« Révolutionnaire, magistral, alarmant, alarmiste, déraisonnable... Inratable. » The Financial Times Tous tracés, et alors ? Bienvenue dans le capitalisme de surveillance ! Les géants du web, Google, Facebook, Microsoft et consorts, ne cherchent plus seulement à capter toutes nos données, mais à orienter, modifier et conditionner tous nos comportements : notre vie sociale, nos émotions, nos pensées les plus intimes... jusqu'à notre bulletin de vote. En un mot, décider à notre place - à des fins strictement lucratives. Des premiers pas de Google au scandale de Cambridge Analytica, Shoshana Zuboff analyse cette mutation monstrueuse du capitalisme, où la souveraineté du peuple est renversée au profit non pas d'un État autoritaire, comme on pourrait le craindre, mais d'une nouvelle industrie opaque, avide et toute-puissante, menaçant dans une indifférence radicale notre libre arbitre et la démocratie. Remarquable outil pour appréhender cette situation « sans précédent », L'Âge du capitalisme de surveillance est aussi un appel à la résistance. « L'essai le plus important publié sur les civilisations numériques et sur les risques qu'elles font courir à nos sociétés. » France Inter
Cette chronique poétique, portée par une énergie bouillonnante, propulse le lecteur dans la fureur de Mumbai, saisie ici, au fil de scènes souvent triviales où se côtoient rudesse et drôlerie, comme le parfait paradoxe qu'elle est : à la fois oppressante et libératrice, insupportable et consolante - une ville noire extraordinairement envoûtante.
Face à face
Sois-moi
le beau visage de toi
vers le visage de moi.
Sois-moi un visage vis-
à-vis. Une bouche face
à une bouche, un son
face à un son.
À l'image de la maison en chantier de sa rue qui semble « sans cesse / aller se détruisant », la maison du poète, celle de sa vie, celle de son oeuvre, « est toujours ruine ». « À présent je n'ai pas - n'ai que la poésie », écrit Avot Yeshurun au seuil du plus grand dépouillement. Mais « Pas le vers ni le mètre, ni les choses. / Pas les choses qui sont dans la poésie / ni la poésie qui est dans les choses ». De la poésie elle-même, il ne reste donc plus que l'âme, soit le son originel de la parole qui, à l'aube de la mort, semble littéralement enfanter à nouveau Yeshurun, lequel ose écrire dans le dernier vers de ses deux ultimes poèmes : « je serai né », et « à la mort Yah ne m'a pas livré ».
Né en Ukraine en 1904, Yeshurun émigre en Israël en 1925 contre la volonté de ses parents, qui mourront tous au camp d'extermination de Belzec. Après 1948, il prend conscience du drame de la population palestinienne sur lequel il publie en 1952 un poème qui fit scandale où il le compare le sort des deux peuples. Ecarté de la scène littéraire, il commence à être connu après 1970 et reçoit le Prix Israël (que sa fille refusera) deux jours avant sa mort en 1992.
Alternant récits individuels, portraits de juges et d'avocats, histoire régionale et réflexion juridique, Michael Sfard revient sur cinquante ans de lutte contre l'occupation dans les Territoires occupés. Véritable immersion dans le système judiciaire, Le mur et la porte s'organise autour de huit thématiques fondamentales - déportations, colonies, torture, mur de séparation, avant-postes non autorisés, détention administrative, démolitions punitives, assassinats ciblés -pour chroniquer le combat mené par les avocats et les organisations humanitaires devant la Cour suprême d'Israël.
De grands procès en rebondissements judiciaires, Sfard souligne aussi les limites et les paradoxes de son combat - et l'on apprend pourquoi l'ouverture d'une porte dans le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie lui pose un délicat cas de conscience... Le mur et la porte nous implique magnifiquement dans le quotidien des défenseurs des droits des Palestiniens dans les Territoires occupés.