« J'avoue, jusqu'à ce que je lise SOFONISBA, le dernier roman d'Anne Comtour, je n'avais jamais entendu parler de Sofonisba Anguissola.
Et je me désolais qu'il y ait eu si peu de femmes peintres
.
Et voilà qu'au sortir de cette lecture, je découvre cette artiste, cette peintresse, jaillie de la Renaissance.
En une centaine de pages, légères, précises, enlevées... Anne C. nous entraîne dans un tourbillon de joie. On suit Sofonisba dans ses apprentissages ; on la voit broyer ses couleurs, tendre ses toiles, manier fusains et pinceaux ; on l'entend jouer du virginal ; on assiste à la naissance de ses talents.
Par la vivacité et la grâce de ces lignes, j'ai la sensation d'avoir découvert, en plus d'un grand peintre injustement méconnu, portraitiste hardie et virtuose, une nouvelle amie ; et cela n'a pas de prix.
Longue vie nouvelle à Sofonisba !
À quand une exposition de ses toiles en France ?
En attendant, plongeons dans ce récit enjoué, irradié par le soleil d'Italie, comme dans un torrent d'eau vive. »
Élise Fontenaille
Qui donc est Anne de Joyeuse ?
Rien que le nom, vif et frais, claque tel un étendard... et porte en lui un insolent triomphe ! Et un destin hors du commun. Gentilhomme bien né, d'une famille au sang bleu vif, enfant turbulent, hardi cavalier, archimignon du roi Henri III, pourfendeur de protestants ; sujet central, surtout, d'un tableau qui figura en bonne place dans les Lagarde et Michard de nos enfances... Les Noces d'Anne de Joyeuse. Petit tableau fastueux, anonyme, pensait-on, jusqu'à ce qu'Anne de C en retrouve - réinvente ? - l'auteur : une ensorcelante peintre italienne... En voilà, un roman historique, joliment troussé, habilement campé ! De sa prose vive, étincelante, Anne de C fait revivre Anne de J. Et, malgré les années - cinq siècles, déjà ! le voici qui jaillit parmi nous, à cheval, rutilant, gonflé de sève, d'éclat et de jeunesse éternelle, au côté de son roi et aimé, dans l'ombre vénéneuse de Catherine de Médicis, la fascinante empoisonneuse. Ce récit : l'impression d'être passée une nuit, un peu par hasard, devant un château effacé par le temps, et d'y avoir vu, par une fenêtre entr'ouverte, illuminée par l'éclat d'une fête oubliée, au son d'une pavane, de bien séduisants visiteurs du soir.
É. F.
Les témoins de l'art roman dans la région Auvergne (Allier, Puy-de-Dôme, Cantal, Haute-Loire) : architecture, sculpture, décor et mobilier.
Une approche nouvelle dans la vision de cette époque.
L'ouvrage est divisé en trois parties : Une société féodale - Un espace sacré - Des images figées dans la pierre.
L'ouvrage abondamment illustré de photos d'Hervé Monastier, et destiné au « grand public ». Le cadre choisi est celui de l'actuelle région Auvergne (départements de l'Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme), avec des cartes permettant de localiser les édifices, département par département. Après une présentation géographico-historique, l'auteur évoque les chantiers avant d'aborder la question des grands types architecturaux et du décor monumental.
Extrait du Bulletin Monumental, 162-III, 2004.
Entre Auvergne et Limousin, près des Monts Dore, la neige recouvre la campagne environnante. Seule âme qui vive un cheval avance sur la route principale. Inquiets de ce cheval sans son maître, les villageois remontent les traces de l'animal qui les mènent au milieu d'un bois où ils découvrent un homme mort dans la neige.
Elle a connu la guerre, l'injustice, la méchanceté, la pauvreté. Elle a connu le Paris des années cinquante, des personnages pittoresques ou prestigieux, l'Auvergne dans toute sa rudesse et sa beauté. Une grande passion a changé sa vie.
Voici l'histoire authentique d'une petite fille enfant naturelle qui avait voulu mourir et qui est devenue une grande artiste, pleine d'humour et de générosité. Ces pages magnifiquement illustrées dévoilent une partie de son talent.
Ce livre est magnifiquement illustré par les photos de Jarig PLANTINGA et préfacé par Élise FONTENAILLE
La Nature profonde, la Nature originelle offre toujours au petit enfant de la campagne la joie d'accéder à la découverte de ses merveilles...
Elle lui apporte tout autant l'orage que la forêt avec ses arbres venus du temps, la colline ou la rivière, l'herbe encore où se cache un bouquet d'inoubliables violettes. Elle lui offre sa beauté, elle lui confie son âme... Et lorsque le bonheur veut qu'un grand Ancien qui, sa vie durant a exploré ce monde, l'a regardé vivre, l'a subi ou admiré prenne sa petit bonhomme par la main et lui procure la joie de la découverte, la reconnaissance marquera indéfiniment le souvenir...
L'auteur a connu cette faveur de ne pas naître dans un univers concentrationnaire, dans un monde de tours, de rues, d'asphalte, relégué dans le seul refuge du petit cube d'un grand ensemble. Il a connu, jeune, la longueur du chemin pour aller à l'école, l'émotion de voir naître ou s'effacer les saisons, les fleurs au Printemps, les ors à l'Automne. Il a affronté la neige, la pluie, le froid ou le tonnerre. Et, surtout, il a connu cette félicité sans limite d'être le confident d'un grand-père qui lui offrait de la Nature toute l'émotion de sa découverte et non la seule description de sa diversité. Philipe ROUCARIE renoue avec ce monde de la campagne profonde qu'il a connu et exploré. Dans son petit village avec ses joies, ses peines, ses inimitiés, ses brouilles, sa vie, ses hommes parfois simples, parfois grands... tout se croise dans ce roman au style amusé, à l'humour discret et à l'attachement viscéral...
Un retour au pays, la découverte des Grands Goussiers et un étrange tableau du XVIe siècle ont incité l'auteur à se lancer dans ces mémoires d'un caïeu auvergnat. Par cette fantaisie elle invite grands et petits à se promener des confins de la Chine jusqu'à l'Auvergne, à remonter le temps et à déambuler dans les cuisines des Maître queux qui ont honoré de leurs talents culinaires l'histoire de la France. Elle les incite à enrichir leur bibliothèque et engage les cuisiniers et les gourmands curieux à revisiter et à «mettre à leur carte» des recettes d'autrefois dont certaines ont plus de 5000 ans.
Une description méticuleuse et complètement inédite de la peinture sur toile ou panneaux de bois dans le Cantal, du XVIIe au XXe siècle. Pour la première fois, la richesse artistique, historique et sociologique de ce patrimoine oublié est dévoilée grâce à une visite exhaustive des églises du département.
Depuis les vastes étendues de l'Aubrac et de la Margeride jusqu'aux gorges du Tarn, en passant par les rives plus clémentes de la vallée du Lot, le Gévaudan est réputé pour ses paysages grandioses. Mais qui se douterait que le pays des Gabales est devenu la terre d'élection des croix de chemins ?
C'est pourtant la vocation qui s'y trouve affirmée, depuis plus d'un millénaire, par un incessant cortège de pèlerins qui sillonnent en tous sens des itinéraires réputés. Lointain héritier de la civilisation mégalithique et sensible aux apports celtiques, le symbole du christianisme a trouvé en Gévaudan le terreau indispensable à son plein épanouissement. La diversité de ses modèles de croix, perpétués à travers les siècles, ainsi que la préservation de ses sites naturels font du Gévaudan un pays exemplaire dans l'histoire de ce petit patrimoine.
Il m'avait surpris dans ma petite montagne, arrivé du monde de l'improviste ou de celui du rêve. Et je l'imaginais venu d'un pays de criques, de grandes marées, de colères et d'infini. Une vague l'avait amené. Je vivais dans la crainte qu'une autre vague l'emporte. Un conte empreint d'émotion, pour petits et grands.
Nous avons retenu les trois premières « Mères » qui ont le plus marqué le monde de la restauration et de la culture française sous la troisième République.
La Mère Gloanec (1839-1915) fut la célébrissime "Mère des peintres" de l'École de Pont-Aven. Elle accueillit d'illustres artistes dans ses différents établissements "La pension des illustres" dont Paul Gauguin. Ce mythe vivant est devenue l'ambassadrice de la gastronomie bretonne. Marie-Jeanne fut immortalisée dans sa "Pension Gloanec". Vous allez découvrir le mond bretonnant de cette femme d'exeption qui est "La Mère de la restauration bretonne" : La Mère Gloanec.
La première question que tu te poses : Pourquoi cette lettre ? Et la seconde suivra immédiatement : À quel titre ?
Tu me connais par ce que j'ai écrit ! Si je l'ai fait ? J'ai vu disparaître une civilisation qui était
celle de tes parents, civilisation qui venait du Temps, qui avait sa base dans la campagne profonde, pays où notre monde s'était ancré.
Je ne suis pas un étranger, un technicien, un individu qui n'a connu que les Ministères, les bureaux et la théorie. Je suis un des tiens. Je suis né dans cette campagne aujourd'hui oubliée, dans un hameau d'une simple commune. Nous étions trois. Mon père paysan de coeur, de sentiment et de passion a vécu dans ce petit univers qui était son rêve. Ma soeur est restée, mon frère a pris la suite. Je suis parti parce que c'était mon rôle de partir mais jusqu'à ma majorité, durant toutes les vacances, durant tout le temps libre, j'ai roulé derrière le char ou le tombereau, j'ai manié la scie, la bêche, la fourche, la pioche, le passe-partout, j'ai « donné » le foin dans le pré et calé ce même foin sous les chevrons de la grange, à brassées, dans une chaleur de four et au milieu d'une poussière qui, à la longue, me rendait aveugle !
Ton métier, je le connais. Je l'ai pratiqué. Je l'ai subi. Je serais né dans un autre environnement, j'aurais connu une autre vie. Mais la tienne a été la mienne et j'en suis fier.
Voilà pourquoi - peut-être ! - tu liras ma lettre. Elle n'est pas là pour changer ta vie - ce serait trop demander ! - elle est là pour te faire réfléchir, pour t'aider, pour, au mieux, te tendre la main.
Alors, si tu le veux bien, prenons quelques minutes !
Entrouvrons la porte des souvenirs. Après tout, ils ne sont pas si lointains et hier est encore là, tout proche, criant d'une vérité que tu as peut-être connue, sûrement pressentie.
Parce que, vois-tu, si hier n'avait pas été, aujourd'hui, n'existerait pas. Le temps d'hier conditionne entièrement le temps d'aujourd'hui même si, en apparence, tout a changé.
Tout ? Sauf les constances et, bien vite, on va mettre le doigt sur ce qui était la vérité du passé et qui est demeurée celle d'aujourd'hui !
Il est une base, une réalité tout aussi bien universelle que calée dans le temps : sans le paysan, la vie n'aurait pas existé. On a tendance à reconnaître - parfois ! - que l'homme de la terre a nourri l'humanité. Quel que soit le processus employé, depuis ses bras jusqu'aux techniques les plus avancées, le résultat a été le même. Sans lui, le Monde en serait resté à ses premiers balbutiements.
Beaucoup ont été imbus de cette vérité, ont pratiqué ce métier par passion, ont été grands, d'autres l'ont pratiqué par hasard, par nécessité, par routine.
Ce monde de forêts, de rivières, de gorges, de lacs, de châteaux et de légendes était né d'un volcan gigantesque qui, lui, avait donné naissance à une progéniture multiple, laquelle, aujourd'hui, lui servait d'héritière.
Le pays donnait une impression de calme dans son environnement végétal.
Mais là n'était qu'une apparence. « Les Disparues du Lac de Menet » avaient ouvert le bal. Une suite n'était peut-être pas imaginable mais elle n'était pas sans raisons. Le bouleversement des terres avait provoqué celui des hommes qui avaient vécu le feu sous leurs pieds, qui, aujourd'hui, le vivaient encore.
Trois petits avaient disparu, inexplicablement, un à chaque pont. Le commissaire avait tâtonné et, inexorablement se heurtait au silence dans cet univers où « tout le monde savait tout de tout le monde mais, dans ce cas, personne ne savait rien de rien !... »
Une étude humaine autant qu'une enquête policière !...
Un univers où chacun se retrouve à défaut de découvrir le coupable.
Au creux d'une vallée isolée, cernée par les pentes abruptes auxquelles s'agrippent les conifères et les maigres pâtures, se nichent le village de Desges et l'ancienne seigneurie du Bois Noir. En octobre 1934, la quiétude de ce bout du monde est soudainement bouleversée par des événements de nature à troubler bien davantage que la digestion des écureuils. Camille Defaux, adjudant de gendarmerie à Langeac, se voit alors contraint de s'immerger dans les secrets d'un microcosme figé par les pesanteurs du passé autant que par un hiver trop précoce.
Le Puy-en-Velay ville riche par son histoire et ses monuments nous charme, nous fascine ! Dans cet ouvrage, le photographe Paul Lutz, grâce à un choix très personnel d'images d'un beau format, se propose de vous faire découvrir ou redécouvrir la cité mariale et devous faire partager ses coups de coeur pour cette ville hors du temps. Pour notre plus grand plaisir il a pu pénétrer quelques uns des secrets du patrimoine privé qu'il nous livre ici.
The city of Le Puy-en-Velay can delight andfascinate the visitor by its wealth of history and monuments !
In this book the photographer Paul Lutz offers a highly personal choice of images in hand some format that will allow the reader to discover or rediscover the city where Mary is worshipped. This work is the loving tribute of a photographer to a timeless city. For our greatest pleasure he has been able to unveil some of the secrets of the city's private heritage.
Retrouvez l'écriture fantastique de Janine Nouschi, qui nous dit : «Écrire et se faire publier c'est descendre dans l'arène et risquer la mise à mal. Écrire des nouvelles fantastiques c'est jouer au démiurge, créer ce qui n'existe pas ou plutôt ce qui n'existe pas encore...»
Dans cet ouvrage : Le requiem de Campra, La Buse, La chambre des noces, La Dame Blanche, La bague de l'amitié, La page Fêlure, Am-Stam-Gram, Je suis revenue, Un jardin autrement, Le K, La fleur éphémère
Pourquoi, dès le XIe siècle, la petite ville de Saint-Flour a-t-elle fait l'objet de tant de visites papales et royales ? Pour répondre à cette question, Pierre commence sa recherche dans les très riches Archives Municipales, où il découvre l'oeuvre des historiens locaux, de Marcellin Boudet, dont il apprécie l'immense travail et l'honnêteté d'historien amateur, à Léon Bélard. Ses lectures terminées, il se livre à un véritable jeu de piste autour et dans la cathédrale, passant d'une chapelle à une autre, étudiant sculptures, vitraux et autres clés de voûte. Au cours de son enquête, sa route va croiser celle d'Odilon de Mercoeur et d'Urbain II, de Charles VII et du consul Pierre Gilet de la Fage, du représentant du peuple Châteauneuf ? Randon et de l'abbé Brugier de Rochebrune. Il finit ainsi par remonter jusqu'au saint fondateur, Florus, dont il découvre le secret, un secret majeur pour l'Église catholique et pour les rois de France et qui dort, depuis des siècles, dans l'austère cathédrale sanfloraine.
Si hier n'avait pas été, aujourd'hui ne serait pas. Et si je ne devais retenir qu'un seul exemple de bonheur dans la vie du monde paysan ancien, je suis sûr que ce serait celui de marcher libre, dans son pré, devant ses vaches attelées à son tombereau. Puisse le monde actuel en découvrir l'équivalent !...
La rivière ?... Elle était le complément de la terre, presque son égale. Elle était l'envie des grandes fermes de la montagne.
Mais, s'il la choyait, le paysan la connaissait mal. De ce qu'elle était avant, il l'ignorait comme il ne savait que très peu de son sort lorsqu'elle avait quitté ses près. Par contre, là, il nettoyait ses berges, la déviait juste assez pour fertiliser ses terres, l'écoutait couler et se sentait riche de ce voisinage.
De nos jours, elle a perdu beaucoup de son attrait. Pour le paysan actuel, elle est un outil, un supplément sans doute. Elle n'est plus une passion. De ce qu'est son sort importe peu et si elle permet d'obtenir un plus c'est au même titre que la pluie l'automne ou la neige l'hiver. Le vrai outil est dans le traitement !...
Cependant, si on veut regarder au-delà, elle symbolise la Vie. Suivre son cours, c'est évoluer, trouver autre chose, accepter de la voir avalée par un plus grand ailleurs. C'est reconnaître qu'il n'y a plus rien de commun entre l'étiage d'hier et la crue d'aujourd'hui.
C'est accepter de l'existence tout ce qu'elle apporte de plus, de nouveau, de complexe et de divers !... C'est accepter l'évolution !...
« Un livre de sagesse. [...] Ce livre est la trace de ce long vécu plein de souvenirs et de sagesse. Ecrit de manière très agréable, il est un véritable témoignage qui propose matière à réfléchir. » La Voix du Cantal, Juin 2017
Il était une fois un géant endormi par une fée...
Je pourrai commencer mon histoire ainsi et ce ne serait pas un conte mais une histoire vraie. Cette histoire, je veux la raconter car depuis que je suis « éteint », comme disent les hommes, j'ai eu tout le loisir de rêver mon voyage à la rencontre de mes frères disséminés sur la Terre. Cette histoire, je veux aussi la raconter car les géants comme moi ne sont pas tous des monstres ennemis des hommes, mais bien souvent des alliés dispensateurs de bienfaits.
À l'image du village gaulois d'Astérix, le Monastier-sur-Gazeille est unique et donc universel. Il a abrité une abbaye célèbre au Moyen Âge dont l'influence s'étendait jusqu'à Turin. Il a inspiré Georges DUBY pour son Temps des Cathédrales et abrité des générations de ruraux et paysans avant que leurs enfants ne soient contraints de devenir des ouvriers voués au chômage dans des banlieues plus ou moins sinistres et que les fermes alentour soient transformées en résidences secondaires. Nous avons tous, au coeur et en mémoire, à travers les existences de nos parents et grands-parents un Monastier inoubliable. Gérard FAURE a vécu celui-là, dont les habitants passaient tous un jour ou l'autre par la pharmacie de son père et il nous le raconte, avec humour et tendresse, au travers d'une enfance comme nos enfants n'en auront plus mais qu'il faut évoquer pour eux : il est né au Monastier et il est devenu journaliste à Paris, jamais il n'a oublié et n'oubliera d'où il vient. Il fut et demeure un petit mange-chèvre, surnom donné aux habitants du Monastier. Gérard FAURE nous livre ses souvenirs d'enfance au milieu de personnages aujourd'hui disparus mais toujours pittoresques.
Les collections du musée Crozatier, constituées à partir du début du XIXe siècle, sont très diversifiées et revêtent un caractère encyclopédique remarquable : archéologie, Beaux-Arts, ethnologie, paléontologie, sciences naturelles, mécanique ainsi qu'une exceptionnelle collection de dentelles. Elles répondent aujourd'hui encore à l'ambition des premiers responsables du musée qui, voici près de deux siècles, lui assignaient comme objectif « de donner le goût des arts et des sciences à une foule de nos jeunes concitoyens, qui n'ont besoin que d'une étincelle pour faire éclore des talents remarquables. » (François-Gabriel de Becdelièvre au maire du Puy, le 25 mars 1820.) Le bâtiment qui les abrite depuis 1868 a été édifié grâce à un important legs du fondeur d'art parisien Charles Crozatier (1795?1855), originaire du Puy-en-Velay. Quand la lettre devient objet d'Art? le livre devient objet de plaisir et de jubilation et notre souhait, à travers l'abécédaire du musée Crozatier, est d'entraîner le lecteur dans une dynamique d'émerveillement et d'approfondissement.
Face à la richesse des collections encyclopédiques du musée Crozatier, le choix des objets, sculptures, peintures, certes très exhaustif, fut difficile mais il favorise un premier contact avec les oeuvres présentées, et invite le lecteur à découvrir « in situ » les différents départements du musée, Beaux Arts, sciences naturelles, paléontologie, minéralogie, lapidaires, ethnologie. Notre pari était d'oser l'union périlleuse et le savant équilibre entre tradition, pour l'écriture des textes et modernité, pour la calligraphie contemporaine des lettres et du mot, dont le déchiffrage, décryptage parfois, suscite une attention particulière et voulue. Le parti pris plastique était de restituer, avec justesse et poésie, le dialogue entre les oeuvres du passé et la création contemporaine afin que les textes proposés dans cet abécédaire révèlent la quintessence même des oeuvres « phare » du musée Crozatier. Témoigner respect et reconnaissance envers les artistes et les Hommes qui ont laissé, au fil des générations, une trace du génie humain dans ce lieu multi culturel et inter générationnel, susciter chez le lecteur le plaisir de voir ou revoir objets et oeuvres emblématiques du musée, telle est notre ambition et notre mission. Joëlle Garnier Présidente de la Société des Amis du Musée Crozatier
Au nord du département, la butte de Montpensier, bien qu'amputée de son château, reste le fidèle gardien de la porte de l'Auvergne. Son ascension procure toujours la même émotion, celle de découvrir à son sommet, un territoire unique et surprenant pour l'étranger qui croit arriver dans une Auvergne de pierres et de forêts. C'est une image qui ne correspond en rien aux clichés des dépliants touristiques vantant les sommets enneigés du Cantal, l'alignement de la chaîne des Puys ou les vallées torrentielles des Rhues ou des Couzes. Ici, l'horizon est bas mais non sans relief, c'est la plaine des marais et des buttes qui s'étale à nos pieds, c'est la riche et fertile Limagne que chante déjà Sidoine Apollinaire en la comparant à une mer de moissons. C'est le pays moult riche et gras que les chroniqueurs de France décrivent pour situer en ces lieux la mort du roi Louis VIII, père de Saint-Louis. C'est ce grenier à blé qui fit la richesse des villes, bourgs et villages de cette opulente plaine qui se présente comme une extension du riche bassin parisien entré jusqu'au coeur de l'Auvergne montueuse. Le panorama permet de prendre conscience de ce phénomène qui a fait d'une formation géologique particulière, la matrice d'une richesse naturelle et humaine hors du commun. C'est à l'Oligocène que le bassin d'effondrement donne peu à peu naissance à la plaine. Sous le poids des sédiments, celle-ci s'enfonce, attirant vers elle, les terres des plateaux qui la bordent. à la fin de ces gigantesques bouleversements, de vastes nappes de sable et de galets ont été déposées par l'ancêtre de l'Allier, formant les sols des Varennes et des forêts de Randan ou de Montpensier. Du sommet de la butte, la vue porte loin. Délaissant les horizons sans fin qui filent vers le nord, le regard se porte naturellement vers le sud, démasquant les Bois Noirs et le Forez à l'est, les sentinelles alignées de la chaîne des Puys à l'ouest et, dans les brumes bleutées du sud, les confins de la Comté d'Auvergne et du val d'Allier. C'est dans ce périmètre, fort bien délimité par la nature, qu'une véritable civilisation Limagnaise voit le jour. Les effets à la fois dévastateurs et constructeurs de la nature s'étant calmés, le climat s'étant adouci, les volcans éteints, le paysage devient accueillant pour les premiers hommes. Ceux-ci s'approprient cette terre, marais et prairies, terrains de chasse, de pâture et de culture, ces sources d'eau abondantes pour s'abreuver ou se guérir, ces coteaux abrités favorables aux premiers villages, du bois pour le feu, des silex pour l'outillage, des pierres pour les maisons, de l'argile pour les poteries. La richesse et la diversité des sols associées à la bonté du climat permettent à l'homme de faire de cette région un véritable Eden où les céréales, les légumes, les fruits et la vigne poussent en abondance. Attachés à cette terre, les hommes construisent des villes et des villages, vêtus tantôt de blanc calcaire, de noire andésite, ou de pisé et de brique selon ce que contient le sol et aussi la bourse du constructeur. Aujourd'hui, maisons, châteaux mais aussi pigeonniers, fontaines, fours à pain, lavoirs, croix de carrefour balisent encore ces vastes espaces toujours couverts de florissantes cultures mais aussi peuplés de lieux discrets et ô combien charmants, au détour d'une rue de village ou à la croisée de chemins, des lieux propices à l'inspiration d'une artiste de talent qui s'ingénie à nous les faire redécouvrir. Olivier Paradis - historien
C'est à une véritable immersion dans le Saint-Flour du XVe siècle que l'auteur nous invite.
Un horrible meurtre ayant été commis le 10 novembre 1453, Quentin Ballade, prévôt du lieutenant du bailli, ouvre son enquête. Elle ne se terminera que le 30 novembre 1461.
En suivant Quentin dans son enquête, le lecteur va s'immerger dans le quotidien de Saint-Flour à cette époque marquée par la fin de la Guerre de Cent Ans et la fin du Moyen Âge. Il découvrira la vie dans les quartiers besogneux du faubourg du Pont et de la rue Coste, où l'on retrouve tanneurs, cardeurs, drapiers, potiers et ferroniers, et la vie dans les quartiers de la ville haute où l'on retrouve la haute société dans ses hôtels particuliers. Seuls les taverniers sont présents dans toute la ville, en haut comme en bas.
De l'évêque aux trois consuls, de la police communale à la justice royale, des processions des corporations aux jeux du Pré de Pâques, de la loge de la recluse à la mayso de las filhetas comunas (le bordel municipal), c'est toute cette époque qui revit.