Le jeu est un outil d'apprentissage jouissant aujourd'hui d'une visibilité et d'une légitimité accrues. S'il est facile de trouver des recueils d'activités, les ouvrages en didactique francophone des langues et des cultures permettant de poser un regard critique alliant réflexion scientifique et application sont rares. Ce livre vise à combler cette lacune.L'ouvrage propose des réflexions théoriques étayées par la pratique et offre des outils pour problématiser une approche ludique.Il fournit de multiples pistes pour mieux choisir, adapter, détourner, concevoir et faire concevoir des jeux et apporte des idées pour mieux exploiter les liens possibles entre jeu et évaluation : évaluation par le jeu mais aussi évaluation du jeu par les concepteurs et les utilisateurs.
De l'étude de quelques auteurs classiques à l'analyse du rôle des illustrations, en passant par la bande dessinée et le théâtre pour les enfants, ce volume analyse le vaste champ de l'écriture pour la jeunesse. Différentes contributions se penchent sur la traduction de la littérature de jeunesse, et plus particulièrement sur sa nature intersémiotique. Elles abordent de la sorte la problématique de la voix du traducteur et les principes théoriques guidant ce-dernier, ou se concentrent spécifiquement sur diverses littératures nationales. Un dernier axe de réflexion, enfin, offre un aperçu sur la traduction audiovisuelle, ses principes théoriques, ses réalisations concrètes et ses effets du point de vue de la réception. Les contributions réunies dans ce volume sont en français, anglais et italien. The first section of this volume features a variety of essays on writing for children, ranging from studies of classic authors to an analysis of the role of pictures in children's books, to an examination of comics and theatre for the young. Subjects addressed in the second section include the intersemiotic nature of translating for children, the question of the translator's voice, the theoretical principles that best aid translators in the field of children's literature, as well as chapters exploring the idea of national literatures for the young. The third and final section offers insights into audiovisual translation for children. These contributions focus on theories and models for this kind of translational activity, as well as addressing a number of real-life cases and their reception. The volume features contributions in three languages: French, English and Italian.
La Belgique ? Une entité pas comme les autres en Europe. La révolution de 1830 accouche d'un pays moderne. Il ne correspond pas à l'équation Langue/État/Nation.De cette particularité surgit, en un demi-siècle seulement, la première littérature francophone consciente d'elle-même et porteuse de chefs-d'oeuvre dans lesquels s'inventent des Formes issues de cette Histoire singulière.Cette jeune littérature, qui émerge dès les années suivant la bataille de Waterloo et le Congrès de Vienne, se révèle très vite d'une grande richesse.Dans ce premier tome d'une série de cinq, on comprendra combien les textes littéraires belges du XIXe siècle se démarquent subtilement ou ouvertement des modèles français : transgénérique et carnavalesque chez De Coster, mais aussi première fiction coloniale chez Nirep ; hantise du pictural chez Verhaeren ; questionnement de la langue chez Maeterlinck ; persistance du mythe nordique dans le dernier Eekhoud, dix ans après l'armistice de 1918 ; recours à la science-fiction chez Rosny.Les mythes, les hantises, les singularités de cette littérature trament une cohérence que ce livre restitue ; une plongée nouvelle dans l'Histoire et l'historiographie littéraire, au-delà de l'approche canonique traditionnelle.
Les deux premiers volumes de la série Histoire, Forme et Sens en Littérature : La Belgique francophone ont été récompensés en 2017 du prix Lucien Malpertuis.
Nous possédons des connaissances, nous obtenons des résultats scolaires, des diplômes ... Mais cela nous permet-il pour autant d'agir dans les situations concrètes qui nous sont proposées dans toute leur diversité, du diagnostic médical à la dissertation, en passant par le problème mathématique ou l'évaluation d'un projet ?
Cet ouvrage évoque le déroulement et les résultats d'une recherche tout à fait originale autour de la question : qu'est-ce qui fait que nous sommes compétents ? Qu'est-ce qui fait que nous pouvons agir concrètement pour traiter des situations qui requièrent bien plus que des connaissances ? Elle démonte ces mécanismes inscrits au fond de nous et montre le rôle que jouent respectivement des facteurs cognitifs et émotionnels dans notre capacité à traiter des situations complexes.
Établis à partir d'une base de données de plus de 11 000 personnes, en provenance de 8 pays, sur 3 continents et dans 4 régimes linguistiques différents, les résultats de la recherche font apparaître des résultats parfois saisissants sur ce qui caractérise le potentiel à agir à différents âges, selon le genre, selon les cultures, selon les domaines de compétences.
De manière concrète, elle offre - à partir d'une série de questions à choix multiples (QCM) - la possibilité de déterminer de façon très précise les forces et les faiblesses de chacun(e) en matière de passage à l'action, aussi bien sur le plan émotionnel que cognitif, et pose ainsi les bases de pistes ciblées d'amélioration du potentiel de chacun.
Ce volume réunit douze études de cas : des vies d'architectes européens, écrites par des historiens de l'art et de l'architecture allemands, espagnols, français, italiens, russes, suédois. Il s'agit d'architectes qui, nés et éduqués dans une culture, héritiers d'une ou plusieurs traditions nationales, ont travaillé à l'étranger, au sein d'une autre culture, en y apportant des éléments nouveaux. Ou encore de ceux qui vécurent leurs années de voyage comme une véritable expatriation. Ces architectes transfuges, cosmopolites, créateurs de confusions stylistiques qui posent tant de problèmes aux historiens de l'art et rompent les schémas des écoles nationales, furent en grande partie responsables de la création de l'Europe architecturale, architecturée et architecturante bien au-delà de ses propres limites. L'existence de cette « Europe architecturale » est l'hypothèse générale proposée ici. L'européanité de ces architectes italo-français ou italo-russe, franco-suédois ou hispano-mexicain, fut tantôt délibérée, exigée par le commanditaire ou la communauté d'accueil, tantôt une conséquence de leur vie comme ensemble de circonstances. Telle une réaction au besoin d'adaptation, cette dernière, complète ou partielle, a souvent donné lieu à une création inédite. Comment étudier, comprendre, décrire, classer leurs oeuvres ? Pourrions-nous, en nous fondant sur ces cas, ébaucher une nouvelle histoire de l'architecture européenne ?
Les travaux rassemblés dans cet ouvrage étudient la représentation ou l'imaginaire muséographique d'écrivains de la fin du XIXe siècle à l'époque contemporaine. Ils interrogent la manière dont la réflexion sur le musée croise les préoccupations d'un écrivain et interagit avec sa création. Selon quelles lignes de force un écrivain invente-t-il de toutes pièces une forme muséographique ou reconfigure-t-il le musée qu'il a parcouru ? Comment parfois défait-il symboliquement l'institution muséale que ses références ou ses caprices rendent tout à coup plastique et délégitiment de sa forme académique? Comment encore nourrit-il son imagination créatrice d'oeuvres muséales et (re)crée-t-il son musée par les mots, mots puissamment vivants dans l'esprit du lecteur soumis à tous les pouvoirs de l'ekphrasis et des tropes métamorphiques du réel ? Comment la littérature travaille-t-elle à une autre forme de patrimonialisation de l'art, à l'élaboration d'une autre histoire de l'art, qui déjoue les académismes historiques et les contraintes institutionnelles ? Telles sont les questions auxquelles répondent les études proposées, à partir d'exemples variés d'auteurs majeurs des XIXe et XXe siècles.
Marcel Proust était écrivain et homosexuel à une époque où la réprobation officielle était plus forte qu'aujourd'hui. Il savait donc qu'en s'affichant, il pouvait compromettre sa réputation mondaine mais aussi l'espérance d'être publié, d'autant plus qu'il avait placé, au centre de son oeuvre, le « vice honteux ».
Pour ne pas compromettre son statut social et son métier d'écrivain, il lui fallait donc une parade, en l'occurrence se déguiser en hétérosexuel, mais en un hétérosexuel spécialiste de l'inversion. Son oeuvre serait alors une étude devant beaucoup à sa propre vie. Le héros Marcel est certes un hétérosexuel irréprochable mais il est confronté à l'homosexualité de son ami Charlus et de sa maîtresse bisexuelle Albertine.
La présente recherche nous conduit dans le labyrinthe des vérités et contrevérités des aléas de la condition homosexuelle dans la vie de Marcel Proust mais aussi dans son oeuvre monumentale. La première partie est une biographie, fondée sur la recherche de l'homosexualité dans la vie de Proust. La deuxième est consacrée aux passages traitant d'homosexualité dans l'oeuvre, principalement À la recherche du temps perdu. Cette « anthologie » met en évidence le fait qu'au centre de la grande oeuvre court un véritable « roman » de l'homosexualité. La troisième partie est consacrée à la mise en parallèle des deux premières, elle nous propose analyses et conclusions.
Laissant une large place à la citation, ce travail se situe au confluent de l'histoire de la littérature et de l'histoire de l'homosexualité ; tout en répondant aux exigences scientifiques, il s'adresse aussi au grand public, tant proustien que « gay ».
Peut-on penser le pouvoir sans l'associer à des réseaux ? Comment analyser autrement le développement de l'économie de marché, de l'entreprise à la mondialisation, et expliquer différemment le rôle de la finance dans l'émergence du capitalisme moderne? Comment interpréter la nature du pouvoir dans l'éducation et la culture sans parler des réseaux qui les irriguent au même titre que ceux qui façonnent la politique, de l'échelon local à celui de la société internationale ? C'est à ces questions qu'une équipe d'historiens, d'économistes et de politistes tente d'apporter une réponse dans une approche disciplinaire traversant les époques, du XVIIIe siècle à aujourd'hui, et associant les réalités françaises aux problématiques européennes, impériales et transnationales. Partant d'une définition commune de la notion de réseaux à la fois comme articulation entre des structures et comme lien entre des personnes, la vingtaine d'études ici rassemblées explore le rôle de ces mécanismes au coeur de multiples zones de pouvoir : la banque, l'entreprise, le commerce international, la culture, l'Etat ou la domination coloniale. Chaque contributeur l'a fait de manière distincte, soit au travers d'études de cas soit par le biais de synthèses plus larges. Mais, derrière cette diversité d'analyse, il existe une exigence méthodologique collective qui donne toute sa pertinence et toute sa cohérence à cet ouvrage : partir des faits concrets pour aboutir à une réflexion thématique globale. Au bout du compte, il en ressort la confirmation du postulat initial de ce livre : l'interpénétration du pouvoir et des réseaux. Une intégration dont les formes ont évolué dans la durée et qui a réussi à se pérenniser, portée qu'elle est par les modes de représentation spécifiques aux sociétés occidentales.
L'invasion allemande d'août 1914 suscite en Belgique un véritable sentiment patriotique qui se manifeste par la résistance imprévue de l'armée belge. À Noël 1914, les troupes impériales sont enlisées dans les plaines de la rive droite de l'Yser.
Le viol de la neutralité belge comme les violences de la soldatesque déchaînent un sentiment antiallemand qui anéantit du jour au lendemain l'admiration vouée jadis par les Belges à l'Allemagne. Ce rejet concerne dès lors tout ce qui touche à la culture germanique. Or, l'adoption du suffrage universel pour les hommes au sortir du conflit met progressivement fin à la « Belgique française ».
Ce deuxième tome de la série Histoire, Forme et Sens en Littérature : La Belgique francophone aborde l'impact de ces événements sur les grands auteurs de la génération léopoldienne. Ensuite, il s'attache, à travers la nouvelle génération d'écrivains, à l'affirmation du fantastique réel chez un Hellens ou un Thiry, ainsi qu'aux novations langagières et formelles des Michaux, Nougé, Plisnier ou Crommelynck. Il dialectise ces esthétiques souvent remarquables avec l'hypostase de plus en plus exacerbée de la langue française et de la France, portée à son acmé par le Manifeste du lundi. Il rend également compte de la mise en place d'une historiographie littéraire bien plus complexe que les simplifications du Manifeste.
Portée par les fourgons de la défaite de mai 1940, la reviviscence du mythique chez Maeterlinck, Ghelderode, Hergé ou Nothomb surgit comme une réponse très belge à la faillite du réel. Les contrepoints de Victor Serge à l'égard des deux conflits mondiaux le confirment à leur manière.
Les deux premiers volumes de la série Histoire, Forme et Sens en Littérature : La Belgique francophone ont été récompensés en 2017 du prix Lucien Malpertuis. Le présent ouvrage, deuxième volet, s'est quant à lui vu décerner en 2018 le prix annuel de l'Académie des littératures 1900-1950.
Albert Schweitzer fut un homme de premier plan dans bien des domaines. Comme théologien, philosophe, musicien et surtout comme médecin, il est universellement connu et entouré d'un véritable mythe. Contrairement à ce qui est communément admis, c'est à Schweitzer lui-même que la construction de ce mythe est pour la plus grande partie redevable. L'essentiel de ce que l'on sait sur la vie et la carrière de l'illustre médecin de la forêt équatoriale a comme source ses écrits autobiographiques. L'originalité de la présente étude est de confronter pour la première fois à la réalité historique les informations livrées par Schweitzer relativement à sa carrière, ses recherches et sa philosophie. De cette confrontation il ressort que, dans bien des cas, Schweitzer se dépeint sous un jour qui est peu conforme à la réalité.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe libérée est traversée par une même soif de justice à l'égard des anciens ennemis et de leurs collaborateurs. Ce livre interroge ce « moment 1945 » comme une expérience, sinon totalement commune, du moins largement partagée par delà la coupure Est-Ouest du continent qui s'installe rapidement. Dans une perspective d'histoire comparée, son objectif premier est de faire dialoguer des historiographies nationales des « épurations » déjà riches mais qui s'ignorent le plus souvent. Au-delà, le pari de cet ouvrage collectif réside dans sa capacité à proposer de manière originale les bases d'une histoire connectée et transnationale des épurations européennes. Pour ce faire, les auteurs portent une attention particulière aux phénomènes de circulation et de transferts en matière de normes, de pratiques, voire d'acteurs des épurations, puis des « dés-épurations ». De même, ils accordent une place privilégiée aux populations « déplacées » dans ce contexte, en considérant les expulsés, exilés et réfugiés comme un autre phénomène marquant de l'histoire chaotique de l'Europe post-1945 qu'il convient de relier à l'histoire des épurations.
Le bassin du Congo constitue aujourd'hui l'une des zones mondiales les plus touchées par la perte de biodiversité. Très convoitées pour leur potentiel économique, de nombreuses espèces animales, dont l'habitat naturel a été détruit, ont disparu ou sont en voie d'extinction. Ce phénomène alarmant n'est pourtant pas récent. L'analyse des documents historiques démontre qu'il s'inscrit dans des systèmes prédateurs mis en place en Afrique centrale dès la 2e moitié du 19e siècle et amplifiés sous l'État indépendant du Congo et la colonisation belge. La chasse à l'éléphant, surtout motivée par l'ivoire, rapporte d'importants revenus au gouvernement, tandis que d'autres espèces offrent autant de bénéfices économiques que de motivations sportives, scientifiques ou de prestige. En réaction à cette fureur cynégétique, des institutions et des personnalités poussent à protéger les espèces les plus menacées. Des efforts importants, influencés par des tendances internationales, sont dès lors entrepris par les autorités belges pour limiter ces dégâts environnementaux : textes législatifs, instruments de contrôle, espaces naturels protégés et parcs nationaux, autant de mesures aux résultats toutefois mitigés.
Cet ouvrage éclaire, de façon inédite, l'histoire de la présence belge au Congo, en analysant la manière dont la colonisation gère les animaux sauvages sur son territoire. Dans un contexte général où émergent des sensibilités accrues en faveur de la protection écologique, il retrace l'histoire politique du fait environnemental. Les mesures et pratiques coloniales de conservation de la nature constituent des clés de lecture indispensables pour comprendre les interactions entre les colonisateurs, les populations congolaises et leur environnement.
Les publications sur la petite enfance concernent le plus souvent les politiques familiales et leurs conséquences sur l'emploi, ainsi que le développement et la socialisation des jeunes enfants. Mais que sait-on précisément du travail des professionnelles, des femmes dans leur très grande majorité, qui accueillent et prennent en charge ces enfants tout au long de leurs journées ? En fait, peu de chose, car sa fréquente naturalisation comme activité féminine fait obstacle à sa compréhension et sa reconnaissance.
Ce livre a l'ambition de mettre les pratiques de travail de ces professionnelles au centre d'un travail d'enquêtes pour analyser ce qu'elles éprouvent, pensent, mobilisent, inventent, transforment... Il met en lumière les différentes facettes de ce travail méconnu : les statuts d'emploi, les conditions réelles d'exercice, les conceptions éducatives, les apprentissages qu'il requiert, les exigences nouvelles sur la qualité, l'inclusion des enfants en situation de handicap... L'ouvrage explore ainsi des complexités insoupçonnées où, pour donner sens à ce travail, se reconfigurent sans cesse demandes parentales, éthique éducative et relations aux enfants.
Grâce à la pluralité des contributions et des situations analysées, l'ouvrage concerne l'ensemble des formes d'accueil et d'éducation des jeunes enfants (accueil à domicile, crèche, école maternelle, jardin d'enfants, etc.), et les différentes professions qui y exercent (éducatrice de jeunes enfants, auxiliaire de puériculture, personnels titulaires d'un CAP petite enfance, enseignante, assistante maternelle...).
Avec les contributions de Geneviève Cresson, Xavier Devetter, François Ndjapou Pascale Garnier, Pascale Molinier Martine Janner Raimondi, Daniela Rodriguez, Anne Lise Ulmann, Michel Vandenbroeck.
Ce livre réexamine la représentation de la famille dans des romans, albums ou pièces de théâtre pour la jeunesse relevant de différentes aires géographiques, culturelles et linguistiques. Bienveillants ou aliénants, les liens tissés entre générations ou au sein de la fratrie conditionnent la construction des jeunes protagonistes. La littérature de jeunesse reflète la diversité de la famille et sa capacité à évoluer, voire à se réinventer (familles monoparentales ou homoparentales, recomposées, adoptives...). En proposant des modèles parfois éloignés des réalités connues des lecteurs, elle les invite à réévaluer leur propre expérience mais témoigne aussi d'une certaine constance des attentes et des interrogations que l'institution suscite.
This book re-examines the representation of the family in novels, picture books or theatre plays for young people, belonging to various geographical, cultural and linguistic areas.The bonds between generations or among siblings, whether benevolent or destructive, play a decisive part in the young protagonists' development. Children's literature is shown to reflect the diversity of the family as an institution and its ability to change or even to reinvent itself (single-parent, same-sex-parent, blended or adoptive families...). Its fictional representations of the family may differ from the realities experienced by the readers, and invites them to reconsider their own experiences, yet show expectations and questions related to family life to remain fairly constant.
Depuis plus de trente ans, les analyses scientifiques sur les changements environnementaux globaux sont débattues au niveau international. Parmi les solutions avancées, figure la nécessité de s'engager dans une transition vers davantage de durabilité.
Les contributions de l'ouvrage réfléchissent à la dimension géographique de cette transition, notamment à l'échelle locale. Si les processus de transition sont souvent analysés dans leur dimension temporelle, ils ont en effet également une dimension spatiale : ils supposent des changements de pratiques et de représentations, ils émergent et concernent des lieux donnés, ils se traduisent par une redistribution d'activités et la transformation de certains espaces. Les multiples qualificatifs accolés au terme transition - écologique, énergétique, etc. - témoignent de la diversité des phénomènes et des changements observés.
C'est notamment en s'intéressant à des territoires peu touchés par le processus de métropolisation, des villes moyennes ou des espaces ruraux, que cette question est abordée dans l'ouvrage, autour de l'hypothèse que l'idée de transition y a rapidement été appropriée par certains acteurs. Se croisent dans ces territoires des dynamiques descendantes dans le cadre de politiques publiques en faveur de la transition impulsées au niveau national, mais également des dynamiques spontanées issues par exemple d'initiatives de la société civile. Les trois parties de l'ouvrage illustrent différentes facettes de ce processus à travers le cas de filières productives, notamment le secteur agricole, le domaine de l'aménagement et celui des pratiques quotidiennes de consommation et de loisirs.
À partir de 1883, le peintre et graveur James Ensor (1860-1949) entretient avec la famille Rousseau, installée à Bruxelles, une importante correspondance étalée sur plusieurs décennies, qui témoigne d'une amitié sincère. Ernest Rousseau, professeur de physique devenu recteur de l'Université libre de Bruxelles, et son épouse la mycologue Mariette Hannon exercent une heureuse influence sur le jeune artiste ostendais, en contribuant à élargir son réseau au sein du monde culturel de la capitale. Leur fils Ernest nourrit également une évidente complicité avec James.
Les Rousseau se révèlent être les confidents des angoisses, des doutes et des éclats d'enthousiasme de l'artiste, et comptent parmi ses principaux mécènes. Conservée aux Archives de l'Art contemporain en Belgique, cette correspondance non croisée, restée en grande partie inédite, rassemble près de 400 lettres, cartes-lettres, cartes postales et cartes de visite autographes de James Ensor pour l'essentiel, quelques lettres étant par ailleurs écrites par sa soeur Marie. Cet ensemble épistolaire lève le voile sur de nombreux aspects tant de la vie de l'artiste que de son oeuvre peint et gravé. Sa transcription intégrale s'accompagne ici d'un commentaire critique richement documenté.
Correspondance établie et annotée par Jean-Philippe Huys, avec la collaboration de Xavier Tricot
Essais intégralement traduits en néerlandais, résumés en anglais
La politique étrangère se présente aujourd'hui en pleine mutation. Habituée à un milieu strictement interétatique, elle est vouée à se développer et à s'adapter dans un environnement diversifié, au sein duquel interagissent de nouveaux acteurs. Ces transformations multiples affectent non seulement le nombre et la qualité des acteurs qui participent à son élaboration et à son application, mais aussi ses objets, ses préoccupations premières, ses références idéologiques et sa formulation. Habituellement marquée par la gestion des conflits, l'affirmation des oppositions, ou encore la recherche de l'avantage exclusif au détriment de l'autre, la politique étrangère mise en oeuvre au vingt et unième siècle est en principe appelée à favoriser la coopération pour préserver la planète, la défense solidaire d'un patrimoine commun, la promotion collective du développement durable, le respect et l'application de règles universelles.
Le dessein principal du présent ouvrage est de contribuer à l'analyse renouvelée des processus liés à la conception et à la mise en oeuvre de la politique étrangère. Les auteurs entendent mettre à la fois en relief les éléments de permanence qui ont façonné les développements de la politique étrangère et les facteurs de changement qui la touchent aujourd'hui. Sont ainsi passé en revue la manière d'analyser la politique étrangère, ses déterminants et instruments ainsi que la conduite de la politique étrangère élaborée par des Etats spécifiques.
Ce troisième tome de la recherche de Marc Quaghebeur s'attache auquart de siècle qui fait suite à la libération de la Belgique du joug nazi,période considérée comme celle des « trente Glorieuses ». Le redémarrageéconomico-social sous parapluie américain y va de pair culturellementavec une perspective humaniste soucieuse de dépasser ou d'occulter lescontradictions historiques et de célébrer l'évidence universelle de la languefrançaise.Fil rouge du volume, l'analyse de l'impact du second conflit mondial sur le champlittéraire francophone du pays permet d'en dégager la singularité à l'heure oùles préceptes néoclassiques du Manifeste du lundi entendent l'inféoder plusque jamais à la mouvance parisienne. Les quatre premiers chapitres analysentces particularités historiques, esthétiques et institutionnelles, en scrutantnotamment les contrepoids de la « paralittérature » à la sacralisation de laPoésie, comme les impasses des métadiscours consacrés aux lettres belges.La deuxième partie examine plusieurs oeuvres dans lesquelles le secondconflit mondial est explicitement nommé : celles de Victor Serge, PaulNothomb, Henry Bauchau, René Tonnoir ou Christian Dotremont. Latroisième s'attache à diverses esthétiques originales qui procèdent d'unemétamorphose de l'indicible : Réalisme magique d'un Paul Willems ; Analogiechère à Suzanne Lilar ; Mythique chez Henry Bauchau ; Page-paysagepour Christian Dotremont ; Féérique de Maurice Maeterlinck dans sa pièceinédite La Nuit des enfants.La quatrième, enfin, examine la célébration comme la perception du chant ducygne de Valeurs qui avaient structuré l'avant-guerre et s'étaient perpétuéesdans l'immédiat après-guerre : la domination coloniale, la Littérature façonNRF, la Révolution ou la Belgique de papa. Daniel Gillès, Maria VanRysselberghe, Charles Paron et Jacques Brel sont particulièrement étudiésà cette aune.Un livre qui ouvre de nouvelles formes de compréhension de l'époqueprécédant la proclamation de la belgitude.
Quelle fut la perception et l'interprétation du national-socialisme comme idéologie et comme pratique du pouvoir dans l'Europe francophone et germanophone entre le début des années 1920 et la fi n des années 1940? Telle est la question au centre de la série de six volumes inaugurée en 2017 et qui propose une typologie des regards et des savoirs relatifs au nationalsocialisme et des interprétations suscitées par celui-ci à travers l'analyse systématique de monographies, de journaux et de revues représentatifs de l'opinion et des milieux intellectuels des pays intéressés. Faisant suite au volume 5.1, dédié aux protestants et aux catholiques allemands, le present volume 5.2 s'intéresse aux positions adoptées par les chrétiens francophones ainsi que les juifs allemands et français face au national-socialisme.
In sechs systematisch angelegten Bänden, der erste erschien 2017, warden die unterschiedlichen Deutungen des Nationalsozialismus in seiner Epoche und den unmittelbaren Jahren nach seinem Ende vor dem Hintergrund der leitenden Fragen untersucht: Wie werden Ideologie, Etablierung und Herrschaft des Nationalsozialismus in den deutsch- und franzsischsprachigen Räumen Europas vom Beginn der 1920er bis zum Ende der 1940er Jahre wahrgenommen, bewertet und erklärt? Im Anschluss an Teilband 5.1, der protestantischen und katholischen Repräsentanten und Medien aus dem deutschsprachigen Europa gewidmet ist, versammelt Teilband 5.2. Beiträge über die Auseinandersetzung franzsischsprachiger Katholiken und Protestanten sowie deutscher und franzsischer Juden mit dem Nationalsozialismus in seiner Epoche
L'imagination joue un rôle central dans l'oeuvre de Vygotskij : c'est la thèse qu'explore ce livre. La totalité des textes vygotskiens sur l'imagination y est réunie à cet effet : dans la partie I, la traduction d'Imagination et activité créatrice publiée en 1930, dans la partie II, l'ensemble des textes et notes de l'auteur sur l'imagination rédigés entre 1922 et 1934, tous traduits directement du russe. Il s'agit d'un recueil inédit au niveau mondial.
Ces traductions sont discutées sous trois formes par le groupe de chercheurs international qui les édite : brefs commentaires en marge du texte ; encarts en fin d'ouvrage, auxquels réfèrent des QR en marge, qui précisent des concepts ou signalent des liens intertextuels ; et études réunies dans la troisième partie qui font écho aux textes de Vygotskij, analysant sa conception du développement, le rôle du jeu comme précurseur de l'imagination ou encore le contexte historique de l'oeuvre vygotskienne.
Un index des matières et des auteurs cités par Vygotskij permet de parcourir autrement encore l'ouvrage.
Entrer par le biais de l'imagination dans l'oeuvre de Vygotskij ouvre de nouvelles et fascinantes perspectives de compréhension.
L'unité de la France s'est construite au prix d'un effort continu pour surmonter ou tout au moins occulter ses disparités territoriales. Les révolutionnaires français ont remplacé les institutions territoriales hétéroclites de l'Ancien régime par un modèle unique valable partout, fondé sur les communes et les départements. La création des régions à la fin du XXe siècle s'inscrira dans la même perspective égalitaire, s'opposant à la constitution de puissantes institutions politiques locales. Or, cet ordre imposé résiste mal à l'évolution du temps. Avec la démocratisation de nos institutions publiques, les revendications historiques et politiques font retour, et le règne des statuts généraux de droit commun est parfois ressenti comme un anachronisme. Si la France demeure attachée au principe d'unité, elle renonce progressivement à l'uniformité par la reconnaissance de statuts particuliers, dont la Corse est un cas particulièrement emblématique.
Cet ouvrage aborde le développement des statuts particuliers en France à travers une étude globale et systémique. En conjuguant des approches diverses, il permet d'interroger les incidences de ce développement dans une logique non seulement conceptuelle mais aussi d'efficacité administrative et d'intelligibilité sur le plan juridique.
L'unité de la France s'est construite au prix d'un effort continu pour surmonter ou tout au moins occulter ses disparités territoriales. Les révolutionnaires français ont remplacé les institutions territoriales hétéroclites de l'Ancien régime par un modèle unique valable partout, fondé sur les communes et les départements. La création des régions à la fin du XXe siècle s'inscrira dans la même perspective égalitaire, s'opposant à la constitution de puissantes institutions politiques locales. Or, cet ordre imposé résiste mal à l'évolution du temps. Avec la démocratisation de nos institutions publiques, les revendications historiques et politiques font retour, et le règne des statuts généraux de droit commun est parfois ressenti comme un anachronisme. Si la France demeure attachée au principe d'unité, elle renonce progressivement à l'uniformité par la reconnaissance de statuts particuliers, dont la Corse est un cas particulièrement emblématique.
Cet ouvrage aborde le développement des statuts particuliers en France à travers une étude globale et systémique. En conjuguant des approches diverses, il permet d'interroger les incidences de ce développement dans une logique non seulement conceptuelle mais aussi d'efficacité administrative et d'intelligibilité sur le plan juridique.
Si aujourd'hui le pape François renonce à l'expression d'acte intrinsèquement mauvais, nombre de représentants officiels de l'Église catholique continuent à l'utiliser alors même que la crise des abus sexuels et de pouvoir en a montré les limites et les dérives possibles. Il fallait donc revenir sur l'ancrage historique de la formule (et de ses variantes associées) afin de la déconstruire et d'adapter sa formulation en la reliant à l'exercice de la raison pratique qui préside à tout agir. Tel est précisément l'objet de cet ouvrage qui désire participer à l'effort du renouvellement du langage éthique. Mais cela devient l'occasion de revisiter tous les grands thèmes de la théologie morale constamment invoqués : liberté, nature et loi naturelle, Écriture, tradition, sciences et théologie, critères de moralité, épikie, loi de gradualité, proportionnalité, principe du double effet.Aujourd'hui, l'acte humain ne peut plus être abordé comme isolé de son contexte historique, de ses conditions subjectives, de la pensée complexe... Pour dissiper les ambigüités, la notion d'acte injustifiable à laquelle arrive l'auteur de cet ouvrage au terme de son raisonnement est proposée pour articuler au mieux l'altérité, la temporalité, la pluralité et la complexité systémique dans le discernement éthique. Avec une préface de Marie-Jo THIEL, Professeure à l'université de Strasbourg, Directrice du Centre européen d'enseignement et de recherche en éthique et Membre de l'Académie pontificale pour la vie, ainsi qu'une postface de Dominique JACQUEMIN, Professeur à l'UCLouvain.
Cet ouvrage part du postulat que le degré d'effervescence mémorielle est proportionnel au degré de violence subie dans le passé ou de silence imposé et perçu comme une injustice non réparée. Les mobilisations mémorielles autour d'un devoir de mémoire prennent souvent la forme violente de « guerres de mémoire ». Leur violence symbolique (ou autre) est en corrélation avec la violence des conflits passés : violence résultant de la conquête de territoires, violence politique des régimes dictatoriaux, violence des vainqueurs envers les vaincus, violence des empires à l'égard de leurs sujets, violence de guerres civiles et de luttes de libération nationale... Querelleuses, les mémoires de conflits alimentent des tensions politiques, susceptibles de déclencher de nouveaux conflits.
Comment ces revendications à caractère purement mémoriel deviennent-elles un enjeu de lutte sociale et politique ? Quelle est l'attitude de l'État face aux visions alternatives, non officielles du passé ? Ces dernières parviennent-elles toujours à modifier le paradigme du grand récit national ? À quelles conditions peut-on arriver à un apaisement mémoriel durable ? Quelles sont les stratégies pour le rapprochement entre deux nations, autrefois belligérantes, ou pour la recherche d'une cohésion au sein d'une société divisée ? Un devoir de mémoire ne devrait-il pas s'accompagner d'un devoir de vérité pour toutes les parties impliquées dans le conflit ? C'est à ces questions, d'ordre d'abord éthique, que tentent de répondre les auteurs de cet ouvrage.