Prix Transfuge 2021 du meilleur roman hispanophone, sélection de la rentrée littéraire France Inter/Le point et France Culture/L'Obs.
Elle arrive de New York, il vient de Cuba, ils s'aiment. Il lui montre une photo de groupe prise en 1989 dans le jardin de sa mère et elle y reconnaît la sienne, cette femme mystérieuse qui ne parle jamais de son passé.
Ils vont chercher à comprendre le mystère de cette présence et les secrets enfouis de leurs parents...
Leonardo Padura nous parle de Cuba et de sa génération, celle qui a été malmenée par l'histoire jusqu'à sa dispersion dans l'exil : « Poussière dans le vent. » Nous suivons le Clan, un groupe d'amis soudés depuis la fin du lycée et sur lequel vont passer les transformations du monde et leurs conséquences sur la vie à Cuba. Des grandes espérances des nouveaux diplômés devenus médecins, ingénieurs, jusqu'aux pénuries de la « période spéciale » des années 90, après la chute du bloc soviétique (où le salaire d'une chercheuse représente le prix en dollars d'une course en taxi) et la fuite dans l'exil à travers le monde.
Des personnages magnifiques, subtils, nuancés et attachants, soumis au suspense permanent qu'est la vie à Cuba et aux péripéties universelles des amitiés, des amours et des mensonges. Ils vont survivre à l'exil, à Miami, Barcelone, New York, Madrid, Porto Rico, Buenos Aires. Ils vont prendre de nouveaux départs, témoigner de la force de la vie.
Leonardo Padura écrit un roman universel. Il utilise la forme classique du roman choral mais la sublime par son inventivité et son sens aigu du suspense, qui nous tient en haleine jusqu'au dernier chapitre. Ce très grand roman, qui place son auteur au rang des plus grands romanciers actuels, est une affirmation de la force de l'amitié et des liens solides et invisibles de l'amour.
"Une vaste fresque ambitieuse, foisonnante de personnages." - Le Figaro Littéraire
"Un roman éblouissant, plein de sensualité et d'humour." - Télérama
"Avec son sens du détail, Padura nous livre le roman des spoliés et des illusionnés, des amoureux et des amis, des mères et d'une fille. Magistral !" - Librairie Le Square (Grenoble)
"Un roman magistral, addictif. [...] Le rythme et la construction de l'histoire sont d'une efficacité redoutable et le style unique de Padura fait des merveilles. C'est dense, intense, porté par des personnages incarnés et attachants. C'est un immense coup de coeur." - Librairie Mot à mot (Fontenay-sous-Bois)
En avril 1965, quatre ans après l'assassinat du président socialiste Patrice Lumumba par la CIA, Che Guevara quitte clandestinement la Havane à la tête d'une troupe de quelques deux cents soldats cubains pour rejoindre le Congo et aider le mouvement de libération de l'Afrique contre les colonialistes belges.
Ce journal examine chaque détail douloureux de ce que le Che lui-même appelle « un échec ». Il consigne ce qui a mal tourné afin d'en tirer des leçons utiles à la planification des futures guérillas.
Unique parmi ses livres, Journal du Congo nous montre l'honnêteté radicale du Che, ainsi que son talent de conteur. Considéré par certains comme son meilleur livre, c'est aussi l'un des rares qu'il a eu la chance d'éditer pour publication après l'avoir écrit.
Un grand livre sur Cuba, l'exil, et la force et la fragilité de l'amitié.
Les personnages, représentants magnifiques des contradictions de l'île, sont là : Tania, la médecin ophtalmo payée en poulets et fruits par des patients fauchés ; Aldo, l'ingénieur qui n'a jamais pu exercer et qui répare clandestinement des batteries de voiture ; Eddy, le fonctionnaire bon vivant qui peut voyager à l'extérieur et parfois faire du trafic ; Rafa, le peintre en manque d'inspiration et Amadeo, dont on découvre pourquoi il a fui l'île il y a 16 ans et aussi pourquoi, à la grande surprise de ses amis, il voudrait y revenir...
Dans cette histoire, version romancée du scénario du film Retour à Ithaque (2014) co-écrit par Padura avec le réalisateur français Laurent Cantet, les dialogues sont une analyse concise et brillante de la façon dont la génération de Padura, éduquée dans et pour la révolution, a été frustrée de toutes ses aspirations par l'évolution du pays après la chute de l'Union soviétique.
En complément, les deux auteurs nous racontent le tournage du film à Cuba et l'écriture du scénario (inspiré par le roman de Padura Le Palmier et l'Étoile) : ce livre est aussi une oeuvre sur l'amour du cinéma et l'émerveillement de la création artistique.
Leonardo Padura est né à La Havane en 1955. Romancier, essayiste, journaliste et auteur de scénarios pour le cinéma, il a obtenu de nombreux et prestigieux prix pour son oeuvre. Il est l'auteur, entre autres, d'une tétralogie intitulée Les Quatre Saisons publiée dans quinze pays. Ses deux romans, L'Homme qui aimait les chiens (2011) et Hérétiques (2014) ont démontré qu'il fait partie des grands noms de la littérature mondiale.
Laurent Cantet est né en 1961 dans les Deux-Sèvres. Réalisateur et scénariste français, il a remporté la Palme d'or du Festival de Cannes en 2008 avec le film Entre les murs.
Mario Conde a quitté la police cubaine pour se consacrer à l'écriture et au commerce des livres anciens, secteur très florissant dans La Havane dont la décadence se poursuit inexorablement.
Au cours des travaux dans le jardin de la maison-musée d'Ernest Hemingway, on retrouve un cadavre avec l'insigne du FBI. On fait appel au Conde.
Sur une étagère du placard, il tombe sur une boîte avec des traces du passage d'Ava Gardner, et les vieux se souviennent vaguement d'une mitraillette Thompson...
Pas facile d'enquêter sur un romancier de la taille de Papa quand on entretient avec son image et ses oeuvres des rapports ambigus d'admiration-haine, mais Mario va retrouver des amis de son grand-père qui lui raconteront ce monstre sacré, malade, généreux, odieux, paranoïaque, inoubliable.
Il ira jusqu'au bout de l'enquête, au risque de mettre à mal les idées reçues.
Magdalena a quitté le Venezuela pour Madrid, elle est devenue une enquêtrice réputée, tout va bien pour elle, à l'exception d'un amant envahissant et indiscret.
On lui propose une nouvelle affaire : un homme politique madrilène lui demande de retrouver sa fille et de la lui ramener, elle aurait été enlevée et retenue à Caracas.
Magdalena est sûre de ses compétences et elle a une arme secrète : des dons que lui a accordés María Lionza, la déesse guerrière vénézuélienne, bref elle est un peu sorcière et a des intuitions salvatrices.
Mais rien ne va se passer comme prévu, sa magie est intermittente et Caracas, la ville la plus dangereuse du monde, a beaucoup changé. De surprise en surprise, nous allons nous plonger dans une ville en crise et être confrontés à sa faune dangereuse.
Un thriller palpitant avec une détective unique en son genre.
Trois générations de femmes, une guérilla populaire, des forêts reculées.
Elle a survécu à la guerre, abandonné les armes, mais conservé le vertige, maintenant que sa lutte est de protéger ses filles dans une après-guerre où la paix, la justice et la dignité sont plus que relatives. Pas de noms propres, on est la mère ou la fille, de la première à la cinquième, ou la mère de la mère, ou la tante, ou celle qui...
À travers ces femmes sans nom, avec une écriture brute, précise et élégante, c'est le point de vue de celles qu'on entend rarement, femmes du peuple qui se sont retrouvées propulsées dans l'Histoire et doivent ensuite retrouver la vie « normale » : le patriarcat, le harcèlement, le ménage. Des destins précis, une portée universelle. Si le monde était bien fait, c'est à ce premier roman puissant que ressemblerait le meilleur de la littérature féminine : l'histoire des femmes, depuis toujours gardiennes et garantes de la famille, de la transmission, depuis toujours flouées et reléguées dans l'obscurité de leurs cuisines, même quand elles ont pris part aux durs combats des hommes. Défricher, couper, brûler : une manière de survivre quand tout est à reconstruire.
José Zeledón, ex-guérillero aux réflexes encore bien rodés, débarque à Merlow City, ennuyeuse ville-campus du Wisconsin. Guerrier désoeuvré devenu chauffeur de bus scolaire, il tente de réprimer ses instincts d'homme d'action.
Erasmo Aragón, professeur d'espagnol paranoïaque et aigri, obsédé par les shorts trop courts de ses jeunes étudiantes, part à Washington pour consulter les archives de la CIA et tenter de résoudre l'énigme de l'assassinat du grand poète salvadorien Roque Dalton.
Ces deux survivants hantés par la guerre, inadaptés, solitaires, se désintègrent à petit feu dans un pays puritain obsédé par la surveillance perpétuelle et les armes, auquel ils ne comprennent rien.
Avec son style rageur, son humour à froid, et une mauvaise foi à toute épreuve, Horacio Castellanos Moya passe les États-Unis au vitriol et poursuit son grand oeuvre autour de la violence, qui ronge ses personnages jusque dans l'exil.
Un très grand roman qui ne rassure pas sur la nature de l'âme humaine.
Quelques kilos en plus, beaucoup de cheveux en moins, trois copains se retrouvent lors d'une réunion d'anciens élèves d'un lycée de Buenos Aires.
Wave, rockeur fainéant, convainc deux de ses anciens camarades de partir en voyage sur une plage en Uruguay. À bord d'une vieille Ford Taunus, Mario, le Nerveux et Wave prennent la route. Au lieu de retrouver leur adolescence, c'est rapidement leur présent qui s'impose : l'un vit encore chez sa mère, l'autre risque de divorcer et le dernier vient d'apprendre que sa femme le trompe (avec un gars « qui passe son temps au gymnase et écoute Shakira. Shakira ! Tu y crois, toi ? »). Accompagnés d'une jeune auto-stoppeuse très enceinte, entre moqueries et petites misères du quotidien, tout bascule au moment où l'un d'entre eux transpire trop au moment de passer la frontière...
Truffé de malentendus, ce road-trip se transforme vertigineusement en roman noir, mais les héros ressemblent davantage aux Marx Brothers qu'à Marlowe. Avec un style percutant et des dialogues désopilants, l'auteur nous fait voyager avec une bande de bras cassés, salauds et finalement sympathiques.
1944. Lorsque Pericles, un journaliste critique du dictateur salvadorien, le "sorcier nazi", est arrêté et emprisonné, son épouse Haydée, une jeune femme de la bonne bourgeoisie, décide d'écrire le journal des événements.
Pendant qu'elle note ce qu'elle considère comme des conversations avec son mari - qui avant de devenir opposant a été collaborateur du régime -, elle raconte les progrès des arrestations, les interdictions de visite au pénitencier ainsi que ce qui se passe pour le reste de la famille, composée d'un côté de militaires, soutien du régime, et de l'autre des libéraux, opposés au tyran. Sur ce, un coup d'État contre le dictateur éclate, son fils Clemente, le fêtard, le coureur, l'ivrogne, est impliqué et raconte ce qui se passe chez les conspirateurs.
Ses aventures parfois désopilantes alternent avec l'éveil de la conscience politique de Haydée, qui organise la rébellion avec d'autres femmes : épouses, filles, petites-filles, voisines, domestiques.
Un grand roman de Castellanos Moya, une riche combinaison de voix et de registres littéraires, du journal intime à l'action cinématographique, en même temps qu'une prodigieuse incarnation de l'histoire d'un pays dans les destins d'une famille, un épisode fondateur : le début de La Comédie inhumaine de l'auteur.
Si une des grandes questions de la littérature est comment "tuer" le père, que faire quand son propre père a été le bras droit de l'un des plus grands assassins du pays ?
Larry arrive à Medellín douze ans après la disparition de son père, un mafieux proche de Pablo Escobar. À son arrivée, ce n'est pas sa mère, l'ex-Miss Medellín, qui l'attend, mais Pedro, son ami d'enfance, qui vient le chercher pour le plonger dans l'Alborada, une fête populaire de pétards, de feux d'artifice et d'alcool où tous perdent la tête. Larry retrouve son passé familial et une ville encore marquée par l'époque la plus sombre de l'histoire du pays. Il ne pense qu'à fuir son enfance étrange liée au monde de la drogue.
Mais il cherche aussi une jeune fille en pleurs rencontrée dans l'avion et dont il est tombé amoureux.
Entrecroisant des plans différents, Jorge Franco, étonnant de maîtrise narrative, fait le portrait de la génération des enfants du narcotrafic, qui sont de fait les victimes de leurs pères, et nous interroge sur l'importance de la mémoire pour que l'histoire ne se répète pas.
Une construction impeccable et des personnages ambigus et captivants : un roman qui ne vous laisse aucune trêve et qu'on dévore, fasciné.
Sandokan le prince malais et son ami le Portugais Yañez de Gomara, les pirates libertaires, héros de Salgari - qui ont hanté les imaginations adolescentes au même titre que les Trois Mousquetaires -, reviennent sous la plume de Taibo II.
Ils ont maintenant soixante ans. Leurs amis et leurs biens font l'objet d'une menace suffisante pour qu'ils réarment leurs bateaux et remobilisent leurs anciens compagnons d'armes. Ils se lancent dans une lutte infernale contre l'impérialisme sous toutes ses formes.
Dans ces pages on croise : Friedrich Engels, le professeur Moriarty, des sous-marins sortis de Jules Verne, des sociétés secrètes chinoises, Rudyard Kipling, un homme au masque d'argent, des trafiquants d'esclaves, une survivante de la Commune de Paris, des aventuriers de la finance internationale, des fondamentalistes musulmans, des philosophes stoïciens, Old Shatterhand, le héros de Karl May, des banquiers philippins amis de José Marti, des espions anti-impérialistes, tous impliqués dans une aventure extraordinaire sur les traces de plants d'hévéa.
Après avoir été à l'origine du néopolar latino-américain, Paco Taibo II réinvente ici, avec la complicité involontaire d'Emilio Salgari, le roman d'aventures du XIXe siècle, en l'assaisonnant de politique, de sexe et surtout de malice littéraire.
Dans l'air pur des montagnes d'Ayacucho règne une odeur de mort.
Pourtant, quand Vicente Blanco, reporter espagnol, débarque dans la ville andine pour enquêter sur le Sentier lumineux, il ne voit rien. Les militaires paradent, l'archevêque Crispin joue au basket, les habitants se taisent, les "subversifs" se cachent. Pas de scènes tragiques, pas de barricades, pas de combats. Tout juste, parfois, quelques bruits de balles.
Avec deux journalistes locaux qui deviennent vite des amis, Vicente découvre lentement l'horreur de cette guerre sourde et silencieuse, qui dans les campagnes alentour prend les populations en otage.
À force de courage et d'investigations, ils ont la preuve que l'armée a trouvé une méthode pour faire disparaître les corps. Mais la vérité peut s'avérer dangereuse, et les journalistes sont des cibles à abattre.
Dans une prose visuelle et lyrique, avec un sens de la narration extraordinaire, Alfredo Pita raconte magistralement cette guerre sale, et rend un hommage vibrant à ses victimes, anonymes ou non.
Le roman de la violence péruvienne des années 80 et 90.
À la veille de l'inauguration de l'Exposition universelle de 1889, les plus célèbres détectives du monde et leurs assistants ont rendez-vous à Paris pour une réunion du Cercle des Douze.
Dès les premiers jours, l'un d'eux est assassiné sur la tour Eiffel encore en chantier.
Un roman dans lequel s'affrontent sectes et défenseurs du progrès et d'où triomphe le plaisir de l'énigme.
Erasmo Aragón est un journaliste salvadorien exilé au Mexique.
Au début des années 90, le gouvernement du Salvador et la guérilla entament des négociations ; il songe à regagner son pays d'origine, ce qui lui permettrait également de planter là sa femme et sa fille, qui l'énervent prodigieusement (d'autant plus qu'Eva sa femme vient de lui révéler sa liaison avec un acteur de pacotille).
Hanté par des souvenirs confus, de vieilles culpabilités et la peur de ce qui l'attend au Salvador - après tout, il a toujours soutenu la guérilla - il vit dans un état second, coincé entre les vapeurs de l'alcool et les bouffées d'angoisse.
Terrorisé par une douleur lancinante au foie qui l'empêcherait presque de boire si elle ne le poussait pas à se précipiter un peu plus dans la vodka tonic, il consulte don Chente Alvarado, un vieux médecin placide qui lui prescrit des séances d'hypnose censées le soulager.
Au réveil, il ne se rappelle de rien.
Paranoïaque, égoïste, velléitaire, le narrateur nous entraîne dans un flot de phrases délirantes, au bord de la crise de nerfs, de soirées arrosées en lendemains de cuites, obsessionnel jusqu'à la déraison, organique, désagréable.
Avec ce roman brillant, Castellanos Moya continue sa grande exploration de la violence, ici incrustée au plus profond de l'individu, comme si la guerre habitait les corps bien longtemps après la fin des hostilités.
La vie est un match de boxe, tendance lucha libre.
À Caracas aujourd'hui il faut aussi survivre aux balles perdues et aux pénuries chroniques.
Donizetti, fonctionnaire ordinaire, bonhomme et maladroit, chargé de convoyer de mystérieuses valises à travers le monde, veut juste gagner de quoi faire vivre ses deux familles, dont un fils taiseux et une ex-femme qui fait des fleurs en porcelaine.
Mais à force de prendre des coups sans trop savoir d'où ils viennent, on finit par s'énerver.
Avec Manuel, ami d'enfance, fan de boxe, qui survit en travaillant dans le magasin de chaussures de ses parents, ils vont tenter de prendre une revanche éclatante et définitive sur tous les profiteurs corrompus, les espions cubains et les mafias russes, la seule façon, peut-être, de survivre au marasme.
Oscillant sans cesse entre le roman noir et l'épopée kafkaïenne, Méndez Guédez nous plonge avec ses deux losers magnifiques dans un monde où la réalité est toujours plus délirante que n'importe quelle fiction. C'est drôle, tragique, et terriblement littéraire.
Quelle est la relation entre le gouvernement de Ronald Reagan et un membre d'un gang en Amérique centrale qui a assassiné plus de 50 personnes ?
Comment un groupe d'immigrés à Los Angeles - fans absolus de heavy metal - est devenu l'embryon du gang le plus dangereux de monde ?
Entre thriller, récit documentaire et enquête historique, les frères Óscar et Juan José Martínez racontent la vie de Miguel Ángel Tobar, dit El Niño de Hollywood, un tueur sanguinaire appartenant au seul gang faisant partie de la liste noire du département du Trésor des États-Unis, la Mara Salvatrucha 13.
Cette histoire brutale permet surtout aux auteurs de livrer les dynamiques sous-jacentes du phénomène des gangs aux États-Unis et en Amérique centrale, et de montrer comment des processus globaux construisent une infinité d'histoires microscopiques qui ont, elles, des conséquences bien réelles.
À travers des scènes d'une réalité féroce, nourries par des centaines d'heures d'interviews et de terrain, les frères Martínez sont à la hauteur de la terrible réponse qu'ils ont donnée au Niño de Hollywood lorsque celui-ci leur a demandé pourquoi ils s'intéressaient à lui : « Parce que, malheureusement, nous croyons que ton histoire est plus importante que ta vie... »
Une ville fantôme de la côte argentine. Un endroit dévasté où les phoques viennent mourir et où l'on découvre aussi d'autres cadavres près de l'eau, avec une pièce de monnaie sous la langue. Ironie du destin, c'est aux invités d'un congrès sur la traduction qu'il revient de déchiffrer l'interprétation de ces signes. Miguel De Blast, traducteur de quarante ans, marié, détective et suspect, va suivre les pistes. Surtout celle d'Ana dont il a partagé l'amour avec l'un des suspects, le flamboyant Naum, auquel tout réussit et qu'il hait.
"Pablo de Santis a réussi à combiner un roman policier ludique, fluide, bien ficellé, et une véritable réflexion sur le sens profond de la traduction. " - M.Gazier, Télérama
Pablo de Santis est né à Buenos Aires en 1963. Il est éditeur, écrit pour la jeunesse, est scénariste de télévision et de BD. Il est l'auteur, entre autres, du Théâtre de la mémoire, du Calligraphe de Voltaire, du Cercle des Douze et de La Soif primordiale, tous publiés aux Editions Métailié.
Le Viking est un ex-catcheur professionnel recyclé dans les troupes de la police politique qui veut montrer à ses supérieurs qu'il est un dur toujours capable d'assurer dans les situations de crise. Il part en opération pour enlever un jeune couple de subversifs et les transférer dans les cachots du Palais Noir de la répression.
Le lendemain María Elena vient pour la première fois faire le ménage chez les petits-enfants de ses anciens patrons. Le jeune couple a disparu.
María Elena se met à leur recherche avec l'intuition qu'il leur est arrivé quelque chose de grave. Elle pose des questions dans le quartier et se souvient qu'elle a jadis été courtisée par le Viking au moment où il surveillait son ancien patron. Elle décide de lui demander son aide.
Le hasard la fera assister à des détentions brutales, à des émeutes estudiantines où elle croira reconnaître un regard familier. Son angoisse ne fera que croître à mesure qu'elle comprendra la situation et sera amenée à se poser des questions sur la situation de sa fille et de son petit-fils.
L'écriture sans concession de Castellanos Moya nous emporte dans un voyage sans espoir.
Horacio Castellanos Moya est né en 1957 à Tegucigalpa au Honduras. Il a été élevé au Salvador et a vécu à partir de 1979 dans différentes villes d'Amérique et d'Europe. Il a été journaliste à Mexico, a enseigné à Pittsburg et à Tokyo. Il est l'auteur de 10 romans en majorité publiés aux Allusifs.
En 1971, à Medellín, un riche homme d'affaires est enlevé. Grand admirateur de la culture allemande, il avait fait construire au centre d'un vaste parc tropical un pastiche de château fort. Il y vivait à l'abri du monde en écoutant Wagner entouré de sa femme et de sa fille, Isolda. Fuyant l'atmosphère oppressante de la demeure, l'adolescente trompe sa solitude dans le parc. Elle y évolue dans un monde de fées, de lucioles et d'esprits des bois, mais aussi sous l'oeil fasciné de Mono et des gamins des quartiers pauvres.
La police quadrille la ville sans succès, les négociations de la rançon piétinent. Mono est l'un des ravisseurs, et des menaces invisibles venues du monde extérieur se glissent silencieusement entre les arbres du parc.
S'inspirant de faits et de personnages réels (l'un des complices de Mono se nommait Pablo Escobar), dans une Medellín qui ne va pas tarder à basculer dans la spirale de la violence et du trafic de drogue, Jorge Franco construit, avec un remarquable sens de la tension, un conte de fées ténébreux, chronique d'un crime et histoire d'une obsession amoureuse, celle du kidnappeur pour la fille de son otage.
Un roman fantastique à mi-chemin entre les frères Grimm et les frères Cohen.
PRIX ALFAGUARA 2014
"Un roman d'une rare perfection, où il n'y a pas un seul trait malvenu ni une phrase en trop ou qui manque." Ernesto Ayala-Dip, El País
"Voici l'un des auteurs colombiens auxquels j'aimerais passer le flambeau." Gabriel García Márquez
Journaliste sportif au Sol de Hoy, Hilario Godínez a des relations ambiguës avec le monde de sa petite ville de la province mexicaine.
Une inconnue lui écrit des lettres d'amour depuis dix ans, il n'a aucune idée de son identité. Lui qui rêvait d'être écrivain et dont la carrière littéraire semble définitivement compromise conquiert des admirations encombrantes chez les tueurs du cartel local grâce à ses chroniques de foot.
Le jour où on retrouve dans un dépotoir le corps du brillant footballeur Torito Medina - enfin, une partie du corps -, tout dérape. Il se retrouve en première ligne et se lance dans la résolution de l'énigme.
Au passage il drague la jolie chroniqueuse mondaine de bonne famille qui lui révèle tout un univers de plasticiens et de galeristes.
Son admirateur musclé le met en garde mais il s'obstine dans sa recherche du salaud qui s'amuse à semer les cadavres incomplets dans la ville effrayée.
Dans ce petit polar cruel, Antonio Sarabia offre un portrait saisissant du Mexique d'aujourd'hui, où l'étonnement n'est plus de mise, mais qui laisse quand même une place à l'amour et à l'espoir.
Le détective Edgar Mendieta, alias Zurdo, le Gaucher, songe au suicide.
Quarante-trois ans, un boulot de chien, pas de femme, et une très forte tendance à l'autoflagellation. Pour couronner le tout, on le charge d'enquêter sur la mort d'une splendide strip-teaseuse, Mayra, qu'il a connue d'un peu trop près : une bombe aux yeux vairons, la seule à l'avoir traité avec indulgence, presque tendresse. Zurdo est bon pour la tournée des night-clubs, cantinas et autres arrière-cours du Mexique contemporain, au moment où le gouvernement déclare la guerre aux narcos.
Son spleen n'est pas près de s'arranger : outre les trafiquants d'armes, les faux gringos et les danseuses paniquées, Gris, son fidèle lieutenant, est en pleine crise amoureuse ; son chef voudrait laisser tomber l'enquête ; lui n'arrive pas à mettre la main sur son psy et pleure son amour perdu.
Pendant ce temps, la tequila coule à flots et les cadavres s'empilent. Avec son style inimitable, Mendoza nous plonge dans un Mexique baroque et délirant, où on tutoie la mort à tous les coins de rue, entre deux verres.
Un polar impeccable, avec tous les ingrédients du genre, plus une bonne dose d'humour et l'argot lyrique des truands latinos.
En cet automne 1989, le cyclone qui menace La Havane perturbe l'inspecteur Mario Conde au moins autant que la découverte de la corruption qui régnait parmi ses collègues du commissariat et la mise à la retraite de son chef.
Il pense à démissionner mais accepte de mener une dernière enquête sur un assassinat: le meurtre horrible et quasi rituel d'un ancien responsable de l'économie cubaine exilé et de retour avec un passeport américain. Il fouille le passé et plonge dans l'époque des confiscations, nationalisations et magouilles que la situation a permises.
Désabusé, il dévoile surtout le malaise d'une génération de trentenaires qui n'a connu que le revers de la médaille révolutionnaire.
Dans le quartier chinois de La Havane, un vieux chinois sans histoire est retrouvé pendu. Mario Conde mène l'enquête.
Deux petites filles de trois et quatre ans sont enlevées en plein jour ; l'une d'elles est retrouvée morte, atrocement mutilée, l'autre est portée disparue.
Enceinte jusqu'aux dents, Victoria González, journaliste et détective, reçoit un chèque anonyme de 30 000 euros avec l'ordre d'enquêter sur l'enlèvement, et surtout de retrouver au plus vite la deuxième petite fille.
Flanquée parfois d'un adjoint accro à la bière brune, Victoria plonge alors au coeur de l'enfer. Elle écume les bas-fonds de Barcelone, du Raval, peuplé de prostituées, d'alcooliques et de tous les immigrés échoués là en attendant l'avenir, jusqu'aux Viviendas Nuevas, cité semi périphérique sinistrée, ghetto de pauvres où tout s'achète et se vend à ciel ouvert, y compris les pires perversions. Entre les toxicos qui divaguent, les clodos passifs, les tueurs à gages sentimentaux, les mères folles, toute la ville semble avoir un penchant pour l'horreur et personne ne sera sauvé. Victoria elle-même a bien du mal à échapper à ses vieux démons, à son passé de petite frappe bourrée d'addictions. Seul moyen de se calmer les nerfs : la haine systématique contre d'innocents petits animaux domestiques.
Féroce et sans concession, Cristina Fallarás nous entraîne bien loin du Barrio Gótico et de la Sagrada Família : ici la famille est un précipité de haine et les décors sont sordides, on est à l'envers de la ville. Une écriture coup de poing qui n'épargne personne.
Ce livre a reçu le prix international du roman noir L'H Confidencial 2011, ainsi que le prix Dashiell Hammett 2012.