La légende parle d'un "âge d'or, où vallées et montagnes n'étaient entravées d'aucune mu-raille. Où les hommes allaient et venaient librement..." Mais ce temps lointain est bien révolu. Le royaume est accablé par la disette et les malversations des seigneurs de la cour. À la mort du vieux roi, sa fille Tilda s'apprête à monter sur le trône pour lui succéder. Avec le soutien du sage Tankred et du loyal Bertil, ses plus proches conseillers et amis, elle entend mener à bien les réformes nécessaires pour soulager son peuple des maux qui l'accablent. Mais un complot mené par son jeune frère la condamne brusquement à l'exil. Guidée par des signes étranges, Tilda décide de reconquérir son royaume avec l'aide de ses deux compagnons. Commence alors un long périple, où leur destin sera lié à "L'âge d'or" ; bien plus qu'une légende, bien plus que l'histoire passée des hommes libres et de leur combat, c'est un livre oublié dont le pouvoir est si grand qu'il changera le monde.
1979. North Hollywood. Deux policiers découvrent une junkie décédée dans son appartement. Une affaire sordide de plus ? Non. Car la victime est une certaine Judee Sill, étoile filante de la Folk qui connut une brève heure de gloire seventies avant de mystérieusement disparaître dans la nuit de l'anonymat... Enfant révoltée, délinquante récidiviste, droguée et prostituée notoire : Judee fut tout cela et pire parfois. Mais elle fut surtout une musicienne touchée par la grâce, dont le timbre et la personnalité marquèrent de leur doux fer ceux qui l'entendirent et la côtoyèrent.C'est ce destin dramatique, romanesque et musical que vous invitent à remonter Juan Díaz Canales (Blacksad, Corto Maltese) et Jesus Alonso Iglesias, au gré d'un scénario rythmé comme une partition, servi par un dessin restituant comme jamais les années 70 et s'autorisant parfois de sidérantes envolées psychédéliques.
Avec l'hiver, la guerre a commencé. Tandis que les insurgés rassemblent leurs troupes et remontent depuis la Péninsule, la princesse Tilda assiège le château de son frère pour reconquérir son trône. En haut des remparts, en première ligne, les "gueux" se préparent à l'assaut. Ce deuxième tome conclut en majesté l'épopée flamboyante de « L'Âge d'or », ce livre assez puissant pour déchaîner la tempête et la révolution, la force d'une utopie qui donne envie de croire en l'avenir.
Gilles Collot-Sopièdard, dit Collot, est l'humoriste le plus redouté de la place parisienne. Sur papier, sur les ondes ou dans les cocktails, il punaise au mur, par ses mots acérés, tous ses interlocuteurs. Mais de quoi cet humour est-il la politesse ? Car Collot, dans le dénuement du cabinet de sa psy, lève peu à peu le voile sur une enfance refoulée, qui l'a poussé à couper les liens avec sa famille. Cependant, à la suite d'un accident de parcours professionnel, le quinquagénaire va accepter de se rendre dans le Nord, à la redécouverte de sa famille. Et à la découverte tout court d'une année charnière : 1986, l'année que sa mère a soigneusement occultée des albums photo...Entre humour et gravité, Didier Tronchet livre un récit aux accents autobiographiques mais universel, dont on ne peut ressortir qu'amusé, ému... et reconnaissant.
Il était une fois un chevalier déchu et une jolie princesse à délivrer... Méprisé par ses anciens compagnons d'armes pour un crime qui entache à jamais sa réputation, Arzhur erre de tavernes en champs de bataille à la recherche du prochain contrat qui remplira sa bourse. Une nuit, trois mystérieuses vieilles femmes lui proposent le pacte dont rêvent tous les mercenaires : retrouver honneur et fortune en délivrant une fille de roi, retenue captive dans les ruines d'un château abandonné. Malgré la méfiance de son écuyer, Arzhur accepte le marché et livre un combat sans pitié aux monstres qui gardent la princesse. Mais Islen n'est pas la frêle jeune fille en détresse qu'il imaginait sauver... D'où viennent ses obscurs pouvoirs, que tout le royaume semble redouter ? Quels liens l'unissent aux trois vieilles qui ont payé Arzhur pour la libérer ? Victimes d'un complot dont ils n'ont pas toutes les clés, les jeunes gens s'allient pour reprendre leur destinée en main.
Islen, usant des terribles pouvoirs de sa mère, a déchaîné ses animaux contre son Roi de père. Échappée du château de ce dernier en compagnie d'Arzhur le chevalier déchu, elle apprend à mieux connaître cet homme qui, comme elle, cherche à échapper au poids de son hérédité... La fuite de ces âmes blessées sera-t-elle un havre de bonheur permettant à la jeune fille de ne pas assumer le destin laissé en héritage par sa mère aussi puissante que toxique ? Les trois vieilles, dangereuses harpies qui la surveillent dans l'ombre, ne perdront pas une miette de ce romantique et dramatique spectacle, au cours duquel de nombreux masques tomberont... Entre amour tragique, féminisme, matricide et grande aventure, la conclusion d'une fantasy littéraire furieusement actuelle, menée par le regretté Hubert (Beauté) et Vincent Mallié (La Quête de l'oiseau du temps).
À travers trois nouvelles, inspirées de destins véridiques, Nine Antico brosse un instantané de la condition des femmes dans l'Italie du XXe siècle. Il y a d'abord Agata, envoyée par son père dans un sanatorium pour échapper au scandale public déclenché par l'assassinat de sa mère par son amant. Puis Lucia, tondue et écartée de la vie sociale à l'issue de la Seconde Guerre mondiale pour avoir couché avec un soldat allemand. Et enfin Rosalia, placée sous protection de témoins après avoir livré le nom de plusieurs mafieux de son village... Ces trois jeunes femmes, portant toutes des noms de saintes, seront sacrifiées sur l'hôtel des valeurs sociétales malgré leur détermination, leur courage ou leur innocence... Madones et putains, un récit puissant comme un drame antique et précis comme une étude sociologique, dont la beauté graphique comme le propos ne peuvent laisser indifférent.
Le jour de son 60e anniversaire, Josy refuse de souffler les bougies de son gâteau. Sa valise est prête. Elle a pris une décision : celle de quitter mari et maison pour reconquérir sa liberté en partant avec son vieux van VW ! Sa famille, d'abord sous le choc, n'aura dès lors de cesse de la culpabiliser face à ce choix que tous considèrent égoïste. Josy va heureusement tenir bon, trouvant dans le CVL (« Club des Vilaines Libérées ») des amies au destin analogue et confrontées à la même incompréhension sociétale... Mais cela suffira-t-il pour qu'elle assume sa soif d'un nouveau départ ? Et qu'elle envisage peut-être même un changement d'orientation sexuelle ? Oui, si l'amour s'en mêle. Ou pas... Aimée De Jongh et Ingrid Chabbert composent la peinture subtile, touchante et moderne d'une crise de la soixantaine au gré d'un road movie impossible à lâcher avant sa conclusion. Un « Aire Libre » surprenant, osant traiter le tabou du changement de vie et d'orientation sexuelle...
Quand un retour aux sources imprévu devient renaissance à soi-même.Plus vraiment d'inspiration, plus d'envies et pas de projets, l'auteur de BD Simon Muchat végète doucement dans son boulot d'animateur scolaire, et exaspère Claire, sa compagne, qui le voudrait plus investi.
Invité à passer quelques jours au Portugal, dont sa famille est originaire et où il n'était plus allé depuis l'enfance, il va y découvrir une autre façon d'exister et d'être - et peut-être le début d'une nouvelle inspiration ?
Cyril Pedrosa nous livre un récit introspectif qui explore les plis et replis existentiels d'un quotidien sans histoire, devenu sans consistance et sans saveur. Le récit, aussi, d'une renaissance à soi, à travers la redécouverte d'un lieu d'enfance, noyé dans les brumes du souvenir.
Londres, dans les années 60. Le docteur Stephen Ward, ostéopathe dont les talents lui valent l'affection de nombreux notables, partage ses loisirs entre réceptions mondaines et parties fines... Lorsqu'il croise Christine, une jeune danseuse ambitieuse, il en devient le Pygmalion, lui faisant rencontrer des hommes aussi importants (et sensibles à son charme) qu'un espion russe ou encore le ministre de la Guerre anglais, John Profumo... L'affaire Profumo, avec ses relents d'espionnage international et de coucheries mondaines, fut le plus grand scandale de la société anglaise des sixties. Miles Hyman et Jean-Luc Fromental, après Le Coup de Prague, se révèlent parfaits pour lui redonner vie, dépeignant avec une égale réussite l'esthétisme guindé d'une Londres bourgeoise et la beauté des corps cherchant à s'affranchir de cette rigidité. Un grand livre - dans la tradition d'un John Le Carré - pour une énorme affaire...
Dans le village de Giverny, où Claude Monet peint quelques-unes de ses plus belles toiles, la quiétude est brusquement troublée par un meurtre inexpliqué. Tandis qu'un enquêteur est envoyé sur place pour résoudre l'affaire, trois femmes croisent son parcours. Mais qui, de la fillette passionnée de peinture, de la séduisante institutrice ou de la vieille dame calfeutrée chez elle pour espionner ses voisins, en sait le plus sur ce crime ? D'autant qu'une rumeur court selon laquelle des tableaux d'une immense valeur, au nombre desquels les fameux Nymphéas noirs, auraient été dérobés ou bien perdus.
Antoine, dit « Toinou », décide de plaquer son Aubrac rural pour le Paris rutilant des années 1950. À 18 ans, il découvre avec stupéfaction les charmes de Pigalle, en particulier ceux des danseuses du cabaret « La Lune Bleue », dans lequel il va travailler. Pris sous l'aile du patron, « le Beau Beb », il va ainsi faire la rencontre de personnages hauts en couleur tels que « Pare-brise », le comptable, « Poing-barre », le videur, ou encore Mireille, la vendeuse de cigarettes... Mais à trop fréquenter le monde de la nuit, le naïf jeune homme va vite se retrouver plongé dans de sombres histoires de grand banditisme, dont la violence va profondément changer son existence... Toinou brûlera-t-il son innocence à la lumière enivrante de sa nouvelle vie ? Un grand album « Aire Libre » signé Christin et Arroyo, entre polar et évocation nostalgique du Paris éternel.
Pour les enfants du quartier, le parc est un inoffensif jardin public. Mais pour son gardien, c'est un nid de sombres créatures qu'il est le seul à voir : asocial et atteint d'un solide trouble de la rêverie compulsive, Providence s'est donné pour mission de protéger les promeneurs malgré eux. Sa tâche se complique lorsqu'un livre étrange sorti des eaux troubles du lac libère un bestiaire terrifiant et attire l'attention des très louches services psycho-sanitaires... Talonné par une nouvelle directrice bien plus versée dans le jargon du management que dans l'occulte et déterminée à gérer le parc comme une véritable start-up, le gardien lutte contre l'appel d'un autre monde : noyé dans les brumes du lac, le reflet d'une étrange maison où il serait enfin en paix l'attire irrésistiblement... Une sublime variation sur l'univers et le personnage de Lovecraft, rendant hommage à l'imaginaire sous toutes ses formes. Après Acqua Alta, L'Arbre aux pies et Ornithomaniacs, Daria Schmitt propose le plus abouti de ses albums, porté par un dessin splendidement fouillé au service d'une intrigue aux multiples rebondissements et références.
Belgique, an 1750. Le petit Bellem et sa mystérieuse mère se rendent au célèbre burg Reinhardstein, où l'enfant remet au marquis de Mauban une étrange lettre révélant qu'il est le fils de la fée Mélusine ! Recueilli par le marquis, dont la famille doit justement sa fortune à la fée, Bellem va suivre une stricte éducation religieuse en compagnie de Marie-Charlotte, la jeune comtesse. Mais le garçon rebelle, que l'eau bénite semble brûler, va-t-il se couler si facilement dans le destin de croyant que l'on veut lui voir endosser ? D'autant que l'enfant fait preuve d'une cruauté très inventive, d'un don pour les farces inspirées et d'un goût pour la liberté qui va le jeter droit sur les chemins de la découverte de lui-même, au gré d'aventures pleines de magie, d'amour et de drame... Le légendaire Jean-Claude Servais, pour son nouvel album, vous invite à une (re)visite exceptionnelle du burg Reinhardstein, édifice farouche et sauvage, parmi les châteaux les plus visités de Belgique !
Deux cents ans après sa naissance, Baudelaire continue de marquer les générations et le poète plane sur l'œuvre d'Yslaire depuis les origines. C'est pourtant Jeanne Duval, celle que le poète a le plus aimée et le plus maudite, que le dessinateur a choisie pour revisiter dans ce chef-d'œuvre la matière sulfureuse et autobiographique des Fleurs du mal. De Jeanne, pourtant, on ne sait presque rien, ni son vrai nom, ni sa date de naissance, ni sa date de décès. Aucune lettre signée de sa main ne nous est parvenue. Restent quelques témoignages, des portraits dessinés par Baudelaire lui-même, une photo de Nadar non authentifiée, sans oublier les poèmes qu'elle lui a inspirés. Jeanne, "c'est l'invisible de toute une époque" qui réapparaît dans la résonance féministe de la nôtre. Elle qui était stigmatisée comme mulâtresse, créole et surnommée "Vénus noire" en référence à la "Vénus hottentote", aimante tous les préjugés d'un siècle misogyne et raciste.
Tenter de capter, malgré son évanescence, ce sentiment de solitude qui nous saisit face à la complexité du monde. Cet état d'âme qui, s'il nous isole de nos semblables, est peut-être ce qui fait de nous des humains. Outrepassant par la grâce du dessin le principe selon lequel il faut se taire sur ce dont on ne peut pas parler, Cyril Pedrosa suit les méandres de cette émotion, nous livrant un magistral récit en quatre tableaux. Quatre tableaux, pour quatre saisons et autant de personnages en quête de leur destinée, à travers l'espace et à travers le temps.
Autour de lieux, à l'occasion de luttes, ces êtres sans attaches vont croiser d'autres solitudes et tisser les uns avec les autres le fil ténu d'une conscience happée par l'inconnu et tourmentée par l'énigme du sens de la vie. Chaque saison a son identité graphique, chaque voix également. Une oeuvre d'une intensité et d'une sensibilité narrative rares, du créateur du très remarqué "Portugal".
Le discret docteur Tomas Stockmann et son frère Peter, maire hâbleur et populiste, ont fondé ensemble un établissement thermal dont le succès assure la prospérité de leur petite île. Tomas, qui ne cautionne pas la gestion qu'en fait son frère, s'est toutefois mis en retrait du projet, n'y assurant plus que la mission de médecin généraliste pour les touristes. Une tâche inintéressante qui va pourtant lui permettre de découvrir un terrible scandale sanitaire. Et l'obliger à entamer un combat contre son propre frère, notable soutenu par les pouvoirs de la finance, de la politique mais aussi par la majorité bêlante des électeurs de l'île... Menace écologique, mensonge politique et manipulation de l'opinion publique : plus d'un siècle après sa première représentation sur scène, Javi Rey revisite la pièce du dramaturge norvégien Henrik Ibsen (1828-1906), dont les problématiques restent d'une actualité totale. Un Ennemi du peuple est un album essentiel. Une histoire prenante doublée d'une surprenante réflexion sur le concept de démocratie.
En 1958, à la veille de la Coupe du monde en Suède, douze footballeurs de Première Division quittent clandestinement la France et rejoignent les rangs du FLN. Nous sommes en pleine guerre d'Algérie et leur but est de créer la première équipe nationale algérienne de football et d'en faire l'ambassadrice de l'indépendance à travers le monde... Parcourant le monde souvent clandestinement, cette équipe de champions devenus des va-nu-pieds, devant parfois accomplir plusieurs milliers de kilomètres en minibus à travers le désert pour jouer un match, sans remplaçants, va accomplir exploit sur exploit au fil de plus de 80 matches. Ils s'appellent Zitouni, Arribi, Kermali, Mekhloufi... et ils sont devenus des légendes du sport.
On dira de ces "fellaghas au ballon rond" qu'ils ont fait avancer la cause algérienne de dix ans et évité des dizaines de milliers de morts supplémentaires.
Javi Rey, Bertrand Galic et Kris n'ont jamais déserté les stades et ont trouvé dans les destins de ces joueurs l'occasion de croiser leur amour du ballon rond et de l'histoire avec un grand H. Kris, l'un des chefs de file de la bande dessinée du réel (on lui doit les succès "Un homme est mort" ou "Notre mère la guerre"), a trouvé les parfaits coéquipiers en Bertrand Galic, habile scénariste et historien, et Javi Rey, un jeune dessinateur catalan qui mêle subtilement les émotions humaines et l'intensité des scènes de match.
Philadelphie, 1776. Mrs Betsy est dépêchée par les indépendantistes américains pour concevoir le tout premier drapeau des futures nations unies. Sa domestique, Angela Brown, décide alors de transformer cet étendard en un hommage révolutionnaire, en y adjoignant en secret un symbole inestimable...
Douvres, 1944. Le soldat Lincoln se morfond dans son camp militaire, entre discriminations raciales et bagarres quotidiennes. Jusqu'à ce qu'il reçoive une lettre de sa soeur, Johanna, annonçant qu'elle a découvert dans les possessions de leur tante décédée les mémoires d'Angela Brown - rien de moins qu'un témoignage d'une rareté et d'une valeur exceptionnelles. Si l'histoire relatée dans ces mémoires est réelle, alors c'est l'histoire des États-Unis qui est à récrire.Sauf que l'emblème américain est aux mains des Allemands nazis, qui l'ont dérobé ainsi que d'innombrables trésors, au cours de leurs pillages. S'ensuit donc la mise en place d'une opération de la plus haute importance, à laquelle participe Lincoln...
Quand Yves Sente rencontre Steve Cuzor, c'est la petite histoire et la grande Histoire qui se percutent dans un album aux allures d'épopée. Par l'ampleur de sa narration et la densité de son graphisme, ici sublimé par le noir et blanc du tirage de luxe, Cinq branches de coton noir est d'ores et déjà une oeuvre mémorable.
Lorsqu'il fait un burn-out, Jean, bibliothécaire qui semble être passé à côté de sa vie, décide de retrouver Rémy-Bé, le chanteur de sa jeunesse (lorsqu'il se voyait encore révolutionnaire et contestataire). Fasciné par la désinvolture et la liberté de ton des chansons, Jean voit dans cette recherche improbable l'occasion de renouer avec le personnage qu'il n'a pas osé être. Enregistrés sur une vieille cassette audio, les morceaux l'ont suivi pendant des années, seul vestige du passé. D'ailleurs, personne ne semble se souvenir de ce chanteur, l'aurait-il inventé ? Sa seule piste : la pochette du disque avec le viaduc de Morlaix en arrière-fond. L'indice est maigre, mais Jean pourra dénouer le fil de manière surprenante, avec le seul secours des paroles de la douzaine de chansons, qui sont comme un puzzle mystérieux. Au bout du chemin, il y a le fantôme du chanteur perdu que Jean pense connaître par coeur. Il n'est pourtant pas au bout de ses surprises. C'est un autre qu'il rencontrera, tout en faisant lui-même la découverte de celui qu'il est, à travers celui qu'il aurait pu être. Les îles lointaines ne laissent pas indemnes...
Dans les yeux d'Ambre, une enfant qui grandit de la Préhistoire au monde moderne, la vieille Louba creuse le temps pour raconter l'histoire du loup dans un album presque chamanique, qui relie le conte à la réalité documentaire, le réel à l'imaginaire.
Dans un moment de folie, un petit vaisseau spatial en mission d'exploration s'écrase sur une planète océan inconnue. Heureusement des sortes de pieuvres géantes aident les cinq rescapés à remonter à la surface et à rejoindre la seule île à l'horizon. À leur grande surprise, ils sont accueillis sur le rivage par des humains aussi primitifs que bienveillants. Si ces hommes et femmes au sourire figé se révèlent être cannibales, le plus inquiétant reste leur totale docilité. Les naufragés sont-ils condamnés eux aussi à se soumettre à la volonté du mystérieux Grand Tout ?
Ambre, dite « La Loba », et que certains considèrent comme une vieille sorcière, vit seule dans la forêt. Son objectif : retrouver les os de son loup assassiné, qu'elle espère ressusciter grâce à d'antiques secrets... Mais l'arrivée dans sa montagne d'une jeune chercheuse vient troubler l'équilibre de sa vie diurne. Sa vie nocturne, elle, est comme toujours rythmée par ses souvenirs. Ambre se rappelle ainsi comme elle succéda à la précédente « Loba », échappant à un déséquilibre entre l'Homme et la Nature, incarnée par Charles, son ami d'enfance, détestable chantre du « modernisme »... Elle se rappelle aussi les grandes étapes qui rythmèrent la rupture définitive entre les humains et leur environnement, au nom du « progrès ». Et dans tous ces souvenirs, le loup, toujours, comme le symbole de cette part animal crainte et niée... Toujours plus beau, toujours plus habité : la fin d'un puissant plaidoyer humaniste et écologiste signé Servais.
Les enlèvements se multiplient autour de Bakersfield en Californie et l'aînée des filles du banquier Kelley est retrouvée assassinée. Une occasion pour le jeune Matt Monroe, tout juste recruté chez les Pinkertons, la célèbre agence de détectives privés, de remonter la piste de son vrai père, qui n'est autre que Chen Long, le Chinaman de la série d'Olivier TaDuc et Serge Le Tendre.