Il est exceptionnel dans l'archéologie de rencontrer des édifices au plan complexe et organisé, construits avec soin, mais dont l'usage échappe encore : c'est pourtant le cas dans l'Afrique romaine du groupe tardif des « monuments à auges », qu'il a bien fallu désigner par une de leurs caractéristiques structurelles, faute d'en connaître la fonction. Leurs cuves en pierre, largement répandues dans le monde romain, offraient pourtant de multiples possibilités : elles sont ainsi banales au Proche-Orient dans les étables ou les écuries. Les contributions réunies dans ce volume, explorant diverses régions méditerranéennes, passent en revue les différents milieux dans lesquels apparaissent ces éléments - contextes ruraux, commerciaux ou liés aux distributions de denrées par l'État ou l'Église - et laissent entrevoir plusieurs hypothèses d'interprétation.
Cet ouvrage propose une réflexion renouvelée autour du thème de la pauvreté au Moyen Âge en Europe méditerranéenne (ixe-xve siècle) afin de saisir les phénomènes économiques et sociaux la caractérisant. Les travaux, ici réunis, de médiévistes français, espagnols et italiens, visent à dépasser les problématiques étudiées dans les années 1960-1980 par Michel Mollat. Les processus d'appauvrissement, la pauvreté laborieuse, les attitudes institutionnelles et personnelles face à la pauvreté et la culture matérielle qui lui sont associées forment le fond des études proposées. Sont également questionnés les rapports que la pauvreté entretient avec le travail, les liens qu'elle contraint à nouer ou à dénouer et quelles stratégies de survie sont développées par celles et ceux qui, pour une raison ou pour une autre, y sont tombés.
À partir des chroniques nobiliaires d'époque trastamare, cette étude cherche à établir comment la guerre était vécue et racontée en Castille au xve siècle. Les deux premiers chapitres portent sur les conditions de production de ces textes, et abordent les problèmes posés par la mise en récit de l'expérience vécue. Les trois suivants montrent que la culture de guerre est alors largement partagée au sein de la noblesse, sans considération de genre ni de statut : femmes et clercs n'en sont pas exclus. En revanche, le discours sur la guerre construit une forme d'exclusivité nobiliaire qui se manifeste dans le traitement narratif réservé aux combattants roturiers. Le dernier chapitre aborde enfin le combat dans une perspective anthropologique, en s'attachant au corps et aux émotions du guerrier.
Le terme « Berbère », qui désigne la population du Maghreb au moment de la conquête islamique, renvoie à l'idée du caractère autochtone de cette dernière. Cette altérité coexiste cependant dans les textes avec la revendication du caractère oriental des Berbères, à travers l'élaboration de généalogies fictives des tribus, qui présente le Maghreb comme orientalisé avant même la conquête. Mais cette construction s'est accompagnée, très vite, d'un discours des auteurs maghrébins qui revendiquait la place originale et éminente des Berbères face aux Orientaux dans le plan divin, par une inversion assumée des polarités de l'Islam et des hiérarchies des peuples musulmans. Les études réunies dans ce volume analysent cette tension permanente dans le discours, entre la revendication d'une origine orientale et celle d'un rôle éminent des populations musulmanes du Maghreb dans le destin de l'Islam.
En 1966, sept ans après l'avènement de la révolution cubaine, un nouveau groupe poétique naît autour de la revue El caimán barbudo affiliée au parti communiste de Cuba. Leur écriture est turbulente, originale, alliant adhésion au pouvoir et prise de distance ludique. L'évolution de la liberté d'expression à Cuba, le retentissement national et international de leurs oeuvres, pousseront certains sur le chemin de l'exil et de la dissidence, d'autres à trouver une voie singulière sur l'île. En 1996, une dernière tentative de réunion du groupe à travers les pages de la revue madrilène Encuentro de la cultura cubana redessine encore leurs liens. Croisant études littéraires et sciences sociales, ce livre retrace l'histoire inédite de ce groupe durant la seconde moitié du xxe siècle et analyse la manière dont la littérature se réinvente au gré des bouleversements politiques.
Este libro aborda un tema fundamental para entender la configuración de las monarquías en los extensos imperios ibéricos entre los siglos xvi y xviii: la distancia y su gestión. Más allá de la separación, meramente física, entre los habitantes de los territorios europeos y los de ultramar, esta distancia se revela plural; es social, cultural, política e incluso temporal. Los mecanismos promovidos por los actores imperiales para asentar su dominio sobre aquellos vastos territorios, cómo percibieron y concibieron estas distancias; cómo las experimentaron y cómo gobernaron para vencerlas son cuestiones analizadas en esta obra desde la visión de destacados especialistas europeos e iberoamericanos.
Cet ouvrage porte sur les modalités spécifiques de l'islamisation au Maghreb. Dans une première partie, l'accent est mis sur l'orientalisation que supposaient l'imitation et l'adaptation de modèles nés en Orient, qu'ils soient religieux, culturels ou politiques. Dans la seconde, sont livrés les résultats d'une enquête sur la construction de légitimités politiques propres : on y voit comment, d'une légitimation importée (délégation du calife, appropriation de doctrines d'origine orientale, adoption massive de l'orthodoxie par le biais du malikisme), les gouvernements et les mouvements religieux du Maghreb sont progressivement passés à une légitimation émancipée de l'Orient.
Bartolomé Bennassar est un voyageur. Le temps et l'espace sont ses horizons : la profondeur historique de l'histoire espagnole, les grandes terres de l'Amérique latine. Comme tout pérégrinant, il écrit ses voyages, mais avec une plume double : celle de l'écriture romanesque - l'un de ses romans a connu une adaptation au cinéma - et celle de l'historien. Il nous livre dans ce petit ouvrage la quintessence d'un itinéraire humain et intellectuel : de la découverte de la discipline qui sera la sienne, l'histoire, à sa carrière, scandée au rythme de la publication d'une oeuvre historiographique importante, de spécialiste attentif des évolutions du monde hispanique, sans oublier la passion de l'enseignement qui inlassablement l'emmène avec ses étudiants sur les routes des Andes.
Durante mucho tiempo se han considerado como un hito esencial en la historia del imperio hispanoamericano la muerte del último Habsburgo a finales del siglo xviii y la llegada al trono de los Borbones a inicios de la centuria siguiente. Como ya, en no pocos aspectos, la realidad de las provincias americanas se estaba autonomizando de los procesos de la Península, ese cambio sucedió para ellas en un contexto de dinámicas propias y de evoluciones a veces notables aunque en general mal conocidas, con las que tuvo que contar el gobierno español cuando inició las primeras reformas que prefiguraban las de la segunda mitad del siglo. Los estudios aquí reunidos tratan de esas temáticas en una perspectiva comparativa en la que resaltan las semejanzas y los procesos de diferenciación de los dos virreinatos.
Avant le temps des ministres-favoris de l'époque baroque, les rois de l'Europe médiévale ont compté dans leur proximité sur l'assistance de personnages souvent vus comme leur préfiguration. Cette expérience de la privauté n'est cependant pas partout de même intensité. Ainsi, la Castille de la fin du Moyen Âge se distingue-t-elle par une continuité d'expérience. Ce terrain s'avère donc particulièrement propice pour interroger l'identité de la privauté médiévale, son sens historique. La privauté (privanza) est un choix, celui de l'amitié contre la parenté. Réalisé sur le terrain idéologique à partir du milieu du xiiie siècle, ce choix se fait stratégique au début du xive siècle : contre ses parents et ses barons, qui entendent exercer une emprise sur sa royauté, le roi lance ses créatures, les privados, pour s'en libérer. Si ceux-ci oeuvrent donc à une expulsion, ils organisent dans le même temps une participation alternative et plus large au gouvernement du roi, celui de sa personne et de son royaume. La privauté fait ainsi sentir quel dépassement sociétal affecte la compagnie royale à partir du xiiie siècle. Et la répétition des expériences de privauté au xive siècle fonde un régime politique, marqué par la distinction entre gouvernement et souveraineté. Cet essai envisage à nouveaux frais ce moment fondateur de l'expérience médiévale du pouvoir d'État.
La importancia del adorno de interiores en el siglo xviii apenas ha dejado vestigios materiales más allá de las residencias palaciegas, siendo igualmente escaso el estudio de sus fuentes. Entre estas últimas se encuentra el plan decorativo para los apartamentos de la duquesa de Alba en el Palacio de Buenavista (1792), raro testimonio escrito en forma de viaje pintoresco por el comerciante de sedas y adornista François Grognard, quien hizo un diseño ex profeso a la moda. La traducción al español de este apasionante relato se acompaña de la transcripción anotada de la correspondencia manuscrita conservada en la Bibliothèque municipale de Lyon, y tres estudios particulares sobre Grognard, el palacio de Buenavista y la actividad de los adornistas. El libro es una contribución novedosa al conocimiento de la intensa actividad artística y comercial de Madrid y de las relaciones internacionales a través de un intermediario culto y moderno.
La pureté en question examine les fondements historiques et scripturaires de l'idéal de pureté partagé par les juifs et les chrétiens à la fin du Moyen Âge en péninsule Ibérique. Le croisement des sources théoriques et des documents de la pratique, des sources latines, hébraïques et vernaculaires met en évidence la façon dont ce thème majeur de la littérature biblique et talmudique s'est perpétué à travers les siècles et a eu des incidences nombreuses sur la vie quotidienne des hommes au xve s. La réflexion débouche sur des questions centrales pour l'histoire de la minorité juive en péninsule Ibérique : le passage de l'antijudaïsme à l'antisémitisme, l'apparition du concept de race, la prépondérance du sang dans l'assignation à une identité, le poids de l'accusation de crime rituel, l'incrimination des non chrétiens dans une société Ibérique de plus en plus exclusive, la discrimination et la ségrégation pour s'en protéger jusqu'à l'expulsion.
Este libro quiere ser una aportación novedosa a la historia española del proceso secularizador. Su propósito es demostrar que se puede hablar de secularización en España antes de que la noción tenga efectiva productividad jurídica y constitucional. El periodo elegido (1700-1845) es precisamente época clave de las interrogaciones sobre secularización de lo político; pero tales interrogaciones son heterogéneas, ya que la propia idea de secularización se pone a debate y está sometida a múltiples bloqueos. Parece empezar a funcionar entonces un proceso de secularización social y cultural antes que político. En efecto, la influencia secularizadora de las ideas de la Ilustración conlleva cambios sociales y nuevas prácticas culturales, científicas y artísticas, que transforman, hasta en el seno de la Iglesia, la percepción de lo sagrado. Tales cambios ocasionan, a principios del siglo xix, la ruptura de la convención entre la Monarquía, la Iglesia y la Nación.
L'histoire de l'intendance hispano-américaine ne peut se faire sans l'histoire des hommes qui la gouvernent. Au-delà des données biographiques classiques, cet ouvrage se penche sur leur environnement familial, social et professionnel. Son originalité réside dans la composition du groupe étudié. Il recense l'ensemble des intendants de la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne entre 1764 et 1821 quel que soit leur mode de nomination, qu'ils soient entrés ou non en charge. Il est le seul à étudier les intendants de cette aire géographique dans toute son intégralité territoriale (Nouvelle-Espagne, Guatemala, Louisiane, Cuba, Porto Rico, Philippines).
Situé à une trentaine de kilomètres au sud-est de la petite ville aragonaise de Huesca, le site de Las Sillas à Marcén a fait l'objet depuis de nombreuses années de recherches archéologiques. Ce livre regroupe l'ensemble des découvertes réalisées tout en mettant en relation cet habitat avec les autres établissements musulmans de cette partie de l'ancienne Marche Supérieure d'al-Andalus. Les recherches ont permis d'y mettre au jour un vaste habitat rural occupé tout au long des xe-xie siècles, avant qu'il ne soit abandonné après la conquête des lieux par les troupes du roi Pierre Ier d'Aragon (1094-1104). Établi dans l'ancien district castral de Gabarda et associé à une mosquée, le site fut occupé par une communauté rurale et sa fondation témoigne de l'empreinte de la ville dans ces campagnes. Constitué par de nombreuses céramiques, des meules, des objets métalliques et des monnaies, le mobilier découvert s'est avéré à la fois abondant et varié, en particulier pour l'époque de la taifa hudide de Saragosse. Il constitue ainsi un reflet de la vie des populations rurales et de leurs activités, tout en révélant leur faible militarisation.
La valeur esthétique et éthique reconnue au trait d'esprit dans l'Espagne du Siècle d'or modifia en profondeur les formes de la facétie littéraire ainsi que son statut artistique. Poésie savante et souvent érudite, poésie où l'on rencontre les personnages les plus ridicules mais aussi les héros de la mythologie, poésie où la facétie paraît parfois le disputer à la réflexion contenue, le burlesque doit surprendre un lecteur invité à relever le défi interprétatif lancé par le poète. Les mille détours empruntés pour formuler le bon mot sont autant d'énigmes offertes à la sagacité du lecteur et à sa complicité. Laisser entendre sans tout à fait dire, laisser entrevoir sans montrer directement, surprendre par l'obscénité du trait ou sa profondeur constituent autant d'objectifs assignés aux poètes burlesques du xviie siècle. Il existe dans leurs oeuvres un ensemble cohérent de procédés qui constituent une véritable poétique, que cet ouvrage entreprend d'établir et d'interpréter.
Le principal intérêt de cet ouvrage réside dans l approche microhistorique de groupes sociaux aux trajectoires individuelles inattendues. Il renouvelle en partie le regard que l on porte sur les populations indifférenciées des centres miniers du nord du Mexique colonial. L'enquête, basée sur les archives mexicaines, permet de mieux prendre la mesure des dynamismes, de la fluidité et de la grande instabilité qui affectait ces sociétés. Il en résulte un texte foisonnant d'études de cas, certains étudiés suivant divers angles d'attaque : spatiaux, sociaux, religieux, judiciaires, culturels... Ce livre se propose donc de compléter les travaux sur Zacatecas et l'étude des sociétés minières du Centre-Nord de la Nouvelle-Espagne grâce à une démarche qui apporte un peu de « chair » à une littérature traditionnellement plus encline à considérer l'histoire économique, celle de la construction régionale ou la trajectoire exemplaire des élites.
Las últimas décadas del siglo XX corresponden a lo que Huntington definió como la «tercera ola» de democratización, que comienza en el sur de Europa en la década de los 70, continúa con los países latinoamericanos en los años 80 y en los del este europeo post-comunista en los años 90. Entre las cuestiones generadas por el surgimiento de estas democracias, el problema de la gestión de la violencia pasada (la de la dictadura), presente (la de la transición) y futura (la de la democracia restaurada o consolidada) aparece primordial. Al final del siglo XX, la democracia aparece tanto como un régimen-emancipación que como un régimen-refugio capaz de proteger los derechos humanos ante la tentación monopolística del Estado. La tradicional oposición entre violencia y democracia adquiere un sentido más fuerte puesto que se trata de pacif car un país devastado por el empleo institucionalizado de la violencia. Pero, ¿se puede identif car en la práctica de las transiciones la utopía de una democracia que libera del mal de la violencia política? ¿Cuáles son los mecanismos para la desaparición de la violencia, la gestión de los conf ictos pasados y la consolidación de la pacif cación? ¿En qué sentido se entiende la pervivencia de algunas formas de violencia? Estos son los principales interrogantes que recorren esta obra.
L'architecture est matériau avant que d'être forme. L'histoire traditionnelle de l'architecture tend à faire oublier cette évidence au bénéfice d'une approche dominée par des concepts stylistiques. Or ceux-ci s'avèrent toujours impropres à rendre compte de l'extraordinaire complexité du mouvement créatif qui conduit le génie humain à passer du produit manufacturé de base - ici la brique - à l'oeuvre d'art qui constitue l'église, la porte de ville, le château ou la maison médiévale. L'enjeu de cet ouvrage est de montrer comment la brique s'est imposée en Espagne comme matériau de construction à la fin de l'époque médiévale, au terme d'un parcours historique au cours duquel elle fut, tour à tour et de manière infiniment variée, appréciée pour ses qualités pratiques, architectoniques, décoratives, mais aussi, de façon plus ambiguë ou subtile, pour sa légèreté, son coût modéré, sa valeur plastique, esthétique, voire idéologique. Une appréciation nuancée des caractéristiques et des modalités d'emploi du matériau, basée sur un vaste corpus d'oeuvres architecturales, est seule en mesure de faire comprendre les raisons de son succès et de remettre en question un certain nombre de poncifs qui nuisent à la juste appréciation du rôle majeur joué par la brique dans l'histoire de l'architecture espagnole.
Au XVIe siècle, les conquistadors de la frontière asiatique de l'Empire espagnol furent attirés sur ces lointains rivages par l'aimant des épices. Trois siècles plus tard, les fonctionnaires métropolitains viennent chercher aux Philippines des épices d'une tout autre nature : pots-de-vin, détournements de fonds publics, extorsions et prélèvements indus. L'objet de cet ouvrage est de décrire et, surtout, de comprendre la déviance publique généralisée qui affecte cette colonie espagnole. L'auteur établit une typologie des formes, souvent spectaculaires, que prend le brigandage administratif, de l'humble village aux plus hautes sphères de Manille. Il étudie ensuite les défaillances des systèmes de contrôle et de sanction des fonctionnaires corrompus. Enfin, il montre que les modalités clientélistes d'attribution des emplois publics, cumulées aux effets pervers de la situation coloniale, condamnent à l'échec les tentatives de moralisation de l'administration. Le cas philippin fait l'objet de constantes comparaisons, dans le temps et dans l'espace, avec l'Amérique espagnole de l'époque moderne, avec l'Espagne et Cuba ou avec d'autres colonies européennes du XIXe siècle. Enfin, la question est posée d'une éventuelle transmission de la corruption, par-delà la recolonisation américaine (1898-1946), aux Philippines d'aujourd'hui.
À partir de la trajectoire spécifique de l'auteur jésuite Pedro de Ribadeneyra (1526-1611), à la fois personnalité centrale de la Compagnie de Jésus et écrivain réputé de son temps, cet ouvrage examine les rapports complexes entre écriture, institution religieuse et pratiques littéraires afin d'interroger la figure de l'écrivain religieux au Siècle d'or. Ces recherches, qui se proposent de revoir l'histoire religieuse au prisme de l'histoire culturelle et sociale, illustrent comment la Compagnie de Jésus, institution multipolaire dont le mode d'articulation reposait sur l'écrit - à la fois moyen de négociations et d'ajustements constants - sut s'adapter continuellement pour devenir un acteur clé de la première modernité.
L'histoire des villes et des cités de l'Occident romain ne doit plus être écrite comme celle d'un déclin progressif entre le Haut-Empire et l'Antiquité tardive. Néanmoins, l'image laissée par ces communautés civiques et la cellule administrative fondamentale de l'Empire se trouble progressivement entre les iie et ive siècles. La documentation tardive, peu abondante, souvent de nature juridique ou ecclésiastique et de portée générale, rend compte de la permanence globale de la vie municipale, mais la disparition progressive des donnés épigraphiques ne permet plus de cerner sa diversité et sa richesse. Or, les vestiges archéologiques livrent un tableau contrasté de l'évolution des espaces civiques. Si leur occupation semble se pérenniser sans changement significatif dans quelques grandes villes, ailleurs la dégradation de monuments et de lieux publics ou leur occupation par des activités privées, voire leur abandon pur et simple, signalent des processus de changement dans l'activité civique qui tranchent avec la perception actuelle de la pérennité de la vie des cités. Comment faut-il interpréter cette évolution ? Faut-il y voir le témoignage d'une crise urbaine ou seulement la transformation de la pratique civique et un changement dans l'utilisation des espaces dédiés à la vie de la communauté ? S'agit-il de phénomènes diffus ou localisés ? Afin de fournir des éléments de réponse à ces questions, ce livre fondé sur un bilan mais également sur des découvertes récentes croise les Histoires provinciales, les trajectoires singulières et les destins trasversaux des villes et de l'urbanisme civique en Occident entre le Haut-Empire et l'Antiquité tardive.
La phase des indépendances latino-américaines des années 1810-1825 fait penser à tort que l'Espagne était une puissance coloniale définitivement déchue. En effet, un empire ultramarin persiste, fort de près de 10 millions d'habitants à la fin du siècle et vivant sur un territoire (Cuba, Porto Rico, les Philippines et la Guinée équatoriale) égal en superficie à celui de la métropole. Il connaîtra une mutation vers un modèle colonial de plus en plus proche des nouveaux empires européens du xixe siècle. Centré sur ce processus, ce livre, montre quelles ressources humaines et financières ont été mobilisées par l'État espagnol pour le contrôle de ces territoires et comment ces ressources étaient un excellent dérivatif pour limiter le mécontentement social des classes moyennes qui ne parvenaient pas à trouver dans la péninsule les débouchés professionnels espérés.
La publicación de este volumen se inscribe en el estudio de las dinámicas portuarias atlánticas, bajo el foco de la larga duración, llevado a cabo por la red de investigación nacida en 2012 «La Gobernanza de los Puertos Atlánticos (siglos xiv-xxi)». Su contenido gira en torno a la temática de las políticas y estructuras portuarias y, en particular, al análisis sistemático de cuestiones estructurales sobre el gobierno de los puertos atlánticos. Las materias objeto de atención van desde el estatus jurídico de los puertos atlánticos, las políticas portuarias, las obras públicas, las instalaciones portuarias, a la gestión o las políticas económicas, todas ellas convertidas en elementos determinantes para la gobernanza de los puertos. Partiendo de una investigación plural, comparativa y cronológicamente transversal, se propone profundizar en un debate sobre cuestiones fundamentales que afectan a las políticas y estructuras portuarias, con particular incidencia sobre la articulación de los puertos atlánticos de la fachada europea, los puertos africanos y los de América Latina.