Plusieurs poussent des cris affolés à propos d'une Université soi-disant assiégée par les féministes et les antiracistes, qui menaceraient jusqu'à l'ensemble de la société au nom de la « rectitude politique ». Pour stimuler la panique collective, on agite des épouvantails -social justice warriors, islamo-gauchistes, wokes, gender studies - et on évoque les pires violences de l'histoire : chasse aux sorcières, lynchage, totalitarisme, extermination. Mêmes des chefs d'État montent au front. Or, cette agitation repose non seulement sur des exagérations et des mensonges, mais elle relève d'une manipulation qui enferme l'esprit et entrave la curiosité intellectuelle, la liberté universitaire et le développement des savoirs.
Pour y voir plus clair, cet essai s'intéresse à l'histoire ancienne et récente de l'Université. Il appelle à considérer la place réelle des études sur le genre et le racisme dans les réseaux universitaires - des salles de classe aux projets de recherche -, et met en lumière les forces qui mènent la charge aux États-Unis, en France et au Québec, depuis presque cinquante ans. Ultimement, il s'agit d'un exercice de déconstruction d'une propagande réactionnaire.
Les luttes féministes et les luttes pour l'abolition du système pénal et de la prison sont souvent présentées comme antagonistes. Le présent ouvrage vise à délier ce noeud en explorant les formes de protection que les femmes peuvent (ou non) attendre du système pénal et en mettant en lumière les manières dont celui-ci affecte leur existence, qu'elles soient incarcérées ou qu'elles aient des proches en prison.
Le système pénal protège-t-il les femmes ? Que fait-il aux femmes qui y sont confrontées ? Faut-il inscrire les luttes féministes sur le terrain du droit ? En répondant à ces questions, Gwenola Ricordeau dénonce la faiblesse de la proposition politique des courants féministes qui promeuvent des réponses pénales aux violences contre les femmes. Critique du « féminisme carcéral », elle plaide pour des formes d'autonomisation du système pénal.
Pierre Perrault consigne les impressions fugaces qui l'envahissent a mesure que le brise-glace ou il navigue, le Pierre-Radisson, remonte les eaux glacées jusqu'au Grand Nord. Dans sa volonte de comprendre le « mal du Nord », il tire ce livre qui, parmi son oeuvre immense, a valeur de testament. Le lecteur y trouve en effet les principaux themes qui jalonnent le travail de Perrault : le fleuve, les explorateurs, la poesie, l'odyssee de la parole, la capacite a nommer un territoire afin d'orienter sa memoire, de s'y identifier. À sa parution initiale en 1999, ce livre s'est vu attribuer le prix du Gouverneur général du Canada.
Dans la France des années 1960, des jeunes filles et des femmes débarquent par centaines des Antilles pour être placées comme domestiques dans les demeures de familles bourgeoises et blanches.
Françoise Ega, arrivée à Marseille au milieu des années 1950 depuis la Martinique, s'emploie comme femme de ménage pour témoigner de cette exploitation crasse. Elle consigne cette expérience dans un journal de résistance quotidienne, émouvant et saisissant de réalisme, qui remonte à l'histoire impériale française et aux origines de la division sexuelle et raciale du travail. Tout à la fois chronique du refus de l'aliénation, enquête sociale, histoire intime et manifeste politique, ce texte est une contribution essentielle aux réflexions actuelles sur les rapports de classe, de genre et de race.
Anne Archet est connue pour ses récits erotiques et les textes polémiques qu'elle publie sur le web depuis la fin des années 1990. Avec Le vide: mode d'emploi, cette écrivaine caustique, fulgurante, volontiers provocatrice et un brin mythomane, s'essaie a un nouveau genre: l'aphorisme.
Les brefs commentaires sur le monde d'aujourd'hui dont est compose cet essai sont autant de petites grenades lancées pour faire éclater nos certitudes, ou simplement pour nous faire éclater de rire. Un essai a lire pour faire le vide autour de soi!
La journaliste Véronique Dassas est une observatrice assidue des temps fous qui sont les nôtres. Rien n'échappe à son regard libre et acere sur le monde qu'elle aime et chatie bien. Elle explore les chemins qu'emprunte la contestation pour faire bifurquer l'histoire, elle s'intéresse aux migrants arrivés en Italie, rescapés d'une traversée infernale, elle brocarde les cafouillages politiques que la pandémie a révélés, et elle poursuit inlassablement son réquisitoire contre les guerres occidentales. En cours de route, elle témoigne son admiration pour des personnalités qu'elle a frequentees, dans la vie ou dans les livres : Rejean Ducharme, Marie-Claire Blais, Henri Michaux, John Berger, Primo Levi, la bande à Baader.
George Woodcock, critique littéraire, historien et anarchiste, a eu un acces privilegie a la complexe histoire personnelle de George Orwell, dont il fut un ami proche. Rassemblant souvenirs, lettres et divers temoignages, cette biographie situe l'oeuvre d'Orwell dans son contexte personnel, politique et litteraire. Elle offre une perspective à la fois intimiste et documentée sur la vie et les écrits de cet esprit libre, ne faisant l'impasse sur aucun des paradoxes qui habitent l'une et l'autre.
Que signifie être «indépendant», dans le monde du livre? De qui l'éditeur et le libraire sont-ils indépendants et, surtout, à quelles fins? Quelle «édition indépendante» peut constituer un modèle économique viable? Et que nous apprennent les remous qui l'agitent sur les formes contemporaines de contrôle de la parole et l'amenuisement sournois de l'espace démocratique?
Dans le sillage d'analyses comme celle d'André Schiffrin et à partir d'exemples tirés du Québec et de la France, ces réflexions décrivent un monde du livre toujours plus menacé par les conglomérats médiatiques et les géants du web, mais où, paradoxalement, s'épanouit une édition indépendante foisonnante. Dans ce contexte, il devient urgent de clarifier cette notion pour qu'éditeurs et libraires puissent, ensemble, continuer de diffuser des formes et des idées radicales : l'indépendance doit être le fruit d'une réflexion commune et d'une quête collective, car à quoi bon être indépendant tout seul?
Une fois de plus, la dernière de sa vie, Eduardo Galeano s'est engagé dans la jungle du monde pour y chasser les petites histoires qui font la grande, éclats de terre et d'humanité qu'il a disposés avec amour et humour dans ce livre-testament. Ce qu'il a vu du long siècle qui fut le sien et qui est encore le nôtre, admet-il, c'est certes l'exacerbation des inégalités, de la violence, de l'injustice. Mais c'est aussi une extension de la résistance et du rêve.
Et pour la première fois, cet infatigable porteur des voix de ses semblables a ajouté à sa mosaïque des fragments de sa propre histoire. Avec ces petites confessions, il explique pourquoi il a tant chéri la vie malgré tout, et pourquoi il a écrit, lui qui aurait tellement souhaité être footballeur. Ici, Galeano s'ouvre comme il ne l'avait jamais fait auparavant, entouré des gens qu'il a aimés, de ses lecteurs et de ses contemporains de tous les continents et de toutes les époques.
Voici le pays qui fascine Pierre Perrault, celui du quotidien des humbles, des pecheurs de Tete-a-la-Baleine, des chasseurs de loups-marins de L'Anse-Tabatiere, de ce peuple nomade que sont les Innus, encore nommes Montagnais au temps ou il rédige une première version de ces pages, au début des années 1960, c'est-à-dire à l'heure où il va bientôt tourner ce chef-d'oeuvre du cinéma documentaire qu'est Pour la suite du monde.
Perrault parcourt le fleuve Saint-Laurent, sur les ailes d'une esthetique bien a lui, jusqu'à Blanc-Sablon et Sept-Iles, la ou les fragments de terre dissemines au milieu des eaux sont si nombreux que Jacques Cartier, dans ses récits de voyage, les a baptises «toutes isles». Toutes isles compte parmi les livres les plus importants de l'oeuvre foisonnante de Pierre Perrault. Peu de temps avant sa mort, il travaillait à une ultime version, publiée ici pour la première fois telle qu'il l'avait envisagée.
À l'aube du XXe siècle qui sera celui des États-Unis, marginaux, ingouvernables et tous ceux qui n'entrent pas dans le jeu de la prospérité mènent une vie dangereuse. Ils sont harcelés par les policiers de toute sorte, expédiés en taule par les juges, lynchés par les bons citoyens. En prison, écroués pour avoir voyagé ou mangé sans payer, pour avoir trop bu ou pour avoir tué, les vagabonds du rail et autres délinquants devenus oiseaux en cage racontent leur vie pour ne pas se laisser engloutir par le silence, en attendant la liberté ou la mort.
Jim Tully, maître oublié des écrivains vagabonds, raconte ici les mois qu'il a passés en prison lorsqu'il était jeune hobo. Alliant humour noir, critique sociale et empathie, il relate les exploits de Nitro Dugan, le célèbre monte-en-l'air; la folie de Dippy, le pyromane; les hallucinations de Hypo Sleigh, l'héroïnomane; et les harangues du charlatan frère Jonathon, inventeur du Donneur de vie.
D'abord publié en français en 1931 dans une traduction un peu tronquée signée Titaÿna, le roman de Jim Tully est ici offert en français pour la première fois dans sa version intégrale
« Chaque jour a une histoire à raconter. »
Faisant fi des frontières et du temps, chaque page de ce livre raconte une histoire tirée de la longue biographie de l'humanité. L'ensemble forme un livre des jours, pour ne pas oublier et pour apprendre à trier le bon grain de l'ivraie dans l'étourdissante succession des événements du passé. Mosaïste chevronné, Eduardo Galeano nous livre 366 instantanés qui rendent hommage à des anonymes ou ressuscitent héroïnes et héros effacés. Afin que demain ne soit pas juste un autre nom pour aujourd'hui.
C'est désormais un fait incontestable, le désastre écologique nous guette. D'aucuns attribuent ces convulsions planétaires à notre insatiable appétit de progrès technique et affirment qu'il n'y aurait d'autre choix, pour nous sauver de nous-mêmes, que de faire marche arrière. Pour d'autres, il faut faire marche avant et décupler l'efficacité des machines. Inlassablement, dans les discours, progrès technique et écologie s'opposent.
Notre salut se trouve-t-il vraiment dans un renoncement à l'un ou à l'autre ? Ni contempteur ni adorateur de la technique, le philosophe Andrew Feenberg s'attelle depuis vingt ans à dégager une troisième voie. S'appuyant sur de nombreux exemples et discutant les thèses de quelques grandes figures de la philosophie contemporaine (Heidegger, Marcuse, Nishida, Habermas et Latour), il précise les contours d'une véritable théorie critique de la technique, qui en révèle les possibles usages démocratiques.
Clair et stimulant, «Pour une théorie critique de la technique» s'adresse non seulement aux philosophes, mais à tout citoyen désireux de mieux comprendre nos évolutions sociotechniques.
Fort McMurray, dans le nord de l'Alberta, est le Klondike d'une ruée vers l'or du XXIe siècle, ville-champignon au milieu d'un enfer écologique, où des travailleurs affluent de partout attirés par les promesses de boom économique. L'or qu'ils convoitent : les gisements de sables bitumineux, le pétrole le plus sale qui existe et qui est exploité au péril de la planète entière par les compagnies pétrolières comme Total. Nancy Huston est allée voir de ses propres yeux ce qui se passait dans son Alberta natale et a découvert, abasourdie, une dévastation qu'elle raconte ici en un cri de colère et d'indignation.
BRUT réunit également les voix de personnes qui ont vu la catastrophe de près : Naomi Klein, David Dufresne et Melina Laboucan-Massimo, une militante amérindienne qui se bat en première ligne.
« La vulnérabilité appelle la vulnérabilité. La mort est en embuscade. L'aide sociale inadéquate et l'apathie médiatique renforcent cette hyperfragilité. Les femmes autochtones sont surreprésentées dans cette cohorte livide et silencieuse. Fétus de paille, brindilles, flocons de neige, éphémères, invisibles. »
Depuis 1980, près de 1 200 Amérindiennes canadiennes ont été assassinées ou ont disparu dans une indifférence quasi totale. Proportionnellement, ce chiffre officiel et scandaleux équivaut à 55 000 femmes françaises ou 7 000 Québécoises.
Dans ce récit bouleversant écrit au terme d'une longue enquête, Emmanuelle Walter donne chair aux statistiques et raconte l'histoire de deux adolescentes, Maisy Odjick et Shannon Alexander. Originaires de l'ouest du Québec, elles sont portées disparues depuis septembre 2008. De témoignages en portraits, de coupures de presse en documents officiels, la journaliste découvre effarée ces vies fauchées. Soeurs volées apporte la preuve que le Canada est bel et bien le théâtre d'un féminicide.
Avec des textes de Widia Larivière, Laurie Odjick, Connie Greyeyes et Helen Knott.
« Pendant des années, je me suis senti défié par le sujet, la mémoire et la réalité du football, et j'ai eu l'intention d'écrire quelque chose qui fût digne de cette grande messe païenne, qui est capable de parler tant de langages différents et qui peut déchaîner tant de passions universelles. C'est de ce défi et de ce besoin d'expiation qu'est né ce livre. Hommage au football, célébration de ses lumières, dénonciation de ses ombres. Je ne sais pas s'il est tel qu'il voulait être, mais je sais qu'il a grandi en moi et qu'il est arrivé à sa dernière page, et que, maintenant qu'il est né, il s'offre à vous. Et je garde l'irrémédiable mélancolie que nous ressentons tous après l'amour et à la fin de la partie. » E. GALEANO
Dans le Brésil esclavagiste de la deuxième moitié du XIXe siècle, pris entre l'héritage colonial et l'impérialisme industriel naissant, Francisco João de Azevedo, prêtre passionné de science et de technique, invente des instruments pour libérer l'être humain du joug du travail et favoriser la mutualisation des savoirs. Il rêve d'un Brésil nouveau, moderne, égalitaire. C'est ainsi qu'il conçoit un prototype de machine à écrire, taillé dans le bois massif, qu'il transporte de Recife à Rio de Janeiro pour l'Exposition nationale de 1861 avec l'espoir que celui-ci pourra rapidement être reproduit et diffusé. Les obstacles qui l'attendent sont nombreux, mais la machine à écrire trouvera un chemin détourné jusqu'à Remington, le marchand d'armes. Ce roman historique raconte une époque charnière de l'histoire du Brésil et le combat d'un prêtre défroqué, inventeur, abolitionniste, en avance sur son temps, mais à côté de sa vie.
Que peut la littérature ? Quelle est la portée politique de l'écriture dite « expérimentale » ? De ses débuts avec Tombeau pour cinq cent mille soldats et Éden, Éden, Éden, véritables réquisitoires contre la violence colonialiste française, jusqu'à sa récente trilogie autobiographique qui témoigne d'une sensibilité à toutes les formes de domination sociale, l'ensemble du travail de Pierre Guyotat est caractérisé par une préoccupation constante pour le politique.
Plus que de proposer une simple monographie sur un auteur qualifié aussi bien d'hermétique que de scandaleux, Julien Lefort-Favreau met ici en évidence la cohérence politique et esthétique de l'oeuvre de Guyotat. Il démontre ainsi l'importance de cette littérature française contemporaine qui pense et remet en question la place de l'art dans l'espace social en alliant contestation et recherche formelle, reconnaissance des défaites historiques et espérance, affirmation de soi et désir d'anonymat, autobiographie et écriture de l'histoire. En empruntant aux pensées de Jacques Rancière et de Judith Butler, cet essai trouve dans l'oeuvre de Guyotat une matière pour repenser les mots du politique à l'aide de la littérature.
«Malgré tout, il faut bien écrire et persister. Redire la nécessité de préserver notre patrimoine bâti et notre patrimoine paysager, ces balises de notre mémoire extérieure qui irriguent notre mémoire intérieure. Dans cette éternelle province jalonnée de rivières et de clairières, de boisés et de chemins de traverse, de maisons tranquilles, de lieux de peines et de labeurs, il faut ruser toujours mieux pour résister aux attaques avalantes et aplanissantes des promoteurs qui ne pensent qu'à engloutir l'espace et le bien commun pour leur propre profit.
Il le faut, car tous ces lieux de ressouvenance dont on ne parlera bientôt plus, tous ces lieux sont à la base de ce que Jacques Ferron appelle notre orientation, cette conscience aigue du temps et de l'espace qui nous protège de l'aliénation.»
Avec L'habitude des ruines, Marie-Hélène Voyer signe un texte magnifique sur le rapport trouble du Québec au temps et à l'espace. Elle y parle de nos démolitions en série, de notre manière d'habiter ce territoire en nous berçant trop souvent d'images empruntées. Elle pose ainsi une question fondamentale: peut-on bâtir ce pays sans le détruire et sans verser dans l'insignifiance? Son essai offre un plaidoyer pour ces lieux modestes qui forment l'ordinaire de nos vies et qui dessinent les refuges de nos espoirs et de nos solidarités.
Traduit ici pour la première fois en français, le troisième roman de John Berger est le récit d'une journée cruciale dont le cours va changer la vie des protagonistes : celle de William Tracey Corker, 63 ans, directeur d'une agence de placement du sud de Londres, mais aussi celle de sa soeur Irène, d'Alec son jeune employé et de Jackie, la petite amie de ce dernier. Intrigue, rebondissements, satire... ce drame en quatre actes comporte tous les ingrédients du roman classique. Dans ce texte toutefois résolument moderne, l'auteur choisit d'évoquer le mystère de ses personnages en relatant leurs faits et gestes, mais surtout en faisant résonner tout haut leur pensée. Il en ressort un récit à plusieurs voix, humbles ou fortes, haletantes, inquiètes. Toutes donnent à imaginer l'insaisissable existence des êtres, dont le fragile dialogue n'offre qu'un aperçu. Que l'on décide de voir en Corker un « vieux malin » ou un « putain d'idéaliste », ce livre est à lire comme un conte philosophique ironique et incisif sur la liberté.
Beaucoup de gens connaissent 1984 pour avoir lu le roman ou vu le film qui en a été fait. Peu savent que son inspiration première est la participation d'Orwell à la guerre civile espagnole et la terreur stalinienne qu'il y a découverte.
Rassurez-vous, ce livre n'a pas pour but de vous inviter à vous repentir afin d'empêcher la fin du monde. Tout au plus, s'agit-il de l'orienter dans sa chute. Je ne suis pas écologiste pour sauver une espèce qui mérite de mourir. Je le suis pour empêcher que les riches oligarques s'en sortent confortablement sur le dos des vulnérables, des minorités, des punks et des prostituées sur le coin des rues qui ne survivront pas à la montée des océans parce qu'ils ne savent pas flotter.
Les Dialogues avec le Huron Adario, reprenant la formule de l'entretien philosophique, portent un regard critique sur les moeurs occidentales. Ils soulèvent tous les problèmes qui seront âprement discutés par la suite : nature et légitimité des pouvoirs politique et judiciaire, croyances et pratiques religieuses, bonheur et civilisation. Les Dialogues de Lahontan ont ainsi pavé la voie à un autre grand texte de l'époque : Les Lettres persanes de Montesquieu.
Pour comprendre le rôle de l'université aujourd'hui, Bill Readings examine le sens qu'on lui a donné en Occident au fil des siècles. Faisant ressortir les liens existant entre son évolution et le déclin de l'État-nation, il s'attarde sur l'émergence des Cultural Studies, pour lui symptôme de la disparition de la culture nationale comme justification de l'existence de l'université.