Hubert Leslie Lavandier Salomé Lepercq Charline Malaval Mathias Malzieu Romain Puértolas Olivia Ruiz Vanessa Springora Michaël Uras
Quatorze autrices et auteurs se mobilisent au profit de l'éducation des enfants à travers le monde et nous offrent des textes intimes et universels, contemplatifs et engagés, autour du thème des émotions.
Soutenez l'action d'UNICEF en faveur de l'éducation, pour permettre aux 124 millions d'enfants actuellement non scolarisés dans le monde de sortir de la pauvreté et de se construire de meilleures chances d'avenir.
WWW.UNICEF.FR o WWW.LIBRINOVA.COM
Les nouvelles réunies dans ce recueil sont très diverses. Quelques-unes se réfèrent à la vie quotidienne dans les camps de concentration. Pour Primo Levi, le camp n'est qu'un miroir du monde, et, là comme ailleurs, l'homme, qu'il soit détenu ou tortionnaire, révèle ses différentes facettes. Et d'une expérience qui aurait pu n'être que destructrice, l'auteur tire une leçon de tolérance et d'humour. Dans les autres nouvelles, les sources d'inspiration sont variées, mais Primo Levi pose toujours un regard tendre et interrogateur sur les hommes et l'univers qui les entoure.
Avant d'être le génial auteur de la Recherche, Proust écrivit des nouvelles inspirées de sa jeunesse dans les salons mondains, entre découverte du désir et amour qui fuit, frivolité et profondeur, apparence et rivalité. C'est là qu'il met à l'épreuve son style, ses images, ses intuitions. Ce sera, en 1896, Les Plaisirs et les Jours. Mais peu avant la publication du recueil, Proust choisit d'en retirer quelques nouvelles, qui restèrent secrètes durant plus d'un siècle. Était-ce parce qu'il s'y confiait, presque sans dissimulation, sur son homosexualité, vécue comme une malédiction ? Voici ces textes, fragiles, imparfaits, inaboutis, qui auraient si bien pu ne pas nous parvenir, et pour cela si émouvants. On y lit, en miniature, toutes les obsessions qui seront celles de la Recherche : l'amour malheureux, la fuite du temps, la satire sociale. En une phrase, une fulgurance, le futur Proust est déjà là. En nous faisant entrer comme jamais dans sa conscience, Proust nous ouvre son atelier de travail, son secret laboratoire, et le journal intime qu'il n'a pas écrit.
Suivi de : "Aux sources de la Recherche du temps perdu", notes de travail de Proust.
« Condorcet choisit (...) de s'adresser à Eliza, dans un texte aux allures testamentaires, écrit durant l'hiver 1794 et intitulé de manière posthume Conseils à sa fille. Après avoir défendu ardemment le droit des femmes à devenir citoyennes, Condorcet s'autorise à écrire en tant que père à celle qui deviendra, il en est sûr, une femme libre. Ce texte, d'une grande beauté, substitue une parole pure et intime aux artifices d'une argumentation désormais inutile. Condorcet se révèle ce qu'il a toujours été, un subtil connaisseur de l'âme humaine, et met en garde Eliza contre les dangers que sont l'orgueil, la dépendance et l'égoïsme. Avec précaution et amour, il l'invite à embrasser "le trésor précieux" du travail, condition de sa future indépendance, à se tourner vers l'autre aussi, allant jusqu'à prôner une humanité qui respecte les animaux, à se construire une vie à soi, invoquant probablement ici la mémoire de Montaigne qui écrivait deux siècles plus tôt : "Il faut se réserver une arrière-boutique tout nôtre, toute franche, en laquelle nous établissons notre vraie liberté et principale retraite et solitude." »
Laura El Makki et Nathalie Wolff
Le monde de la jungle est bien cruel... Rejeté par une partie du Clan des Loups qui l'avait recueilli, Mowgli doit rester sur ses gardes, car Shere Khan, le tigre boiteux, a juré qu'il se vengerait du petit d'homme. Heureusement, le jeune garçon peut compter sur Akela, le chef du Clan, Bagheera, la panthère noire, et Baloo, l'ours brun, déterminés à veiller sur lui.
Brossant une galerie de personnages à la fois attachants et terrifiants, ces trois contes initiatiques rappellent que la compagnie des bêtes n'est pas toujours moins féroce que celle des hommes.
+ Questionnaire de lecture
+ Analyses guidées
+ Groupements de textes :
o quand les animaux parlent des hommes
o quand les hommes ne sont plus les maîtres
+ Un livre, un film :
o Mowgli : La Légende de la jungle d'Andy Serkis
+ Prolongement : le poème « Si» de Kipling.
"Lorsque dans la milonga (ainsi nomme-t-on le bal de tango) les danseurs se rejoignent sur le parquet, leurs bras se lèvent doucement et ils s'enlacent - ils se prennent dans les bras, ils s'embrassent, étymologiquement. D'où le terme argentin, adopté par les Français : l'abrazo. La main gauche de la femme se place sur le haut du bras de l'homme ou sur son omoplate, ou bien encore passe par-dessus son épaule, tandis que celui-ci, glissant sa main droite par en dessous, la pose sur le dos de sa partenaire. De l'autre côté, leurs mains se tiennent en l'air, paume contre paume. Dès qu'on entre dans l'abrazo, on devine, à son corps, sa tenue, sa prise, on devine quelque chose de son partenaire."
Dans ce texte sensuel, Belinda Cannone déploie, à partir de la danse, une superbe poétique du lien et de la relation. Une poétique qu'elle condense en un mot aux mille échos : l'embrassement.
Un kangourou accroc à la bière que l'alcool rend agressif, un pilote qui s'évanouit aux commandes de son avion en découvrant que s'y trouvent des lézards à collerette, un homme à deux doigts d'en finir à tout jamais avec ce sport national qu'est le cricket. Autant de situations farfelues, incongrues, hilarantes qui font la force de Kenneth Cook, auteur australien aussi culte qu'incontournable.
Dans un cirque, un employé chargé de nettoyer les cages des animaux accepte d'être envoyé dans le ciel comme un boulet de canon ; le jeune pensionnaire d'un étrange orphelinat découvre qu'il est un clone d'Adolf Hitler créé pour venger les victimes de la Shoah ; un accidenté de la route perd la mémoire et se retrouve dans une pièce virtuelle avec une femme virtuelle, à moins que ce ne soit l'inverse...
Facétieuses, corrosives et incroyablement brillantes, les vingt-deux nouvelles d'Incident au fond de la galaxie nous immergent dans l'univers " keretien ", où le virtuel et le fantastique viennent subtilement troubler la réalité pour faire surgir de profondes réflexions sur le deuil, la solitude et les stigmates de l'Histoire.
Traduit de l'hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech.
"Au fil des ans, les deux frères durcis par l'altitude avaient commencé à redouter l'approche du 24 décembre. Fêter la naissance du stoïcien crucifié par une bombance heurtait leur protestantisme. Et ces airs ravis des convives qui vous plantaient des couteaux dans le dos sitôt la porte fermée...
Ce soir, ils aspiraient à l'air sec, au vin clair, à la nuit pure. Ils allaient vivre un réveillon digne de Zarathoustra, sur la corde raide, pendus au câble d'acier.
La cabine du téléphérique serait le lumignon de leur rêve, accroché au plafond de la nuit."
Des quatre coins du globe, les héros agités de ces nouvelles invitent à des voyages lointains ou intérieurs.
'Je ne peux pas oublier la guerre. Je le voudrais. Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement, je la revois, je la sens, je l'entends, je la subis encore. Et j'ai peur. Ce soir est la fin d'un beau jour de juillet. La plaine sous moi est devenue toute rousse. On va couper les blés. L'air, le ciel, la terre sont immobiles et calmes. Vingt ans ont passé. Et depuis vingt ans, malgré la vie, les douleurs et les bonheurs, je ne me suis pas lavé de la guerre. L'horreur de ces quatre ans est toujours en moi. Je porte la marque. Tous les survivants portent la marque.'
Un texte bouleversant dans lequel Jean Giono livre, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, un véritable plaidoyer pour la paix.
Emmeline, jeune femme de caractère, a épousé le comte de Marsan contre la volonté de son père. Après quelques années de bonheur tiède, son regard croise celui d'un très charmant poète... Balzac qualifia cette nouvelle de 'chef-d'oeuvre de la littérature moderne' lors de sa parution.
Deux nouvelles galantes qui mêlent subtilement légèreté et gravité par l'auteur d'On ne badine pas avec l'amour.
Le premier recueil de nouvelles de Christiane TaubiraVous n'imaginez pas le plaisir que nous procure de disséquer vos défauts et vos vices lorsque nous sommes entre femmes. C'est notre aliénation, notre dépendance masochiste, notre revanche confuse et confite, notre consolation aigre et notre joie affligée. La preuve que, malgré nos bravades, nous sommes encore bien inféodées. Nos bruyantes professions d'indépendance ? De la jactance ! Ici, une femme battue qui ose tout pour fuir la compagnie des hommes. Là, un ancien et pitoyable directeur d'école qui se souvient d'une revanche mesquine prise sur la vie. Ici encore, un choeur féminin qui confie des pans ensanglantés de son histoire familiale, entre esclavage, marronnage et devoir de mémoire... Qu'importe l'époque, chacun lutte pour sa liberté, pour se défaire d'un destin ligoté, contrarié, ou d'un amour déçu, et, parfois, pour accepter sa propre fin. Ce recueil de nouvelles, porté par une langue réaliste et poétique, lyrique et unique, dépeint ces morceaux de vie, comme carreaux cassés, qui chacun à leur manière offrent une fenêtre sur le monde.
Sous prétexte d'aller chercher ses droits d'auteur à Londres, Kerouac flâne à travers l'Europe. Il découvre les charmes troubles de Tanger, les paysages de Cézanne, les promenades émerveillées dans Paris, la pluie normande et les brumes de Londres...
Dans un brillant plaidoyer en faveur des vagabonds, il se place sous l'égide de Virgile, de Benjamin Franklin ou de Walt Whitman, pour revendiquer le droit à l'errance, aux nuits à la belle étoile, aux rencontres et à l'imprévu.
'De là je suis allé à Paris, où il ne se passait rien si ce n'est que la plus belle fille du monde n'aimait pas mon sac à dos et avait rendez-vous avec un type à petite moustache debout une main dans la poche et un sourire méprisant aux lèvres devant les cinémas de nuit de Paris.'
Qu'est-ce qu'être 'Beat'? À travers ses thèmes de prédilection - la littérature, le jazz, le voyage, la route, le bouddhisme, le zen... - l'auteur de Sur la route nous entraîne vers la réponse à un rythme hypnotique.