La guerre s'est achevée il y a soixante ans en Algérie. Elle a marqué durablement les sociétés française et algérienne et touché directement des millions de personnes. Comment ces Français et ces Algériens ordinaires l'ont-ils vécue ? Quinze femmes et hommes ont accepté de confier leurs souvenirs de jeunesse. Leurs témoignages sont essentiels pour écrire une histoire qui ne soit pas seulement celle des décisions et des grands événements politiques et militaires. Ils éclairent ce que furent des vies simples prises dans la tourmente de la guerre.
Ils étaient appelé du contingent, militaires de carrière, harki ou militants indépendantistes (du FLN et du MNA) en métropole et en Algérie, mais aussi membre de l'OAS, simples civils algériens ou français. Conscients de l'urgence de témoigner, ils racontent la guerre vue d'un appartement d'Alger, d'une usine parisienne, du maquis, d'une caserne. Quelles peurs les habitaient ? Quels dangers ont-ils affrontés ? Quelles étaient aussi les raisons de leur engagement ? Quels étaient leurs espoirs ? Ils répondent à ces questions avec le souci constant de dire au plus vrai, de raconter au plus juste.
Les témoignages ne se situent pas d'un côté ou de l'autre de la Méditerranée. Ils ne sont pas au service d'un groupe de mémoire particulier. Au contraire. Ils permettent d'explorer les multiples facettes de ce conflit complexe où guerre de libération et luttes fratricides se sont mêlées, où destructions et ravages se sont accompagnés d'aspirations au renouveau.
Jamais l'univers carcéral féminin n'avait été dévoilé de si près. Surveillante au Centre pénitentiaire de Rennes, le seul en France exclusivement réservé aux femmes, Marie-Annick Horel nous raconte 37 années de terrain, la confrontation avec la violence permanente mais aussi son immense fierté d'exercer un métier qu'elle juge pourtant être une « zone d'ombre de la République ».
À 21 ans, Marie-Annick Horel est une jeune recrue qui découvre l'univers de la prison et veut se rendre utile. Son goût du contact, elle le cultivera toute sa carrière, cherchant à instaurer des relations plus humaines avec les détenues. Qu'elles soient mères infanticides, braqueuses, tueuses ou trafiquantes, elle ne les juge pas. Toujours à leur écoute, Marie-Annick Horel a voulu témoigner du désespoir et de la solitude de ces longues peines « qui ne se pardonnent jamais » mais aussi de la drogue, des trafics, de l'ultraviolence du quotidien carcéral et des quelques moments de joie. Elle dessine des portraits poignants : de rares femmes parviennent à s'en sortir, d'autres récidivent ou désespèrent...
Avec sa parole franche et vraie, Marie-Annick Horel livre un témoignage inédit sur la réalité d'un métier dévalorisé, encore tabou, exposé à la gestion de crise continue. Elle dénonce le manque de moyens et de formation d'une profession invisible et fait des propositions pour améliorer la réinsertion des condamnées.
La pandémie a bouleversé les grands équilibres et scellé la rupture entre Chine et États-Unis, accentuant le basculement du monde vers l'Est. Dans ce brillant essai, Thomas Gomart nous éclaire sur les nouveaux défis géopolitiques.
Dans l'échiquier mondial totalement polarisé, deux lignes de fractures convergent : la dégradation environnementale et la propagation technologique où se jouent désormais les rivalités stratégiques et économiques. L'auteur décrit le retour de la compétition agressive des puissances et met en perspective les mécanismes profonds, cachés, qui transforment notre planète et réfléchit au rôle que la France pourrait jouer dans ces nouvelles « guerres invisibles ».
Annexion de la Crimée, ingérence dans les élections américaines, empoisonnement de Sergueï Skripal : les services secrets russes sont bel et bien de retour. Mais, au fond, sont-ils vraiment partis ?
Du « parapluie bulgare » au Novitchok, de l'espionnage atomique à la cyberguerre, du KGB au FSB, Andreï Kozovoï brosse une vaste fresque peuplée d'agents aux multiples facettes, lesquels ont acquis au fil des ans une expérience sans équivalent, mais aussi un considérable pouvoir de nuisance. Pilier du régime, les services secrets permettront- ils à Vladimir Poutine de maîtriser le monde ou seront-ils le monstre de Frankenstein qui provoquera sa chute ?
«Je suis né le 21 novembre 1957, pas loin du jour des morts. Je donne cette date une fois pour toutes. Elle servira de repère dans le désordre chronologique du récit qui va suivre, écrit à la billebaude, par petites touches, en forme de palimpseste heureux, et qui s'achève à peu près à la fin des années 1960. J'avais un peu plus de dix ans. À la lumière du présent, les terres de mon enfance m'apparaissent aussi exotiques et abandonnées que celles de Vanikoro, en mer de Corail, quand La Pérouse s'y était échoué sans qu'on le retrouve. »
Biographe connu et reconnu, essayiste de talent, chroniqueur du temps présent, Emmanuel de Waresquiel se penche ici sur son enfance et se fait l'historien de lui-même. Il évoque des lieux, des visages, des maisons, des paysages et excelle à restituer des univers engloutis. Élégant, poétique, tendre, secret, souvent drôle, ce livre est un conte sur l'enfance, le temps, l'exil, la mémoire et l'oubli.
Nos connaissances sur l'évolution humaine se multiplient à un rythme inédit. Les chercheurs se penchent sur les périodes les plus lointaines et des contrées encore inexplorées, alors que des techniques novatrices apportent des informations inattendues. Toumaï, avec ses 7 millions d'années, est à ce jour le plus ancien représentant connu de notre grande famille. De nouvelles branches d'hominines sont apparues en Asie. Notre ADN comprend des fragments hérités des Néandertaliens mais aussi d'autres groupes humains, comme les Dénisoviens. Des dizaines d'espèces ont coexisté, vivant parfois dans les mêmes régions. Chaque découverte nous fait entrevoir combien les capacités de nos lointains cousins étaient plus élaborées que ce que nous avions pu imaginer. C'est aujourd'hui une nouvelle histoire du buisson de l'humanité qu'il faut raconter.
«Lisez donc ce grand livre ! Il vous apprendra tout ce que l'on sait sur notre saga, à travers les filtres d'un esprit scientifique que vous ne pourrez jamais prendre en défaut.» Yves Coppens
Le directeur de Greenpeace France lance un ultimatum aux politiques : le prochain quinquennat est la dernière chance d'inverser la courbe du réchauffement climatique
Au rythme actuel, la neutralité carbone n'arrivera pas en France avant 2084 ! Emmanuel Macron a pratiqué la politique du climato-cynisme tout au long de son mandat et les efforts ont été largement insuffisants. Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà perceptibles dans notre pays : incendies répétés, vignes brûlées, récoltes perdues en raison de la sécheresse, fonte des glaciers... Si le prochain gouvernement ne lance pas urgemment les transformations nécessaires, nous entrerons en territoire inconnu. Jean-François Julliard dresse un état des lieux précis et donne des propositions concrètes pour notre pays émanant d'acteurs de terrain dans les domaines les plus décisifs : l'agriculture, le transport, le logement, l'industrie et l'énergie. Transformation de notre modèle économique, réinvention de nos modes de vie, changement de notre consommation alimentaire, les mesures à prendre avant 2030 sont urgentes et radicales. La prise de conscience des citoyens est là, il nous manque le courage politique.
« Trop poli pour être honnête », « sois poli, si t'es pas joli », « la ponctualité est la politesse des rois ». Les formules populaires qui ont jailli au cours des siècles à propos de la politesse sont nombreuses ! Personne n'y est indifférent et force est de constater que, depuis l'Antiquité, la politesse n'a cessé d'évoluer, en se révélant avec bien des singularités d'une région, d'un pays, d'un continent à l'autre.
Comment définir la politesse ? On s'étonnera qu'un philosophe, Schopenhauer, en ait expliqué le principe premier en nous comparant à des porcs-épics qui, pour avoir chaud ensemble, ne doivent être ni trop loin ni trop près. D'autres assimileront la politesse à une véritable « science de la vie », en insistant sur la « politesse du coeur », la plus importante.
Grâce à son immense culture, l'auteur nous livre le fruit de ses lectures d'écrivains, de poètes, de penseurs et d'historiens, qui ont réfléchi à cet art de vivre ensemble. Ainsi, on n'oubliera pas de rappeler les codes d'hier et d'aujourd'hui, s'appliquant à table ou en voiture, sans omettre la correspondance et ses nombreuses formules de politesse. De la bise romaine au SMS, en passant par la lettre de château, le chemin offre bien des surprises.
Avec humour, légèreté et l'érudition joyeuse qui le caractérise, Jean Pruvost, grand amoureux de la langue française, nous convie à réfléchir sur les mille et un sens de la politesse.
« Mes chers, je suis dans un camp de travail et je vais bien... »
Voici les quelques mots - presque toujours les mêmes - expédiés depuis Auschwitz par près de 3 000 juifs de France. On découvre ainsi qu'une correspondance a existé entre les déportés à Auschwitz et leur famille entre 1942 et 1945. La procédure autorisait même les réponses. Ces lettres-cartes, écrites sous la contrainte, faisaient partie d'une vaste opération de propagande, la Brief-Aktion, qui visait à rassurer leurs proches et dissimuler l'horreur. D'autres lettres, clandestines celles-ci, ont pu entrer et sortir du camp et dévoilent davantage l'enfer concentrationnaire. Sont rassemblées ici aussi des lettres écrites dès la libération du camp, preuves de survie uniques et émouvantes adressées aux familles par les rescapés.
Grâce à des archives totalement inédites, Karen Taieb dévoile pour la première fois un pan méconnu de l'histoire de la Shoah, tout en honorant la mémoire des victimes. Pas à pas, elle redonne une identité à vingt et un déportés, dont ces lettres, qui nous plongent de façon saisissante dans la réalité du camp d'Auschwitz, sont parfois les dernières traces.
La story ou la storie ? C'est que cela change tout, le premier mot est anglais, le second est français. Mais lequel s'est manifesté en premier ? Qui a emprunté tel mot ou tel mot à l'autre ? Pourquoi y a-t-il tant de mots en commun ? À dire vrai, les surprises sont nombreuses parce que l'histoire des deux langues est mêlée de manière plus intriquée qu'on ne l'imagine. Pourtant, on a bien affaire à deux langues distinctes, l'une germanique, l'autre romane.
À ces questions et à mille autres, on trouvera réponse dans ce passionnant voyage au coeur de la langue française. Grâce à son érudition époustouflante, Jean Pruvost conte pour notre plus grand bonheur l'histoire de la langue française. Mêlant nombreux exemples et anecdotes savoureuses à des explications parfois surprenantes sur l'origine des mots, Jean Pruvost signe là un ouvrage destiné à tous les amoureux de la langue française.
La Seconde Guerre mondiale a été menée derrière les lignes ennemies par une armée du silence. Cette armée, c'est celle des réseaux de résistance pilotés par les services secrets de la France libre et des Alliés. Leurs missions ? Recueil et transmission de renseignements, évasions de pilotes alliés, émissions radio clandestines, opérations secrètes par air ou mer etsabotages. Ces réseaux (Comète, Alliance, Saint-Jacques...) sont des acteurs majeurs de la victoire finale contre l'oppression nazie et fasciste. Leurs secrets et l'identité de leurs agents ont jusqu'ici été conservés dans des archives en France et à l'étranger, récemment ouvertes. Guillaume Pollack dresse la première synthèse d'un dépouillement général de ces documents qui révèlent un aspect inédit de l'histoire de la Résistance en France : une résistance transnationale, où s'activent des ressortissants des pays tombés sous la loi nazie, vichyste et fasciste, construite au mépris des frontières étatiques et des lignes de démarcation. Ce livre est l'histoire d'hommes et de femmes presque toujours restés anonymes, engagés pour la libération de l'Europe occupée, inlassablement traqués par la répression.
Qu'est-ce qu'être musulman au XXIe siècle ? Pour certains, l'essence de l'islam serait la charia, loi qui dicte le comportement rituel et social, révélée par Dieu au Prophète et à la première communauté de fidèles. Pour d'autres, l'islam serait une spiritualité ouverte sur le monde, célébrant la diversité de l'humanité et la paix. De telles divergences ne sont pas nouvelles.
Avec cet ouvrage, John Tolan raconte comment ce dernier-né des trois grands monothéismes s'est développé, non pas en autarcie mais en contact avec les traditions religieuses juives et chrétiennes, dans un mélange de cultures arabe, grecque, perse... Il analyse les fondements et les mutations de l'islam. Cette histoire longue nous montre que les fractures au sein d'un monde musulman tantôt ouvert, tantôt rigoriste, sont autant de défis posés à la possibilité d'une entente entre Orient et Occident.
Comment le climat des mille dernières années a-t-il évolué ? Les calottes de glace sont-elles éternelles ? En quoi le changement produit par l'homme est-il inédit ? Les énergies éoliennes et solaires vont-elles sauver le climat ? La France est-elle un bon élève ?
La température a augmenté d'1,2 °C en moins d'un siècle. Le niveau marin planétaire grimpe. Les vagues de chaleur battent des records, la biodiversité est durement touchée. Pourtant, depuis le premier rapport du GIEC puis la convention-cadre de l'ONU en 1992, c'est l'inertie. Parce que les politiques à déployer réclament des transformations d'une telle envergure qu'elles se heurtent à des intérêts puissants et à nos modes de vie. Voici 100 clés indispensables pour comprendre l'évolution climatique de la Terre et les risques concrets pour nos sociétés.
La France et l'Algérie ont eu une histoire commune durant plus de 130 ans. Cette histoire commence et se termine par une guerre. La première de ces guerres est déclenchée par un incident diplomatique : un « coup d'éventail » infligé par le dey d'Alger au consul de France. S'en-suit une expédition punitive qui aboutit à une occupation, une prise de possession et enfin une appropriation tant militaire que politique, éco¬nomique et culturelle.
À partir de recherches algériennes et françaises, Colette Zytnicki analyse ce court laps de temps, entre 1830 et 1848, où les ferments de la tragédie algérienne se mettent en place. Il n'y avait, dans la colonisa¬tion de l'Algérie, aucun plan préétabli. Pourtant, en moins de vingt ans, la France conquiert la régence d'Alger et obtient, le 23 décembre 1847, la reddition de l'émir Abdel Kader. En 1848, au terme d'années de guerre, de violences et d'expropriations, ces terres forment trois départements français déjà peuplés de colons.
Comment mieux parler du christianisme qu'en faisant revivre l'existence de ceux qui l'ont incarné dans notre histoire récente et dont la trace est toujours profonde ? C'est cette intuition qui a conduit Bernard Lecomte à dresser ces douze portraits avec brio.
Douze figures chrétiennes - des trois confessions catholique, protestante, orthodoxe - qui ont joué un rôle dans l'évolution politique et sociale du monde et dont la personnalité a marqué leurs contemporains. Intellectuels ou écrivains qui ont rayonnéà travers le monde (Maritain, Soljenitsyne) ; politiques de premier plan portant les valeurs de la résistance ou de la liberté (De Gaulle, Michelet, Luther King) ; diplomates d'envergure internationale (Consalvi, Etchegaray) ; femmes engagées auprès des plus défavorisés (Mère Teresa, A.-M. Javouhey) ; mais aussi un grand pape réformateur (Léon XIII) ; un prêtre devenu le patron des curés de l'Église universelle (J.-M. Vianney) et une poétesse à l'oeuvre singulière (Marie Noël) : par leur action et leur influence, ils ont porté, bien au-delà des cercles chrétiens, les impératifs de fraternité et de justice.
Ils sont aujourd'hui les témoins d'une grande histoire et les signes d'une espérance.
Comment Adolf Hitler, enfant des régions les plus écartées d'Autriche, a-t-il pu avoir cet inimaginable ascension en Allemagne ? Comment, dans le milieu provincial où il a grandi au sein d'une famille insignifiante, a-t-il pu développer un charisme diabolique, réussissant à entraîner tant d'hommes dans ses funestes desseins ? Comment, quand et pourquoi les obsessions et les préjugés d'Hitler se sont-ils formés ? Comment a-t-il pu développer une telle idéologie meurtrière ?
Trente et une lettres du fonctionnaire des Douanes Alois Hitler, père d'Adolf, qui dormaient oubliées dans le grenier d'une ferme de Haute-Autriche, révèlent aujourd'hui - pour la première fois - une vision authentique de la famille Hitler. Elles permettent à l'historien viennois Roman Sandgruber de renouveler en profondeur le récit de l'enfance et de la jeunesse du futur dictateur. Il jette ainsi, avec la maîtrise que lui a reconnue la presse internationale, une lumière nouvelle sur les rumeurs et les légendes obscures qui entourent la figure du père, en dessinant en même temps une image saisissante de l'éducation du Führer.
Il a fallu à la Révolution trois jours et deux nuits, du 14 au 16 octobre 1793, pour juger et exécuter Marie-Antoinette. Elle était condamnée d'avance. Ce face-à-face dramatique entre l'ancienne reine de France et ses juges dans la salle de la Liberté du Tribunal révolutionnaire de Paris tient tout à la fois du huis clos, du dialogue de sourds et de l'épreuve de force. C'est bien sûr le procès d'une reine, c'est aussi celui d'une étrangère, c'est enfin celui d'une femme et c'est celui d'une mère.
Emmanuel de Waresquiel le raconte, à la lumière de sources jusqu'alors inédites, en montrant tour à tour l'accusée et ses accusateurs, leurs peurs, leurs courages et leurs certitudes, leurs fantasmes et leurs haines. Il en fait à la fois un tournant de la Révolution et l'un des moments paroxystiques de la Terreur. Un miroir aussi, comme si tout était dessiné en noir et blanc : les hommes et les femmes, la vertu et la trahison, l'égalité et le privilège, la nation et l'Europe, la République et la monarchie. Les grandes fractures françaises ont en commun d'avoir été des tragédies. Elles font de ceux qui s'y débattent des personnages de la 25e heure. Victimes et bourreaux n'ont plus de prise sur leur destin.
13 octobre 1941, Myropil, en Ukraine. Un tireur pointe son fusil à quelques centimètres de la tête d'une femme, à demi masquée par un nuage de fumée. Elle est penchée en avant, au bord d'un ravin, et tient la main de son petit garçon aux pieds nus. Cette scène insoutenable - le meurtre par balles d'une mère et de ses enfants -, l'historienne américaine Wendy Lower l'a découverte en 2009 dans les archives de l'United States Holocaust Memorial Museum à Washington. Dès lors, son but est de leur rendre justice. Au terme de dix années d'enquête menée en Ukraine, en Allemagne, en Slovaquie, en Israël et aux États-Unis, elle est parvenue à retrouver les identités des victimes et des tueurs - des officiers allemands et des collaborateurs ukrainiens -, ainsi que celle du photographe slovaque qui a saisi cette exécution. À travers cette image unique, Wendy Lower nous livre une lecture, nouvelle et saisissante, des massacres nazis perpétrés par les Einsatzgruppen.
Qui aujourd'hui se souvient de la campagne de Nubie et du sauvetage des temples d'Abou Simbel ? Qui sait que l'exposition Toutankhamon de 1967 au Petit Palais à Paris a vu sortir pour la première fois d'Égypte l'extraordinaire trésor du jeune pharaon et a contribué à rétablir les relations diplomatiques entre de Gaulle et Nasser ?
Qui a en mémoire la venue à Paris de Ramsès II, le premier de tous les rois d'Égypte à prendre l'avion et à être reçu avec les honneurs d'un chef d'État ? Qui a conscience que la place éminente que tient désormais la civilisation pharaonique dans notre imaginaire moderne est le fruit des batailles menées par une femme, Christiane Desroches Noblecourt ?
Résistante, conservatrice en chef du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, Christiane Desroches Noblecourt a incarné l'égyptologie française pendant près de cinquante ans. Grâce à sa volonté, son humour, son engagement mais aussi sa férocité qui lui ont permis de s'imposer dans un univers d'hommes, elle a engendré de nombreuses vocations et est devenue une grande figure du XXe siècle.
Le 12 octobre 539 avant notre ère, l'antique et splendide ville de Babylone tombe aux mains du roi perse Cyrus le Grand en à peine une nuit. Capitale déchue d'un empire qui s'étendait des rives de l'Euphrate à la Méditerranée et des monts du Taurus aux confins de l'Arabie, Babylone va devenir une cité de second rang pour le restant de son histoire.
Le nom et la localisation de Babylone, cité vieille de 4 000 ans, sont universellement connus. Mais qu'en est-il des événements souvent dramatiques qui jalonnent son histoire ? Sait-on que son magnifique empire n'était qu'un colosse aux pieds d'argile ? Et que le roi Nabonide, dernier souverain du pays « entre les fleuves », s'est révélé l'antithèse de son prédécesseur, le grand Nabuchodonosor ? Usurpateur, conquérant perdu dans les sables de l'Arabie, partisan du dieu de la Lune au détriment de Bêl-Marduk, le roi des dieux, chef du panthéon babylonien, Nabonide n'a sans doute pas bénéficié du soutien inconditionnel de ses sujets.
Francis Joannès, spécialiste de l'histoire de la Mésopotamie antique, mène l'enquête pour dénouer les fils de l'effondrement soudain de Babylone. Ce faisant, il nous décrit toute une civilisation, sa géographie, sa société et sa culture. Il fait revivre le roi Nabonide lui-même, tout comme ses sujets, notables urbains, hommes d'affaires, esclaves domestiques ou simples travailleurs au service des grands temples.
Accusés d'être à l'origine de la Révolution française, d'avoir noyauté les États-Unis d'Amérique dès leur naissance ou encore d'avoir précipité l'effondrement de l'Union soviétique, les Illuminati font les beaux jours des théories complotistes les plus extravagantes depuis plus de deux siècles.
Derrière ces affabulations, une société secrète, les Illuminaten, a bel et bien existé, en Bavière. Fondé à la fin du XVIIIe siècle par Adam Weishaupt, alias Spartacus, ce club très sélect inspiré de la franc-maçonnerie a attiré parmi les plus radicaux tenants des Lumières et a très vite été interdit. Dès les premiers temps, la presse et l'édition s'emparent de l'affaire avec, à la clé, des tirages phénoménaux. En France, l'abbé Barruel leur attribue toute la responsabilité de la _n de la monarchie, résultat d'une conspiration visant à asservir l'humanité tout entière. Les Illuminaten ont disparu mais le mythe des Illuminati est né. Il est aujourd'hui encore extraordinairement vivace.
La publication récente des correspondances des Illuminaten, la restitution par Moscou des archives françaises volées par les nazis, la découverte inattendue au Mexique d'une correspondance privée de Bartholdi, sculpteur de la Statue de la Liberté, permettent enfin de faire l'histoire du mythe et de la réalité d'une société secrète au succès fulgurant.
"La vie de Winston Churchill, homme d'État et homme de guerre exceptionnel, est un roman ; elle est ici racontée comme tel, sans un mot de fiction.
Se fondant sur des recherches dans les archives de huit pays, la consultation de quelque quatre cents ouvrages et l'interview de nombreux acteurs e témoins, ce récit épique mené brillamment par François Kersaudy montre comment un homme solitaire, longuement façonné par d'exceptionnels talents et de singulières faiblesses, a pu infléchir le cours de notre siècle."
Sonia Delaunay s'est longtemps effacée derrière l'oeuvre de son mari Robert qu'elle vénérait. Mais qui est-elle vraiment ? Moderne, exigeante et visionnaire, du couple Delaunay, la vraie créatrice, c'est elle. Seule femme peintre parmi l'avant-garde du XXe siècle naissant, Sonia souffre toutefois d'une réputation de « touche à tout ». Avec ses tissus imprimés, ses meubles, ses objets, ses vêtements, elle fait vivre sa famille, mais surtout crée l'art d'embellir le quotidien. Généreuse, elle se lie d'amitié avec les artistes majeurs de son époque - Apollinaire, Cendrars, Tzara, Diaghilev, Kandinsky... - qui s'invitent à sa table et avec lesquels elle collabore dans une camaraderie joyeuse et inventive.
Sophie Chauveau raconte avec passion le destin d'une artiste exceptionnelle, une vie magnifique, bousculée par deux guerres et toutes les révolutions picturales du XXe siècle. De l'Ukraine des shtetls au Saint-Pétersbourg des tsars, en passant par Berlin, Paris ou l'Espagne, voici le destin de celle qui ne vécut, jusqu'à 94 ans, que pour son art.
Tensions, manoeuvres et provocations se multiplient dans le détroit de Taïwan. Valérie Niquet nous donne les clés pour comprendre pourquoi l'île reste pour Xi Jinping, la « mère de toutes les batailles » et pourquoi les États-Unis se préparent à intervenir.
Obsédé par son affirmation de puissance et la revanche sur le passé, le président chinois rêve de la « réunification de la patrie » d'ici 2049. Pourtant, l'ancienne Formose n'a jamais fait partie de la République populaire de Chine, son histoire est composée d'héritages divers : autochtones, populations venues du continent, colonisation japonaise... si bien qu'aujourd'hui seulement 5 % de ses habitants se « sentent chinois ».
L'Empire du milieu se radicalise et se ferme tandis que Taipei apparaît comme de plus en plus légitime au reste du monde et sa non-reconnaissance à l'ONU comme une aberration. Sa modernité fondée sur l'esprit d'ouverture, l'innovation et la capacité d'adaptation et sa démocratisation accomplie sans violence à la fin des années 70 pourraient être demain un modèle alternatif plus performant et plus séduisant que le régime de Pékin. Mais le dynamisme et la résilience de ce David (23 millions d'habitants) face au Goliath chinois sont de moins en moins acceptables pour Xi Jinping qui brandit les menaces de « séparatisme » et attise les braises du nationalisme.
Pour saisir tous les enjeux géopolitiques qui se jouent autour de Taïwan, il est nécessaire de comprendre son histoire, ses spécificités sociales, culturelles, économiques et politiques. C'est tout l'objectif de ce livre.