Dans un bungalow dont la cour est ceinte par une muraille infranchissable, une femme a été élevée, seule, par un écran parlant omniscient, mais qui ne dit pas tout. Sans autre connaissance du monde extérieur ni encadrement que ce que lui a appris ce dernier, elle ignore tout des causes de son existence. Et si cette femme tentait d'échapper à la surveillance constante de cet écran qui épie ses gestes? Que pourrait-elle trouver de l'autre côté du mur?
Avec sa mise en scène distanciée et son graphisme faussement didactique, l'autrice présente le quotidien modèle de la banlieue comme une prison hygiénique, non sans humour, mais surtout comme un tableau troublant de nos vies contemporaines, où notre animalité et nos pulsions sont contrôlées ou étouffées par une machine dont nous sommes dépendants. À travers cette femme, dont on ne connaît ni le nom ni l'âge, l'autrice pousse les dérives de notre société contemporaine à leur paroxysme et transforme le lecteur en voyeur, témoin de l'isolement.
Étudiante en arts visuels à l'université, Wendy évolue dans les milieux hip de Montréal : cafés troisième vague, boutiques de stylistes mode et spectacles de groupes punk émergents. Du Mile-End à Saint-Henri, cette vingtenaire branchée est aussi à l'aise avec le jargon de l'art conceptuel (d'ailleurs, elle vient d'être acceptée dans une résidence de création renommée) qu'avec l'argot de la rue. Cependant, elle perd totalement ses moyens quand vient le moment de communiquer avec les hommes qui l'attirent, les artistes qui l'intéressent, ou pire : le mélange des deux!
Portée par un dessin minimal et abrasif, qui traduit pourtant avec autant de désinvolture que d'efficacité la complexité des émotions, cette comédie sur le thème du langage à l'ère texto propose une vision satirique et irrévérencieuse de l'hypocrisie des relations humaines et du milieu de l'art contemporain... tout en présentant l'amitié féminine et l'activité créatrice comme fondamentalement signifiantes.
Une longue canicule, la première bande dessinée d'Anne Villeneuve, met en scène Marie-Hélène, une jeune femme quittant les Îles-de-la-Madeleine pour venir s'installer à Montréal. La jeune fille découvre une nouvelle ville, ses habitants et apprend à vivre avec son déracinement et les démons de son passé. OEuvre sensible et intimiste, le récit se déroule sur une durée de quelques jours durant lesquels la métropole est plongée dans l'une des plus chaudes canicules de son histoire.
Dans cette nouvelle édition, Anne Villeneuve partage avec les lecteurs des planches de travail inédites, ainsi que « la parlure » des personnages mis en scène dans Une longue canicule, créée en collaboration avec l'Insolente linguiste, Anne-Marie Beaudoin-Bégin. On y trouvera également la fameuse recette de gaspacho de Marie-Hélène, pour survivre à l'été.
Après le succès de son premier livre, l'attachante Bach nous revient avec de nouvelles aventures pour notre plus grand plaisir! Dans ce nouveau tome, Estelle est en préparation de son mariage. Entre ses questionnements sur l'engagement, deux séances de magasinage et les idées de grandeur de sa belle-mère, elle trouve quand même le temps de consoler sa meilleure amie, d'apprendre à conduire et d'adopter un chat.
Alors qu'elle réalisait enfin son rêve de devenir comédienne de théâtre, Louise, fraîchement retraitée, est touchée de plein fouet par la maladie d'Alzheimer. La fois où elle sera victime d'un long blanc de mémoire sur scène, Mélanie, sa filleule, est dans la salle. Touchée par la tragédie du sort qui affecte son aïeule, Mélanie décide d'explorer ce qui reste de la mémoire de Louise avant que tout ne soit perdu, en faisant d'elle le sujet d'un film documentaire expérimental. Pour « rendre hommage à sa vie » et « donner un sens à la mienne », d'affirmer la narratrice. Mais Mélanie peut-elle se permettre de réaliser son rêve à elle - être réalisatrice -, coincée entre trois enfants et un « vrai travail » en bibliothèque ? Sans autres ressources que des « miettes de temps libre » ?
Après le très remarqué Contacts, cette deuxième autofiction de l'autrice s'intéresse à nouveau aux questions du legs artistique et du rôle qu'occupe la création dans nos vies, en se concentrant cette fois-ci sur un aspect aussi difficile que fondamental : ce cause la mort ou la survie de nos rêves, qui ne tiennent parfois qu'à quelques fils...
De ses lignes fines et ses lavis délicats, Leclerc investit le tout avec pertinence et résilience, tout mettant en lumière le parcours souvent semé de doutes de la création d'une oeuvre.
Contacts, c'est le portrait sans fard que l'autrice trace de son père, Martin Leclerc, un caméraman passionné de photographie argentique. Compagnon de route de Pierre Perrault à la grande époque de l'Office National du Film - et premier fils de Félix Leclerc -, cet homme de peu de mots, au caractère parfois rugueux, a pu grâce à son travail artistique s'ouvrir au monde et exposer sa sensibilité.
Mais c'est aussi le récit humble de la transmission d'une passion, d'une manière de poser le regard, d'une réflexion sur l'image, où l'autrice reconnaît chez ce père un modèle qui l'a guidée dans son propre parcours.
Pour son premier album de bande dessinée, Mélanie Leclerc assure son dessin encore fragile de sa culture photographique, qu'on ressent à travers l'éventail des teintes de son lavis, son sens du cadrage et son acuité pour la mise en page, qui nous offre quelques audacieuses compositions.
Gombri, dernier représentant des siens, décide de quitter le Jardin, qui a désormais perdu toute sa splendeur, pour ne plus revenir. En route, il rencontre Nanna, une artiste qui vit en ermite; ensemble, ils iront à la Ville. Mais celle-ci, malgré sa beauté, s'avère un lieu de méfiance et de contrôle, où l'oubli est de mise...
Sous un ciel gris, entre les rochers volcaniques, parmi les mousses et les arbustes multicolores, peut-on espérer que la Nature veuille revivre?
La Vingt est la traversée intérieure d'une jeune femme dans la vingtaine qui se fait avaler par ses horizons, par les choix possibles, alors que tout lui échappe. En se laissant porter par ses habitudes de covoiturage sur la Transcanadienne, un songe sur le début de sa vie d'adulte s'initie. Ce récit d'apprentissage propose une réflexion sur la famille, l'amitié, l'orientation sexuelle, l'exode vers les grandes villes, la notion de réussite et la santé mentale à l'université. La Vingt est un hymne à vivre de la manière dont on l'entend, en acceptant sa propre géographie et ses incertitudes.
C'est pas facile d'être une fille, c'est avant tout Estelle : une accroc de la mode, du magasinage et particulièrement des chaussures. Estelle partage sa vie avec Charles qui travaille avec elle dans le domaine des jeux vidéo. Malgré cet intérêt commun, Charles a souvent de la difficulté à suivre Estelle dans ses différentes mésaventures. C'est que son goût pour la coquetterie la mène parfois à agir de manière disons... particulière. Armée d'un grand sens de l'observation de ses congénères - femmes et hommes - et d'une bonne dose d'autodérision, Bach signe ici sa première bande dessinée.
Cinq jeunes universitaires doivent présenter un projet de création collective. Leur travail portera sur l'environnement, mais avec une prémisse tordue : l'homme faisant partie de la nature, est-il dans l'ordre des choses qu'il détruise son environnement? Est-ce son rôle ultime? Est-ce que Gaïa, la déesse de la Terre, a mis l'homme au monde pour qu'il l'anéantisse? La Terre veut-elle ainsi se suicider? Cette réflexion donne son titre à l'oeuvre collective des étudiants, Le Suicide de la Déesse. Ce banal travail scolaire, rapidement oublié par ses auteurs, aura toutefois des conséquences dramatiques pour l'avenir de l'humanité.
Voici l'histoire de Bruno, un ours polaire animateur de talk-show en constante remise en question, pris entre le souhait de mener des entrevues de fond et le désir de ses patrons d'obtenir de grandes cotes d'écoute. Une oeuvre drôle et sensible sur l'incommunicabilité et la pression de performer.
Pour notre plus grand plaisir, plusieurs célébrités prennent place sur le divan de l'animateur tel Pilipitchi, la grande Suzanne et Yoko Ono.
Découvrez comment se perçoit le monde entre mes deux oreilles. Acouphène, malentendus, oiseaux quantiques, explorez de l'intérieur ce handicap qui n'a encore jamais été traité sous cet angle en BD. C'est humoristique, parfois touchant, parfois grinçant, et ça éclaire toutes sortes d'aspects d'une réalité fort méconnue...
Un livre court et punché qui raconte avec intelligence la réalité quotidienne d'une personne souffrant d'acouphènes et de troubles auditifs.
Cette BD - polar raconte l'histoire d'un boxeur, un archétype du genre défait lors de son dernier combat et souffrant sans le savoir d'une commotion cérébrale. Dans les jours qui suivent l'accident, ce dernier se retrouve mêlé à une affaire de braquage de fourgon blindé. L'attaque se déroule très mal : le personnage principal est alors en cavale et tente de s'en sortir en se réfugiant sur la Rive-Sud. S'ensuit une quête personnelle en lien avec le Père, qui culmine jusqu'à l'emprisonnement total - dans le sens figuré, mais peut-être aussi au sens propre, dans la peur et en rupture avec la réalité.
Inspiré par le film noir dont il partage l'esthétique, Bagne Bagne Bagne nous plonge dans le Montréal en noir et blanc des années 50, le souci du détail permet une immersion totale.
La quête d'écriture d'un professeur de littérature en crise existentielle pendant la grève étudiante de 2012
Professeur de littérature au Cégep approchant la quarantaine, Réal Petit se promet bien de publier bientôt son premier roman. Il ne reste qu'à en terminer l'écriture. Mais une rencontre avec un de ses anciens étudiants maintenant inscrit à la formation en bande dessinée à l'Université lui donne une idée...
Et s'il transformait son roman en BD ? Ne serait-il pas meilleur scénariste que romancier ? Ne serait-il pas plus facile de laisser quelqu'un d'autre terminer l'oeuvre ? Plonger dans ce projet lui permettrait d'oublier les lettres anonymes qu'il reçoit au collège. Après tout, ce n'est pas vrai qu'il a couché avec une étudiante. Et il n'a pas plagié son mémoire de maîtrise, non plus.
Ah, si les étudiants de l'Outaouais pouvaient rejoindre le mouvement de grève qui se met en place en ce printemps 2012... il pourrait peut-être se changer les idées ?
Rouge avril : une suite sans en être une de la précédente BD du duo, Pour en finir avec novembre (Mécanique générale, 2010), avec le printemps érable qui rejoint la crise d'Octobre.
Raphi est une jeune femme dans la vingtaine qui a vu sa vie chavirer à la suite d'un accident de vélo. Après une série d'événements désagréables, elle part voyager en Inde. À la recherche du temple des rats, elle espère trouver des informations qui l'aideront à compléter son mémoire de maîtrise sur les déesses Hindoues. Elle est d'abord aidée par Lokesh, un Indien qu'elle rencontre à Delhi, mais lorsque leur autobus tombe en panne, elle décide de finir le chemin en marchant, dans le désert. Séparée de Lokesh, elle fait la rencontre de trois jeunes villageoises qui traversent aussi une partie du désert du Thar à pied. L'une d'elle porte la moustache; le groupe préfère éviter les villes et les gens qui pourraient la persécuter à cause de sa physionomie.
Au cours de ce voyage, tous partageront une part d'eux-mêmes, de leur réalité et de leur religion. Chaque personnage est exploré en profondeur et présenté dans toute sa complexité et ses contradictions.
Combien d'histoires d'amour avons-nous été incapables de vivre?
Ma meilleure amie est un récit autobiographique qui nous plonge dans la jeunesse de l'auteur, à l'âge d'une relation trouble et complexe dans laquelle il expérimentera l'extase, la peine, le désir, la joie et la création.
Une petite bourgade juive de l'Ukraine du XIXe siècle. La jeune Léa, en âge de se marier, n'a d'yeux que pour Khonen, un étudiant talmudiste doué. Son riche père, qui cherche un gendre dans les affaires, lui a cependant choisi un homme qu'elle n'a jamais vu de sa vie.
Mais le jour du mariage, scandale : Léa est possédée par une âme errante, un dibbouk ! Sender est mort de honte : sa fille, pourtant si pure... et le mariage qui risque d'être annulé ! Il ne lui reste plus qu'à l'emmener chez le grand Rebbé Azriel, chasseur de dibbouks.
Si un esprit hante un vivant, c'est la conséquence d'une injustice ou d'une mauvaise action... Qu'a donc pu faire cette jeune fille ? Est-elle seulement la coupable ? Et que veut ce Meshulekh, qui semble savoir des choses qui échappent au commun des mortels ?
Le destin de Léa ne saurait s'arrêter aux limites dans lesquelles cette histoire l'a enfermée !
Pour en finir avec novembre explore le destin de quatre jeunes hommes, exaltés par les événements d'octobre 1970, qui décident de se lancer dans l'action terroriste. Leur tentative vaine aura des répercussions durables sur leurs vies.
Tandis que les années les ont séparés, chacun suivant son chemin et tentant d'oublier cette tragique nuit de novembre 1970, le décès d'un membre du quatuor va les réunir de nouveau. C'est alors que commencent à arriver de mystérieuses lettres...
Premier roman graphique écrit par Sylvain Lemay et illustré par André St-Georges, Pour en finir avec novembre est tout à la fois un suspense psychologique et une réflexion sur la société québécoise - et plus particulièrement celle de la région de l'Outaouais - des années 1970 jusqu'aux lendemains du second référendum sur la souveraineté du Québec.
L'autrice prometteuse expose dans ce 1er album l'impact d'un bouleversement mondial avec humour et délicatesse
Déménagement minimaliste inopiné, contraction de la COVID, départ de la Chine pour quelques jours aux États-Unis, dépassement du titre de séjour autorisé, mais aussi mariage à la covidienne sur Skype, freelance et réinvention professionnelle, New York sous les manifs de Black Lives Matter, élections présidentielles, démarches administratives pour régulariser mon statut, vaccinations à la hâte, le Capitole assiégé... et finalement, un an jour pour jour après mon arrivée à New York, l'investiture de Biden et la réception de mon premier document officiel déclarant la fin de ma situation irrégulière. Entre janvier 2020 et janvier 2021, il s'est passé beaucoup de choses pour tout le monde. Ce qu'il s'est passé pour moi m'a beaucoup appris, et j'ai commencé à le raconter...
Une bande dessinée qui nous fait voir l'étendue de l'impact des frontières fermées sur les personnes prises entre l'arbre et l'écorce d'un bouleversement mondial.