Le fils, c'est André. La mère, c'est Gabrielle. Le père est inconnu.
André est élevé par Hélène, la soeur de Gabrielle, et son mari. Il grandit au milieu de ses cousines. Chaque été, il retrouve Gabrielle qui vient passer ses vacances en famille.
Entre Figeac, dans le Lot, Chanterelle ou Aurillac, dans le Cantal, et Paris, Histoire du fils sonde le coeur d'une famille, ses bonheurs ordinaires et ses vertiges les plus profonds, ceux qui creusent des galeries dans les vies, sous les silences.
Avec ce nouveau roman, Marie-Hélène Lafon confirme la place si particulière qu'elle occupe aujourd'hui dans le paysage littéraire français.
Prix Renaudot 2020
La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu.
Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.
Les Sources est le nouvel opus de Marie-Hélène Lafon après Histoire du fils, prix Renaudot 2020.
Marguerite, fille et petite fille d'enlumineurs, vit sur le pont Notre-Dame. Son frère jumeau est épileptique. Marguerite le veille, le maintient littéralement en vie. Sa mère préfèrerait que Marguerite soit malade plutôt que son fils. Elle harcèle et accable sa fille. Pour compenser et conjurer cet enfermement, Marguerite s'arrime à la manifestation primordiale de la vi qu'est la lumière, la couleur.
Elle va gagner sa place dans l'atelier familial, non sans peine.
Toute sa vie, elle marche sur une ligne de crête, un chemin borné par le pont Notre-Dame et le Petit Pont. Chaque jour elle traverse l'île de la Cité, de l'atelier d'enluminure à l'apothicairerie de son parrain où elle vient s'approvisionner en pigments.
Jusqu'au jour où elle rencontre Daoud. Un maure - l'ennemi absolu.
Histoire, portrait de femme, amour des couleurs et de la vie, art du livre, le nouveau roman d'Anne Delaflotte-Mehdevi possède un véritable charme.
Gaspar est un artiste reconnu et sollicité. Pourtant, en ce début de printemps, il ne rêve que de quitter Paris et s'installer Campo de'Fiori, à Rome. Là, à une terrasse de café, devant un jeu d'échecs, il joue contre des amateurs de passage et savoure la beauté des jours.
Un matin, une femme s'installe à sa table pour une partie. Elle s'avère être une adversaire redoutable et gagne très vite. Elle s'appelle Marya, vient de Hongrie. L'histoire entre eux naît sur l'échiquier, avant de se déployer ailleurs, singulière et douce.
Partie italienne, nouveau roman d'Antoine Choplin, ne défend aucune cause, ne prend aucun parti, excepté celui de la puissance de la Mémoire.
Il a enfin trouvé le silence. Mais pas encore la paix.
Cooper et sa fille de 8 ans, Finch, vivent coupés du monde dans une cabane au nord des Appalaches. La petite fille a grandi au milieu des livres et de la forêt, respectant les dures règles de la vie sauvage. En grandissant, elle cherche à repousser les limites de leur isolement, à s'aventurer plus loin en forêt et commence à s'interroger sur le monde extérieur. Mais Cooper est hanté par les démons qui l'ont poussé à fuir, un passé qui le ronge et qu'il ne peut en aucun cas partager avec sa fille.
Dans le silence de la forêt, leurs seuls compagnons sont un étrange "voisin" du nom de Scotland, dont l'omniprésence bienveillante ressemble curieusement à une menace, et Jake, un vieil ami de Cooper qui leur apporte des vivres à chaque hiver. Sauf que cette année, Jake ne vient pas. Ce refuge qui les abrite depuis des années sera-t-il leur sanctuaire ?
Kimi Cunnigham Grant signe un thriller atmosphérique sur le lien familial, les ombres du passé et la rédemption. Elle décrit avec puissance un lieu hors du monde où le moindre son est annonciateur d'un danger, où la nature est aussi bien refuge que prison.
Khatia Steiner, violoncelliste promise à un brillant avenir, voit sa carrière internationale interrompue lorsqu'on lui découvre un cancer du sein. Tandis qu'elle entame son parcours de soins sous le regard bienveillant d'Antoine, son compagnon photographe, Khatia est amenée à s'occuper de son grand-père, Lucas Steiner, un vieux juif qui perd peu à peu la mémoire.
Une relation inattendue se noue avec cet homme, avare de confidences et réfractaire à la musique, qu'elle fuit depuis l'enfance. A sa disparition, Khatia découvre dans l'appartement de Lucas la photo d'une violoncelliste au visage effacé. Persuadée que cette image renferme un secret, Khatia décide de mener l'enquête.
Un voyage qui la conduira au coeur de sa propre renaissance.
Dans ce roman, où la musique accompagne le lecteur, se mêlent la grande histoire, les secrets de famille et les combats intimes.
« B&B, il y a un petit gâteau noir dans le congélateur pour vous. Ne le jetez pas. Je veux que vous vous asseyiez ensemble et que vous partagiez ce gâteau. Vous saurez quand le moment sera venu.Je vous aime, Ma. » Ce sont les dernières volontés de la mère de Byron et Benny. Avec le gâteau, elle a laissé un enregistrement audio réalisé avant sa mort. Elle y livre l'histoire d'une jeune nageuse venue d'une île des Caraïbes, forcée de quitter son pays natal après avoir été accusée de meurtre. Alors que son récit se développe, le frère et la soeur découvrent les multiples strates du secret qui entoure leur arbre généalogique et les conséquences sur leur vie tout entière. Dans un voyage bouleversant qui emmène le lecteur des plages des Caraïbes au Royaume-Uni en passant par l'Italie, Charmaine Wilkerson explore ce qu'on laisse derrière soi pour survivre, l'importance de l'héritage et de la transmission, et les parts du passé que l'on soumet au silence.
Brésil, État de l'Acre. Une jeune avocate originaire de São Paulo se rend dans cette région partiellement couverte par la forêt amazonienne pour suivre le procès des assassins d'une jeune indigène. Sur place, elle découvre la beauté hypnotique et mystérieuse de la jungle, mais aussi sa part sombre, les injustices et les tragédies vécues au quotidien par les populations locales. S'initiant aux rituels ancestraux des peuples indigènes d'Amazonie et notamment à la prise de l'ayahuasca, un puissant hallucinogène, la jeune femme s'engage dans une quête de justice, pour les femmes qui l'entourent et pour elle-même. Le roman de Patrícia Melo nous embarque entre réalité et cauchemar, dans une enquête où la violence prime sur la loi. En choisissant de tenir son intrigue dans l'État de l'Acre, dans le ventre de la jungle, l'autrice brésilienne montre la violence infligée aux femmes, mais aussi à la nature : celles qu'on tue dans l'indifférence.
Graham Robb a l'art de raconter l'histoire de France à l'aide de détails méconnus tout en divertissant ses lecteurs par son humour pince-sans-rire et ses remarques d'un amoureux de notre pays qui ne le comprend pas toujours.
Depuis les légendes qui accompagnent la naissance de la Gaule jusqu'au récit de la vie des deux fondateurs du maquis du Vercors en passant par le massacre de contre-révolutionnaires à Marseille en 1794 sans oublier les aventures de Narcisse Pelletier, marin naufragé en Australie devenu une attraction lors de son retour à en France la fin du XIXe siècle, c'est une autre histoire de France qu'il raconte dans ce livre.
Comme il l'avait fait avec Paris dont il a écrit l'histoire dans un précédent ouvrage, il entraîne son lecteur de découvertes en surprises avec un art consommé du récit sans omettre de se mettre en scène parcourant l'hexagone en tous sens sur son vélo afin de s'offrir le temps de le découvrir.
En cheminant avec lui, on comprend avec lui à quel point la France demeure un assemblage disparate de microcivilisations dont l'histoire ne saurait être réduite à un unique "roman national".
« Qui regarde qui, au juste ? L'objectif semble changer de point de vue en permanence : il y a moi qui les photographie, la presse qui nous photographie, et puis ces dizaines de milliers de gens amassés qui cherchent à saisir le tourbillon. » - PAUL McCARTNEY
Ces photographies prises par Paul McCartney racontent la saison 1963-1964 des Beatles, avec les concerts à Liverpool et à Londres puis leur passage par Paris et l'Olympia avant leur première tournée aux États-Unis, de New York à Miami en passant par Washington.
Des images qui sont comme les notes qu'aurait prises Paul McCartney pendant cette année extraordinaire et témoignent de l'effervescence créative de l'époque comme des moments les plus intimes de la vie du groupe. Nul n'a jamais raconté de la sorte l'histoire de John, George, Ringo et de leur entourage pendant ces quelques mois où tout s'est joué.
Musicien exceptionnel, parolier de génie, artiste complet, Paul McCartney se révèle, au fil de ces clichés dévoilés ici pour la première fois, un photographe-né au regard espiègle et tendre.
« Vous tenez entre les mains le regard, au sens littéral du terme, de Paul McCartney sur cette fameuse année 1964, qui vit la Beatlemania se répandre sur la terre entière, comme un torrent en crue, après avoir quitté son lit britannique. Entre nous soit dit, sans le moindre doute, la contamination la plus joyeuse qu'ait pu connaître le monde au cours des dernières décennies. » - ANTOINE DE CAUNES
Le volume que Zweig consacre à Tolstoï est l'un des plus personnels et emblématiques de la collection.La présentation de Stefan Zweig s'ouvre sur un Tourgueniev moribond qui, du fond de sa couche, rédige quelques mots à l'attention de Tolstoï pour le supplier de reprendre la plume (« Revenez à la littérature ! C'est votre don véritable. Grand écrivain de la terre russe, entendez ma prière ! »). Avec cette scène inaugurale, Zweig amène aussitôt le lecteur au moment clé de la biographie de Tolstoï : vers sa cinquantième année, l'écrivain russe est victime d'un ébranlement intérieur qui va le pousser à rechercher sans fin, chez les philosophes d'abord puis dans la religion, le sens caché de la vie. Zweig ne cache pas son admiration pour celui qui s'est alors donné pour mission de se sauver lui-même, et toute l'humanité avec.
« Tout homme d'état, tout sociologue découvrira dans sa critique approfondie de notre époque des vues prophétiques, tout artiste se sentira enflammé par l'exemple de ce poète puissant qui se tortura l'âme parce qu'il voulait penser pour tous et combattre par la force de sa parole l'injustice de la terre. »
Né le 28 novembre 1881 à Vienne, Stefan Zweig, écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien, s'est suicidé le 22 février 1942 à Petrópolis, au Brésil. Ami de Freud, Schnitzler, Romain Rolland ou encore Richard Strauss, Zweig faisait partie de l'intelligentsia juive viennoise, avant de quitter son pays en 1934 en raison de la montée du nazisme. Réfugié à Londres, il poursuit une oeuvre de biographe et surtout d'auteur de romans et de nouvelles.
Dans la vie d'un lecteur, certains auteurs occupent une place à part : lectures inaugurales, compagnons de tous les jours, sources auxquelles on revient. La collection « Les auteurs de ma vie » invite de grands écrivains d'aujourd'hui à partager leur admiration pour un classique, dont la lecture a particulièrement compté pour eux.
Joseph est ouvrier agricole dans une ferme du Cantal. Il a bientôt soixante ans. Il connaît les fermes de son pays, et leurs histoires. Il est doux, silencieux. Il a aimé Sylvie, un été, il avait trente ans. Elle n'était pas d'ici et avait beaucoup souffert, avec et par les hommes. Elle pensait se consoler avec lui, mais Joseph a payé pour tous. Sylvie est partie au milieu de l'hiver avec un autre. Joseph s'est mis à boire, comme on tombe dans un trou.
Joseph a un frère, marié, plus beau et entreprenant, qui est allé faire sa vie ailleurs et qui, à la mort du père, a emmené la mère vivre dans sa maison. Joseph reste seul et finira seul. Il est un témoin, un voyeur de la vie des autres.
Joseph est le nouvel opus de Marie-Hélène Lafon. Roman émouvant, traversé en profondeur par une rivière souterraine qui a prénom de femme et de servante : Félicité. Avec talent et humour, Marie-Hélène Lafon rend ici un magnifique hommage à son cher Flaubert...
Années 1990, sous la présidence mouvementée de Boris Eltsine. À l'occasion de la privatisation de l'industrie, le plus extraordinaire détournement financier va mettre face à face les mafias russes et les financiers les plus diaboliques. Wild wild Sibérie est le roman vrai de ce moment unique de notre histoire.
John Mills, un homme d'affaires texan et Petr Kovac, un financier tchèque, vont s'associer pour s'emparer des actions de la plus grande compagnie pétrolière du pays, GAZNEFT - toute ressemblance avec une compagnie existante est volontaire !
Pour cela, ils devront affronter les mafias dans les villes et provinces les plus reculées et inaccessibles de l'immense territoire russe, en particulier dans la Sibérie la plus sauvage, là où les ventes aux enchères des actions sont organisées?: courses poursuite, complots, coups de théâtre, rencontres incongrues, en particulier avec une jeune vendeuse de cigarettes dans un train délabré traversant les forêts... Mais quand des oligarques voulant contrôler GAZNEFT découvriront la réussite de nos deux héros, la course deviendra encore plus terrifiante.
"Après les aventures d'Émile Ajar, plus de quarante années se sont écoulées, durant lesquelles j'ai dû vivre. Avant qu'il ne soit trop tard, j'ai décidé d'assembler les souvenirs de ceux que j'ai aimés et qui ont disparu". Paul Pavlowitch se souvient de ceux qui ont partagé sa vie, les icônes Romain Gary et Jean Seberg. Parcourant sa mémoire et ses carnets de notes, il raconte le destin de ces deux magnifiques immortels et l'histoire de leur tribu familiale. Tous ensemble, ils menèrent une "guerre à mort" contre la réalité, bousculèrent le monde de la littérature, firent de leur vie un roman. Pour le meilleur et pour le pire. Tous immortels : plus de dix années d'écriture, un document exceptionnel et une stupéfiante liberté. Paul Pavlowitch est écrivain. Tous immortels est son septième livre. Il a incarné le personnage d'Émile Ajar - pseudonyme de Romain Gary, son cousin - de 1973 à 1981.
« Un dimanche de Pâques, un nouveau-né gisait sur la paille, entre les sabots de l'âne qui le réchauffait de son souffle. Madame Ballandra joignit les mains et murmura : 'Un miracle ! voilà un cadeau de Dieu que je n'attendais pas, je te nommerai Pascal'.Le nouveau-né était très beau, le teint brun, les cheveux raides et noirs, des yeux d'un gris vert pareil à la mer qui entourait le pays.Cette beauté n'était pas la seule cause de la curiosité générale, une rumeur tenace gagnait de plus en plus de terrain. Cette histoire n'était pas naturelle. »Mais quelle est la mission de Pascal ? Est-il vraiment le fils de Dieu ? Pourra-t-il changer le destin des hommes, adoucir leurs souffrances et rendre le monde plus juste ? Que révélera cet Évangile du nouveau monde sur notre nature et notre avenir ?Segou, Moi, Tituba sorcière... En attendant la montée des eaux... Marquée par la puissance de son imaginaire et son engagement, l'oeuvre de Maryse Condé rayonne dans le monde entier et lui a valu en 2018 le « Nobel alternatif ».Maryse Condé est née en 1934 à la Guadeloupe. À la tête d'une oeuvre de dix-sept romans, huit pièces de théâtre et des contes pour enfants, elle est l'une des grandes voix de la littérature française dans le monde. Elle a reçu le « prix Nobel alternatif » en 2018 et le prix mondial Cino del Duca en 2021. Elle a aussi été professeur de littérature à Columbia et à Harvard.
"Il ne s'est pas allongé, il a posé son doigt tendu sur la peau nue entre le tissu rouge et le pantalon, et il a suivi la ligne, de chaque côté du nombril, le corps de Maria a bougé, elle a ouvert les bras, il a senti son odeur, il ne s'est pas penché, il l'a regardée, ses cheveux brillaient sur le bleu de l'écharpe."
Mo est le dernier fils. Il est le gardien de sa mère, depuis la mort du père. C'est son rôle. Jusqu'au jour où il rencontre Maria.
Fils d'un propriétaire terrien et garçon populaire du lycée de Fallen Mountains, Transom a grandi avec Chase, son plus proche ami. Tête brûlée, il ne manquait pas d'asseoir son autorité en humiliant d'autres élèves, dont le discret Possum. Un manège qui, une nuit, a tourné au drame, mettant Transom en fuite.
Lorsqu'il réapparaît dix-sept ans plus tard, quelques semaines passent avant que sa fiancée vienne signaler son inquiétante disparition à Red, le vieux shérif, encore hanté par les souvenirs de la terrible nuit. Fuite, règlement de compte, accident ?
Les langues de la petite ville se délient et alors que les recherches se poursuivent, chacun doit faire son choix : vivre sous le poids du passé ou révéler les secrets enfouis, quitte à tout perdre.
Paul, quarante-six ans, paysan à Fridières, Cantal, ne veut pas finir seul. Annette, trente-sept ans, vit à Bailleul dans le Nord avec son fils. Elle n'a jamais eu de vrai métier. Elle a aimé Didier, le père d'Eric, mais ça n'a servi à rien. Elle doit s'en aller. Recommencer ailleurs. Elle répond à l'annonce que Paul a passée. Le roman raconte leur rencontre et leur histoire. C'est une histoire d'amour.
Prix Page des libraires.
"J'ai l'oeil, je n'oublie à peu près rien, ce que j'ai oublié, je l'invente. J'ai toujours fait ça, comme ça, c'était mon rôle dans la famille, jusqu'à la mort de grand-mère Lucie, la vraie mort, la seconde. Elle ne voulait personne d'autre pour lui raconter, elle disait qu'avec moi elle voyait mieux qu'avant son attaque."
Le Franprix de la rue du Rendez-Vous, à Paris. Une femme, que l'on devine solitaire, regarde et imagine. Gordana, la caissière. L'homme encore jeune qui s'obstine à venir chaque vendredi matin... Silencieusement elle dévide l'écheveau de ces vies ordinaires. Et remonte le fil de sa propre histoire.
On le sait, le talent n'est pas héréditaire. Et c'est tout le drame de la vie de Jean-Charles Millet, petit-fils de Jean-François Millet, l'illustre peintre de L'Angélus, des Glaneuses mais aussi auteur de nombreux dessins et gravures.À défaut d'être talentueux, le petit-fils est malin. Et l'idée lui vient de faire commerce de fausses oeuvres de son grand-père (qu'il fait réaliser par un copiste de génie) en y apposant le cachet de l'artiste. Ni vu, ni connu, il fait ainsi fortune en vendant à des galeristes aussi naïfs que peu regardants des tableaux miraculeusement retrouvés dans le grenier, des ébauches oubliées, des études laissées de côté. Mais la jalousie et l'appât du gain vont tout faire déraper...Éric Halphen raconte cette histoire vraie totalement méconnue (et qui va très mal finir) avec la précision d'un juge d'instruction reconstituant les faits et l'ironie pince-sans-rire d'un Jean Echenoz s'appropriant les vies de Maurice Ravel, Nikolas Tesla ou Emil Zatopek.
Introduction de Marcel Brion de l'Académie françaiseVers l'âge de seize ans, Robert Schumann (1810-1856) commença à tenir son journal intime, suivant en cela une vieille tradition chère aux artistes et aux écrivains allemands. Après son mariage avec Clara Wieck (1819-1896), c'est à deux qu'ils le rédigeront tour à tour, chacun prenant la plume pendant une semaine, pour en faire le miroir de leur bonheur, de leurs efforts et de leurs progrès.Dans ce dialogue de deux âmes musiciennes, il est bien sûr beaucoup question de musique : nous apprenons ainsi quelles oeuvres nouvelles Robert va composer, quels amis viennent jouer chez eux, mais aussi quelle discipline artistique le mari impose à sa jeune épouse et quelles pièces il lui fait travailler.De part et d'autre de ce « Journal de raison » tenu de 1840 à 1843 par Robert et Clara a été réuni un choix de documents, de journaux, de lettres et de souvenirs, dont l'ensemble permet de faire revivre, le plus authentiquement possible, la personnalité des deux musiciens en les replaçant dans leur temps, leur milieu et leur famille. Ces textes sont regroupés par époques et précédés d'un commentaire, dessinant ainsi une passionnante biographie.Robert Schumann (1810-1856) et sa femme Clara Wieck (1819-1896) forment sans doute le couple de musiciens le plus célèbre de l'histoire de la musique. Lui comme compositeur de génie, elle comme la première femme virtuose de l'histoire du piano.
Ainsi qu'Elizabeth Kolbert l'a montré dans son précédent livre, La Sixième Extinction (prix Pulitzer 2015), l'homme par sa seule présence sur Terre affecte l'environnement, mettant son intelligence au service de la destruction de la vie. Mais cette intelligence lui donne aussi la capacité de réparer les dommages qu'il fait subir à la nature. Qu'il s'agisse de ces chercheurs d'Hawaï mettant au point une espèce de corail susceptible de résister à l'acidification des océans ; de ces ingénieurs qui ont électrifié la rivière Chicago pour préserver la faune des Grands Lacs de la carpe asiatique ou de cette entreprise en Islande qui propose de capturer le carbone émis dans l'atmosphère pour le stocker sous forme de pierres, Elizabeth Kolbert est partie à la rencontre de celles et ceux qui tentent de restaurer notre environnement. À l'écart de tout militantisme, elle raconte ce moment extraordinaire où le seul moyen de garder une planète vivable est de se substituer à la nature et de prendre les choses en main... pour le meilleur comme pour le pire. Reportage de premier ordre sur nos efforts extraordinaires pour adapter la planète à l'homme, Des poissons dans le désert nous donne aussi à réfléchir sur l'humanité et le paradoxe d'aujourd'hui : la nature ne pourra survivre qu'en cessant d'être naturelle.
"Foncer à travers les nuits en écrivant, voilà ce que je veux. Et courir ainsi à ma perte ou devenir fou, je le veux aussi, parce que c'en est nécessairement la suite prévisible que je pressens depuis longtemps."
Foncer à travers les nuits en écrivant : cette formule magnifique, cette formule qui résume si bien la vie de Franz Kafka (si et seulement si on n'oublie pas d'y adjoindre la suite : et courir ainsi à ma perte) - c'est cela que raconte ce livre.
Un livre entier sur une seule nuit, celle du 22 septembre 1912 où il a écrit Le Verdict, son plus beau texte - mais ce n'est pas tout à fait vrai : un livre entier sur ce que cette nuit raconte de Kafka ; comment il y est arrivé ; où est-ce que cela va l'emmener ? Et où est-ce que cela va nous emmener ?
Il existe tant de textes sur Kafka. Des dizaines de biographies, des centaines d'essais, des milliers d'articles - et pourtant, il manque un livre qui cherche à raconter la vie de cet écrivain non pas de notre point de vue, mais du sien. Ce livre, le voici.
Michel Butor a fouillé, remué les vieux cartons du grenier hugolien qui regorge de surprises, livrant au lecteur de longs extraits, souvent inattendus, et même quelques dessins.
« Il en fait trop : non seulement le théâtre, mais le roman, non seulement les invectives, mais les chansons, les petites épopées, mais le promontoire du songe ; non seulement la littérature mais le dessin. Il finira par nous prendre toute la place ! »
Dans la vie d'un lecteur, certains auteurs occupent une place à part : lectures inaugurales, compagnons de tous les jours, sources auxquelles on revient. La collection « Les auteurs de ma vie » invite de grands écrivains contemporains à partager leur admiration pour un classique, dont la lecture a particulièrement compté pour eux.
Figure emblématique du nouveau roman, Michel Butor est aussi poète et essayiste. Il a publié plus de deux cents ouvrages, le plus connu étant La Modification (1957, prix Renaudot).