Entre l'échec de la Révolution de 1848 et le départ de Bismarck de la Chancellerie (1890), les classes moyennes allemandes réclament une profonde réforme de la culture et de la société, au nom du « réalisme ».
Ce réalisme-là, c'est celui des anciens libéraux de 1848 ralliés à Bismarck au nom de l'efficacité économique et de l'unité allemande, celui des réformateurs des institutions traditionnelles, mais aussi celui des maîtres du roman et de la peinture chez qui la désillusion succède à l'optimisme de 1848.
À partir de 1870, par contrecoup, une vague de pessimisme antimoderne déferle en Allemagne, relayée par une violente poussée d'antisémitisme à la fin de la même décennie : l'avant-garde intellectuelle et artistique, mais aussi les milieux les plus fidèles à l'humanisme classique, interprètent alors la modernisation sociale et culturelle comme la trahison d'un idéal forgé au temps de Goethe et de Humboldt.
C'est dans cet état de profond désenchantement que l'Allemagne abordera le XXe siècle. En voici, magistralement brossé, le tableau généalogique.
Au commencement était le verbe du Christ : "Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés." De cette parole fondatrice nait le don des larmes, figure historique et vivante de la valorisation chrétienne des pleurs. Dès ses débuts, le christianisme recommande de pleurer pour purifier son âme ; au Moyen Âge, nombreux sont les hommes et les femmes qui versent des larmes abondantes et douces ou aspirent à la grâce divine des pleurs. Comment les mots de Jésus ont-ils pu engendrer ces pratiques ? Comment les pleurs, traditionnellement attachés à l'expression de la tristesse et de la douleur, ont-ils pu devenir un signe de béatitude, un véritable charisme ? C'est cette force créatrice et interprétative du christianisme qu'interroge Piroska Nagy, à partir des sources de l'Antiquité tardive et du Moyen Âge. Comme le sujet comporte bien des paradoxes, nous en découvrons les multiples formes et interprétations : depuis les pleurs de la souffrance ascétique jusqu'à ceux du désir-amour du ciel ou même jusqu'à la béatitude momentanément atteinte. Loin d'être une histoire des sensibilités, la pratique à la fois spirituelle et corporelle des pleurs religieux se comprend au sein de l'histoire intellectuelle des chrétiens médiévaux, qui l'inscrit dans une anthropologie, une théologie et une ecclésiologie.
Cette traversée de neuf siècles d'histoire du christianisme nous permet de comprendre que le Moyen Âge occidental n'a pas pleuré davantage que les autres époques, mais que les larmes y revêtaient un sens spirituel dont l'usage semble s'être perdu depuis.
Piroska Nagy est maître de conférences d'histoire du Moyen Âge à l'Université de Rouen.
Selon Andy Warhol, l'individu moderne est en droit de réclamer son quart d'heure de célébrité. Formulait-il une des lois fondamentales à toute humanité ? Certainement, si l'on en croit le thème de la royauté temporaire. Cultures anciennes, contes, oeuvres théâtrales, reprennent, sur des registres différents, le motif du roi d'un jour, cet homme de modeste condition transporté endormi au palais pour y exercer durant une journée le pouvoir et rendu ensuite à sa condition d'origine. Le pauvre hère croit à un rêve qu'il s'en va raconter. Dans des contextes différents, les uns dramatiques - les rites annuels de sacrifices d'un substitut royal dans certaines sociétés -, les autres burlesques - l'inversion carnavalesque, le roi de la fève, etc. -, c'est toujours au même miroir que l'homme se reflète : être autre, rêver, ne serait-ce qu'un moment, que l'on est beau, riche et puissant.
Constatant qu'à partir du XVIe siècle, le théâtre européen met très souvent en scène le thème de la royauté temporaire, Anne-Marie Le Bourg-Oulé, maître de conférences en littérature comparée à l'université de Toulouse-Le Mirail, pour en comprendre les raisons, lui restitue toute sa richesse symbolique et montre qu'il met en jeu l'essence même du théâtre comme représentation du désir humain et du monde.
Si, depuis la fin du XVe siècle, l'horizon des Européens s'est élargi à l'Ouest, l'Eglise, de son côté, a ouvert les portes de son paradis aux Amérindiens. On peut même dire qu'elle leur en indique sérieusement le chemin. On rencontre, à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, des manuels de confession à l'usage des Indiens dans les zones d'évangélisation espagnole. Ces livres naissent au moment où s'organise la conquête spirituelle du Nouveau Monde, une fois apaisé le désordre des premiers contacts.
Les interrogatoires pénitentiels livrent des données sur une réalité indigène déformée par la grille d'interprétation que constitue un classement des péchés selon l'ordre du décalogue. Ils distillent le code moral de l'Ancien Monde adapté à des civilisations plus ou moins bien comprises. En interrogeant l'image des Indiens véhiculée par ces textes, intériorisée par la conscience chrétienne jusqu'à nos jours, ce livre nous permet d'évaluer les modalités d'une évangélisation que bien des voix contestent aujourd'hui.
Martine Azoulai est historienne et journaliste. Membre du laboratoire d'ethno-histoire du CNRS, elle partage son temps entre ses recherches et ses collaborations à divers magazines français.
À travers l'étude des Sociétés de géographie en France, de leur idéologie et de l'évolution de leur recrutement, du début du XIXe siècle - leur « grand siècle » - à l'entre-deux-guerres, Dominique Lejeune, professeur au lycée Louis-le-Grand, éclaire à la fois l'histoire d'une élite de l'esprit et de l'argent, celle du phénomène des Sociétés savantes et celle d'une science, la géographie, synonyme d'exploration, différemment comprise selon les époques et les individus.
De l'association de grands notables des années 1820 qui ne songent qu'à l'exploration du globe sans aucune vue utilitaire, aux groupes de pression des années 1860 prônant une géographie commerciale et colonialiste, les Sociétés de géographie, dominées par celle de Paris, la doyenne du monde, participent au mouvement de tout un siècle qui porte l'Europe au-delà de ses frontières. Explorateurs et géographes de cabinet s'affrontent; mais tous, avec les officiers, les négociants, les artistes - Jules Verne et Rimbaud pour ne citer qu'eux -, écrivent un chapitre passionnant de la grande histoire de la curiosité occidentale.
Héros favori de la littérature de l'Ouest américain dès le XIXe siècle, le cow-boy s'est définitivement imposé au XXe siècle grâce au western. Le sourire de Gary Cooper, le profil de Clint Eastwood et la carrure de John Wayne ont fait le tour du monde. La réalité historique du personnage s'est brouillée derrière l'artifice de cette image, son passé s'est effacé devant le mythe.
À l'époque des expériences coloniales hispanique et anglo-saxonne qui ont marqué la conquête des Amériques, rien ne distingue ce simple vacher du chopo mexicain ou du gaucho argentin. Et aux belles heures de l'élevage texan, après une journée de piste sur un cheval dont le prix sera déduit de son maigre salaire, ce « travailleur ordinaire du bétail » n'a pas toujours l'allure ni l'âme d'un héros. Le cow-boy s'affirme dans l'Amérique anglo-saxonne prospère du XIXe siècle. Il est utilisé dans la lutte contre le métissage et imposé dans un processus de quête d'identité nationale. Homme de la terre, aventurier, individualiste, il fait le lien entre l'Amérique pastorale et l'Amérique industrielle.
Incarnation du rêve américain, le cow-boy est un parfait exemple de la réussite des inventions culturelles de l'Amérique. Philippe Jacquin, spécialiste de l'Ouest américain, le démontre avec brio dans ce livre.
Au matin du 24 août 1665, dans le Paris du début du règne de Louis XIV, le lieutenant criminel Tardieu, un des premiers magistrats de la capitale, et sa femme sont assassinés dans leur hôtel de la Cité par deux jeunes à la dérive qui ont vainement essayé de leur extorquer un peu d'argent. L'argent, les époux Tardieu n'en manquent pourtant pas... Riches à millions (en francs-or), ils vivent comme des gueux, avares à rendre jaloux Harpagon en personne. De quoi tenter le diable dans une ville où la violence et l'insécurité sévissent en permanence. Pas de police organisée - elle le sera quelques mois plus tard -, une justice dont la rigueur ne parvient pas à masquer l'impuissance, l'argent-roi pour les uns, la misère noire pour les autres, il n'en fallait pas plus pour ajouter une page particulièrement spectaculaire à l'histoire criminelle du XVIIe siècle.
Des documents d'archives, Ariette Lebigre a fait surgir tout le Paris de l'époque. Centré sur la Cité et le Palais de justice, il déborde de vie et de saleté, danse à la fête et applaudit aux exécutions capitales, craint Dieu et adore l'argent. Un Paris haut en couleur et tout en contrastes, qu'Ariette Lebigre nous convie à revisiter en alliant l'érudition au talent.
Ariette Lebigre est docteur en droit, licenciée ès lettres et agrégée des Facultés de droit. Professeur aux universités de Paris-XI et de Clermont-Ferrand-I, elle s'est spécialisée dans l'histoire du droit pénal et des institutions judiciaires du XVIe au XVIIIe siècle. Elle a notamment publié un Manuel d'Histoire du Droit pénal en collaboration avec André Laingui, Les Grands Jours d'Auvergne, désordres et répression au XVIIe siècle, La Révolution des Curés, La Princesse Palatine, La Justice du Roi et L'Affaire des Poisons.
Découvert par Daniel Roche, historien du XVIIIe siècle et professeur à la Sorbonne, le Journal du compagnon vitrier Ménétra (1738-1812) est un des rares témoignages que nous ayons d'un ouvrier du siècle des Lumières. Le bonhomme, Parisien le Bienvenue selon son nom de compagnonnage, étonne par son franc-parler, sa gouaille, sa joie de vivre, aussi bien que par son sens de l'observation, son souci de tout dire d'un petit peuple auquel il appartient - lien qu'il inscrit très consciemment dans son écriture Ce « Rousseau des ateliers » nous ouvre les portes d'un Paris en pleine expansion, nous raconte une France des campagnes (Bretagne, Guyenne, pays lyonnais, etc.) avec les yeux d'un homme de la grande ville.
Alors que l'on redécouvre aujourd'hui les « écritures ordinaires », que la fécondité des études sur l'autobiographie ne se dément pas, la lecture de ce texte, guidée par les riches analyses de Daniel Roche, outre le plaisir qu'elle procure, révèle un véritable enjeu pour l'histoire culturelle. Au-delà d'une simple description des mentalités, elle fait percevoir comment s'élaborent les normes sociales qui définissent une culture. Selon la formule de Robert Darnton dans sa préface, le texte de Ménétra nous pose la question de « notre compréhension de ce que signifie être homme il y a deux siècles ».
« Qui comprend la vie des universités médiévales, écrit Hastings Rashdall, l'historien par excellence de ces institutions, a fait un grand pas vers une meilleure compréhension de l'Église médiévale et du monde médiéval. » Et d'ajouter : « Les universités sont plus grandes - et pourraient se montrer moins périssables - que les cathédrales elles-mêmes. » Et de fait, elles sont aujourd'hui moins désertées.
L'université est le facteur le plus important de la vie intellectuelle médiévale. Les penseurs les plus audacieux de cette époque de fer, de feu et de foi, les esprits les plus libres et les plus créatifs y ont été formés, pendant deux siècles au moins.
La présence en France des voyageurs et immigrants venus de la brumeuse, insolite et « perfide » Albion n'a cessé de croître depuis le XVIIIe siècle en dépit des tensions et ruptures qui ont accidenté l'histoire commune des deux nations.
De la mode du séjour au-delà du Channel qui touche les milieux aristocratiques du XVIIIe siècle, au tourisme de masse du XXe siècle, de William Pitt à Margaret Thatcher, les Britanniques se sont fait « une certaine idée de la France ». Elle oscille entre curiosité et inquiétude, sympathie et critique. Ces imprévisibles « mangeurs de grenouilles », qui sont coquets sans être propres, peuvent être aussi charmants que grossiers, faire la révolution un jour pour tomber dans le plus profond conservatisme le lendemain... Voyageurs et résidents (savants, écrivains, hommes politiques ou simples visiteurs) ont laissé des mémoires, souvenirs et récits de voyages qui sont autant de reflets de ce « miroir » d'outre-Manche. Trois siècles de témoignages sur ce qui a pu rapprocher ou opposer Anglais et Français. Aujourd'hui, voyons-nous le bout d'un long tunnel gallophobe ?
Paul Gerbod, professeur à l'université de Paris-Nord, a publié plusieurs ouvrages sur l'histoire de l'éducation et de la culture.
Aucune époque n'a vu, comme le XXe siècle, l'Eglise catholique se polariser autant sur la question de la sexualité. Une des caractéristiques de la modernité est précisément de constituer la sexualité en savoir et en problème. L'Eglise n'a pas échappé à cette logique que Martine Sevegrand, spécialiste d'histoire religieuse, perçoit à travers son analyse de l'enseignement catholique sur la procréation et la morale conjugale, mais aussi de la pratique réelle des fidèles.
Notre siècle est ponctué de textes pontificaux qui rythment l'évolution des moeurs jusqu'à la polémique autour de l'encyclique « Humanae vitae » promulguée en pleine révolution sexuelle (1968). Mais il est aussi ' et le livre de Martine Sevegrand a le grand mérite de nous restituer cette histoire ' marqué par un renouveau intense de la réflexion des théologiens, d'une prise de parole sans précédent des médecins et des laïcs en général, au point de se demander si le laïc « moderne » ne naît pas de ces débats souvent tendus.
Le pontificat de Jean-Paul II, après celui de Paul VI, paraît atteindre le point culminant d'une crise d'incompréhension mutuelle entre hiérarchie catholique et laïcs. Martine Sevegrand replace ce malaise dans une période suffisamment longue pour que l'on se souvienne et médite les impasses et les chances de la morale catholique.
Dans la première moitié du siècle, le discours sur la sexualité semblait, au sein de l'Eglise, confisqué par les clercs. Seuls les évêques, et d'abord celui de Rome, pouvaient énoncer le bon usage du sexe. Mais derrière les prêches, quelle était donc la pratique des couples catholiques ?
Entre 1924 et 1943, des femmes et des hommes, catholiques fervents, ont écrit à l'abbé Viollet, directeur de l'Association du mariage chrétien et grand spécialiste de la morale conjugale, pour lui livrer leurs questions, leurs difficultés et, finalement, leur vie sexuelle. Voici donc exposé le sexe catholique tel qu'il fut vécu et pensé par des laïcs.
Martine Sevegrand, historienne, auteur des Enfants du bon Dieu, nous livre 120 lettres de femmes et d'hommes ordinaires, de tous âges et de tous milieux sociaux, reproduites intégralement. Ecrites dans une langue à la fois prude et crue, ces lettres disent la fidélité candide à l'Eglise et la sourde révolte, l'angoisse et les désirs réfrénés, l'amour rescapé ou brisé. Elles constituent un témoignage exceptionnel, et même unique, sur les mentalités et les moeurs des catholiques français de l'entre-deux-guerres, qui, au temps de la contraception, de l'avortement et du sida, pourra éclairer la confrontation toujours d'actualité entre l'Eglise et la sexualité.
Autour du Palais-Royal et de la rue Saint-Honoré, dans des tripots clandestins, le Paris du XVIIIe siècle joue au trictrac et au biribi, et la cour elle-même n'échappe pas à la passion du jeu. Au coeur de cette sociabilité ludique, des personnages hauts en couleur : courtiers, veuves d'officiers oisives, rabatteurs et l'éternel tricheur.
C'est ce monde des jeux interdits, décrit à partir des archives de police par Francis Freundlich, historien du XVIIIe siècle, que la monarchie, puis la Révolution tenteront de réprimer avec le soutien des moralistes, sans vouloir pour autant se priver des ressources financières de la loterie. Car le jeu, par la place qu'il accorde au hasard, déstabilise l'ordre religieux et politique. Dans les années 1790, on ira même jusqu'à y voir un signe flagrant d'activités contre-révolutionnaires.
À travers cette analyse du Paris des joueurs, Francis Freundlich éclaire d'un jour nouveau ce qui va désormais hanter l'homme moderne : l'insatisfaction sociale et, selon la formule de Daniel Roche dans sa préface, « l'espoir d'être enfin du côté des gagnants ».
Le magnifique impératif de Saint-Just, "il faut que vous fassiez une cité, c'est-à-dire des citoyens qui soient amis, hospitaliers et frères", côtoie un décret qui exclut les étrangers de l'espace politique : tout en affirmant l'universalité du droit qui la fonde, la nation souveraine construit ses limites.
Analysant le regard de la Révolution française sur les étrangers, Sophie Wahnich a saisi, dans ce livre publié en 1997, des questions qui ne cessent de se poser aujourd'hui à la conscience politique. Car revenir sur cette période, ce n'est pas seulement revenir à un fondement, mais aussi à un noeud de l'histoire. La Révolution française hérite sans s'en défaire d'une histoire fondamentalement hostile à ceux qui n'appartiennent à aucune communauté ou qui, simplement, en déplacent les habitudes et les règles. Entre héritage révolutionnaire républicain et appel à la communauté, il s'agit de comprendre les problèmes de notre république pour relancer avec lucidité les dés de l'universel.
La Banque de France a obtenu en 1993 son indépendance de jure, rompant ainsi avec une histoire biséculaire, où se mêlaient tutelle gouvernementale institutionnelle et marges de manoeuvre effectives plus ou moins larges. Vieille question donc que celle des relations complexes État-Banque d'émission, au coeur desquelles se découpent les contours du pouvoir monétaire.
Historien et économiste de formation, Bertrand Blancheton reprend le débat, muni de sources et de questions nouvelles. Il retrace les évolutions de l'autonomie, "le seul mot qui convienne, plutôt que celui d'indépendance" ( Jean Bouvier ) de la Banque lors de la période de forte instabilité (1914-1928) qui, du fait du choc de la Première Guerre mondiale, ébranle pendant plus d'une décennie les assises du pouvoir monétaire et financier. On y suivra les épisodes multiples et mouvementés de l'affrontement entre la Banque de France et son gouverneur d'une part, le ministère des Finances et le gouvernement d'autre part, "ces deux moitiés de Dieu, le Pape et l'Empereur", selon l'heureuse image formulée en janvier 1949 par le nouveau gouverneur, Wilfrid Baumgartner. Lauteur y développe une vraie thèse, à savoir que l'importance des besoins financiers de l'État scande les fluctuations de l'autonomie de la Banque. Alors que l'on célèbre aujourd'hui les vertus de l'indépendance des banques centrales, l'ouvrage détaille, par-delà les tensions entre pouvoir financier et monétaire, les enjeux économiques, politiques et sociaux de la maîtrise de la monnaie, à l'heure où la France devait affronter les grands ébranlements du premier XXe siècle.