Les entretiens avec Noam Chomsky rassemblés dans ce recueil ont été menés par C.J. Polychroniou entre 2018 et avril 2022. Le grand intellectuel et militant y parle de la fin et des séquelles du trumpisme, du dangereux centrisme de Biden et de l'espoir que représentent Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez aux États-Unis. Il commente aussi la gestion de la pandémie de coronavirus, la crise climatique et les risques toujours plus élevés d'un conflit nucléaire, notamment depuis que la guerre en Ukraine a éclaté.
En 1956, Howard Zinn s'installe à Atlanta afin d'enseigner au departement d'histoire du Spelman College, un etablissement d'enseignement superieur uniquement fréquenté par des femmes noires. Arrivant de Boston, il découvre un Sud profond secoué par le mouvement des droits civiques, dans lequel le militantisme étudiant joue un rôle important. Intellectuel capable de penser l'histoire sans renoncer à la faire, Howard Zinn s'engage sans hésiter dans les luttes que mènent les Afro-Américains. Et le paie cher: en 1963, on le licencie de Spelman en raison de ses positions contre la ségrégation.
Combattre le racisme raconte ces années de résistance tout en les replaçant dans la longue histoire des luttes contre l'esclavage et le racisme aux États-Unis. Dans une prose claire, sensible et vivante, Zinn nous livre ses reflexions sur les abolitionnistes, la marche de Selma a Montgomery, John F. Kennedy, les piquets de greve et, pour finir, son message aux etudiants de l'universite de New York au sujet de la question de la race, dans un discours qu'il a prononce a la veille de sa mort. Il exprime la conviction inebranlable que les gens ont le pouvoir de changer les choses s'ils suivent ensemble la tradition americaine de la desobeissance civile.
George Woodcock, critique littéraire, historien et anarchiste, a eu un acces privilegie a la complexe histoire personnelle de George Orwell, dont il fut un ami proche. Rassemblant souvenirs, lettres et divers temoignages, cette biographie situe l'oeuvre d'Orwell dans son contexte personnel, politique et litteraire. Elle offre une perspective à la fois intimiste et documentée sur la vie et les écrits de cet esprit libre, ne faisant l'impasse sur aucun des paradoxes qui habitent l'une et l'autre.
Qu'est-ce que la dette publique? D'où vient l'inflation? Le profit est-il source de progrès? Le chômage est-il un mal nécessaire ? L'État nuit-il à l'investissement? Mystérieuse et confuse, l'économie est trop souvent mise hors de la portée du citoyen ordinaire, qui n'en fait pas moins les frais de ses crises. Seuls les experts semblent autorisés à répondre à des questions dont dépend pourtant l'avenir de tous.
Cette nouvelle édition du "Petit cours d'autodéfense en économie" arrive à point nommé pour rompre ce déséquilibre. Entièrement mis à jour, bonifié d'une solide réflexion sur les inégalités, l'ouvrage offre des synthèses claires et simples, appuyées sur l'analyse de situations concrètes. Stanford montre ici que dès qu'on a démystifié les rouages du capitalisme, tous peuvent le comprendre.
Sans tomber dans un scepticisme stérile, Démocratie.com critique les discours techno-utopiques des penseurs des nouveaux médias et des militants pour le libre accès. Astra Taylor rappelle que la démocratie n'est pas une émanation directe des technologies et que pour faire d'internet une véritable plateforme populaire, il faut créer les conditions d'une culture démocratique durable.
De plus en plus puissant, l'État-entreprise n'a même plus à répondre à ses détracteurs progressistes. Les médias, les syndicats, les universités, les artistes et le Parti démocrate se sont tous inclinés devant la grande entreprise et, bardés de leur prétendue neutralité, défendent désormais les intérêts de celle-ci dans une consternante pantomime de démocratie. L'élite progressiste américaine, détachée du monde, dépourvue de toute crédibilité, a déserté la tribune politique, cédant la place au populisme d'extrême droite. À la fois récit du naufrage volontaire du contre-pouvoir, depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à l'invasion de l'Irak, et constat d'un alarmant vide idéologique, ce livre salue aussi les révoltés, libres parias, qui persistent à épuiser le champ du possible.
Les milliardaires entreprend une démolition en règle des justifications apportées à l'existence de fortunes aussi démesurées que déraisonnables. Bien documentée, cette satire mordante des prétendus bienfaits collectifs de l'extrême richesse se termine en ouvrant les possibilités d'une fiscalité plus juste.
Pour comprendre le rôle de l'université aujourd'hui, Bill Readings examine le sens qu'on lui a donné en Occident au fil des siècles. Faisant ressortir les liens existant entre son évolution et le déclin de l'État-nation, il s'attarde sur l'émergence des Cultural Studies, pour lui symptôme de la disparition de la culture nationale comme justification de l'existence de l'université.