Moscou, 2009. Sergueï Magnitski est arrêté et torturé à mort dans une geôle moscovite après avoir dévoilé une escroquerie fiscale de 230 millions de dollars. Depuis, son ami et collaborateur Bill Browder dénonce avec ferveur les machinations financières de Poutine et consorts, se retrouvant ainsi dans le viseur du Kremlin.
En 2012, aux côtés de Barack Obama, Browder a fait adopter la « loi Magnitski », permettant aux gouvernements étrangers de geler les biens des oligarques russes visés par la justice. Cette arme puissante contre les violations des droits de l'homme est maintenant en vigueur dans plus de trente pays, suscitant la fureur du président russe.
À travers une série d'épisodes mettant en scène des juges, des politiques et des hommes d'affaires, Le Règne de glace raconte le combat de Browder pour que justice soit faite, qu'importent les risques.
Ce récit explosif, où la réalité dépasse la fiction, dévoile l'étendue de la corruption politique et financière en Russie.
2004. L'année de la création de Facebook, du lancement de la sonde spatiale Rosetta... et de l'arrivée des femmes chez les Compagnons du Devoir. Cette association, connue en France pour l'excellence de sa formation dans les métiers de l'artisanat, était jusque-là réservée aux hommes. Parmi les trois premières femmes adoptées en décembre 2004, Lucie Branco, une Lilloise de 27 ans, qui apprend alors depuis une dizaine d'années le métier ancestral de tailleur de pierres.
Dans On ne bâtit pas de cathédrales avec des idées reçues, elle raconte son histoire - celle de la rencontre, dans les années 1990, d'une lycéenne cabossée mais qui a soif d'idéal avec le milieu du compagnonnage. Le parcours, aussi, d'une passionnée qui, malgré tous les obstacles sur sa route, n'a jamais perdu de vue son objectif. Enfin et surtout, nous est conté le combat d'une femme, décidée à se faire une place dans un univers resté jusqu'alors exclusivement masculin. Sa ténacité ouvre les portes de l'artisanat à des dizaines d'autres femmes... qui, quoiqu'aujourd'hui complétement intégrées au sein de l'association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France, continuent à se battre au quotidien contre la misogynie latente du milieu.
On ne bâtit pas de cathédrales... est un récit sur l'univers méconnu et énigmatique des Compagnons, fait de matière brute et imprégné de mystère, et une réflexion sur les discriminations de genre - le point de vue revigorant d'une femme de poigne, alors que l'on assiste à un retour en grâce des métiers manuels.
huit français sur dix déclarent faire confiance aux maires - ce sont les derniers élus à résister à la défiance voire à la colère populaires. Et pourtant, ils n'en peuvent plus : un maire sur deux ne se représentera pas aux Municipales de 2020. Parmi eux, une majorité d'élus des villes de moins de 1 000 habitants, qui représentent près des trois quarts des communes françaises.
Que se passe-t-il dans nos villages pour que les élus soient à ce point écoeurés par l'exercice du pouvoir ?
Adjoint au maire de Châtillon-en-Diois dans la Drôme, Bernard Ravet conte dans ce livre les mille et un tracas que subissent les élus locaux, ces « galériens » de la vie publique. De la part d'un État qui empile les normes, les échelons administratifs et les lois qui privent les maires de toute marge de manoeuvre, au lieu de les écouter et de les aider. De la part de collectivités territoriales paralysées par les enjeux politiciens. De la part, aussi, de citoyens toujours plus pressés, exigeants et indifférents au bien commun, qui attendent tout et tout de suite de leurs édiles.
L'histoire qui se joue à Châtillon, 550 habitants, jolie bourgade médiévale chantée par Giono, est celle de tous nos villages : celle d'un délitement de notre démocratie. Car, comme le soulignait le sénateur Philippe Bas après la mort du maire de Signes, écrasé par une camionnette alors qu'il luttait contre une décharge sauvage : « La commune, c'est une petite République dans la grande, c'est là que se forge la citoyenneté dans notre pays. »
Et si la crise démocratique pouvait se résorber en repartant des territoires ?
Montessori par-ci, Freinet par là... Depuis dix ans, les écoles alternatives fleurissent et promettent d'éduquer et d'épanouir enfants et adolescents. Sus à l'autorité, à bas l'ordre, vive la méthode finlandaise et l'apprentissage par le jeu.
Ces idées, Juliette Perchais les a portées. Jeune professeure de français en banlieue parisienne, elle s'invente une première salle de classe colorée où tout est fait pour que les élèves se sentent bien : tables en carré pour favoriser le travail en petits groupes, coin lecture et sa bibliothèque, tapis de yoga pour la détente, et même un fauteuil confortable... Quatre ans plus tard, les tables sont sagement disposées en rangées de deux, face au tableau, et le discours de rentrée vante les vertus du travail acharné et de l'exigence.
Que s'est-il passé entre les deux ? Un long voyage initiatique, véritable tour du monde de l'éducation. Initialement, ce voyage était celui d'une groupie des pédagogies de type Montessori, avide de voir comment Japonais, Américains, Indiens ou Finlandais inventaient une école plus humaine et plus juste. Mais au fil du périple, le doute s'installe, et l'idée s'impose que les changements auxquels nous aspirons ne passeront pas par la révolution des pédagogies « innovantes » (vieilles d'un siècle !), mais davantage par la recherche de la simplicité et du bon sens. Il faut s'occuper des enseignants et des adolescents, laissés pour compte, les écouter avec une vraie bienveillance, les former de manière exigeante et leur laisser, ensuite, l'autonomie dont nous avons tous besoin. Alors seulement, l'École pourra devenir ce qu'elle a cessé d'être pour beaucoup : humaine et optimiste.