"Voyez alors notre vieille. Elle passe les deux mains le long de la cicatrice, elle tâte : ça y est, elle a compris. Plaf ! le pied lui échappe des mains. Vlan ! c'est la jambe qui tombe dans la bassine ! Boum ! le bruit du bronze ! Et la voilà qui part à la renverse : et toute l'eau par terre ! Oh ! le plaisir, la douleur en même temps qui l'envahissent ! Ses deux yeux soudain pleins de larmes, sa voix chaude qui s'étrangle !"
L'Odyssée, chant XIX, vers 467-472
Derrière tout grand roman, tout grand film, toute époque, aussi, et surtout la nôtre, il y a l'Odyssée. Alors, pour mieux voir, au cinéma de l'Aveugle Homère, les mésaventures du plus célèbre vagabond de la littérature, il faut peut-être mieux entendre, en français d'aujourd'hui, les mille bruits que fait la vieille langue grecque. C'est l'expérience de "vision vocale" que tente, dans la présente "version française", l'helléniste, récitant et musicien, Emmanuel Lascoux.
Non, non, non et non ! Allez, viens en prison ! On va chanter tous les deux seuls ! Comme des oiseaux en cage ! Et quand tu me demanderas ta bénédiction, je me mettrai à genoux. Pour te demander pardon ? On vivre comma ça. Prier, chanter. Raconter de vieilles histoires et rire aux papillons dorés. On aura tous les potins de la cour par une bande de crétins. On aura de bonnes discussions pour savoir qui perd qui gagne... qui est in ? qui est out ? On prétendra expliquer le mystère des choses. Comme si on était les espions des dieux. On tiendra le coup entre les murs. Même au milieu de cette meute, de toutes ces sectes, de tous ces gangs qui vont et viennent comme la marée sous la lune.
Si le Japon est connu comme un pays de fine gastronomie, sa littérature porte elle aussi très haut l'acte de manger et de boire. Qu'est-ce qu'on mange dans les romans japonais ! Parfois merveilleusement, parfois terriblement, et ainsi font leurs auteurs, Kôzaburô Arashiyama, Osamu Dazai, Rosanjin Kitaôji, Shiki Masaoka, Kenji Miyazawa, Kafû Nagai, Kanoko Okamoto, Jun'ichirô Tanizaki...Du xiie siècle à nos jours, dix gourmets littéraires vous racontent leur histoire de cuisine, joliment illustrée.
Il s'interrompit et se mit à marcher de long en large sur le sentier dévasté, jonché d'écorces de fruits, de rubans fanés et de fleurs écrasées. « À votre place, je ne lui en demanderais pas tant, risquai-je. On ne peut pas faire revivre le passé. - On ne peut pas faire revivre le passé ! s'écria-t-il, incrédule. Mais bien sûr qu'on peut ! » Été 1922. En pleine Prohibition, Gatsby, un jeune multimilliardaire sorti de nulle part, aux origines et aux ressources douteuses, organise des soirées somptueuses dans sa villa de Long Island. Tandis que le gratin, new-yorkais s'enivre de ses cocktails de contrebande et danse sur ses pelouses, lui n'a d'yeux que pour une petite lumière verte qui scintille de l'autre côté de la baie. Pourquoi s'est-il installé là ? À quoi bon cette fortune prodigieuse ? Aux pieds de qui est-il venu la déposer ? L'a-t-elle attendu, elle aussi ? Le narrateur, impliqué malgré lui dans cette enquête romantique, va peu à peu découvrir, en même temps que la cruauté ordinaire de ceux qui sont nés riches, l'arrière-goût amer des lendemains de fêtes et la fragilité des amours adolescentes.
New York dans les années 1910. Anthony Patch a vingt cinq ans. C'est un orphelin mélancolique et cultivé qui n'attend rien d'autre de la vie que l'héritage d'un grand-père milliardaire. Il rencontre Gloria, la Beauté incarnée. Ils s'aiment, se marient, se détruisent.
Fitzgerald explique ainsi leur naufrage : "Leur tort n'était pas d'avoir douté, mais d'avoir cru. Ils avaient poussé à l'extrême l'exquise perfection de leur ennui, leur élégante insouciance, leur inépuisable insatisfaction - jusqu'au désastre. Voilà tout."
« Oui, la poésie est une solution. C'est le troisième rituel que j'ai réalisé pour sortir de la dépression après le meurtre de mon petit ami Earth. Les rituels pour créer des poèmes provoquent en nous des changements dont nous ne connaissons pas encore l'étendue, et j'avais décidé de trouver les bons ingrédients pour le rituel, et je l'ai fait. Ça a marché. »
CAConrad travaille avec d'anciennes techniques poétiques et rituelles depuis 1975. Jeune poète, CAConrad a vécu à Philadelphie (USA), où nombre de ses proches ont disparu au début de la crise du sida. Dans En attendant de mourir à son tour (2017), il cherche à surmonter le meurtre de son compagnon Earth à travers 18 rituels de poésie (soma)tiques qui activent l'écriture par le corps tout en renouvelant les rapports entre poésie visuelle, prose, narration, activisme et humour.
Dennis passa la plus grande partie de sa vie à croire que la personne qu'il avait le plus aimée et qu'il aimerait toujours plus que les autres était George Miles, un ami pour lequel il écrivit un cycle de cinq romans dans les années 1990. Ils se rencontrèrent quand George avait douze ans et lui quinze. George était le garçon le plus étrange, doux et beau que Dennis avait jamais vu sur Terre et, à sa plus grande stupéfaction, George l'aima instantanément et avec acharnement.
Ainsi mes pauvres vagabondent solitaires dans la ville, dans Rome, à la recherche de quelque chose de plus grand qu'eux : et à la fin, il ne s'agit probablement que d'un peu d'amour, parce que l'amour efface les étroites limites de l'existence et ouvre à l'infinie générosité du coeur. Les pauvres ne savent pas grand-chose sinon rien de la manière dont on vit, ils avancent sur un sentier incertain, souvent ils l'inventent en chemin, côtoyant d'un côté l'abysse et de l'autre la nostalgie de l'enfance, ce temps où tout semblait possible. Mais au-dessus de leurs pas, le ciel est azur, la nuit aussi.
M.L.
Si un poète écrit sur une catastrophe à la veille d'un événement désastreux, ce n'est pas un hasard. Si le récit d'une catastrophe débute immanquablement par la veille, ce n'est pas un hasard. Chronique tenue du 10 mars au 30 avril 2011, sur la superposition des images, la mémoire des villes, le hasard, la temporalité de la description et les noms propres qui surgissent, fantomatiques, lors d'une catastrophe.
"Ce dont les hommes ont besoin au cours de leurs vies, c'est d'orientation. Comme il en faut aux bateaux. Telle est la fonction d'un si gros livre : que l'on compare, se sente repoussé ou attiré. Un livre est comme un miroir. [...] L'orientation subjective - savoir à quoi me fier, ce que je dois craindre, ce qui sous-tend les actes volontaires - donne ce courant de fond, que le temps qui court n'altère en rien et qui constitue la vraie chronique.
Ces histoires nous parlent d'aujourd'hui et d'événements qui remontent à douze mille ans, autrement dit de la flotte russe qui, en 2015, barbote dans les eaux de la mer Noire au large de Sébastopol, et d'Ovide qui vint jadis sur ces rives continuer l'écriture de ses Métamorphoses. Et cependant l'être humain évolue si peu. Pour moi, la bibliothèque d'Alexandrie brûle encore de nos jours. C'est cela qui, à mon sens, vaut la peine d'être raconté."
Alexander Kluge.
Ceci est si intime et secret notre imagination si fantaisiste qui pourrait savoir qui devrait faire quoi quand pourquoi et comment ?
Dans une nouvelle traduction originale du sanscrit, voici cet étonnant rendez-vous avec une grammaire du désir, conjuguée à l'idée pratique d'une existence sensuelle, théâtralisée, vécue à coups de formules, de ruses, de syllogismes, de recettes ou de techniques diverses, et de poèmes. L'étude des plaisirs et du sexe est ici un art du bref, de la rapidité et de la récitation. Texte de l'Antiquité de l'Inde, le Kâmasûtra nous plonge aujourd'hui dans la mélancolie d'un monde perdu ou impossible. Celle d'une idéalisation sophistiquée de la comédie de moeurs, d'une trop parfaite écriture des équations menant à l'équilibre illusoire du plaisir et du néant.
Les Promesses de quoi ? Les trois romans portent-ils des promesses ? Oui, quelques-unes. Sorella promet qu'il y a aura une connaissance après la douleur, et peut-être même une félicité. Italia promet quoi qu'il arrive un sens au cours fatal de l'existence, ça ne saute pas aux yeux, mais l'ange, lui, connaît l'histoire : le temps est un petit bout d'éternité. Et Vapore promet finalement le pardon, les contraires se rencontrent, les contraires se détruisent, quelque chose, cependant, sait absoudre tant de misère humaine. (Marco Lodoli).Trois courts romans, donc, où chacun s'entend dans un autre par un jeu de reflets et d'identiques questionnements. Les personnages sont ancrés dans le réel et la vie qui se délite, mais l'auteur, s'il jongle avec beaucoup d'éléments autobiographiques, fait basculer tout cela du côté du réalisme magique. Une religieuse, une servante, une vieille femme : trois narratrices dévident tour à tour dans Les Promesses un récit somnambulique et « vont porter le mystère de l'existence ». Le roi du monde qui tirait les ficelles des Prétendants a abandonné la partie et les trois textes sont émaillés de « Ils » : une entité incertaine, quelque chose qui est plus loin des hommes et qui veille sans sentiments au bon fonctionnement de la mécanique à étioler. Entre « eux » et les humains, il se pourrait aussi que les anges aient à travailler éthérés mais pas exactement en plein ciel. Ils vous attendent plutôt dans l'escalier ou au pied de l'immeuble. Ils sont autres que ce qu'on nous a conté, d'ailleurs sont-ils du bon côté... Ils sont.
Un pont, une rivière asséchée dans un paysage désolé, la guérite d'un gardien mal luné, une route qui se perd à l'horizon, un marchand qui pense le monde, un vieillard, un petit enfant, et puis l'attente. Rien ne bouge ou presque. Nous sommes en Afghanistan, pendant la guerre contre l'Union soviétique. Le vieil homme va annoncer à son fils qui travaille à la mine, le père du petit, qu'au village tous sont morts sous un bombardement. Il parle, il pense : enfer des souvenirs, des attentes, des remords, des conjectures, des soupçons... C'est une parole nue qui dit la souffrance, la solitude, la peur de n'être pas entendu.
Hymne à la liberté et plaidoyer pour la poésie, Le Levant raconte l'aventure de Manoïl, jeune homme sensible et courageux, tourmenté par les malheurs de son peuple, qui sonne la révolte et s'en va renverser le tyran phanariote, cruel et corrompu ; au cours de son périple - sur les mers, sous terre, dans les airs - il est accompagné de sa soeur, la pulpeuse Zénaïde, et de son soupirant français Laguedoc Brillant, du pirate grec Yaourta et de son fils Zotalis, néo-tzigane, et enfin du savant Léonidas, dit l'Anthropophage, et de sa compagne Zoé, révolutionnaire aux manches retroussées.
Épopée roumaine jouissive et ludique, divisée en douze Chants et incrustée de pastiches, de poèmes, de récits d'aventures et de contes amoureux, comme de digressions post-modernes (dixit), selon une tradition allant des Mille et une nuits ou de L'Âne d'or à Jacques le fataliste, et au-delà (Joyce, Borges), ce livre original et savoureux est sans doute l'un des plus grands de l'auteur ; c'est aujourd'hui un classique, en sa terre natale.
Cette nuit, j'ai décidé de tenir à nouveau un journal. Mon journal "parisien" !
J'ai décidé, par un choix délibéré, de me prêter à cet exhibitionnisme légal (et inoffensif) qui est de tenir un journal. C'est pour cette raison que je suis à Paris !
Déchu de sa nationalité roumaine en 1975, Dumitru Tsepeneag est contraint à l'exil. Dès 1970, il se rend à Paris et tient son journal. Témoignage exceptionnel, à travers les remous du champ littéraire roumain, sur la crise qui aboutira à l'effondrement du système totalitaire. On y croise, parmi d'autres, Roland Barthes, Alain Robbe-Grillet, Ionesco et Cioran.
Passages dérobés, chambres secrètes, esprits et sexualités troublés : on ne sait quoi dans ce livre en gouverne l'épais mystère, le labyrinthe mental. Il y est
question, parfois sur le mode de la farce qui n'est pas le moins efficace, de transmission, mais aussi de viol, de torture, de cannibalisme. Dennis Cooper joue d'une culture française qui l'a fortement imprégné et de l'esthétique gore pour brouiller des pistes qui mènent cependant toutes à un malaise contemporain, au problématique passage à l'âge adulte de jeunes gens profondément désorientés.
Grand Cirque Déglingue est un récit de l'éternelle enfance avec des personnages proches des Vitelloni de Fellini, qui traînent leur douce folie et leur adolescence attardée dans une ville où tout est déjà tracé.
Mais, heureusement, il y a Sara qui enchante ce monde gris, Sara qui par sa seule présence ou absence suffit à maintenir l'espoir et l'illusion.
Grand Cirque Déglingue appartient au premier mouvement (I Principianti) de la grande oeuvre concertante de Lodoli. L'auteur distille des pages prémonitoires, esquissant les entrées de tous ses récits
à venir et ainsi qu'il le dit lui-même : "ce voyage de la boue vers la lumière, qui passe et repasse par Rome."
Une infinité de routes, qui se ressemblent, tournent en rond et divaguent, mais échouent fatalement au même point. On est en hiver à la veille de Noël, nos trois
"arnarchorêveurs" décident de voler l'Enfant Jésus dans sa crèche : Nous le libérons de son destin et nous l'envoyons jouer avec les autres, ce morveux. Le texte est raconté selon le point de vue des trois protagonistes lunaires pour ne faire qu'une seule voix terrible et fragile, comme la vie et son sacré cirque.
Il est des écrivains qui font corps avec un lieu. Difficile de penser Sciascia sans la Sicile, Saba sans Trieste et Pasolini sans Rome. L'espace a nourri l'imaginaire et, en retour, l'écrivain y invente une géographie de la langue, il la transforme en une substance où la rue devient verbe ; le soleil ou la crasse qu'on y respire une phrase. Marco Lodoli appartient à cette veine d'écrivains et depuis Pasolini jamais Rome n'avait servi de matière littéraire avec autant d'intensité.
Ces trois brefs romans, La Nuit, Le Vent et Les Fleurs sont une fugue nocturne allegro furioso ; car il fait presque toujours nuit dans les livres de Lodoli. Qu'elle soit la nuit du monde ou la nuit intérieure, la couleur des récits est le noir. La ville, qui offre ses ruelles et ses places à ces trois échappées, n'est pas la cité monumentale ou de carte postale, c'est un espace grouillant qui par un détail vous propulse dans un sombre enchantement.
Dans cette pièce vide, d'à peine trois mètres sur trois, deux enfants complètement nus se tenaient l'un en face de l'autre. Je vois encore avec une grande clarté devant moi, tandis que j'écris ces lignes, son corps à elle, mince et blanc, les monnaies cuivrées des seins, le sexe qui n'était qu'une ligne ébauchée entre ses cuisses. Il n'y avait presque aucune autre différence observable entre ces deux corps d'enfants.
Paul et John sont jumeaux et vivent dans la même ville, sur une île du bout du monde. Si l'un est affable et charmeur, l'autre est plutôt sec et renfrogné. On ne les voit jamais ensemble et, apparemment, ils ne partagent rien. Pourtant, ils aiment les mêmes gens et les mêmes choses. "À coup sûr, il y a quelque chose de bizarre derrière la relation des jumeaux mais je suis incapable d'imaginer de quoi il s'agit".
L'ultime roman de Harry Mathews nous entraîne sur les routes faussement droites d'un monde très actuel.
Entre Marguerite Duras et les calendriers érotiques des routiers, Le camion bulgare trace une route sombre et fantasmatique destinée à ce couple étrange de la littérature contemporaine : l'écrivain rêveur et la lectrice frustrée. C'est une belle Roumaine impénétrable, que les braves Français n'arrivent pas à faire jouir... C'est un puissant camionneur bulgare auquel ne suffit plus la petite mort permanente d'une société hyper-sexuée, ici symbolisée par une touriste américaine... Entre la solitude convexe du flirt par ordinateurs interposés, et les coups de théâtre charnels d'une rencontre au hasard des chemins, le gouffre se creuse, que Dumitru Tsepeneag ne remplit ni de tragédies romantiques, ni de catastrophisme moralisateur, mais d'onirisme et d'autodérision.
Cela commence à New York avec Dieu le Père et un tableau qui le représente, volé au Louvre par la bande du fameux gangster roumain, Gigi Kent. Cela continue à Paris, à Vienne, à Budapest, pour finir au fin fond du Maramures (prononcer Maramouresh), région inspirée du nord de la Roumanie où se trouve, paraît-il, le centre de l'Europe. Mais le Maramures (prononcer Maramouresh) existe-t-il? Est-il un simple rêve ou bien un cauchemar? Dans le Maramures (prononcer Maramouresh) de Tsepeneag, en tous cas, les ovnis remplacent les aigles, les désenvoûtements tournent à la science-fiction et la sorcellerie n'est d'aucun secours à l'auteur de ces pages. Il n'échappera pas à son sort, son sort écrit, bien sûr. Et puisque, tel Dieu le Père, il est fait à l'image de ses créatures, il paiera pour les personnages qu'il a commis : seul coupable, en vérité, il doit disparaître. Quelle autre issue possible, d'ailleurs, pour un écrivain arrivé au terme d'un récit qui est, entre autres, un polar érotico-comique, une fable politique, une équipée délirante, un traité de savoir-écrire, un monstrueux apologue?
Est-elle vraiment si belle, Ana l'affabulatrice? En tout cas, elle ensorcelle tous les hommes, cette pulpeuse Roumaine. En Allemagne d'abord, où deux philosophes se partagent ses faveurs, en France ensuite, où elle passe des soirées torrides avec le beau Iegor, un émigré russe plutôt inquiétant. Mais elle-même, n'est-elle pas inquiétante aussi? De quoi vit-elle? On l'aurait vue faire le pied de grue au bois de Boulogne... Et qui est-elle? Une aimable réfugiée ou une redoutable Mata Harescu? Enfin, lorsque le jour se lève, n'est-ce pas la nuit qui tombe pour elle?
En persan 'mille maisons' désigne le labyrinthe, cette étendue où issue et impasse se confondent ; le temps s'arrête, l'obscurité et la terreur s'installent. Et la moindre tache blanche évoque le soleil. Au temps des dictatures, Kaboul et l'Afghanistan tout entier n'étaient-ils pas cette étendue, ce labyrinthe? Cinq personnages pris dans la nasse essaient d'échapper à la terreur par l'ivresse ou la folie, par la mort, par l'amour.