Pourquoi le recueil des Fleurs du mal a-t-il cette audience aujourd'hui ? Parce qu'il représente, depuis 1857, la naissance d'une poésie nouvelle. Baudelaire utilise les formes classiques - le sonnet, l'alexandrin - pour dire la modernité : la bizarrerie, les villes immenses, le malaise d'une existence douloureuse. Face à cette angoisse, il nous propose un moyen de vaincre le mal, le dégoût de soi et des autres, le « spleen » : l'idéal d'un langage qui nous montrerait un ailleurs rêvé, un monde enfin habitable.
D'Artagnan, un jeune homme ambitieux, rejoint à Paris la compagnie des Mousquetaires du Roi. Il s'y fait trois amis, Athos, Porthos et Aramis, ardemment dévoués à la Reine de France, Anne d'Autriche, compromise dans une affaire d'État.
Face à eux, deux ennemis s'activent : le Cardinal de Richelieu et la redoutable Milady. Qui va gagner ?
Sur les pas des Mousquetaires, le lecteur est entraîné dans un roman historique où, sur fond de guerre contre les Anglais, s'enchevêtrent rivalités politiques, trahisons, secrets de famille et intrigues amoureuses.
Affublé d'un nez proéminent qui l'empêche de déclarer à sa cousine l'amour qu'il éprouve pour elle, Cyrano est un homme d'une noblesse rare : il aidera son rival, qu'il sait aimé de la belle, à la conquérir. Rostand a signé avec cette comédie héroïque un chef-d'oeuvre de la littérature universelle.
Météore dans la carrière de leur auteur, Les Liaisons dangereuses fascinent par leur virtuosité. Il faut dire que ce roman par lettres en autorisant un jeu permanent de miroir et de présence-absence, de l'auteur comme des personnages subjugue ses lecteurs pour leur plus grand plaisir et se révèle être un bijou du genre !La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, les deux célèbres stratèges du libertinage, n'y séduisent pas seulement des jeunes gens naïfs, qu'ils entraînent à leur perte mais séduisent aussi le lecteur en laissant transparaître, sous le masque du cynisme, le visage de l'amour vrai.
Plus que quelques heures à vivre avant d'être exécuté. C'est le compte à rebours du dernier jour d'un condamné. En 1832, le jeune Hugo signe là son vibrant plaidoyer contre la peine de mort - puisqu'il nous met à la place d'un homme dont l'exécution est proche, sans que nous sachions le motif de sa condamnation. Il nous offre un récit d'une grande modernité qui nous permet, grâce au monologue intérieur, d'accéder à la conscience de celui dont nous n'aurions jamais cru partager la situation.
Étienne Lantier, menacé par le chômage, se retrouve contraint de travailler à la mine. Il y découvre la misère effroyable des houilleurs, et, révolté par leur condition, prend la tête d'une grève qui sera réprimée dans le sang. Une épopée ouvrière d'une rare puissance, qui préfigure les grandes luttes du XXe siècle.
Animé par une volonté farouche de réussite, Georges Duroy, ce "Bel-Ami", chéri des femmes, ne recule devant rien et use de la séduction comme d'une arme. Journaliste, "people", avant la lettre, il fait et défait les hommes politiques en révélant leurs "affaires" véreuses ou leur vie privée. Pour Maupassant, l'occasion était trop belle d'utiliser les destin particulier de cet antihéros pour dénoncer la corruption des cercles du pouvoir et le cynisme de la société de la deuxième moitié du xIX siècle...
OBJETS D'ETUDE
- Le narratif
- Le réalisme
- Le roman et ses personnages
Venue de sa province, Denise Baudu découvre l'univers turbulent des grands magasins parisiens, qui révolutionnent le commerce au XIXe siècle. Vendeuse, montant en grade, elle connaît aussi la passion et convertit le cynique séducteur Octave Mouret, le directeur de son établissement, aux valeurs de l'amour .... Un sommet du roman naturaliste.
Le Misanthrope est une comédie sombre de 1666, dont l'intrigue paraît simple : un homme essaie d'obtenir un rendez-vous en tête à tête avec la femme qu'il aime - et n'y parvient pas. Cet homme excessif, Alceste, défend la sincérité absolue. Mais la jeune femme, Célimène, qui reçoit bien des hommes dans son salon, aime plaire... Qui a tort et qui a raison, des inadaptés sincères ou des hypocrites trop bien adaptés ? Entre le rire et les larmes, Molière se garde bien de nous donner une réponse.
En 1677, Phèdre, la dernière grande tragédie de Racine, met en scène la mythique descente aux enfers d'une incomprise. Vouée au malheur par son hérédité, Phèdre aime sans espoir son beau-fils Hippolyte. Lorsque son mari, Thésée, revient, il envoie injustement son fils à la mort.
On assiste alors à l'empoisonnement d'une femme à la fois innocente et coupable. Ironie tragique qui démontre à quel point l'amour peut se vivre comme une malédiction.
Que signifie ce nom "Candide" : innocence de celui qui ne connaît pas le mal ou illusion du naïf qui n'a pas fait l'expérience du monde ? Voltaire joue en 1759, après le tremblement de terre de Lisbonne, sur ce double sens. Il nous fait partager les épreuves fictives d'un jeune homme simple, confronté aux leurres de l'optimisme, mais qui n'entend pas désespérer et qui en vient à une sagesse finale, mesurée et mystérieuse. Candide n'en a pas fini de nous inviter au gai savoir et à la réflexion.
Dans un monde traumatisé par la Guerre de Troie et ses séquelles, Andromaque, la survivante, voudrait se vouer à son deuil. Mais elle et son fils ne sont que des proies pour des jeunes gens qu'emportent leurs passions, le désir, l'envie, la jalousie.
« L'histoire d'Un coeur simple est tout bonnement le récit d'une vie obscure, celle d'une pauvre fille de campagne, dévote mais mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu'elle soigne, puis son perroquet ; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit. Cela n'est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste. » (Flaubert)
Héros de la bataille d'Eylau, le colonel Chabert, laissé pour mort sur le champ de bataille, revient à Paris après plusieurs années d'errance.
Il a tout perdu : sa femme, sa fortune, son rang.
Pourra-t-il ressusciter dans une société qui ne veut plus de lui ?
C'est le combat dramatique de cet homme d'honneur que Balzac raconte, dans ce court roman, chef-d'oeuvre du réalisme balzacien.
Arnolphe envisage d'épouser sa pupille, Agnès, qu'il a fait élever dans un couvent. Il compte sur l'innocence et la soumission de la jeine fille pour se préserver du cocuage. Mais Horace et Agnès se rencontrent à son insu...
Harpagon, riche avare, organise pour ses enfants Cléante et Élise des mariages d'intérêt. Il se réserve quant à lui d'épouser la jeune et charmante Mariane. Mais Cléante, qui est amoureux de la jeune fille, et Élise, secrètement fiancée à Valère, refusent d'obéir à leur père.
Durant l'absence de leurs pères respectifs, Octave s'est marié en secret avec Hyacinthe, jeune fille pauvre au passé mystérieux, et Léandre est tombé amoureux d'une Égyptienne, Zerbinette...
En 1637, Corneille se lance dans un genre nouveau, encore mal défini, tragédie ou tragi-comédie... Peu importent l'étiquette et les règles, puisque Le Cid est une oeuvre sur la liberté. Rodrigue doit venger son père en tuant le père de Chimène, la femme qu'il aime... C'est l'héroïsme d'une jeunesse sacrifiée qui doit payer le prix des erreurs de ses aînés, essayer, malgré tout, de vivre, de combattre et d'aimer. La pièce souligne les défis insensés - ceux que l'on voudra toujours relever.
Un héritage inattendu déclenche une haine maladive entre deux frères. Derrière l'argument simple de ce roman, Maupassant laisse affleurer ses hantises et ses plus sombres obsessions, dans l'une de ses ultimes tentatives de catharsis par l'écrit.
Récit fantastique, La Peau de chagrin raconte l'histoire d'un jeune homme pauvre, idéaliste et désespéré qui a signé un pacte avec une puissance maléfique.
Comment échapper à son destin désormais ?
Ni la richesse, ni l'amour ne sauveront Raphaël, marquis de Valentin d'une mort programmée.
C'est avec réalisme que Balzac, sur les traces du héros, met en scène la société parisienne de 1830.
Par ambition, Macbeth assassine son roi. Crime contre nature, ce régicide instaure le règne du Mal absolu. Qu'importe ! Macbeth est roi, comme le lui ont prédit d'étranges sorcières. Sa tyrannie n'a bientôt plus de borne. Ne lui a-t-on pas dit qu'il ne devait redouter que la marche d'une forêt ? Or qui a jamais vu une forêt marcher ? Complice de son mari, puis prise de remords, sa femme s'enfonce dans la folie et se suicide. La forêt finira par s'ébranler... Voici une tragédie sur la dictature, une tragédie en rouge et noir, l'une des plus sombres et des plus puissantes de Shakespeare.
À mi-chemin entre le conte philosophique et le plaidoyer, Claude Gueux, paru en 1834, est à la fois l'histoire d'une destinée tragique et un réquisitoire contre la peine de mort. L'histoire, en partie fondée sur des faits réels, retranscrit la vie misérable de Claude Gueux dès son entrée dans la prison jusqu'à son exécution en passant par les motifs de son crime et son procès. C'est l'occasion d'une longue réflexion de Victor Hugo sur les rôles et les devoirs de la société face au criminel.
« Merdre ! » C'est sur ce juron provocant et inattendu que s'ouvre Ubu roi, dont la première représentation publique, en 1896, fait scandale. L'histoire de ce dictateur bouffon, devenu roi à la place du roi avec pour toute ambition de s'empiffrer et de s'enrichir, ne ressemble en effet à rien de connu. Parodiant Shakespeare et le drame historique, méprisant toutes les conventions théâtrales Jarry crée en Ubu un personnage inclassable, caricature de l'homme de pouvoir, et symbole de la bêtise humaine... dont on ne sait trop s'il faut rire ou pleurer.
De jeux de scènes burlesques en pitreries, cette pièce de Molière est une farce réjouissante où le bûcheron Sganarelle, successivement mari dupé, faux médecin et marieur, réussira quelques jolis tours de force. Le rire faisant fi des convenances, les serviteurs endossent ici l'habit des maîtres pour le plus plaisir du spectateur.