Aller au travail à pied ou en vélo sans risquer de se faire écraser par un véhicule, marcher le long d'une rue bordée d'arbres et de façades attrayantes, s'arrêter sur une place publique pour lire et y croiser des amis par hasard, voilà à quoi pourrait ressembler une ville à échelle humaine.
Malheureusement, l'architecture et l'urbanisme, dominés par l'idéologie moderniste depuis les années 1960, accordent encore trop souvent la priorité à la circulation automobile et à la construction de gratte-ciel isolés de leur environnement. Ils négligent par le fait même la fonction de l'espace urbain comme lieu de rencontre et, a fortiori, espace de conversation démocratique.
Pour faire face aux défis démographiques et écologiques du XXIe siècle, Jan Gehl propose de renverser cette perspective et de remettre l'humain au centre des préoccupations de l'urbanisme. Dans ce livre visionnaire, jalonné de nombreuses illustrations et photos du monde entier, il présente des pistes d'action concrètes pour développer des villes animées,
sûres, durables et saines. Son travail d'aménagement mise sur les déplacements à pied et en vélo ainsi que le renforcement de la vie urbaine.
Cette entreprise fait non seulement appel aux décideurs, elle exige aussi la participation active de la société civile et ne nécessite pas d'investissements majeurs. C'est un projet à la portée de toutes les viIles, celles du Nord comme du Sud, visant simplement à créer du bien-être collectif. Comme l'écrit Jayne Engle-Warnick, du Centre d'écologie urbaine de Montréal, «des espaces urbains de qualité contribuent à l'avènement d'une société durable, ouverte et démocratique».
"Pour des villes à échelle humaine" est le fruit de 50 années d'expérience en planification urbaine réalisée aux quatre coins du monde par cet important penseur et praticien de l'urbanisme. Un livre révolutionnaire appelé à devenir un outil indispensable pour construire les «écocités» de demain.
Artiste au sens fort du terme, Lhasa de Sela a séduit les mélomanes du monde entier avec ses chansons multilingues, son timbre de voix unique, feutré, et sa présence envoûtante sur scène. Elle se permettait tous les mélanges, de la musique gitane aux rancheras mexicaines, du country-folk américain au jazz en passant par la chanson française et les mélodies sud-américaines. Son album La Llorona a profondément marqué les esprits, remportant un extraordinaire succès public et critique. Un BBC World Music Award lui a été décerné pour The Living Road. Elle a succombé à un cancer du sein en 2010 à l'âge de trente-sept ans seulement, après avoir enregistré un dernier album.
Fred Goodman signe la première biographie de cette chanteuse hors norme, lui qui n'a découvert Lhasa de Sela qu'à son décès, constatant à regret qu'elle était inconnue dans son pays d'origine, les États-Unis. Élevée dans une famille hippie voyageant entre les États-Unis et le Mexique dans un autobus scolaire transformé en caravane, Lhasa a été exposée toute son enfance et son adolescence au monde des arts, aux cultures et aux territoires, comme autant de préambules à sa trajectoire singulière de femme et de chanteuse. S'il se montre fasciné et admiratif, Goodman n'est pas pour autant complaisant. Bohémienne, Lhasa n'en était pas moins ambitieuse, exigeante et imprévisible.
L'auteur a rencontré plusieurs musiciens québécois liés à Lhasa comme Bïa, Patrick Watson, Thomas Hellman et, bien sûr, Yves Desrosiers, intimement lié à la production du mythique La Llorona. Montréal, où un parc du quartier Mile End porte son nom, a été un lieu central dans sa vie trop brève. La voix de celle qu'on appelait surtout par son prénom résonne encore dans les rues de Montréal et dans le coeur des Québécois. Il allait de soi qu'une traduction en français de cette biographie étoffée prenne forme dans cette même ville.