Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Maurice Leblanc. Un étrange cambriolage est commis au château du comte de Gesvre, à Ambrumésy. Raymonde de Saint-Véran, nièce du propriétaire, surprend le voleur et tire sur lui pendant sa fuite. L'homme disparaît, apparemment rien n'a été volé. Un jeune et brillant étudiant en rhétorique, Isidore Beautrelet, pense que le mystérieux voleur est sans doute Arsène Lupin. À la grande satisfaction de la police française, le cadavre du célèbre gentleman cambrioleur est justement retrouvé quelques jours plus tard. Refusant de croire à cette histoire et se faisant passer pour un journaliste, le jeune lycéen décide de mener l'enquête, en partie fondée sur le déchiffrage d'un texte codé. Mais l'inspecteur Ganimard et le fameux détective anglais Herlock Sholmès ne sont pas loin. Malgré les fausses pistes qui se multiplient, l'investigation se poursuit au Pays de Caux et ailleurs. Une énigme historique traversant toute l'histoire de France, de Jules César à la reine Marie-Antoinette, se révèle bientôt au grand jour. Arsène Lupin, connu aussi sous le nom de Louis Valméras, aurait découvert le secret du fabuleux trésor des rois de France, caché au coeur de l'Aiguille creuse d'Etretat. Riche en rebondissements et péripéties de toutes sortes, intrigant à souhait, truffé d'éléments historiques, à la croisée des genres entre récit policier, récit historique et récit d'aventures, "L'Aiguille creuse" est l'un des chefs-d'oeuvre les plus populaires de Maurice Leblanc.
Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Arthur Schnitzler. L'Autriche d'avant 1914 renaît encore une fois sous la plume de Schnitzler, pays insouciant et gai dont les valses couvrent de leurs sons langoureux trop de sanglots et de tragédies. "Les Dernières Cartes" est l'histoire d'un homme comme les autres, le jeune et brillant lieutenant Kasda, que la tradition de sa famille a fait officier, qui aime la vie et n'a d'autre ambition que de satisfaire à sa carrière et à ses petits plaisirs. Le hasard, un cruel enchaînement de circonstances, un jeu de cartes, l'acculent à un suicide inutile. "Les Dernières Cartes", ou quand le vertige et la cruauté s'emparent d'une vie...
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Jules Barbey d'Aurevilly. "Une histoire sans nom" est sans doute le chef-d'oeuvre de l'auteur des "Diaboliques". Les deux romans relèvent d'ailleurs de la même veine. Le récit débute avant la Révolution, dans une petite ville du Forez. C'est le temps de Carême et le père Riculf est venu prêcher dans la bourgade. Il est hébergé chez la baronne de Ferjol, veuve et fervente catholique dont la religion a tourné à la bigoterie rigoriste. Mère dominatrice, elle vit seule avec sa fille unique, Lasthénie. Le prêtre disparaît mystérieusement le samedi saint. Peu après, Lasthénie commence à souffrir de malaises. Mme de Ferjol réalise que sa fille a été déshonorée. Celle-ci est enceinte mais, ayant été violée au cours d'une crise de somnambulisme par le prêtre infâme, elle ne peut dire qui l'a séduite et qui lui a volé en même temps la bague de famille qu'elle portait au doigt. Elle met au monde un enfant mort puis se suicide en s'enfonçant des épingles dans la région du coeur. À la faveur de la Révolution, le prêtre devient un chef de bande terroriste. On le retrouve plus tard agonisant, désespéré, la main coupée. Mme de Ferjol récupère la bague volée et tourmente l'ancien prêtre jusqu'à sa mort. Barbey d'Aurevilly a su allier dans ce roman envoûtant les deux grandes formes de son art: le roman pittoresque et le roman psychologique. Le personnage de Lasthénie a d'ailleurs donné son nom à un syndrome décrit en psychiatrie: le "Syndrome de Lasthénie de Ferjol", une pathomimie dans laquelle la patiente développe une anémie par des hémorragies qu'elle se provoque elle-même. "Une histoire sans nom" est suivi dans ce volume de trois nouvelles: "Une page d'Histoire" où l'on retrouve les thèmes de la beauté et du mal, du secret et du crime, "Le Cachet d'Onyx" qui se conclue par un dîner d'athées (comme dans "Les Diaboliques"), et "Léa", une histoire d'amour impossible entre le narrateur et une jeune fille malade et épuisée.
Classique parmi les classiques du roman d'espionnage, "Les Trente-neuf marches" relate les péripéties de Richard Hannay, ancien ingénieur des mines en Afrique du Sud. Revenu à Londres après avoir fait fortune, il se retrouve aux prises avec une puissante organisation criminelle nommée "La Pierre Noire". Composée d'espions allemands, celle-ci fomente un complot visant à jeter l'Europe dans la guerre. Pourchassé sur la lande écossaise, Richard Hannay se bat pour sauver sa vie et déjouer la conspiration. Il a vingt jours pour déchiffrer le code qui permettrait aux services secrets anglais de stopper l'infernale machination. Captivant de bout en bout, "Les 39 marches" inspirera en 1935 le célèbre film d'Alfred Hitchcock. L'auteur, John Buchan, a suivi parallèlement deux carrières, l'une de politicien influent (Baron Tweedsmuir d'Elsfield, membre de l'organisation semi-secrète de La Table Ronde, il fut l'éminence grise de plusieurs Premiers ministres anglais, principal artisan de la construction du Commonwealth et gouverneur général du Canada), l'autre d'écrivain, auteur d'une bonne trentaine d'oeuvres dans différents genres (biographies historiques, essais politiques, romans d'aventures et d'espionnage).
Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Ambrose Bierce. L'auteur du "Dictionnaire du diable" est désormais reconnu comme le créateur de la "short story" d'horreur, et à ce titre comme l'initiateur d'un courant majeur de la littérature américaine contemporaine, de Richard Matheson à Anne Rice en passant bien entendu par Stephen King. Si Bierce a avec Edgar Poe le même goût du morbide, la même délectation pour la mort, violente, cruelle, il s'inspire pour sa part de la réalité la plus prosaïque - ici la Guerre de Sécession - qu'il décrit avec une minutie et une précision quasi photographiques. "Morts violentes" en est une bonne illustration. Là, pas de fantastique au sens littéraire du terme mais une exploration clinique de la réalité la plus crue, d'où nait le surnaturel et, chez le lecteur, le sentiment de l'horreur. Aussi, c'est à de véritables variations sur les métamorphoses du corps mort ou agonisant que se livre Bierce, de la vision d'un pendu sur un pont ("Ce qui se passa sur le pont de Owl Creek"), à celles du face-à-face pendant toute une nuit d'un soldat et d'un cadavre ("Une rude bagarre"), d'un espion apprenant qu'il va être exécuté sur-le-champ, de porcs en train de dévorer des cadavres ("Le coup de grâce"), ou encore d'une foule indistincte de blessés progressant à genoux comme des animaux et dont l'un des représentants, la mâchoire arrachée, menace bestialement du poing un enfant terrifié ("Chickamauga"). Dans "Morts violentes" la peur s'insinue partout.