On entend rarement celles à qui ce livre donne la parole. Collégiennes, lycéennes ou jeunes actives, issues de milieux populaires, elles ont grandi et vivent dans la frange rurale de l'Hexagone. Celles qui travaillent ont le plus souvent un emploi au bas de l'échelle.
Yaëlle Amsellem-Mainguy est allée à la rencontre de cette jeunesse a priori « sans problème » et pourtant largement concernée par les grandes évolutions économiques, sociales et politiques du pays. Les « filles du coin » lui ont raconté leur vie quotidienne, leurs relations familiales, leurs amours, les amitiés qui se font et se défont. Elles lui ont décrit leur parcours scolaire, leurs rêves et leurs aspirations, et la question qui se pose à elles dès l'adolescence : partir ou rester ?
Yaëlle Amsellem-Mainguy est sociologue, chargée de recherche à l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP), associée au Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS) et chercheuse associée à l'Institut national d'études démographiques (INED).
Peu avant le 24 février 2022, Poutine a affirmé que les Ukrainiens, au lieu de détruire les statues de Lénine, devraient rendre hommage à celui qui serait « l'auteur et l'architecte » de l'Ukraine. Et dès le mois d'avril, des statues de Lénine ont été érigées dans les zones occupées par l'armée russe. L'édification de ces monuments ne relève pas de l'anecdote. Elle matérialise l'incorporation de ces territoires à l'espace politique russe. Elle montre la façon avec laquelle Poutine entend manipuler l'histoire pour imposer sa vision ethno-nationaliste.
Ou comment décrypter la politique à partir de l'usage des monuments.
Professeur émérite à Sciences Po et chercheur au CERI, Dominique Colas est spécialiste de l'histoire de l'URSS et de la Russie. Il est notamment l'auteur de Lénine politique (Fayard, 2017).
Le seul véritable gagnant des élections de 2022 est le Rassemblement national : Marine Le Pen a progressé sensiblement au second tour de la présidentielle et son parti a pu constituer un groupe de 89 députés à l'Assemblée nationale.
Cette progression s'explique par l'accumulation de plusieurs facteurs : droitisation de l'opinion, transformation de l'offre politique du RN, prise en charge du malaise social né du mouvement des Gilets jaunes, une position désormais centrale dans la droite qui attire les classes moyennes, etc. Le RN est parvenu à passer pour le parti qui entend protéger le mode de vie des Français en dépit des effets de la mondialisation et du dérèglement climatique. Dans la tension historique qui l'oppose au macronisme, il est devenu le porte-drapeau de la vulnérabilité.
Luc Rouban est directeur de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Il travaille sur les élites, les évolutions de l'État et de la démocratie. Il a publié aux Presses de Sciences Po, en 2018, Le Paradoxe du macronisme, en 2019, La Matière noire de la démocratie et, en 2021, Les Raisons de la défiance.
Avec La fin des paysans, Henri Mendras avait décrit à la fois l'exode rural et la mutation du paysan vers l'agriculteur. Le paysan est mort ? Vive le chef d'exploitation sur une ferme familiale et mécanisée. Tel a été, depuis les années 1960, le projet politique de nos campagnes. Qu'en est-il aujourd'hui ? Pourquoi ce mal-être des agriculteurs ?
Bertrand Hervieu et François Purseigle montrent ce modèle agricole s'est peu à peu effacé. En 2020, le chef d'exploitation ne représente plus qu'1,6% de la population active. La production est assurée de plus en plus par des salariés ou des sous-traitants, encadrés par des firmes. Dans les espaces ruraux, les agriculteurs, devenus minoritaires, ne portent plus leur vision du territoire.
Directeur de recherche au CNRS, Bertrand Hervieu est sociologue, spécialiste des questions rurales et agricoles.
François Purseigle est professeur en sociologie. Il dirige le département de Sciences économiques, sociales et de gestion de l'École nationale supérieure agronomique de Toulouse (INP-ENSAT). Il a notamment dirigé, aux Presses de Sciences Po, Le nouveau capitalisme agricole. De la ferme à la firme (2017).
Cet ouvrage se propose de dépasser les postures antagonistes sur les questions policières en faisant la synthèse des savoirs produits par les sciences sociales des dernières années. Car la police - qu'elle soit nationale ou locale, militaire et civile, privée et publique - est aussi un domaine de recherche où se croisent nouvelles données empiriques et renouvellements théoriques (analyse du lien entre police et politique, de la confiance dans la police par le public, etc.). Observer les polices permet, en outre, de comprendre les transformations contemporaines de l'État, marquées par la diffusion des normes du nouveau management public et la dénationalisation de l'autorité, et, plus largement, les formes de régulation des sociétés traversées par des conflictualités profondes.
Jacques de Maillard est professeur de science politique à l'Université Versailles St-Quentin-en-Yvelines et directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip).
Wesley G. Skogan est professeur de science politique à la Northwestern University de Chicago et chercheur à l'Institute for Policy Research.
Acteurs transnationaux par excellence, les trafiquants et les criminels préfèrent l'opacité. Aucun d'eux n'envoie sa comptabilité à l'administration publique. Leurs activités sont diverses, entremêlées, sans-cesse en recomposition. Comment alors, identifier puis les quantifier ? C'est, à l'échelle internationale, le travail de UNODC.
Benoît Martin a enquêté pendant plusiseurs années auprès des experts de cette organisation de l'ONU pour comprendre comment sont produits les chiffres du crime. Loin d'être neutres, ses statistiques sont devenues des instruments indispensables aux politiques publiques nationales comme à la coopération internationale. Elles font donc l'objet, pour une part significative, d'arrangements et de négociations, quitte à obérer la pertinence du diagnostic.
Docteur en science politique, Benoît Martin est chercheur au CERI et membre de l'Atelier de cartographie de Sciences Po. Il a coréalisé l'Atlas de l'Anthropocène et l'Atlas des mondes urbains.
Malgré les nombreuses controverses internes et externes auxquelles il a dû faire face depuis sa création en 1988, le GIEC est parvenu à s'imposer comme un modèle d'expertise internationale. Il a réuni des milliers d'individus, dans une des expériences les plus abouties de coopération entre scientifiques et diplomates au niveau international. Loin de la vision originale de ses fondateurs, qui l'avaient imaginé comme une structure informelle au service des décideurs, le GIEC s'est institutionnalisé et propose une forme inédite de diplomatie scientifique multilatérale. Au risque de voir les scientifiques à se questionner sur les implications de leurs conclusions et dans certains, à les adapter aux attentes de leur public?
Cet ouvrage propose la première histoire du GIEC.
Kari De Pryck est chercheuse à l'institut d'études avancées en développement durable (IASS) de Potsdam et chercheuse associée au CERI (Sciences Po).
Préface de François Gemenne.
Dans les squats et les bidonvilles des Bouches-du-Rhône, à la gare Saint-Charles de Marseille comme dans les quartiers populaires, Véronique Le Goaziou a suivi le travail de plusieurs intervenants sociaux, éducateurs comme bénévoles, auprès de publics en situation de très grande précarité. Elle donne ainsi à voir les pratiques ordinaires du travail social.
Sur le terrain, les travailleurs sociaux interviennent auprès des populations ne se dérobent pas. Ils n'attendent pas que les conditions soient réunies pour agir - en vérité elles ne le sont jamais. Ils agissent à partir de leur expérience, des bonnes pratiques et des dispositifs existants, convaincus que toute action, même infime, aura des effets. Au risque de voir leur travail social réduit à un soin palliatif...
Véronique Le Goaziou est sociologue et ethnologue. Elle travaille sur la délinquance, la violence, la pauvreté et les politiques publiques relatives à ces questions. Elle est notamment l'auteur, aux Presses de Sciences Po de Viol. Que fait la justice ? (2019).
Organisé en 12 chapitres comme 12 leçons particulières, cet ouvrage fait le récit de la transformation politique et sociale dans l'Europe du XIXe siècle, entre la fin des guerres napoléoniennes et « l'ère des masses » qui se dessine à l'aube du XXe siècle.
Cette histoire n'est ni homogène (tensions et conflits la divisent, l'imaginaire de ses frontières et de ses limites y est multiple), ni isolée ou autocentrée (l'expansion européenne est replacée dans le contexte de la « mondialisation » du XIXe siècle et de ses interactions avec l'Amérique, l'Afrique et l'Asie). Elle est nourrie par les apports récents de la recherche (histoire transnationale, histoire impériale, histoire globale, entre autres) et enrichie par de nombreuse rubriques.
Nicolas Delalande est professeur en histoire contemporaine au Centre d'histoire de Sciences Po. En 2016, il est l'un des quatre coordinateurs de Histoire mondiale de la France dirigé par Patrick Boucheron. Il est notamment l'auteur de La Lutte et l'entraide. L'Âge des solidarités ouvrières (Seuil, 2019).
Normalien et agrégé en histoire, Blaise Truong-Loï est doctorant en histoire.
Aux arguments juridiques et éthiques pressant les entreprises de lutter contre les discriminations, les milieux d'affaires ont opposé leur propre stratégie de la diversité. Dans les plus grandes entreprises, sa mise en oeuvre est confiée aux managers de la diversité et repose sur l'idée que la valorisation des différences et le traitement équitable de la main-d'oeuvre permettrait d'attirer les talents, de conquérir de nouveaux marchés, d'améliorer l'image de l'entreprise, de stimuler la créativité, etc. Que nous disent ces politiques de la diversité du capitalisme contemporain ?
A Paris ou à New York, Laure Bereni montre que ces conduites gestionnaires marquées du sceau de la vertu témoignent d'une articulation entre morale et marché propre à l'ère néolibérale.
Directrice de recherche au CNRS Laure Bereni est sociologue au centre Maurice Halbwachs (ENS-EHESS-CNRS). Ses travaux portent sur le genre, les mouvements sociaux et l'action anti-discriminatoire (parité politique, promotion de la diversité en entreprise). Elle a codirigé avec Catherine Achin le Dictionnaire genre & science politique (Presses de Sciences Po, 2013).
La guerre d'indépendance algérienne a constitué le théâtre de l'une des politiques de déplacement forcé de civils parmi les plus massives du XXe siècle. De 1955 à 1961, l'armée et l'administration française ont organisé le « regroupement » de plus de deux millions d'Algériennes et d'Algériens dans quelque deux mille camps. Il s'agissait d'abord de priver le FLN de tout soutien logistique et politique, de placer sous surveillance une population suspecte de soutenir les insurgés. Si certains responsables militaires et civils les ont considérés comme l'outil d'une modernisation à marche forcée du bled, la politique de regroupement accéléra surtout la dépaysannisation et la déstructuration d'une société algérienne déjà profondément bouleversée par un siècle et demi de colonisation française.
Fabien Sacriste, docteur en histoire et agrégé d'histoire-géographie, est enseignant dans le secondaire et le supérieur. Il a notamment publié Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu. Des ethnologues dans la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962), Paris, L'Harmattan, 2011.
Dans les pays démocratiques, la légitimité est contestée à tout instant, transformant une démocratie fondée sur la confiance accordée pour une durée pré-déterminée en une démocratie d'opinion scandée par des sondages quotidiens sur tout et n'importe quoi.
Pourtant, la légitimité et plus encore le processus de légitimation qui y conduit, demeurent un élément indispensable au fonctionnement de nos régimes politiques, quitte à ce que les procès en illégitimité minent de l'intérieur le système démocratique lui-même. C'est ce que montre l'ouvrage d'Yves Mény qui, remontant à la pensée de Max Weber, analyse les évolutions et permanences du notion aussi malléable que centrale.
Politologue, président émérite de l'Institut universitaire européen de Florence, Yves Mény a enseigné aux Universités de Rennes 1, Paris 2 et à Sciences Po ainsi que dans de nombreuses universités étrangères. Il a notamment publié, aux Presses de Sciences Po, Imparfaites démocraties (2019).
Faut-il fonder une justice distributive mondiale au profit des plus faibles ? Existe-t-il des guerres qui répondent aux critères de la « guerre juste » ? Quelle est la meilleure architecture politique mondiale ? La philosophie analyse l'essence des relations internationales en répondant à ces interrogations.
Lire et interroger ces sources contemporaines et passées, telle est l'ambition de cette anthologie. À travers une sélection de textes commentés et contextualisés, le lecteur découvrira ici les grands penseurs de la philosophie politique au coeur même de leur oeuvre : Dante, Machiavel, Hobbes, Montesquieu et Rousseau aux côtés d'auteurs classiques (Vitoria, Vattel, l'abbé de Saint-Pierre) ou contemporains (Rawls, Habermas, Walzer, Nussbaum).
Frédéric RAMEL est professeur de science politique à Sciences Po, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI).
Avec la collaboration de David Cumin, Clémence Mallatrait, Emmanuel Vianès
Comment se décide la politique étrangère américaine ? Dresser un panorama complet du processus de sa formulation mobilise l'histoire et la constitution, la culture, les approches, les institutions et les liens avec la société. Cet ouvrage, outils de référence, intègre les différentes approches de la science politique américaine et des relations internationales, prenant en compte le droit constitutionnel ou encore la science administrative pour analyser les fondements, décrire les mécanismes et identifier les acteurs de cette politique. Sont ainsi passées en revue l'influence de la présidence, des bureaucraties, du Conseil de sécurité nationale, du Congrès, de l'opinion publique et des médias, sans oublier celle des lobbies et des think tanks.
Charles-Philippe David est président de l'Observatoire sur les États-Unis et fondateur de la chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques à l'Université du Québec à Montréal, où il enseigne également la science politique
Chercheur, julien Tourreille est directeur adjoint de l'Observatoire sur les Etats-Unis à Université du Québec à Montréal (UQAM).
L'actualité judiciaire récente et celle des mois à venir (HSBC, Fillon, Cahuzac, Bolloré, Ghosn ou Sarkozy) le confirment si besoin : les transgressions des élites sont monnaie courante. Leur pérennité dans le monde politique et économique suscite des indignations aussi régulières que passagères.
Pierre Lascoumes montre que des facteurs structuraux expliquent cet état de fait. Les élites ont développé une économie morale singulière, à l'écart des normes sociales. Détentrices du pouvoir, elles énoncent des règles générales mais usent de l'autorégulation pour ce qui les concerne. Si nécessaire, un vaste répertoire de justification relativise leurs fautes intentionnelles. Enfin, la faiblesse des sanctions institutionnelles, en particulier judiciaires, assure la robustesse de ce système.
Pierre Lascoumes est directeur de recherche CNRS au Centre d'études européennes et de politique comparée de Sciences Po. Il est notamment l'auteur de Une démocratie corruptible. Arrangements, favoritisme et conflits d'intérêts (Seuil, 2011), Sociologie des élites délinquantes (avec Carla Nagels, Armand Colin, 2e éd, 2018).
Dans notre monde, des algorithmes proposent, selon la règle d'optimalité à l'oeuvre, la paire la mieux ajustée possible, entre des personnes à la recherche de relations amoureuses utilisant des applications de rencontre, ou entre des personnes et des logements HLM, des traitements médicaux, des emplois ou encore des formations via la plateforme Parcoursup. Les enjeux résultant de ces processus d'appariement, de matching sont majeurs : moments de bifurcation qui façonnent les trajectoires individuelles, ils constituent une nouvelle manière d'allouer des ressources et de structurer les inégalités.
Cet ouvrage étudie ces processus sociaux afin d'éclairer leur fonctionnement et de comprendre leurs implications sociales et politiques.
Philippe Steiner est professeur de sociologie à Sorbonne Université.
Melchior Simioni est docteur en sociologie économique.
Sciences Po accueille charque année 15 000 étudiants aux parcours variés et aux origines diverses : presque la moitié d'entre eux viennent de l'étranger. Ils ont déjà un parcours scolaire brillant à leur actif. Ils ont entre 18 et 25 ans, veulent décrocher le diplôme, sont en master voire en doctorat. Les élèves de Sciences Po appartiennent à une élite et le savent. Quelles sont leurs visions du monde ? Quelles sont leurs attentes individuelles et collectives ? leurs valeurs ?Grâce à une enquête menée en avril 2022 auprès de tous les élèves de Sciences Po, Anne Muxel et Martial Foucault brossent un portrait original d'une jeunesse ouverte au monde, attentive à la liberté d'expression, soucieuse de son environnement, aspirant à un épanouissement personnel autant qu'à plus de justice sociale
Martial Foucault est professeur des universités à Sciences Po, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF).
Anne Muxel est directrice de recherche CNRS au CEVIPOF. Elle a mené en 2002 une première enquête sur les élèves de Sciences Po : Les Étudiants de Sciences Po. Leurs idées, leurs valeurs, leur cultures politiques.
À l'issue de la première guerre mondiale, l'état de la population civile inquiète pouvoirs publics et philanthropes : les familles de milieux populaires font face à un ensemble de « fléaux sociaux » aggravés par la guerre (pauvreté, prévalence de la tuberculose, chute de la natalité, etc.) et qui risquent d'affaiblir le corps social. Nés d'initiatives privées, les premiers services sociaux apparaissent dans les années 1920 et avec eux un métier : assistante sociale.
Lola Zappi s'est immergée dans les dossiers individuels du Service Social de l'Enfance qui, à Paris, agissait pour le compte du tribunal pour enfants. Partant de ces récits, son ouvrage éclaire sous un jour nouveau la construction de l'État social à l'époque contemporaine.
Post-doctorante à l'université d'Harvard, Lola Zappi est chercheuse associée au Centre d'histoire de Sciences Po. Cet ouvrage est issu d'une recherche déjà doublement primée (prix de thèse d'histoire de la sécurité sociale et prix de thèse en lettres et sciences humaines de la chancellerie de Paris).
Il n'y a pas encore de guerre dont le déclenchement puisse être directement imputable aux conséquences du changement climatique. Mais nous voyons déjà à quel point celui-ci affecte la sécurité personnelle, économique, alimentaire, sanitaire et environnementale.
Les militaires doivent anticiper les impacts du changement climatique sur le paysage stratégique international (migrations, aires géopolitiques les plus impactées). Ils doivent aussi analyser la façon dont leurs grandes missions de défense vont être affectées par la hausse des températures : opérations militaires, sécurité sanitaire, contribution aux politiques publiques d'atténuation, sécurité énergétique, adaptation des équipements et des infrastructures de défense.
Nicolas Regaud est délégué au développement international à l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire (IRSEM).
François Gemenne, membre du GIEC est chercheur à l'université de Liège, enseignant à Sciences-Po. Il est coauteur de l'Atlas de l'Anthropocène (Presses de Sciences Po 2e éd. 2021).
Bastien Alex est responsable du programme Climat-Energie au WWF-France.
La défiance politique est une spécificité française. Les politistes en mesurent l'extension et l'intensité depuis des années. Mais comment l'expliquer ?
Dans cet essai incisif, Luc Rouban recherche les raisons de la défiance. Analysant les enquêtes du baromètre de la confiance politique, il montre qu'elle trouve sa source dans la question de la reconnaissance sociale et s'épanouit sur les fragilités de la société française. Un nouveau rapport au politique se fait jour où la tentation autoritaire est forte. Car la défiance n'est pas l'indifférence. Ce n'est pas non plus la déception face à des politiques publiques inefficaces ou coûteuses. C'est l'idée que le système politique n'a rien à offrir de bon, qu'il est perverti et mensonger.
Luc Rouban est directeur de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Il travaille sur les élites, les évolutions de l'État et de la démocratie. Il a publié en 2018 Le Paradoxe du macronisme et, en 2019, La Matière noire de la démocratie (Presses de Sciences Po) et, en 2020, Quel avenir pour les maires ? (Paris, La Documentation française).
Depuis les mouvements d'occupation des places jusqu'aux Gilets jaunes et aux marches pour le climat, les mobilisations contre les injustices ont changé de visage. Les formes d'engagements pour la justice sociale et écologique, contre le racisme, le sexisme et pour l'antispécisme se sont spécialisées et morcelées. Que nous disent les actrices et acteurs de leurs mobilisations ?
Réjane Sénac a interrogé 124 responsables associatifs ou de collectifs. À partir de cette enquête, elle dresse un portrait unique des mobilisations contemporaines qui se caractérisent par deux traits principaux : leur radicalité, par les remises en cause qu'elles portent, et leur fluidité, par le refus de l'enfermement dans un cadre fixe et définitif.
Directrice de recherche CNRS au CEVIPOF, Réjane Sénac enseigne à Sciences Po où elle est membre du comité de pilotage du programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre - PRESAGE. Elle est notamment l'auteur de L'égalité sans condition. Osons nous imaginer et être semblables, (Rue de l'échiquier, 2019) et de Les non-frères au pays de l'égalité, (Presses de Sciences Po, 2017).
Comment la Chine conçoit-elle aujourd'hui ses relations avec le monde ? Cet ouvrage propose un panorama complet et actualisé de l'évolution du discours officiel et des moyens mobilisés par la Chine pour accroître son influence dans les affaires mondiales.
Deuxième puissance mondiale depuis 2010, la Chine est pétrie d'ambitions. Forte de son économie désormais mondialisée, elle n'entend pas seulement ravir aux États-Unis la première place mais aussi bouleverser l'ordre international établi après 1945. Sa politique étrangère, symbolisée notamment par les nouvelles « routes de la soie », en souligne l'ambition : elle déploie des outils économiques, diplomatiques, militaires et idéologiques pour accroître son influence sur la scène mondiale.
Directeur de recherche au CNRS, Jean-Pierre Cabestan est professeur de sciences politiques à l'Université baptiste de Hong Kong. Il est notamment l'auteur, aux Presses de Sciences Po, du Système politique chinois.
À en croire les propos du président de la République et de nos diplomates, la politique de défense nucléaire française ne fait pas débat. Le choix est fait : celui d'un monde désormais structuré par la prolifération nucléaire. Ce choix repose sur trois composantes : validité de la politique de dissuasion, absence de risque grâce à un contrôle adéquat de notre arsenal, responsabilité morale et politique sans faille du chef de l'Etat, habilité à déclencher le feu nucléaire. En démocratie, est-il acceptable que ce choix ne soit pas questionné ?Benoît Pelopidas montre la fragilité de ces présupposés et ouvre ainsi le choix des possibles.
Benoît Pelopidas est titulaire de la chaire d'excellence en études de sécurité de Sciences Po (Centre de recherches internationales, CERI) et chercheur affilié au Center for International Security and Cooperation (CISAC) de l'Université Stanford.
Faire le pari du dialogue sur la violence physique est ce que propose toute médiation et ce qui réunit initialement les acteurs fort divers qui peuvent, sur la scène internationale, entreprendre cette activité de pacification. Au-delà de cet objectif général commun, il est possible, et utile, de distinguer différentes manières de faire la paix via la médiation internationale dans l'après-guerre froide.
S'appuyant sur sept cas d'étude postérieur à 1990 et dans des contextes variés, cet ouvrage propose une typologie inédite de la méditation contemporaine. Il montre comment elle se décline selon des termes et des règles de jeu bien différents selon qu'elle est essentiellement politique, d'expertise ou sociétale.
Milena Dieckhoff est maîtresse de conférences en science politique à l'Université Clermont Auvergne (UCA).