France 2030. Kamel Kassim vit dans le quartier de Belleville et depuis trois mois, des affrontements entre coalition de gauche et milice d'extrême droite embrasent Paris et sa banlieue. Pour préserver ce qu'il reste de ses idéaux, Kamel évite de sortir de chez lui. Jusqu'au jour où une attaque au pied de son immeuble l'oblige à s'impliquer. Il plonge alors dans la noirceur d'un pays fracturé : ses rouages politiques, ses intrigues sinistres. Ses ultimes zones d'humanité qui aident à espérer.
Sylvain est orchidéiste. Chaque jour, il prend soin de ses fleurs pour une clientèle exigeante. Des orchidées, il sait tout : la symbolique, l'aventure de leur découverte et les ravages sur la nature de leur commercialisation massive. Aujourd'hui, il aimerait céder sa boutique. Mais dans sa famille, une dynastie d'industriels lorrains,on n'a pas su comment transmettre. Alors, pour mieux habiter l'avenir, Sylvain répare les racines abîmées du passé.
Le Havre. Vingt-cinq ans, célibataire, la narratrice écrit une histoire, celle de Flora et de Zak. Flora est une adolescente d'aujourd'hui, classe moyenne, envie d'aimer qui cogne fort. Zak, garçon inquiet et mystérieux, vient des quartiers Est. Mais au coeur du paysage ouaté, l'attraction est immédiate. Se déploient alors l'attente, le désir tâtonnant, le vertige de l'autre. Et tandis que leur rencontre flamboie et s'altère comme toutes les premières fois, la narratrice affronte ses propres pertes ; celles d'un garçon et de l'enfance qui doucement s'en va.
Tragédie contemporaine et roman d'apprentissage, Les Garçons de la cité-jardin raconte l'histoire d'une jeunesse qui refuse de se soumettre.Melvil a grandi dans la cité-jardin Hildenbrandt. À 25 ans, sa vie se résume à un modeste emploi en mairie et à prendre soin du paternel depuis que ses frères sont partis. Au grand soulagement de tous. Car leur nom seul suffit à terroriser le quartier. Mais un jour, le téléphone sonne et une rumeur enfle. Plus vulnérable, plus rêveur que ses frères, le personnage de Melvil bouleverse ; comment devenir un homme, se lier d'amitié, lorsque la violence est sa langue natale ?
Chalon-sur-Saône, son musée de la photo, son histoire industrielle, ses célébrités montés à la capitale, son ennui ouaté : une ville française comme mille autres. Johanne y est née, l'a quittée, y reste attachée. Car c'est là, quartier des Charreaux, qu'elle a construit son approche du monde. Des amitiés solides aussi. Ça aurait pu être le cas avec Sara, la discrète camarade de primaire qui a grandi à deux pas, Cité du Stade. Mais il y a trente ans, Sara a assassiné sauvagement une femme puis s'est suicidée à sa sortie de prison. De quoi ce drame est-il fait ?
Depuis le mois de mai, plus de mille députés sont réunis à Versailles. Pour la plupart inconnus, ils s'apprêtent pourtant à faire tomber un régime à bout de souffle : l'État est en déficit chronique, les plus riches échappent à l'impôt et, partout, le peuple se rebelle. Cette nuit du 4 août 1789, ces hommes, hésitants ou décidés, vont poser les bases d'une nouvelle organisation de la société. Ce système est encore le nôtre, et voilà qu'à nouveau, il agonise. Rigoureux sur le plan historique, moderne dans son ton, ce récit captivant éclaire notre présent.
Une photo de famille aussi douce qu'impitoyable.
Sur la terrasse, la table est dressée. Le repas est prêt. Esther attend ses enfants pour le déjeuner. Depuis quelques années, ça n'arrive plus jamais. Vanessa, la petite dernière, est toujours en vadrouille. Bruno et Alexandre refusent de se parler. Carole, l'aînée, préfère se tenir à distance. Et Reza, leur père, reste indifférent. Mais l'heure tourne et rien ne se passe comme prévu ; certains sont en retard, d'autres ne viendront pas. Les malentendus, les anciennes querelles et les blessures toujours vives se ravivent avec fracas. Les jours heureux aussi, comme autant de petits noeuds qu'Esther tente, une dernière fois, de resserrer autour de sa famille.
« Le Maltais », « Tonna la foudre » : à Marseille, tout le monde connaît Gratien Tonna, un champion de boxe au physique de gladiateur. Un personnage avec lequel Hervé, écrivain, a rendez-vous. Près du mobil-home où il vit désormais, un destin hors normes se dévoile. Né à Tunis, entraîné à Marseille, sa carrière explose dans les années 1970. Des années de flambe et de fêtes qui dissimulent mal la vulnérabilité d'un homme mal né. Illettré. Un peu voyou. Trop naïf et trop généreux. Le temps d'une journée, chacun vient porter sa pierre à l'édifice du grand récit du boxeur. Et entre toutes ces voix, Hervé cherche la vérité, si elle existe.
Un premier roman malicieux sur la parentalité et l'identité virile.
Chaque jour, Marcus et Rose vont danser le tango près de la Seine. Ils s'aiment d'un amour simple et voudraient un enfant. Mais le ventre de Rose reste désespérément creux. D'ordinaire si joyeuse, elle s'étiole. Marcus partage son chagrin jusqu'à tomber malade. Nausées, maux de ventre... le médecin suspecte une « couvade par solidarité ». Lorsque sa poitrine gonfle et que son abdomen s'arrondit au-delà du bizarre, un autre diagnostic s'impose : Marcus serait le premier homme du monde à porter un enfant. Durant neuf mois épiques, Rose et Marcus vont devoir réviser leurs certitudes et redéfinir leur place.
Victor est vendeur dans une concession automobile. Dans sa vie personnelle comme au travail, il se trouve insignifiant et regarde avec envie les autres briller. Bruno Rodier est coach. Pour lui, qui le veut vraiment, peut passer du côté des gagnants. Alors, quand Rodier vient au garage dispenser une formation basée sur la psychologie positive, Victor est captivé. Et s'il suffisait de suivre le protocole pour révolutionner sa posture, son discours, sa productivité ? Souscrivant au programme miracle, il entame sa mue, quitte à changer bien plus qu'il ne l'aurait souhaité.
Longtemps, Bianca n'a rien su de ses origines. Père inconnu. Mère ni vraiment blanche ni tout a fait noire. Alors elle décide d'aller « parler aux morts », de remonter le temps jusqu'à la jeunesse d'Adriana, son arrière-grand-mère, dans les territoires encore sauvages du Bas-Saint-Laurent. Entre réminiscences, recherches historiques et fiction pure, elle recompose la vie de cette orpheline micmaque adoptée par une famille blanche, sa rencontre avec un esclave noir en fuite, la prise de conscience de leur condition et les répercussions infinies des origines que l'on cache ou que l'on tait.
Trente-cinq ans, fraîchement virée de son boulot dans une agence de pub, la vie de Cyr est un chaos. Elle vient de perdre son meilleur ami. Alors qu'elle est accablée, on lui demande d'écrire un discours pour l'enterrement. Mais rien ne vient qu'une page blanche. La seule activité qui la réconforte : monter des meubles Ikea ; une occupation fléchée. Mais il y a les autres, la fiancée du disparu, la famille, le monde qui, lui, continue de tourner. Alors, malgré elle, Cyr doit cohabiter avec son chagrin, trouver sa place, et grandir un peu, enfin.
Voilà longtemps que Louise Fowley n'avait pas emprunté la route 385 pour rejoindre Val Grégoire, une petite ville au nord du nord de la forêt boréale. C'est là qu'elle a passé son enfance avec Marco Desfossés, le fils du despote local, et le clairvoyant Laurence Calvette. Ensemble, ils formaient un trio flamboyant. Jusqu'à l'événement. Aujourd'hui, vengeance en bandoulière, Louise est prête à relancer les dés, racheter ce qui peut l'être. Un grand bruit de catastrophe nous entraîne dans les territoires rudes de la Côte-Nord, à la frontière du Labrador canadien. Dans une langue inventive et vernaculaire, Nicolas Delisle-L'Heureux raconte l'histoire d'une amitié percutée par la cruauté du destin comme s'il faisait pivoter un cristal jusqu'au dénouement. Il signe un roman ample et addictif. Il vit à Montréal.
Élie a quatorze ans, porte des Dr. Martens usées, le pantalon roulé aux chevilles et les cheveux en bataille. Martine Delvaux, sa mère, la regarde et explore toutes les facettes du lien vibrant qui les unit. Livre de conseils d'une mère féministe, de recommandations, d'explications, où l'on invoque aussi bien Beyoncé que Maya Angelou ; morceaux d'avenir ou fragments de mémoire. Et plus simplement : un très grand livre d'amour.
Ici, on ne parle que de ça. Du pont. Bientôt, il reliera l'île au continent. Quand certains veulent bloquer le chantier, Léni, lui, observe sans rien dire. S'impliquer, il ne sait pas bien faire. Sauf auprès de sa fille. Et de Marcel qui lui a tant appris : réparer les bateaux dans l'odeur de résine, tenir la houle, rêver de grands voiliers. Alors que le béton gagne sur la baie, Léni rencontre Chloé. Elle ouvre d'autres possibles. Mais des îles comme des hommes, l'inaccessibilité fait le charme autant que la faiblesse.
Des champs sauvages, trois fermes, une école à classe unique à l'ombre d'un orphelinat abandonné. Au village, on dit que toutes ses pensionnaires y sont mortes d'un coup, fauchées par la grippe espagnole au lendemain de la Grande Guerre. On ne sait rien de plus. Une enfant refuse l'oubli. Les orphelines sont ses fées. Alors, quand des promoteurs débarquent pour construire un lotissement à l'endroit de leurs tombes, elle promet de revenir, adulte et conquérante. De sauver la colline et ses légendes. Dans ce premier roman somptueux, Isabelle Rodriguez réactive l'imaginaire propre au temps de l'enfance. Sa langue sensuelle et incantatoire convie le mystérieux et le sacré, la beauté des campagnes et la culture ouvrière des monts du Lyonnais où elle a grandi et où elle est revenue vivre. Magnifique réflexion sur l'héritage et la préservation des traces, Les Orphelines du mont Luciole prolonge son travail de plasticienne dédié aux oubliés de l'histoire.
Tous les trois ans, c'est la même histoire. Se coltiner la fête de départ, le déménagement, et de nouveaux cheveux blancs. Accepter la destination (Taipei !?) Rencontrer les autres « conjointes suiveuses » au café du lycée français, débattre de sujets cruciaux - les salons de jardin, le yoga. S'inscrire aux cours de mandarin, puis abandonner. Arrêter la cigarette, reprendre le lendemain. Dans son journal intime, la narratrice consigne son quotidien confortable et futile d'expatriée, quand sa mère a un accident. Alors contrainte de rentrer en France, elle y raconte leurs origines modestes, le décès de son père lorsqu'elle était enfant, le décalage entre deux milieux. Et tire à bout portant sur la sentence : « Si on veut, on peut. »
Face à la crise climatique, Martine Delvaux choisit le combat, celui que mène la génération de sa fille. Voici un livre tissé de catastrophes, mais surtout d'espoir. Feu sacré des militant·e·s, bûchers où tant de femmes ont péri, feux follets, feux de forêt dévastateurs, rage incendiaire et feux de joie : certaines flammes nous détruisent, quand d'autres nous éclairent. Les pompières pyromanes qui habitent ce livre savent lesquelles entretenir amoureusement.
Ça l'a surpris tout gosse, ce virage du hasard ; rien ne le prédestinait à devenir champion. Repéré à douze ans pour son talent au triple saut, Victor quitte sa petite ville, son père ouvrier, leur duo-bulle. L'aventure commence : entraînements extrêmes, premières médailles, demain devenir pro, pourquoi pas les JO ? Victor court, saute, vole. Une année après l'autre, un sacrifice après l'autre. Car dans cette arène, s'élever vers l'idéal peut aussi prendre au piège.
Avec beaucoup d'autodérision et de tendresse, Amandine raconte comment le hasard des mutations l'a conduite à enseigner dans une UPE2A : la classe de collège pour migrants mineurs ne parlant pas français. Des jeunes sans âge, sans papier, parfois sans famille. Comme Nasser, Paula ou Salimata, ils restent quelques semaines ou six mois. Leurs histoires sont façonnées par la violence. Seule aux commandes de sa classe hors normes, Amandine leur bricole un savoir de premiers secours, fête les minuscules victoires, s'attache, et parfois craque.
À Angers, une jeune Dominicaine apprend le français pour raconter son île, ses beautés et sa misère, le courage de la fuir. Au fond d'une impasse du 19e arrondissement, une vendeuse de parapluies vietnamienne trouble tous les hommes. Sur le banc d'une église, au moment du dernier adieu, un fils tente de cerner un père, éternel absent. Trois exils confiés le coeur gonflé d'espoir, trois destins uniques pour dire le monde entier.
Un récit intime et engagé, qui redonne espoir en une justice qui écoute, protège, accompagne, aide les victimes. « Une évidence s'imposait : il fallait que tout le monde lise ce texte. Pour ce qu'elle disait et pour sa manière de le dire. » Titiou LecoqFrançaise vivant en Australie, Jeanne a été victime d'un viol. Armée de son courage et d'un ton franc, elle nous entraîne dans cette nuit où sa vie a vacillé et dans l'aventure judiciaire qui a suivi. Car contrairement à la France, où seulement 0,9% des viols font l'objet d'une condamnation, les autorités australiennes prennent cela très au sérieux.
Avant, Félicité vivait près de la mer. Elle était mariée, prof et romancière. Puis tout s'est déréglé. En temps de crise - climatique, migratoire, sociale -, la littérature est devenue inutile, suspecte. Alors elle a fui. Depuis quinze ans, elle vit dans un hameau de montagne situé sur une frontière où se frôlent militaires et migrants. Elle n'écrit plus. Elle est clean. Mais quand le jeune brigadier Eddie frappe à sa porte, les mots reviennent. Cette nuit, elle a une dernière histoire à confesser sur la beauté du monde.
Le monde change, pas leur secret.
Dans l'est parisien, on les remarque sans les connaître. Ils portent les mêmes noms, ne se mêlent pas aux autres. Au café, à l'école, Suzanne entend des rumeurs sur ces troublants « cousins ». Alors elle creuse. Et les pièces du puzzle s'ajustent pour former un tableau sidérant. Depuis 1892, huit familles ont uni leur destin pour n'en former qu'une, soudée par la religion, le secret et des règles de vie strictes. Ils se nomment la Famille. Dans cette communauté, on habite les mêmes immeubles, on s'épouse entre soi. Ceux qui veulent s'affranchir deviendront des bannis.