Chez lui, impossible de faire un mètre sans croiser un chien, un chat, un cheval, des poissons...
Mais c'est dans son cabinet normand que le docteur Grandcollot voit défiler le plus bigarré des bestiaires : un perroquet tout sec, un sanglier parfumé au Guerlain, une tortue de Floride, un veau à deux têtes, un bébé phoque perdu sur la plage...
Quarante ans que cela dure, 24 heures sur 24, réveillons de Noël compris : les animaux n'attendent pas. François Grandcollot raconte son combat pour le bien-être animal et livre des anecdotes à foison, en tant que vétérinaire mais également en tant qu'éleveur - car les chevaux sont son premier amour.
Et si les patients à plumes et à poils sont hauts en couleurs, leurs maîtres le sont tout autant : défilent au cabinet dans une joyeuse cacophonie Françoise Sagan et son mélancolique Fouillis, Guy de Rothschild dont le chauffeur suit, un teckel sous le bras, Carlos, Robert Hossein, Charlotte Gainsbourg, Claude Lelouch... En choyant leurs compagnons à quatre pattes, ce sont aussi un peu les maîtres que le docteur Grandcollot soigne.
huit français sur dix déclarent faire confiance aux maires - ce sont les derniers élus à résister à la défiance voire à la colère populaires. Et pourtant, ils n'en peuvent plus : un maire sur deux ne se représentera pas aux Municipales de 2020. Parmi eux, une majorité d'élus des villes de moins de 1 000 habitants, qui représentent près des trois quarts des communes françaises.
Que se passe-t-il dans nos villages pour que les élus soient à ce point écoeurés par l'exercice du pouvoir ?
Adjoint au maire de Châtillon-en-Diois dans la Drôme, Bernard Ravet conte dans ce livre les mille et un tracas que subissent les élus locaux, ces « galériens » de la vie publique. De la part d'un État qui empile les normes, les échelons administratifs et les lois qui privent les maires de toute marge de manoeuvre, au lieu de les écouter et de les aider. De la part de collectivités territoriales paralysées par les enjeux politiciens. De la part, aussi, de citoyens toujours plus pressés, exigeants et indifférents au bien commun, qui attendent tout et tout de suite de leurs édiles.
L'histoire qui se joue à Châtillon, 550 habitants, jolie bourgade médiévale chantée par Giono, est celle de tous nos villages : celle d'un délitement de notre démocratie. Car, comme le soulignait le sénateur Philippe Bas après la mort du maire de Signes, écrasé par une camionnette alors qu'il luttait contre une décharge sauvage : « La commune, c'est une petite République dans la grande, c'est là que se forge la citoyenneté dans notre pays. »
Et si la crise démocratique pouvait se résorber en repartant des territoires ?
2004. L'année de la création de Facebook, du lancement de la sonde spatiale Rosetta... et de l'arrivée des femmes chez les Compagnons du Devoir. Cette association, connue en France pour l'excellence de sa formation dans les métiers de l'artisanat, était jusque-là réservée aux hommes. Parmi les trois premières femmes adoptées en décembre 2004, Lucie Branco, une Lilloise de 27 ans, qui apprend alors depuis une dizaine d'années le métier ancestral de tailleur de pierres.
Dans On ne bâtit pas de cathédrales avec des idées reçues, elle raconte son histoire - celle de la rencontre, dans les années 1990, d'une lycéenne cabossée mais qui a soif d'idéal avec le milieu du compagnonnage. Le parcours, aussi, d'une passionnée qui, malgré tous les obstacles sur sa route, n'a jamais perdu de vue son objectif. Enfin et surtout, nous est conté le combat d'une femme, décidée à se faire une place dans un univers resté jusqu'alors exclusivement masculin. Sa ténacité ouvre les portes de l'artisanat à des dizaines d'autres femmes... qui, quoiqu'aujourd'hui complétement intégrées au sein de l'association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France, continuent à se battre au quotidien contre la misogynie latente du milieu.
On ne bâtit pas de cathédrales... est un récit sur l'univers méconnu et énigmatique des Compagnons, fait de matière brute et imprégné de mystère, et une réflexion sur les discriminations de genre - le point de vue revigorant d'une femme de poigne, alors que l'on assiste à un retour en grâce des métiers manuels.
Montessori par-ci, Freinet par là... Depuis dix ans, les écoles alternatives fleurissent et promettent d'éduquer et d'épanouir enfants et adolescents. Sus à l'autorité, à bas l'ordre, vive la méthode finlandaise et l'apprentissage par le jeu.
Ces idées, Juliette Perchais les a portées. Jeune professeure de français en banlieue parisienne, elle s'invente une première salle de classe colorée où tout est fait pour que les élèves se sentent bien : tables en carré pour favoriser le travail en petits groupes, coin lecture et sa bibliothèque, tapis de yoga pour la détente, et même un fauteuil confortable... Quatre ans plus tard, les tables sont sagement disposées en rangées de deux, face au tableau, et le discours de rentrée vante les vertus du travail acharné et de l'exigence.
Que s'est-il passé entre les deux ? Un long voyage initiatique, véritable tour du monde de l'éducation. Initialement, ce voyage était celui d'une groupie des pédagogies de type Montessori, avide de voir comment Japonais, Américains, Indiens ou Finlandais inventaient une école plus humaine et plus juste. Mais au fil du périple, le doute s'installe, et l'idée s'impose que les changements auxquels nous aspirons ne passeront pas par la révolution des pédagogies « innovantes » (vieilles d'un siècle !), mais davantage par la recherche de la simplicité et du bon sens. Il faut s'occuper des enseignants et des adolescents, laissés pour compte, les écouter avec une vraie bienveillance, les former de manière exigeante et leur laisser, ensuite, l'autonomie dont nous avons tous besoin. Alors seulement, l'École pourra devenir ce qu'elle a cessé d'être pour beaucoup : humaine et optimiste.
Sophie Bramly raconte comment elle est devenue féministe en entremêlant sa vie et celles de femmes illustres dans ce livre inspirant qui met à mal les stéréotypes de genre et prône l'empowerment des femmes. À 21 ans, elle suit avec fascination
l'émergence du hip-hop dans le Bronx : une révélation artistique et une rencontre avec l'une des cultures musicales les plus machistes. À New York toujours, elle croise Madonna et son bad féminisme revigorant. De retour à Paris, elle doit lutter contre la misogynie et les manigances de couloir de collaborateurs aux dents longues. Autant d'événements qui vont la questionner, la mettre en danger et la faire naître au féminisme. Sur son chemin, elle va croiser des figures inspirantes - sa mère, Françoise Rey, Lilith, Prince, Delphine Horvilleur ou encore Cléopâtre... - qui vont l'inviter à se poser les bonnes questions : pourquoi les femmes de pouvoir ont-elles été effacées de l'histoire ? Les femmes représentent 52 % de la
population française et pourtant elles continuent à jouer les secondes roues du carrosse. Pendant que les hommes règnent en maîtres sur le progrès, la croissance économique se fait sur le dos et sur le revenu des femmes, poussées à toujours plus consommer et à se tenir éloignées de leur éros. Peut-on enfin rendre aux femmes toute leur puissance, sexuelle, intellectuelle, financière, politique, sans que les hommes se sentent lésés ?
Sophie Bramly a été photographe, directrice artistique, puis productrice d'émissions sur MTV Europe. Elle travaille ensuite pour une major du disque, avant de fonder deux sociétés de production, dédiées à la sexualité et à l'émancipation féminine. Elle dirige un think tank qui mesure l'impact du féminisme sur la société . Elle a fondé le collectif 52.
19 novembre 2018, 15 h 30. Un jet privé se pose sur le tarmac de Tokyo. Son unique passager est arrêté par la police japonaise. Et la nouvelle fait immédiatement le tour du monde. Il s'agit de Carlos Ghosn, le PDG de Nissan et de Renault, l'un des industriels les plus puissants de la planète.
Près de vingt ans plus tôt, le Japon en avait fait un héros. Ghosn est celui qui a ressuscité Nissan. Un fait d'armes qui a créé une forme de culte de la personnalité, et autorisé trop de largesses. Un salaire mirobolant, des résidences, du mobilier luxueux, des festivités et des réceptions au château de Versailles, le groupe japonais a tout payé pour son patron.
Ghosn possède trois passeports - brésilien, libanais, et français. Il dirige deux entreprises multinationales à la fois et a un domicile connu - son avion. Il incarne comme nul autre la mondialisation. Il symbolise l'Alliance Renault-Nissan, dont il veut faire le numéro un mondial, sans prendre la mesure des tensions qui la minent.
Ghosn paie au prix fort sa démesure. Nissan a méthodiquement organisé son expulsion. L'ex-PDG, trahi par certains de ses plus fidèles, est aux prises avec une justice japonaise extraordinairement rigoureuse. Sa chute a plongé Renault dans le chaos et placé l'État français, actionnaire du groupe, face à ses propres contradictions. L'Alliance est en grand danger. Entre Paris et Tokyo, un nouveau bras de fer a commencé...
Dans cette enquête sous forme de thriller politique et industriel, les journalistes Bertille Bayart et Emmanuel Egloff proposent une analyse captivante de l'affaire Ghosn.
" Un livre formidable. " Emmanuel Duteil, Europe 1
" Un récit qui vous amène, comme dans un polar truffé d'espions et de délateurs, de Yokohama à Oman, de Beyrouth à Boulogne-Billancourt, de Rio à Amsterdam. " Le Monde
" Un polar ? Non, une enquête haletante sur la chute de Carlos Ghosn. " Challenges
" Un ouvrage passionnant. " Le Figaro Magazine