Les entretiens avec Noam Chomsky rassemblés dans ce recueil ont été menés par C.J. Polychroniou entre 2018 et avril 2022. Le grand intellectuel et militant y parle de la fin et des séquelles du trumpisme, du dangereux centrisme de Biden et de l'espoir que représentent Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez aux États-Unis. Il commente aussi la gestion de la pandémie de coronavirus, la crise climatique et les risques toujours plus élevés d'un conflit nucléaire, notamment depuis que la guerre en Ukraine a éclaté.
L'engagement politique de Noam Chomsky est inébranlable. Depuis plus de 70 ans, le célèbre linguiste du MIT est de tous les combats en faveur de l'égalité et de la justice sociale. Ce livre, composé en partie d'entretiens accordés à Charles Derber, Suren Moodliar et Paul Shannon, revient sur le parcours et l'héritage intellectuel de cet homme qui a pris le parti radical de la liberté et de la raison.
Dans la première moitié, Chomsky parle des diverses causes qu'il a appuyées et de plusieurs événements marquants dont il a été témoin lors de ses nombreux voyages, des premières conférences qu'il a données dans les années 1940 jusqu'à sa visite au Brésil en 2018. Dans la seconde, il aborde la question - toujours d'actualité - de la confluence des intérêts de Trump et de ceux des grandes entreprises. Il ouvre également des pistes de réflexion sur la manière dont la pandémie de COVID-19 a mis au jour le caractère pathologique de la logique capitaliste.
Fort de sa longue et riche expérience, Chomsky en appelle comme toujours à la convergence des luttes de la gauche progressiste. Devant l'ampleur des défis que nous avons collectivement à relever, c'est sans contredit l'aspiration la plus légitime de toute une vie consacrée au militantisme.
En 1956, Howard Zinn s'installe à Atlanta afin d'enseigner au departement d'histoire du Spelman College, un etablissement d'enseignement superieur uniquement fréquenté par des femmes noires. Arrivant de Boston, il découvre un Sud profond secoué par le mouvement des droits civiques, dans lequel le militantisme étudiant joue un rôle important. Intellectuel capable de penser l'histoire sans renoncer à la faire, Howard Zinn s'engage sans hésiter dans les luttes que mènent les Afro-Américains. Et le paie cher: en 1963, on le licencie de Spelman en raison de ses positions contre la ségrégation.
Combattre le racisme raconte ces années de résistance tout en les replaçant dans la longue histoire des luttes contre l'esclavage et le racisme aux États-Unis. Dans une prose claire, sensible et vivante, Zinn nous livre ses reflexions sur les abolitionnistes, la marche de Selma a Montgomery, John F. Kennedy, les piquets de greve et, pour finir, son message aux etudiants de l'universite de New York au sujet de la question de la race, dans un discours qu'il a prononce a la veille de sa mort. Il exprime la conviction inebranlable que les gens ont le pouvoir de changer les choses s'ils suivent ensemble la tradition americaine de la desobeissance civile.
Lorsque deux bombes nucléaires sont tombées sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945, le monde entier a réalisé que l'humanité avait atteint un point de non-retour dans sa capacité d'autodestruction. Aujourd'hui, l'Anthropocène est en train de provoquer la sixième extinction de masse et tous les signaux sont au rouge: hausse des émissions de GES, fonte des glaciers, feux de forêt, inondations, réfugiés climatiques...
Pour Chomsky, ces deux menaces exigent une réponse qui ne peut être que de portée mondiale. Dans un contexte de montée en puissance des grandes entreprises mondialisées qui ont privé les États de leur capacité de façonner l'avenir, il plaide pour la signature urgente de traités internationaux contraignants sur le climat et l'armement, et lance un appel à une mobilisation populaire sans précédent.
«Seul Noam Chomsky a su communiquer avec une telle passion les liens qui unissent les deux catastrophes d'origine humaine auxquelles fait face la civilisation, soit le bouleversement du climat et l'apocalypse nucléaire, et jamais n'a-t-il lancé ses mises en garde et ses appels à l'action de façon aussi impressionnante.»
- Daniel Ellsberg, lanceur d'alerte des Pentagon Papers
George Woodcock, critique littéraire, historien et anarchiste, a eu un acces privilegie a la complexe histoire personnelle de George Orwell, dont il fut un ami proche. Rassemblant souvenirs, lettres et divers temoignages, cette biographie situe l'oeuvre d'Orwell dans son contexte personnel, politique et litteraire. Elle offre une perspective à la fois intimiste et documentée sur la vie et les écrits de cet esprit libre, ne faisant l'impasse sur aucun des paradoxes qui habitent l'une et l'autre.
Qu'est-ce que la dette publique? D'où vient l'inflation? Le profit est-il source de progrès? Le chômage est-il un mal nécessaire ? L'État nuit-il à l'investissement? Mystérieuse et confuse, l'économie est trop souvent mise hors de la portée du citoyen ordinaire, qui n'en fait pas moins les frais de ses crises. Seuls les experts semblent autorisés à répondre à des questions dont dépend pourtant l'avenir de tous.
Cette nouvelle édition du "Petit cours d'autodéfense en économie" arrive à point nommé pour rompre ce déséquilibre. Entièrement mis à jour, bonifié d'une solide réflexion sur les inégalités, l'ouvrage offre des synthèses claires et simples, appuyées sur l'analyse de situations concrètes. Stanford montre ici que dès qu'on a démystifié les rouages du capitalisme, tous peuvent le comprendre.
La science est formelle: nous sommes entrés dans l'ère de l'Anthropocène, une nouvelle et dangereuse phase de l'évolution planétaire où l'action des humains est devenue la principale force géologique et qui se caractérise par une pollution généralisée, la hausse des températures du globe, la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, la montée des océans et une extinction massive des espèces. C'est littéralement à une crise du système terrestre que l'humanité fait face en cette ère géologique inédite.
Dans cet ouvrage convaincant et bien documenté, Ian Angus comble le fossé entre la science du système terrestre et le marxisme écologique. Il étudie non seulement les dernières découvertes scientifiques concernant les causes et les conséquences d'une transition vers l'Anthropocène, mais également les tendances socioéconomiques qui sous-tendent la crise. Si le statu quo perdure, le présent siècle sera marqué par une détérioration rapide de notre environnement physique, social et économique : de larges parties du globe risquent de devenir inhabitables, allant jusqu'à menacer la civilisation elle-même. L'auteur rappelle cependant avec force que la responsabilité est bien inégalement partagée au regard de l'évolution du système: loin d'être la conséquence d'une prétendue nature humaine exploitant sans vergogne les ressources de la biosphère, la crise actuelle est plutôt le fruit des dynamiques d'un système particulier sur le plan historique, le capitalisme.
Face à l'Anthropocène offre une synthèse unique de science naturelle et sociale. Il illustre comment l'inexorable pulsion du capitalisme pour la croissance, alimentée par la consommation rapide des énergies fossiles qui ont pris des millions d'années à se former, a conduit notre monde au bord de la catastrophe. Pour l'auteur, survivre à l'époque de l'Anthropocène requiert un changement social radical, où nous devrons remplacer le capitalisme fossile par une nouvelle civilisation reposant sur des fondements écosocialistes.
Sans tomber dans un scepticisme stérile, Démocratie.com critique les discours techno-utopiques des penseurs des nouveaux médias et des militants pour le libre accès. Astra Taylor rappelle que la démocratie n'est pas une émanation directe des technologies et que pour faire d'internet une véritable plateforme populaire, il faut créer les conditions d'une culture démocratique durable.
De plus en plus puissant, l'État-entreprise n'a même plus à répondre à ses détracteurs progressistes. Les médias, les syndicats, les universités, les artistes et le Parti démocrate se sont tous inclinés devant la grande entreprise et, bardés de leur prétendue neutralité, défendent désormais les intérêts de celle-ci dans une consternante pantomime de démocratie. L'élite progressiste américaine, détachée du monde, dépourvue de toute crédibilité, a déserté la tribune politique, cédant la place au populisme d'extrême droite. À la fois récit du naufrage volontaire du contre-pouvoir, depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à l'invasion de l'Irak, et constat d'un alarmant vide idéologique, ce livre salue aussi les révoltés, libres parias, qui persistent à épuiser le champ du possible.
Les milliardaires entreprend une démolition en règle des justifications apportées à l'existence de fortunes aussi démesurées que déraisonnables. Bien documentée, cette satire mordante des prétendus bienfaits collectifs de l'extrême richesse se termine en ouvrant les possibilités d'une fiscalité plus juste.
Pour comprendre le rôle de l'université aujourd'hui, Bill Readings examine le sens qu'on lui a donné en Occident au fil des siècles. Faisant ressortir les liens existant entre son évolution et le déclin de l'État-nation, il s'attarde sur l'émergence des Cultural Studies, pour lui symptôme de la disparition de la culture nationale comme justification de l'existence de l'université.
« Est-ce qu'il sera difficile de ramener la Terre dans la bonne voie ? Oui, bien sûr. Mais est-ce une tâche impossible ? Non. »
En 1961, quand le président Kennedy a lancé le projet d'envoyer des astronautes américains sur la Lune dans un délai de dix ans, on ne savait trop comment un tel objectif pourrait être atteint. L'essentiel, c'était de damer le pion à l'Union soviétique. Avec beaucoup d'argent, d'énergie et de créativité, les États-Unis ont fini par réussir cet exploit scientifique, avec des retombées auxquelles nul ne se serait attendu : GPS, chaînes d'information en continu, ordinateur portable, couverture isothermique, thermomètre auriculaire à infrarouge, etc. Encore aujourd'hui, une part disproportionnée des prix Nobel de sciences revient chaque année à des Américains, en grande partie parce que leur pays a décidé de se rendre sur la Lune avant les Russes voilà plus d'un demi-siècle. Décider de relever le défi du changement climatique entraînera toutes sortes de retombées bénéfiques inattendues. C'est ce que l'histoire nous apprend.
À notre époque où l'obscurantisme met en péril la science, où les États-Unis menacent de se désolidariser du concert des nations au sujet du réchauffement planétaire, ce livre est un appel à l'action. David Suzuki y partage avec nous les plus récentes avancées des savants sur la question du climat, mais surtout il trace des pistes concrètes pour créer un monde plus sain et plus juste pour toutes et tous.