Fort de sa connaissance approfondie des cultures occidentale et orientale, Okakura Kakuzo (1862-1913) - que l'on considère aujourd'hui à la fois comme un modernisateur de l'esthétique japonaise et comme l'un des grands protecteurs de la peinture et du patrimoine culturel japonais traditionnels, - est l'auteur de plusieurs ouvrages destinés à faire connaître les valeurs et les idéaux de la culture classique sino-japonaise aux occidentaux. Dans cette perspective, son livre le plus célèbre est sans conteste "Le Livre du Thé", dont le but affiché est d'expliquer au profane occidental les subtilités de la cérémonie du thé: respect, écoute, simplicité, humilité, poésie, harmonie, sérénité, spiritualité, art d'être au monde... Essai sur le raffinement et la beauté, introduction aux pensées zen et taoïste, "Le Livre du thé" reste toujours, plus d'un siècle après sa publication, l'un des plus grands livres de sagesse et d'art de vivre donné par le Japon à l'Occident.
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Maurice Maeterlinck. Après avoir cherché des solutions à quelques-uns des problèmes les plus angoissants de la condition humaine, le philosophe auteur de "La Sagesse et la Destinée" se tourne ici vers la nature pour y trouver des éléments de réponse. Apiculteur lui-même, Maeterlinck est frappé par le fait que certains comportements des abeilles ne semblent s'expliquer qu'en se référant aux comportements de l'homme. Il entreprend alors une étude systématique de l'activité de la ruche, suivant pas à pas la vie d'un essaim, décrivant sa fondation, la discipline et le dévouement des ouvrières, l'exclusion des bourdons après le vol nuptial ou le régime de la reine, et s'interrogeant plus globalement sur l'esprit d'organisation sociale, le travail, le langage et l'âme de cette société. "La Vie des abeilles" est donc à la fois un ouvrage d'éthologie et le fruit d'une merveilleuse réflexion sur le destin de l'abeille comparé au nôtre. Suggestif, vivant et plein de poésie, il nous ouvre à un univers mystérieux et nous apprend à voir les mille manifestations de la vie.
Marc Aurèle, à Carnuntum, écrit ses "Pensées pour moi-même", chef-d'oeuvre de la philosophie stoïcienne, en douze livres, sans doute pour oublier le tumulte de la journée précédente passée à se battre. Stoïcisme ? Certes, bien que son oeuvre ne soit pas totalement un traité de philosophie stoïcienne - elle ne comprend ni le dogme impitoyable d'Épictète ni le ton professoral et théorique de Sénèque -, elle a quelque chose de tout à fait propre à Marc Aurèle, c'est-à-dire la manière humaine, intime et émouvante dont il transforme la doctrine en un constant examen de conscience. Le constat de vanité et de caducité des choses le pousse à chercher une raison profonde à l'univers. Toute réalité est l'élément d'un organisme divin, unique, ordonné et harmonieux. L'homme, composé de trois principes: corps, âme, esprit, occupe une position centrale dans le cosmos. L'esprit, élément divin en chaque individu, guide son action. La prise de conscience de sa participation au divin doit ramener l'homme à sa vie intérieure pour qu'il retrouve la paix.
L'"Essai sur la métamorphose des plantes" est un traité naturaliste qui tente de démontrer l'unité de la matière, d'en révéler l'origine à la suite de mutations continues, et de prouver que la variété des espèces végétales découle d'une structure originelle très simple. En cent vingt-trois paragraphes groupés en dix-huit chapitres précédés d'une introduction, Goethe explique l'évolution de la vie organique des plantes, analysant notamment leur processus de reproduction à travers la croissance, le bourgeonnement et la floraison. C'est pendant son voyage en Italie de 1786 qu'il commence à préciser ses idées sur le sujet. Le futur auteur des "Affinités électives" poursuivait alors l'idée utopique d'une "plante originelle type", idée qui lui était venue dans le Jardin botanique de Padoue et qu'il crut voir réalisée devant ses yeux en Sicile en 1787. A partir de ces prémisses, il arrive à la découverte et à la notion d'"organe primaire". Sa conception est à l'époque absolument nouvelle: il rompt avec toutes les théories scientifiques du XVIIIe siècle suivant lesquelles la plante est tout entière contenue dans le germe. Son intuition est aujourd'hui confirmée par les recherches scientifiques sur les gènes homéotiques des plantes.
Amoureux des jardins et des coins de balcon potagers, jardiniers débutants ou expérimentés, monomaniaques du sarclage et du rempotage, et avant tout amateurs de poésie et d'humour malicieux, cet almanach écrit par l'un des plus grands écrivains tchèque du XXe siècle vous est destiné. Composé d'une série de courts essais traitant des travaux du jardin au fil des saisons, avec tous les émerveillements, les plaisirs et les peines qui accompagnent cette paisible activité, ce manuel de jardinage est aussi sous son apparence facétieuse un grand livre de poésie philosophique: "L'avenir n'est pas devant nous, car il est déjà sous les espèces de ce germe; il est déjà parmi nous, et ce qui n'est pas à présent parmi nous n'y sera pas non plus dans l'avenir. Nous ne voyons pas les germes parce qu'ils sont sous la terre; nous ne connaissons pas l'avenir parce qu'il est en nous."