À défaut d'en prendre la pleine mesure, tout le monde a au moins entendu parler du changement climatique et des risques associés. La biodiversité, elle, fait très peu parler d'elle, alors que nous abordons la 6e crise d'extinction de masse.
Bien sûr, changement climatique et biodiversité ont partie liée. Mais pas seulement, et la deuxième doit faire face à des problématiques qui lui sont propres, et dans lesquelles le climat ne joue aucun rôle : artificialisation des sols, pollutions des eaux, fragmentation des milieux naturels, etc.
Pour mieux comprendre la biodiversité, et mieux la protéger, les scientifiques apportent ici des réponses claires à des questions essentielles : de quoi parle-t-on, quand on parle de biodiversité ? N'est-il pas contreproductif de s'inquiéter davantage pour l'ours blanc que pour un papillon ? Quels services la biodiversité nous rend-elle ? Quels rôles jouent les micro-organismes dans la santé des animaux et des sols ? À quelle vitesse tout cela évolue-t-il ? Qu'est-ce qui fait disparaître une espèce ? Et d'ailleurs, comment sait-on si une espèce est ou non en voie de disparition ? Quelles sont les conséquences, à moyen et long terme ?
Et... que peut-on faire ? Sous l'apparente légèreté du graphisme, cet ouvrage couvre des enjeux fondamentaux et rend compte de ce que l'on sait vraiment, ainsi que de la façon dont ce savoir est construit.
" D'où tu parles ? " : l'interjection bien connue des amphis de 1968 se trouve ici prise au sérieux, comme une invitation à dire non un état ou une situation, et moins encore un bilan, mais une trajectoire, une dynamique. Forte d'une œuvre philosophique qui déploie les enjeux de la pensée féministe, Geneviève Fraisse relie ses différents points d'articulation – la redécouverte des révolutionnaires de 1848, les rapports femmes/raison, l'historicité des sexes, les notions de " genre ", de " consentement " ou d'" habeas corpus " – et ses résonances biographiques ou implications pratiques, avec le MLF d'abord et jusqu'au Parlement européen. Elle met ainsi en relief une conception de la recherche visant, loin des solutions toutes faites, à " augmenter le problème ".
"le climat change ? mais il a toujours changé !"
"le co2 ? ce n'est pas un poison !"
"les ours polaires ? ils prospèrent sur la banquise !"
"prévoir le climat ? mais on n'est même pas capable de prévoir
la météo de la semaine prochaine !"
"de toutes façons, l'être humain s'est toujours adapté
et s'adaptera encore !"
Qui n'a jamais entendu ou lu ces idées reçues ?
Alors que la réalité du changement climatique devient de plus en plus tangible, alors que pour les climatologues, la responsabilité humaine ne fait plus aucun doute, les climatosceptiques s'engouffrent dans la moindre formulation imprécise ou la moindre contradiction apparente et continuent à faire circuler des informations erronées, relayées jusqu'à plus soif sur les réseaux sociaux.
Acteur majeur de la recherche sur le climat en France, le CNRS considère que lutter contre cette désinformation fait partie de ses missions. Il a choisi de travailler avec le bloggeur BonPote et la graphiste Claire Marc pour offrir au lecteur cette bande dessinée, qui permet d'aborder simplement des concepts qui le sont moins.
Sous l'apparente légèreté du graphisme, cet ouvrage couvre des enjeux fondamentaux, et rend compte de ce que l'on sait vraiment sur le changement climatique, ainsi que de la façon dont ce savoir est construit. C'est ce qui fait la force de cet ouvrage.
Dans un moment où les croyances peuvent être mises sur un pied d'égalité avec le savoir scientifique, il est nécessaire de réaffirmer que c'est grâce à une démarche rigoureuse que la science décrit, explique et éclaire le monde. Si le scientifique est détenteur d'un savoir, il n'est pas né avec, ce serait trop simple. Alors... comment sait-il ?
Il faut avant tout de la méthode. Le savoir naît d'abord de l'observation : poussés par la curiosité, les scientifiques s'étonnent de ce qu'ils observent. Ils échafaudent alors des théories et des hypothèses qui peuvent expliquer ce que leurs yeux ou leurs instruments révèlent. Ces hypothèses sont ensuite mises à l'épreuve des faits... dans un aller-retour fécond entre observation et théorie. C'est ainsi que les vérités scientifiques lentement se construisent.
Et en effet, pour mieux connaître la Terre et l'Univers, l'Institut national des sciences de l'Univers (INSU) du CNRS, et ses chercheurs et chercheuses observent, mesurent, modélisent. Grâce à eux et aux histoires qu'ils nous racontent, vous comprendrez comment on sait que l'Univers est en expansion, que les trous noirs existent, que nous sommes des poussières d'étoiles, quel âge a la Terre ou encore que les continents dérivent, ...et découvrirez combien les femmes de science, trop longtemps ignorées, ont également participé à cette aventure.
Textes de Abder El Albani, Maëlis Arnould, Kristel Chanard, Nicolas Coltice, Éric Lagadec et Alexandre Schubnel, mis en images par Claire Marc, sur une idée originale d'Anne Brès.
Ne pas devenir un peuple de fourmis, manipulé par le verbe, l'image et l'informatique.
Oser, résister et s'aventurer ! C'est la philosophie de vie que Jean Malaurie poursuit depuis les années 1950 et son inoubliable combat pour les légendaires Inuit de Thulé, menacés par une scandaleuse base nucléaire au coeur de leur territoire.
Ne pas devenir un peuple de fourmis, manipulé par le verbe, l'image et l'informatique.
Oser, résister et s'aventurer ! C'est la philosophie de vie que Jean Malaurie poursuit depuis les années 1950 et son inoubliable combat pour les légendaires Inuit de Thulé, menacés par une scandaleuse base nucléaire au coeur de leur territoire.
Réfractaire-résistant à l'ordre nazi, Jean Malaurie est un grand scientifique, géomorphologue devenu géophilosophe, et un défenseur résolu de l'alliance des sciences humaines et naturelles.
Le père fondateur de la collection Terre Humaine réunit ici des réflexions rares et précieuses sur son parcours intellectuel, sur l'écologie humaine ou l'enseignement supérieur. Il nous découvre aussi des pans plus intimes de sa personnalité singulière.
Il est inhabituel qu'une idée mathématique se diffuse dans la société. C'est pourtant le cas avec la théorie du chaos, popularisée grâce à l'effet papillon, selon lequel le battement d'ailes d'un papillon au Brésil pourrait provoquer une tornade au Texas.
Depuis Galilée et Newton, la physique et les mathématiques sont traversées par cette question du déterminisme. Si la science semble d'abord en état de tout prédire, elle doit reconnaître, vers la fin du XIXe siècle, l'infinie complexité du monde et l'impossibilité pratique de prévoir le futur en fonction du présent.
Étienne Ghys restitue ici le cheminement de grands scientifiques et nous fait toucher du doigt, toujours de manière très accessible, la portée conceptuelle de l'abstraction mathématique.
La tentation est grande de chercher, dans l'histoire de l'Univers et dans celle de ses origines, une réponse à nos questions existentielles. Mais la science, réfractaire à ces questions, se contente de s'appuyer sur ce qui est définitivement élucidé pour aller vers l'immense à découvrir.
C'est en physicien que Michel Crézé nous conte cette histoire, depuis le bien mal nommé " Big Bang ", nimbé d'un brouillard épais d'où émergent des structures nuageuses faites des atomes les plus simples. Là naissent les premières étoiles, forges des éléments plus complexes, et les premières galaxies. Pendant des milliards d'années, étoiles et galaxies vont coopérer pour produire des cortèges de planètes riches de toute la diversité de la matière. Sur la Terre au moins se sont trouvé réunies les conditions suffisantes pour qu'apparaisse la vie.
Un récit de voyage vers l'infini qui se dérobe, un scénario où s'emboîtent magnifiquement les ressources de toutes les sciences, et aux frontières duquel on voit déjà se dessiner des failles, des fenêtres ouvertes pour chercher plus loin.
Leurs deux noms résonnent comme ceux des figures tutélaires du cinéma français d'auteur. Ces pères fondateurs de la Nouvelle Vague, critiques de la " qualité française ", ressemblent-ils à leur image : l'un, créateur de formes cinématographiques, bénéficiant d'une aura extraordinaire auprès des milieux intellectuels, non commercial, et l'autre, aimé, populaire, sachant raconter des histoires et mettre en scène sans avoir révolutionné le cinéma ? C'est à une brillante analyse que nous invite cet ouvrage à travers toute la cinématographie des deux célèbres réalisateurs. Jouant adroitement de la chronologie de leurs films respectifs, Arnaud Guigue met en évidence leur différence dès le départ. Qu'ont de commun ces films noirs détournés, Tirez sur le pianiste et À bout de souffle ; ou ces films de science-fiction Fahrenheit 451 et Alphaville ? L'analyse des scénarios, de la direction d'acteurs, de thèmes spécifiques tel celui de l'éducation, et surtout des images approfondit cette confrontation de deux pratiques et de deux visions du monde tout en ajoutant au plaisir de la lecture du cinéphile et de l'amateur. À contre-courant des images toutes faites, un essai revigorant qui est aussi une traversée et une relecture non conformiste de l'histoire du cinéma français.
Les savoirs des sciences humaines et sociales
Philosophie, sociologie, anthropologie, études littéraires, linguistique, histoire, géographie, psychologie, musicologie, esthétique, histoire de l'art, économie, sciences politiques, droit, archéologie... : les disciplines couvertes par les sciences humaines et sociales sont vastes et variées. À toutes incombent d'analyser, comprendre, décrire le monde et la façon dont les hommes, les femmes et plus largement le vivant l'ont habité, l'habitent et l'habiteront. Toutes partagent une réflexion sur un sujet rendu majeur par la crise environnementale, les bouleversements numériques, les inégalités sociales et les conflits : comment faire " monde commun ", pour reprendre la formule de Hannah Arendt ?
L'ouvrage propose une centaine de contributions portant sur des questions contemporaines, qui font écho aux objectifs de développement durable identifiés par l'Organisation des Nations unies (la réduction de la pauvreté, des inégalités éducatives, la protection de la planète, etc.) et explorent la manière dont la recherche actuelle en sciences humaines et sociales y répond. Méthodes, hypothèses et théorisations, mesures et approches ethnographiques, analyses et exégèses constituent autant d'outils permettant aux lecteurs de penser, d'habiter, de réparer ou de transformer nos univers communs.
Un ouvrage richement illustré qui incarne une communauté de recherche dans toute sa diversité.
Chaque carte présente ses propres blancs, inconscients ou volontaires. Ces lacunes ou ces oublis, d'aucuns l'ont bien montré, ont joué un rôle déterminant dans l'histoire, en particulier coloniale. Hier privilège des États, ce pouvoir de blanchir ou de noircir la carte est aujourd'hui celui des données numériques. Car le déluge d'informations géographiques, produit par une multitude d'acteurs, n'est pas uniformément réparti sur l'ensemble des territoires, laissant des zones entières vides.
S'inscrivant dans le champ émergent des critical data studies, cette recherche singulière, abondamment illustrée, revient sur les enjeux politiques des cartes et nous invite à explorer les rouages les plus profonds de la cartographie contemporaine. En s'attachant à l'Amazonie, Matthieu Noucher déconstruit les vides pour interroger le sens de la géonumérisation du monde. Pour mener son enquête, il s'intéresse à trois dispositifs en particulier : la détection de l'orpaillage illégal, la mesure de la biodiversité et le repérage des habitats informels.
Ce livre débouche sur deux modalités de résistance au comblement des blancs des cartes : la contre-cartographie et la fugue cartographique pour appréhender les blancs des cartes comme une opportunité de diversifier nos manières de voir le monde.
Depuis près d'un quart de siècle, une guerre entre les États-Unis et la Chine est annoncée et redoutée. Elle paraît moins improbable désormais, alors que les rivalités ne cessent de s'exacerber.
Historien des relations internationales, Pierre Grosser revient sur les rapports qu'ont entretenus les deux pays sur le temps long. Très tendues durant les premières décennies de la guerre froide, qui fut chaude en Asie, ces relations semblaient être durablement sur les rails de la coopération après la normalisation des années 1970. Mais les divergences de vue d'un côté et de l'autre du Pacifique n'ont fait qu'entretenir les tensions, jusqu'à la confrontation actuelle.
En mobilisant les riches débats sur les causes et le déclenchement des conflits du XXe siècle, il liste les éléments qui pourraient mener les États-Unis et la Chine à entrer en guerre (en critiquant notamment la notion de " piège de Thucydide ", régulièrement mobilisée pour souligner le caractère inévitable d'un affrontement entre les deux puissances), mais aussi ce qui pourrait empêcher qu'elle ait lieu.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
" Mon cher confrère ", " mon cher ami " : ces formules de courtoisie commencent les lettres ici rassemblées, dans lesquelles le Docteur H. P., installé dans le nord-ouest de la France au milieu du XXe siècle, remercie des médecins de lui avoir adressé un patient ou une patiente en consultation. En quelques phrases d'une froideur clinique manifestant son assurance et laissant percer son amusement ou son ennui, il dresse en toute complicité professionnelle le portrait de chacun et chacune (autant de " cas intéressants "), avant d'esquisser différentes pistes thérapeutiques.
Se révèle alors un feuilleté de techniques qui plonge ses racines au XIXe siècle et ouvre sur le règne contemporain des molécules chimiques. Se mêlent lobotomie (" l'opération n'a aucune gravité en elle-même "), électrochocs, psychanalyse (à condition d'en avoir les moyens intellectuels et financiers, " il ne peut en être question chez ce sujet mental fruste "), cocktails médicamenteux, préconisations de bon sens et aveux d'impuissance devant telle ou telle névrose " absolument incurable ".
Un témoignage de la souffrance psychique ordinaire où percent d'infimes éclats de vies inconscientes, autant qu'un accès à la fabrique quotidienne du soin psychiatrique, dans un moment de transformation profonde de la prise en charge de la maladie mentale. Un document exceptionnel.
En lançant son " Opération spéciale " le 24 février 2022, Vladimir Poutine, qui la veille ou presque jurait sur l'honneur n'avoir aucune intention belliqueuse, espérait voir l'Ukraine capituler en quelques jours, les démocraties occidentales reculer une nouvelle fois et son projet d'une nouvelle " Grande Russie " prendre corps. Quelques semaines ont suffi à mettre en lumière ses multiples erreurs.
Passée la sidération entretenue par un flot continu d'informations, cette guerre entre démocratie et anti-démocratie permet de tirer des enseignements sur l'une comme sur l'autre. Elle vient clore l'ère ouverte avec la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'Union soviétique, marquée par l'aveuglement et les errements de démocraties libérales qui se sont crues d'abord triomphantes, puis fragiles et fatiguées – au point de capituler devant l'affirmation d'un pouvoir hostile suscitant en leur sein quelque fascination. Elle vient tout autant révéler les insuffisances et la perte de prise avec la réalité du pouvoir poutinien marqué par l'
hubris d'un homme en décalage avec son ex-Empire, voire avec sa propre société.
Les démocraties des années 2020 n'auront d'autre choix que de s'armer face aux anti-démocraties, la chose est désormais entendue. Mais leur véritable puissance ne peut venir que d'une confiance renouvelée en leur propre modèle politique, susceptible d'ouvrir une voie d'avenir aux populations qui se débattent aujourd'hui sous la tyrannie.
Quand a lieu l'ovulation ? Quelles sont les chances de succès d'une PMA ? Peut-on deviner le sexe de l'enfant à naître ? Qu'en est-il vraiment de la consommation d'alcool pendant la grossesse ? Peut-on rester végétalienne ? Le fœtus est-il sensible à la musique ? Pourquoi l'accouchement est-il douloureux ? Y a-t-il une méthode naturelle de déclenchement ? Accouche-t-on davantage les nuits de pleine lune ? Que voient les nourrissons ? Le père peut-il allaiter ? Pourquoi les enfants n'aiment-ils pas les légumes ?
Autant de questions sérieuses ou futiles, complexes ou inquiétantes, que les futurs parents comme ceux de jeunes enfants se posent. Mais, entre désinformation, lobbying, légendes urbaines, il n'est pas simple de trouver des réponses fiables et complètes. Les scientifiques se sont penchés sur ces questions et bien d'autres encore. Cet ouvrage met enfin leurs études à la portée de tous !
Savez-vous que, dès 1913, le prix Nobel de littérature a été décerné à un auteur indien, Rabindranath Tagore ; que Le Petit Prince existe dans près de 400 langues ; que les ventes mondiales du manga One Piece ont désormais dépassé celles d'Astérix ; que sans Les Précieuses ridicules, il n'y aurait jamais eu de Molière ; que dans La Machine à remonter le temps de H.G. Wells, le récit débute en l'an 802 701 ; qu'Œdipe roi de Sophocle est considéré comme le premier roman policier de l'histoire ?
Voilà donc ce que vous découvrirez en vous plongeant dans cette magnifique et foisonnante infographie. En une centaine de pages, cet ouvrage propose une nouvelle écriture graphique aussi riche que ludique. Grâce à la datavisualisation, vous serez immergé dans l'univers de la littérature, à la rencontre de son histoire, de ses genres, de ses auteurs et autrices, de ses œuvres et de leur circulation, mais aussi de ses lecteurs et lectrices.
Cartographie de la France imaginaire de Balzac, découverte du classique chinois La Pérégrination vers l'Ouest, panorama des épopées africaines, étude des couleurs et de la taille de romans canoniques, palmarès des écrivaines les plus lues dans le monde, présentation des acteurs de la chaîne du livre, analyse du temps consacré à la lecture dans le monde, etc. : cet ouvrage ne se contente pas de donner des représentations graphiques de l'histoire et des genres littéraires. Il propose une approche originale, décentrée et décalée du livre et de la littérature.
Grâce à la collaboration d'un historien et théoricien de la littérature, Alexandre Gefen, et d'une graphiste hors pair, Guillemette Crozet, La littérature. Une infographie rend compte des enjeux de cet art majeur.
" Parmi toutes les raisons que j'avais de vouloir grandir il y avait celle d'avoir le droit de lire tous les livres. "
Annie Ernaux, La Femme gelée, 1981
Prix Nobel de littérature 2022
À l'aube de notre modernité, le romantisme a transformé la littérature, la musique, les Beaux-Arts. Mais, plus généralement, il a bouleversé notre manière de penser, d'aimer, de percevoir la nature ou l'Histoire – en un mot, de vivre. Né en terre germanique, il a brillé d'un éclat formidable dans la France postrévolutionnaire, avant d'essaimer dans l'Europe entière et, au-delà, dans les empires coloniaux et en Amérique, où il a toujours accompagné la naissance des États nationaux. Ce dictionnaire, le premier à en présenter une vision globale, propose en 649 articles de tout connaître des poètes, artistes, penseurs ou hommes politiques qui ont fait le romantisme : Byron, Hugo, Beethoven, Novalis, Chopin, Turner, Delacroix, Pouchkine, Garibaldi... Le lecteur y découvrira également les idées, les motifs, les modes qui dessinent les contours de la culture romantique et permettent d'en saisir les multiples visages à travers le monde. Un ouvrage exceptionnel qui restitue le mouvement romantique dans toute sa complexité.
Les séries télévisées, comme toute " culture populaire ", transforment la définition de l'art : d'objet de distinction, il se fait œuvre d'éducation morale et politique. En mettant en avant des questions politiques, et en y apportant des réponses radicales, elles éveillent les sensibilités sur des enjeux contemporains majeurs.
Menace terroriste et espionnage (Homeland, The Americans, Le Bureau des légendes), ambition personnelle des dirigeants (Game of Thrones, Baron Noir), éthique du capitalisme néolibéral (The Good Place), féminisme et intersectionnalité (Orange is the New Black, I May Destroy You, Killing Eve), conflit israélo-palestinien (Fauda, Our Boys), racisme et antisémitisme (Lupin, Watchmen, The Plot Against America), impact de la fiction sur la réalité géopolitique (Serviteur du peuple), fatalité des inégalités sociales (The Wire, Engrenages), menace apocalyptique (The Walking Dead), dérives des nouvelles technologies (Black Mirror), violence du système carcéral (Orange is the New Black) : sur tous ces éléments, les séries fournissent des référents culturels communs forts, qui peuplent conversations ordinaires et débats politiques. Leur impact sur les régimes démocratiques, conçus comme espaces de délibération, de contestation et de transformation sociale, est majeur.
Un décryptage d'une vingtaine de séries pour en souligner la puissance éthique et politique.
La défaite de l'État islamique, organisation apparue en Irak à l'automne 2006, ne fait aucun doute : après les pertes de Mossoul et Raqqa, le groupe terroriste n'administre plus aucun territoire ni aucune population. Ses ressources ont été détruites. Son commandement a été laminé au fil de frappes ciblées. Des milliers de combattants ont été tués ou mis hors d'état de nuire. L'État islamique est privé, de facto, de toute capacité réelle d'agir.
Pourtant, cette organisation continue d'inquiéter, notamment avec la reprise des attentats dans ses anciens bastions et l'extension transnationale de son combat. Partout, l'État islamique cherche encore à séduire une jeunesse désocialisée, et de nombreux militants seraient toujours actifs, beaucoup s'étant transportés de l'Irak et de la Syrie vers d'autres terrains. L'idéologie de l'État islamique n'est pas défaite non plus, et l'organisation ne se résume pas à des modes opératoires terroristes : elle continue de représenter un soulèvement, une politique, une révolte, que l'on serait bien imprudents d'ignorer.
Préface de Pierre-Jean Luizard
Fondé en 1948 pour ouvrir une voie entre le Parti communiste et la SFIO, et refuser le face-à-face entre blocs au seuil de la guerre froide, le Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR), souvent réduit au nom de son animateur le plus célèbre – un Jean-Paul Sartre alors au faîte de sa gloire – n'est évoqué que pour son échec. Cas limite et inédit d'intervention d'intellectuels et d'intellectuelles dans le champ politique, sa disparition dès l'année suivante marquerait l'impossibilité de leur engagement partisan autant que celle d'une " troisième voie ". Pour la première fois, cette vaste enquête nourrie d'archives et d'entretiens interroge ce parti politique en train de se faire. Qui sont ses militantes et militants ? Quelle place le mouvement occupe-t-il dans leur trajectoire ? Quelles sont les dynamiques qui expliquent l'essor et les pratiques du RDR, puis son délitement ?
Au croisement de l'histoire politique et de la sociologie, cette étude parvient à faire de la tentation partisane un prisme qui révèle les recompositions politiques et sociales à l'œuvre entre Libération et guerre froide et met en jeu, par la construction d'un intellectuel collectif, la tension sans cesse renouvelée entre savoir et engagement.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'eau est universelle : on la détecte partout. Sur Terre, bien sûr, mais aussi à travers tout le Système solaire, dans le milieu interstellaire, dans les galaxies les plus éloignées... et même à la surface des étoiles. C'est grâce aux techniques permettant de détecter l'eau dans notre environnement planétaire proche que les astronomes l'ont trouvée à travers tout l'Univers, dans ses phases gazeuse et solide.
Des propriétés physiques et chimiques de l'eau à son apparition sur Terre, des océans hypothétiques cachés sous les glaces des satellites de Jupiter et de Saturne aux disques de matière où naissent des exoplanètes, du passé très reculé de Mars où l'eau liquide semble avoir coulé en abondance au futur lointain de notre planète où toute trace d'eau aura disparu, ce voyage dans l'espace et le temps vous entraînera jusqu'aux confins du cosmos.
L'eau dans l'Univers fait le point sur la présence de cette précieuse substance à travers l'espace, à la lumière des connaissances actuelles et des découvertes les plus récentes... et les plus étonnantes !
En août 1940, le maréchal Pétain, chef de l'État français, décide de rassembler les anciens combattants dans une organisation unique, afin de relayer sa politique dans tout le pays. Avec plus d'un million d'adhérents, la Légion française des combattants s'impose comme le seul mouvement de masse du régime de Vichy.
La propagande pétainiste présente ces légionnaires comme les symboles de la popularité du chef de l'État, mais la réalité est plus complexe. De fait, les anciens combattants étaient déjà répartis dans l'entre-deux-guerres dans des associations très actives dont la Légion prend, à bien des égards, la suite.
Au plus près de ses membres et de leurs activités concrètes, Anne-Sophie Anglaret retrace la naissance, l'action et le déclin des sections de la Légion et montre la force des sociabilités locales par-delà le changement de régime. Elle met aussi en lumière la grande porosité idéologique entre les principes de la révolution nationale et les associations conservatrices d'avant-guerre.
Elle permet ainsi de mieux comprendre ce qu'a été la Légion et, partant, ce qu'a été Vichy : non pas une parenthèse, mais l'adaptation d'une tendance de fond à un contexte exceptionnel.
1871. L'Algérie sous séquestre
Une coupe dans le corps social (XIX e-XX e siècle)
Algérie, 1871 : la plus importante insurrection avant la guerre d'indépendance est menée contre les forces coloniales françaises. Dans son sillage, environ 900 000 Algériens, plus du quart de la population totale, se voient infliger un séquestre sur leurs terres, maisons ou plantations. Cette mesure punitive du gouvernement français est exceptionnelle par son ampleur comme par la place qu'elle occupe au xixe siècle dans le monde. Si elle ne débouche pas toujours sur la confiscation définitive des biens, leur restitution (payante) est généralement conditionnée. Tout dépend de la responsabilité attribuée à titre individuel ou collectif dans la révolte, de l'inventaire et de l'estimation des droits de chacun, de l'emplacement des terres qui intéressent ou non la colonisation.
Les archives du séquestre permettent une plongée dans le corps social que Didier Guignard entreprend à l'échelle du bassin versant de l'oued Isser, en Kabylie occidentale. Il y révèle la nature et l'étroitesse des liens entre les habitants, leurs formes d'adaptation au milieu et les bouleversements endurés. À partir d'une enquête de terrain, il fait remonter ses observations aux années 1840 puis les poursuit jusqu'aux années 1930, pour mieux nous faire comprendre les ressorts d'une société rurale entrée en révolte et l'évolution contrastée d'un lourd héritage.
Si le séquestre des années 1870, moment phare de la colonisation française en Algérie, a déjà retenu l'attention des historiens, cette approche comparative et au plus près de la société rurale, qui emprunte autant à la géographie qu'à l'anthropologie, est inédite.
Préface de Neil MacMaster
Retraçant un parcours de recherche qui l'a mené de l'Afrique du Sud au Maroc en passant par l'Éthiopie, François-Xavier Fauvelle fait ressortir les enseignements d'une histoire qu'il n'est plus permis de nier ou d'ignorer.
Il pointe les défi s d'une documentation fragmentaire qui suppose d'employer fouilles archéologiques et écrits anciens, traditions orales et usages contemporains du passé, tout en déconstruisant les représentations héritées des siècles de la traite des esclaves puis du colonialisme.
Apparaissent alors les richesses d'une histoire marquée par une singulière diversité d'économies, de langues, de croyances religieuses et de formations politiques.
Réinscrite dans ses interactions avec les mondes extérieurs, cette histoire renouvelle notre compréhension des mondes africains anciens et permet de repenser les phénomènes globaux, tels ceux du Moyen Âge, à partir de l'Afrique.