Bennip a observé, d'un oeil aigu, la tragicomédie qui se joue dans les prétoires.
Avocats, magistrats, journalistes, nul n'échappe à son humour corrosif. Il dissèque, avec délectation, ce petit monde judiciaire et certains de ses sujets sont des clins d'oeil à l'actualité.
Pourtant, il ne peut dissimuler une réelle tendresse pour tous ces gens qui s'agitent dans leur robe noire, et dont l'aspect - parfois cocasse - a toute la saveur d'un charme désuet.
Ici et là, le sourire se fige, car la justice, mécanique impitoyable, est également faite de larmes.
Une chose est sûre : certains de ces dessins deviendront vite des classiques, et ce ne sera que justice !
Ce premier livre de Wozniak est un petit chef-d'oeuvre de célébration féroce : celle du 70e anniversaire de la Révolution russe. Les personnages de cet humoriste venu du froid, ne semblent avoir hérité - du grand bouleversement marxiste-léniniste - que la solitude, le désespoir et l'exil intérieur.
Au paradis communiste, tout est en demi-teinte et, "derrière les chars russes, se planque l'absurdité du monde" : la formule est de Bernard Thomas dans sa préface. Il en est d'autres, aussi terribles, à propos des acteurs que l'on voit dans ce livre, telles que : patineurs du temps qui passe, acrobates égarés sur le fil d'un destin tricheur, machinales humanités minutieusement déglinguées.
À en croire Wozniak - et il sait de quoi il dessine - Monsieur Gorbatchev a encore du pain sur la planche, avant de voir parachevées les conquêtes de la Révolution d'octobre 1917.
Il s'exporte, la province même a le sien. Pourtant il n'y a qu'un métro. Et il est de Paris.
Monde souterrain avec ses usages, ses codes, ses lois, le métro est en soi un univers à la fois étrange et familier.
Michel Villeneuve et Trez ont uni leurs talents, pour nous faire le portrait de ce métro qui est une part de notre vie.
Là où bat le coeur de Paris, là où - peu ou prou - tous les Parisiens et les autres se côtoient, les deux auteurs ont su relever ce que le métro contient de burlesque, de poésie, d'humour et de dérision, mais aussi et toujours, de tendresse. Avec eux, vivons au taupe-niveau !
Pour le meilleur et pour le rire !
Un homme, une femme, une histoire éternelle. Ils s'aiment, un peu, beaucoup, tout le temps, longtemps, trop longtemps.
Pour Tetsu, véritable spécialiste de la vie du couple, les relations conjugales et extra-conjugales n'ont plus de secret, et avec lui l'amour et la haine se marient toujours avec l'humour.
Dans ce nouvel album, Gourmelin nous présente des frontons imaginaires. On y découvre des allégories, des commémorations, et certaines dédicaces.
Le dessinateur, devenu philosophe, met en situation ces leçons morales, ces hommages aux principes fondateurs comme aux grandes découvertes, qui ont fait, dit-on, progresser l'humanité. Mais Gourmelin n'oublie jamais qu'il est humoriste, d'où le contraste entre la formule et sa mise en situation, contraste qui suscite une lecture ironique de ces frontons. On en sourit, puis on y réfléchit. Voilà bien un traité de la dérision critique.
Gourmelin s'est d'abord consacré à la peinture et à la décoration, avant de dessiner pour les plus grands journaux et périodiques français. Il a illustré de nombreux auteurs : Rimbaud, Maupassant, Lovecraft, Julien Green.
Pour lui, l'humour est la fin ultime du fantastique.