Une histoire globale (XVIIIe-XIXe siècles)
Les récits de Conrad m'accompagnent depuis mon enfance. À cette époque, j'aimais surtout l'aventure, le bruit et le parfum de la mer. [...] Je pensais avoir mis de côté Conrad
jusqu'à ce que, il y a quelques années, un ami [...] me dise : as-tu remarqué que tes terrains de recherche suivent à peu près les périples de Conrad ?
Le livre de l'historien Alessandro Stanziani ne parle pas des voyages de Joseph Conrad, mais des travailleurs et des asservis que l'écrivain polonais a côtoyés : les serfs de Russie, les salariés et les marins des empires français et britannique, les esclaves et les immigrés de l'océan Indien. Il s'achève au Congo, dans les violences extrêmes perpétrées contre les indigènes par des compagnies coloniales en quête effrénée de profits.
De la pensée des Lumières à l'évolution du droit et à la réalité des conditions de travail, Alessandro Stanziani montre par son approche globale que l'histoire du travail forcé ne peut se comprendre qu'en relation avec celle du travail libre. Les deux aires ne cessent de se superposer et de se répondre mutuellement pour écrire une seule et même histoire encore inachevée, celle d'une difficile émancipation.
Directeur d'études à l'EHESS et directeur de recherche CNRS, Alessandro Stanziani a notamment publié Les Entrelacements du monde. Histoire globale, pensée globale (CNRS Éditions, 2018).
Directeur de recherche CNRS, Alessandro Stanziani est directeur d'études à l'EHESS. Il est notammment l'auteur de Les entrelacements du monde. Histoire globale, pensée globale (CNRS éditions, 2018).
Le monde est en train de basculer dans un avenir hostile. Notre obstination à tirer profit de la planète au-delà des limites supportablespar son écosystème a déclenché des effets indirects si dramatiques que la crise climatique menace désormais notre existence. Nous avons nié cette réalité. Nous avons ignoré ou accueilli avec lassitude les signaux dalarme des climatologues, refusé de remettre en cause le dogme de la croissance et lobsession consumériste. Nous devons maintenant en mesurer les conséquences pour le 21e siècle et agir afin de tirer le meilleur parti de linéluctable. Un propos courageux,un livre dutilité publique.
Le lobbying des grandes entreprises est-il assez puissant pour faire pencher les décisions politiques en leur faveur ? L'exemple des « géants » américains et européens de l'aviation civile ou des télécommunications face aux objectifs de libéralisation mondiale de ces secteurs montre au contraire que ces entreprises se sont, de façon surprenante, adaptées aux objectifs des politiques : elles ont fini par soutenir la libéralisation, au risque de mettre en péril leurs positions dominantes sur les marchés nationaux.
Loin de dicter aux États la marche à suivre ces vingt dernières années en matière de libéralisation, plus incertaines que l'on imagine quant à leurs préférences et à leurs intérêts économiques sur ce sujet, ces entreprises ont défini leurs choix en fonction du contexte institutionnel et politique national.
Que ces décisions se révèlent favorables à l'intérêt général ou non, l'arbitrage ultime est revenu aux décideurs politiques et administratifs, ces derniers exerçant un « lobbying à rebours » sur les entreprises. Telle est la thèse iconoclaste de ce livre qui permet de mieux appréhender succès, limites et influence réelle du secteur privé sur les politiques publiques. Une passionnante histoire de la libéralisation des services, écrite dans un style alerte.