Cent ans après la mort de Marx, ce court essai ne propose pas « la version vraie du marxisme » parce que cela n'aurait aucun sens, mais il invite à considérer la philosophie marxiste pour ce qu'elle est, ou plutôt, pour ce qu'elle devient. Car l'une des raisons qui fait l'importance exceptionnelle de l'oeuvre de Marx, c'est sa capacité théorique et pratique à progresser au rythme des sociétés et des sciences, et son incompatibilité profonde avec l'idée même de système fermé. Mais alors, que signifie donc « être marxiste » ? Que désigne-t-on par « philosophie marxiste » ? De façon accessible, les auteurs proposent leurs réponses à ces deux questions, en mettant l'accent sur quelques aspects qui leur ont paru caractéristiques de la vie du marxisme. Cette Invitation à la philosophie marxiste est donc lancée à un large public, avec le souci de contribuer à la réflexion collective et au débat.
Qu'est-ce que le Parti socialiste ? Quel rapport entretient-il avec la social-démocratie traditionnelle ? A-t-il vraiment un projet politique ? Qui sont ses adhérents, ses dirigeants - la HSS : Haute société socialiste ? À l'heure de la cohabitation, une grande enquête sur le PS, menée par un de ses observateurs les plus attentifs depuis la Libération. Nourrie de rencontres, d'épisodes qui, anecdotiques au départ, sont devenus des jalons de l'histoire politique récente, informée au plus près du vécu, cette enquête reportage est constamment enrichie par une analyse politique des plus fines.
Le 1er mai 1890, une grande journée internationale de manifestations en vue de réduire à huit heures la durée légale de la journée de travail. Le 1er Mai est né, fruit des luttes ouvrières du 19e siècle finissant.
Été 1981 : l'Europe est secouée par un large mouvement contre la guerre. Bombe à neutrons, installation des fusées Pershing en Europe, SS 20, dénonciation des accords Salt, stratégie de la guerre limitée au vieux continent, campagne d'affolement des médias. La Troisième Guerre mondiale semble en gestation dans les laboratoires et les arsenaux. Est-elle inéluctable ? Quels sont les causes profondes et les enjeux historiques de cette nouvelle escalade des forces de mort ? Quels intérêts politiques et économiques les sous-tendent et les mobilisent ? Par une démarche originale et rigoureuse dont témoignent toutes ses oeuvres précédentes, Henri Claude aide à comprendre la spécificité fondamentale de cette 3e course aux armements, dans le cadre d'un nouveau rapport de forces mondial, d'un système capitaliste en crise et dans le contexte de la révolution scientifique et technique. S'appuyant sur un appareil informatif solide, il apporte des preuves inédites sur la responsabilité majeure de l'État et des monopoles américains dans la course aux armements qui est aussi une course aux profits en même temps qu'une tentative d'avancer un nouveau barrage contre les forces du socialisme et du progrès. Refusant de s'en tenir à ce constat, Henri Claude dégage les conditions indispensables au maintien de la paix, conditions inscrites dans la réalité même du monde d'aujourd'hui mais dont la réunion dépend de la capacité des peuples à prendre en charge la lutte contre la guerre.
Tourisme, vacances, loisirs : des mots qui font rêver les femmes et les hommes au travail. Mais faut-il limiter cette aspiration à être seulement une compensation aux difficultés de la vie professionnelle, aux soucis et fatigues de la vie quotidienne ? Une analyse sérieuse du tourisme doit prendre en compte l'ensemble de ses dimensions : culturelle, sociale, économique, politique. C'est ce que fait l'association Tourisme et Travail qui nous livre ici ses réflexions et ses propositions pour « une politique sociale des vacances, du tourisme et des loisirs ». Tourisme et Travail ce sont trente-sept années d'expérience, près d'un million de gens concernés chaque année par les multiples activités proposées par cette association tant en France qu'à l'étranger. Dans la situation nouvelle née en France de la volonté de changements profonds, la publication de ce livre constitue une riche et concrète contribution à l'action nécessaire pour donner, enfin, à tous, la possibilité de goûter réellement cette « qualité de la vie » tant souhaitée. Il était bien normal qu'il soit le fait de la première association française de tourisme social.
« Coulez le Rainbow Warrior ! » Cet ordre a bien été donné et exécuté le 10 juillet 1985, entraînant la mort d'un homme. Depuis le mois d'août cette affaire n'a cessé de faire les gros titres de la presse. Elle n'est pas sans répercussions sur les relations internationales de la France ni sur les hypothèses de l'après 86. Elle pose d'inquiétantes questions sur le rôle des services secrets.
La jeunesse dérange-t-elle ? Bien au-delà du bruit qu'on leur impute après 10 heures le soir, les jeunes dérangent ou déconcertent parce qu'ils n'acceptent pas la société telle qu'elle est. Par leur seule présence, et en raison de la question posée de leur avenir proche dans ce pays en crise, ils empêchent de s'assoupir, ils contraignent à se confronter aux problèmes du travail, de la mutation technologique, du savoir, de la recherche d'un nouveau mode de vie... Le regard renouvelé que Pierre Zarka porte sur ces questions s'étend au mouvement du monde, au socialisme, et nous conduit au coeur de l'actuel et formidable bouleversement de toute notre planète. La lecture de ce livre interroge : toutes ces questions que les jeunes posent, celles qu'ils provoquent à partir de leur propre vie, ne sont-elles pas en définitive les mêmes que celles qui sollicitent l'attention de tous les communistes ? N'y a-t-il pas là, à travers deux expressions différentes, la même quête d'une nouvelle figure de la civilisation ?
Peut-on rayer de l'histoire et du patrimoine culturels et littéraires français un écrivain important de l'entre-deux-guerres, en faisant sur lui le silence et en refusant de rééditer son oeuvre ? Pourquoi ce boycott injustifiable ? Parce que, d'origine bourgeoise, socialiste avant 1914, il est devenu communiste, et l'est resté jusqu'à sa mort ? Ce livre tente de prouver le caractère scandaleux de cette occultation, en montrant l'importance et l'aspect novateur de la pensée et de l'art de J.-R. Bloch, d'abord à travers un essai, bilan détaillé de sa vie et de son oeuvre, puis à travers quelques échantillons du talent de cet « écrivain considérable qui figure au tout premier rang de notre héritage et de celui de la nation » (Claude Prévost).
Une bombe nucléaire sur Paris ! La capitale détruite dans un rayon de 10 kilomètres ! L'incendie fait rage ! Des millions de victimes ! Impossible ? N'est-ce pas à cela pourtant que nous conduit l'infernale course aux armements qui a transformé notre monde en « poudrière » ? Pouvons-nous encore conjurer l'absurde, l'explosion de la Terre, la « guerre des étoiles » ? Les deux « Grands » peuvent-ils s'entendre pour éviter un Hiroshima planétaire ? L'Europe, devenue champ de manoeuvres, a-t-elle les moyens d'intervenir, de refuser le rôle d'otage ? La France peut-elle désarmer et rester neutre ? Est-il possible justement de rester neutre et d'attendre ? Ces questions, d'autres encore, celle d'un hypothétique « équilibre » entre l'Est et l'Ouest par exemple, se bousculent dans les têtes. Sous des formes diverses, manifestant son désir de paix, dépassant les clivages politiques et sociaux et les barrières idéologiques, le « 3e Grand » offre au monde une chance d'échapper à l'anéantissement. L'auteur de ce livre ne propose ni solutions ni réponses toutes faites. Il en appelle à la réflexion et à l'intervention de chacun pour que s'épanouisse le premier des droits de l'homme : le droit de vivre en paix, le droit à l'existence.
Dans La démocratie à Washington, il aborde le thème du pouvoir aux États-Unis. À partir de la question « Qui gouverne ? », il amène le lecteur à se demander « Qui gouverne vraiment ? ». Jacques Arnault mène ici une étude concrète. Il interroge les participants : députés, sénateurs, « lobbyistes », porte-parole de la Maison-Blanche, du Pentagone ou de la Banque des États-Unis. Il ne dit pas : « Voilà comment le « big business » influence la politique ». Il demande aux représentants du « big business » de dire eux-mêmes comment ils exercent cette influence. Et ceux-ci répondent... Son livre dégage ainsi un tableau saisissant et subtil des mécanismes de la « démocratie américaine » et du rôle de l'argent.
Si l'Allemagne en général a toujours semblé un peu mystérieuse aux Français, la République démocratique allemande - l'Allemagne socialiste - leur devient insondable. Les schémas et stéréotypes martelés par les médias aidants, elle est vite classée dans une grisaille uniforme qui régnerait de l'Elbe à la Sibérie... Pourtant, on se pose aussi des questions à son sujet : pourquoi des syndicats qui ne jouent pas leur rôle, des artistes qui ont des problèmes, et des sportifs qui réussissent ? Pourquoi des vitrines vides en Pologne et des produits fabriqués en RDA sur le marché français ? Paul Laveau, agrégé d'allemand, maître de conférences à l'université d'Orléans, a vu de près la réalité de ce pays au cours de plusieurs séjours entre 1961 et 1984, notamment en y collaborant de 1972 à 1975 à Weimar à l'édition des oeuvres de Heine. Aussi a-t-il voulu, dans l'ouvrage qu'il lui consacre, aussi bien remettre en cause les simplifications abusives véhiculées à son sujet que répondre aux interrogations du public français. Il le fait en approchant la RDA par « en bas », en suivant ses citoyens dans les lieux où ils vivent et travaillent, en décrivant leurs activités, en étudiant leurs problèmes, en se demandant ce qui a subsisté, ce qui s'est modifié, ce qui est acquis ou en mouvement, ce qui est résolu ou ne l'est pas dans leur existence. Le tout est appuyé de citations d'auteurs, de caricatures, d'anecdotes humoristiques illustrant la façon dont les gens en RDA posent eux-mêmes leurs problèmes et en débattent avec vigueur. Ni dithyrambe, ni volonté de dénigrement, tel est en résumé le centre de sa démarche...
Où en est Cuba vingt-quatre ans après l'épopée héroïque de la Sierra Maestra ? Dira-t-on qu'après l'utopie et le romantisme des premières années une « orthodoxie » a pris le dessus ? Pour Jean Ortiz et Georges Fournial, Cuba est parvenu au contraire à la maturité de son expérience socialiste, au coeur du Tiers Monde. Malgré un environnement hostile et des conditions toujours très difficiles, les acquis de la révolution sont indéniables ; le bilan social exemplaire. Les auteurs les analysent, les confrontent au passé colonialiste de l'île et au présent des autres pays d'Amérique latine qui luttent pour leur émancipation. Plus peut-être que les mutations, les innovations et les réformes, c'est le dynamisme du « pouvoir populaire » qui les a frappés à Cuba : voie originale qui permet d'aborder tout problème, toute contradiction avec le souci profond d'une réelle démocratie, franche et efficace. 1959-1983 : vingt-quatre ans d'expérience spécifique. Ni modèle venu du froid, ni volonté arbitraire d'une poignée d'hommes, mais une génération neuve et adulte, forte de motivations politiques, culturelles, sociales, déterminée à vivre et à lutter pour la réussite de leur révolution, dans l'originalité de leur choix.
Le concept du « mythe américain » nous assaille de partout, présenté sous un habillage rajeuni mais valorisant toujours les mêmes notions de liberté, de réussite, de richesse... Même si nul ne peut plus ignorer la crise profonde que subissent aussi les États-Unis d'Amérique. Mais que savons-nous vraiment de ce pays ? Que savons-nous surtout du peuple américain ? de ces dizaines de millions de travailleurs confrontés aux pires contradictions d'un système implacable ? Ce livre fait fi des a priori caricaturaux. C'est la réalité quotidienne et concrète du vécu américain que Jean Solbès présente ici, se fondant sur une somme d'informations à la fois inédites et déconcertantes pour le lecteur français. Il s'essaie à donner toute leur cohérence historique, sociologique, politique, aux pièces d'un gigantesque puzzle : la famille, la ville, la violence, le sexe, la religion, la drogue, le travail, les syndicats, les partis politiques, les institutions, les lobbies, les Indiens, les Noirs et tous les autres...
Lancées il y a un an, les idées neuves du 22e Congrès du Parti communiste français sont devenues des idées-forces. Oui, il est possible et urgent de substituer à la domination du grand capital le pouvoir démocratique du peuple travailleur. Oui, pour les communistes français, la démocratie pluraliste est à la fois le but et le moyen des grands changements nécessaires. Oui, le socialisme aux couleurs de la France, ce sera la démocratie poussée jusqu'au bout. On saisit mieux aujourd'hui que ce qui a frappé d'abord les commentateurs dans ce Congrès : l'abandon de la dictature du prolétariat, la critique de certains aspects des pays socialistes, est le corollaire d'une chose plus fondamentale : la stratégie inséparablement démocratique et révolutionnaire qu'il a adoptée. Ce livre le montre en approfondissant de manière historique, théorique et politique une question limitée mais centrale : celle de l'État. Comment a cheminé la réflexion marxiste sur l'État, de Marx et Lénine à Gramsci et Dimitrov, à Maurice Thorez et Waldeck Rochet, puis jusqu'au 22e Congrès ? Quelles sont les conditions et les chances, quelle pourra être la figure historique du pouvoir et de l'État démocratiques de demain ? En lisant ce livre où la théorie parle des choses les plus concrètes, on se convaincra que les idées du 22e Congrès concernent tous ceux qui souffrent, luttent et espèrent.
Pierre Villon est un des noms de guerre - celui qui lui est resté - de Roger Ginsburger. Né en 1901, fils d'un rabbin alsacien, architecte d'avant-garde lié au Bauhaus dans les années vingt, il se rend vite compte que ses conceptions révolutionnaires n'ont aucune chance de se réaliser sous le règne du capital et abandonne sa carrière pour se lancer dans la lutte politique. Il adhère en 1932 au Parti communiste français, qui lui confie bientôt des responsabilités importantes. Arrêté au début de la guerre, il s'évade et devient un des principaux organisateurs de la Résistance, représentant le Front national au sein du Conseil national de la Résistance. Président du Comité d'action militaire du CNR, il joue un rôle éminent dans la libération de Paris. Son autobiographie, sous forme d'un dialogue avec l'historien Claude Willard, est un témoignage de poids contre les calomnies, si répandues qu'elles sont devenues presque officielles, sur la non-participation des communistes à la Résistance avant l'entrée en guerre de l'URSS. La maladie et la mort, survenue en 1980, ont interrompu le dialogue, qui s'arrête abruptement à l'année 1955. Jacques Debû-Bridel, qui succède à Pierre Villon à la présidence de l'ANACR, donne quelques compléments sur la fin de sa vie. La correspondance de prison avec Marie-Claude Vaillant-Couturier, donnée en annexe, n'a pas été revue par l'auteur. Elle donne une vision encore plus directe des années 1940-1941, période complexe où se mêlent la lutte, l'espoir et parfois l'illusion. Dans sa préface, André Lajoinie évoque l'activité de Pierre Villon qui fut, avant lui, député de l'Allier de 1945 à 1978.
« Syndicalisme en crise », « classe ouvrière découragée », « CGT solitaire et repliée sur elle-même », voilà ce qu'on entend depuis quelques mois dans la presse écrite et parlée... Qu'en est-il en réalité ? Après « Syndicats et luttes de classe », « Syndicats et socialisme », Henri Krasucki, secrétaire confédéral de la CGT, directeur de La Vie Ouvrière, nous donne à nouveau un livre qui traite à fond des problèmes syndicaux en France aujourd'hui, sans rien esquiver, dans un style direct, à l'intention d'un large public de travailleurs, de syndicalistes et de tous ceux qu'intéressent l'évolution des luttes sociales et le mouvement de la société. Peut-on lutter avec succès pour défendre les revendications des salariés ? Qu'est-ce qu'on entend par « recentrage » de la CFDT ? Plus généralement, qu'est-ce que la lutte pour l'unité d'action syndicale et pour l'union en vue de changements fondamentaux, dans un contexte de crise, où certains se laissent séduire par les sirènes du réformisme et de la collaboration de classe ? Questions d'importance et de brûlante actualité, sur lesquelles ce livre vous apprendra certainement quelque chose.
La dialectique serait-elle passée de mode - avec le marxisme ? Pour admettre cette thèse, il faudrait admettre également qu'il y eut un mode de penser dialectique. À coup sûr, le marxisme suscita à certaines époques (vers 1956, vers 1968), un engouement dans les milieux intellectuels et universitaires qui débordait de beaucoup les spécialistes de Marx et les cercles politiquement intéressés. Ceci avant la « crise du marxisme » qu'il ne faut pas confondre avec la fin d'une mode. Mais la dialectique ? Il n'est pas assuré, aujourd'hui, qu'elle ait bien « pris », qu'elle se soit bien greffée sur une tradition cartésienne éprise d'une certaine clarté et d'une évidence qui se situe au début du raisonnement. Alors que la pensée dialectique avance, parfois se modifie et change en cours de route et ne trouve son déploiement qu'à la fin. Pourtant la dialectique continue. Comme tendrait à le prouver la réédition de ce livre, qui cherche sans le dissimuler à enseigner la dialectique, c'est-à-dire la démarche (méthode) qui, sans abolir la logique, mais sans rester dans ses limites, analyse les contradictions dans le savoir et les conflits dans la réalité. La pensée dialectique s'avère alors plus souple, plus affinée que la simple logique et que la théorie des évidences dans la pensée distincte et claire.
La dialectique serait-elle passée de mode - avec le marxisme ? Pour admettre cette thèse, il faudrait admettre également qu'il y eut un mode de penser dialectique. À coup sûr, le marxisme suscita à certaines époques (vers 1956, vers 1968), un engouement dans les milieux intellectuels et universitaires qui débordait de beaucoup les spécialistes de Marx et les cercles politiquement intéressés. Ceci avant la « crise du marxisme » qu'il ne faut pas confondre avec la fin d'une mode. Mais la dialectique ? Il n'est pas assuré, aujourd'hui, qu'elle ait bien « pris », qu'elle se soit bien greffée sur une tradition cartésienne éprise d'une certaine clarté et d'une évidence qui se situe au début du raisonnement. Alors que la pensée dialectique avance, parfois se modifie et change en cours de route et ne trouve son déploiement qu'à la fin. Pourtant la dialectique continue. Comme tendrait à le prouver la réédition de ce livre, qui cherche sans le dissimuler à enseigner la dialectique, c'est-à-dire la démarche (méthode) qui, sans abolir la logique, mais sans rester dans ses limites, analyse les contradictions dans le savoir et les conflits dans la réalité. La pensée dialectique s'avère alors plus souple, plus affinée que la simple logique et que la théorie des évidences dans la pensée distincte et claire.
La place de la classe ouvrière dans la vie politique nationale ne cesse d'être, depuis un siècle et demi, l'objet de débats scientifiques et politiques. Mais le plus souvent, ces débats s'inscrivent dans une conception réductrice de la politique : en somme, les affaires politiques ne sont que des questions individuelles, de conscience ; ou simplement se déroulent dans un domaine autonome, séparé des grands mouvements économiques, sociaux, culturels, qui animent la société. Les essais qui forment ce livre montrent qu'on peut en finir avec une telle conception et que les faits politiques, et au-delà les partis politiques, sont des produits de la société et agissent sur ses transformations. La naissance des partis politiques en France, les organisations du Parti communiste dans les entreprises et son analyse de la classe ouvrière autour des années trente, les rapports des luttes revendicatives et politiques, l'influence des partis de droite et plus généralement les rapports entre les grands courants idéologiques et les choix politiques en milieu ouvrier, ces questions forment la substance de sept essais qui témoignent de la diversité d'approche de la recherche marxiste aujourd'hui et de sa capacité à livrer au lecteur non spécialisé les grands problèmes posés par le mouvement de notre société.
Le roman français se meurt, le roman français est mort. Deux chroniqueurs littéraires s'insurgent contre cette fâcheuse tendance à se complaindre dans l'oraison funèbre. Tout au contraire le roman français vit et, pour nous le démontrer de la façon la plus certaine qui soit, ils nous invitent à un passionnant voyage parmi les « nouveaux territoires romanesques », à travers les thèmes et les écritures d'une vingtaine d'auteurs dont les oeuvres ont émergé la décennie écoulée. Un voyage littéraire où la conviction épouse les traits de l'analyse de la passion anime l'étude.
En sacrifiant l'emploi et le pouvoir d'achat pour accroître les profits et les fortunes, la politique du patronat et du gouvernement enfonce la France dans la crise. La « modernisation » de notre économie est une escroquerie. La société, est éclatée, l'indépendance de la France aliénée... Ce livre analyse les faits, les perspectives... Se rassembler et créer de nouvelles solidarités pour lutter, c'est nécessaire. Le livre formule de multiples propositions précises d'action dans les entreprises et les régions. Il présente une politique nouvelle. Il milite pour des libertés autogestionnaires. Le Parti communiste français innove, stimule, combat, ouvre des perspectives. Il aide les travailleurs à intervenir sur les gestions, avec de nouveaux critères financiers, pour protéger et promouvoir les emplois et les formations, afin de développer les productions et les services. Ce livre contribue à rendre crédibles les choix des communistes. Il montre très simplement que l'on peut agir pour améliorer immédiatement la vie des gens et s'engager sur le chemin qui permet de sortir de la crise. Un livre clair, précis, concret, illustré par de nombreux exemples, conçu et rédigé pour le public le plus large.
Qu'est ce qui est inhibé dans l'homme, comment libérer les potentialités de chaque individu ? Voilà la question centrale posée par Lucien Bonnafé qui traite, au fond, des libertés et de la liberté tout au long de son oeuvre, lui qui persiste à « demander la lumière à la région des ténèbres ». Toute réflexion de la part d'un psychiatre est enracinée dans un ensemble, et s'il vaut mieux prévenir que guérir les effets du « mal de vivre », on ne saurait réduire cette prévention à une dimension étroitement technique. Les textes ici rassemblés, s'ils témoignent à trente ans d'intervalle de la permanence de cette critique féconde de la psychiatrie, donnent à voir également la fertilité d'une pensée jamais dogmatique, jamais enclose dans les bornes d'un découpage professionnel du savoir. Aider tout un chacun à disposer librement de soi suppose l'examen minutieux des conditions oppressives de l'existence, la prise en compte du cadre de vie, du temps de vivre, de la relation humaine, du langage, de la poésie et des possibilités contenues en chacun de cultiver au mieux l'art de reconnaître et de combattre toutes les contraintes pour vivre plus libre. L'auteur s'est plu à emprunter au Paysan de Paris d'Aragon les paroles qui invitent, par les voies de l'amour, à une « grande résolution philosophique des ténèbres ».
La Bête sauvage, débridée et insatiable, c'est l'image choisie par Hegel pour désigner la société civile lorsqu'elle n'est plus qu'un marché, lorsque se réalise l'hégémonie du libéralisme (ou néo libéralisme). Alors, le conditionnement capitaliste devient tout-puissant... Comment se fait-il que cette métamorphose économique et spirituelle, effectuée par la société française au cours des dernières décennies, soit totalement incomprise, prétexte à toutes les méprises, non-dit et non su d'une époque qui croit tout dire et tout savoir ? La prétendue dénonciation de la prétendue « société de consommation » par les prétendus freudo marxistes n'a été que le meilleur camouflage de la Bête sauvage. L'idéologie du néo capitalisme veut que son libéralisme libertaire soit confondu avec la liberté humaine. Mais l'une des raisons essentielles de la méconnaissance de la nouvelle société ne réside-t-elle pas dans la dogmatisation du marxisme, responsable d'un important retard théorique (retard au demeurant souligné par le 24e Congrès du PCF) ? Le dogmatisme a engendré un très curieux phénomène d'archaïsme polémique : toute la vie culturelle et politique s'est agglutinée sur la défense ou la condamnation d'une autre société, d'une autre époque, d'une autre économie politique, d'une autre stratégie révolutionnaire. Débusquer la Bête sauvage sera définir l'ultime lutte des classes, celle de l'affrontement de la stratégie capitaliste du pourrissement de l'histoire et de la stratégie révolutionnaire en pays « post-industrialisé ».
L'intellectuel est un individu qui a acquis quelque notoriété dans le domaine culturel et qui l'utilise dans la vie politique pour dire le juste et le vrai. C'est d'une institution typiquement française que ce livre raconte l'histoire. Mais aujourd'hui, comme beaucoup d'institutions, celle-ci est en crise. Ainsi défini, l'intellectuel a du mal à porter les conquêtes de notre siècle : celles de la connaissance, du développement scientifique et technique, des avancées artistiques. S'agit-il d'un constat pessimiste : les intellectuels seraient-ils définitivement enfermés dans « le music-hall des âmes nobles » et dans la frivolité mondaine ? Certainement pas : simplement la représentation traditionnelle des intellectuels ne coïncide plus avec ce qu'ils sont devenus. Les voies de leur engagement dans la culture sont désormais autres et l'idée même de culture doit être élargie...