La prégnance de l'économie sur la vie des hommes n'est pas plus à démontrer que leur morosité et leur souffrance. Comment s'est construit notre « imaginaire économique », notre vision économique du monde ? Pourquoi voyons-nous aujourd'hui le monde à travers les prisme de l'utilité, du travail, de la compétition, de la concurrence et de la croissance sans fins ? Nous avons inventé la valeur-travail, la valeur-argent, la valeur-compétition, et construit un monde où rien n'a plus de valeur mais où out possède un prix ? Au fil d'une passionnante mise en perspective historico-économique, Serge Latouche revient aux origines de cette économie que les premiers économistes appelaient la « science sinistre ». Servi par une brillante érudition économique et philosophique, cet ouvrage montre la manière dont s'est façonné notre obsession utilitariste et quantitative, et nous permet ainsi de porter un regard neuf sur notre monde.
Pourquoi la science économique, celle que l'on enseigne aujourd'hui à tous les étudiants du monde, de Chicago à Moscou en passant par Paris, celle qui fonde le discours universel des experts, a-t-elle construit un modèle d'économie qui exclut les questions de l'argent et du temps ?
À partir de cet étonnant paradoxe, Jacques Sapir, économiste et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, dévoile les ressorts d'une discipline compliquée, dont les contorsions n'ont qu'un objet : évacuer la réalité de l'économie et soumettre l'activité humaine au mythe de la concurrence.
Cet ouvrage, qui permet de découvrir les thèses de Walras, Keynes et Hayek, théoriciens du marché, ou encore de Lange, théoricien de la planification, présente une analyse authentique et objective des phénomènes économiques contemporains. Mais il répond aussi à cette étrange question : pourquoi les économistes, dont le discours envahit notre vie, parlent-ils avec un bâillon sur la bouche ?
D'où vient le malaise de la politique économique ? Impuissante à résorber le chômage, ligotée par les marchés financiers, elle semble souvent frappée d'inefficacité. Pourquoi ? Il y a d'abord l'effet d'une désinflation compétitive qui, arc-boutée à la monnaie unique, perdure sans souci de ses échecs répétés et impose une « cohérence » résolument étrangère au problème de l'emploi.
Mais, au-delà des impasses propres à la désinflation compétitive, il se pourrait plus largement que la politique économique connaisse une mutation qui en altère profondément les pratiques et l'efficacité. Désormais soumise à l'opinion globale, c'est-à-dire à la convergence de tous les regards, elle est en permanence exposée aux jugements et aux interprétations. Et, seul le spectacle de la communauté tout entière rassemblée derrière la « bonne » politique semble pouvoir tranquilliser les marchés. Quand faire entendre une objection suffit pour alarmer la finance, c'est la possibilité même du dissensus démocratique qui se trouve dès lors mise en cause.
L'Europe permettra-t-elle de dépasser ces limites et de restaurer la souveraineté de la politique économique ? Rien n'est moins sûr, estime Frédéric Lordon, puisqu'il revient désormais aux marchés financiers, ce haut-lieu de l'opinion globale, d'élire la nouvelle monnaie internationale que l'euro voudrait devenir.
Frédéric Lordon, né en 1962, est chargé de recherche au CNRS et chercheur au CEPREMAP (Centre d'Etudes Prospectives d'Economie Mathématique Appliquées à la Planification). Il enseigne à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
Le monde compte désormais près de cent quatre-vingts banques centrales, soient dix fois plus qu'au début du XXe siècle.
Que cache cette inflation ? Quel est le processus qui a déterminé ce rôle prépondérant dans l'activité économique ?
Historiens, économistes et banquiers centraux se sont associés dans cet ouvrage, né d'une conférence organisée par le Centre Cournot. S'attachant à décrire, dans une perspective transatlantique, l'affirmation progressive de la banque centrale, ils établissent un état des lieux de ses objectifs et de son action, en période de croissance comme en période de crise.
Aujourd'hui placées au sommet de l'activité monétaire, les banques centrales semblent avoir gagné leur indépendance sans pour autant effacer les questions qui se posent sur leurs fondements, leur légitimité et leurs prérogatives. Ce livre y apporte des réponses claires et ouvre de nouvelles pistes de réflexion.
L'impasse du sommet de Copenhague et la mise en cause des travaux scientifiques sur lesquels il se fondait ont transformé la perception du changement climatique. La controverse sur le climat ne concerne plus seulement la question du réchauffement planétaire et les moyens de le traiter. Elle porte désormais sur les solutions qu'apporte la discipline économique : dans les modèles qu'elle construit, l'économie impose ses mots, ses interprétations et ses scénarios. Lesquels faut-il choisir ? Comment permet-elle de décider quelle action mener dans une situation d'incertitude ou d'ignorance ? L'analyse coûts/bénéfices suffit-elle pour choisir entre le principe de précaution et le catastrophisme ? Autour de ces questions politiques s'organise le débat dans lequel s'affrontent aujourd'hui les grandes puissances internationales. Huit théoriciens de renom expliquent dans cet ouvrage comment l'économie a changé la compréhension du changement climatique et comment l'étude du climat modifie à son tour l'approche économique.
«En m'attribuant son prix en sciences économiques, après William Vickrey et John Nash, la fondation Nobel récompense Augustin Cournot pour la troisième fois », déclarait Robert Aumann à l'occasion de la conférence du centre Cournot en 2005, dont ce livre d'hommage au penseur franc-comtois présente les actes.
Mathématicien, philosophe, historien des sciences et économiste, Augustin Cournot (1801-1877) rompt avec ses prédécesseurs : sa démarche inaugure en effet la modélisation du social. Cournot ne se contente pas d'appliquer les mathématiques aux phénomènes sociaux, il affirme comme un principe incontournable leur mathématisation. Léon Walras, Stanley Jevons, Alfred Marshall, Gabriel de Tarde, Vilfredo Pareto et Irving Fisher seront les premiers à s'inscrire, à leur manière, dans la filiation cournotienne. La fécondité de la postérité de Cournot ne repose pas seulement sur cette rupture mais aussi sur la richesse d'une oeuvre qui a irrigué les sciences sociales du XXe siècle : théorie des jeux, économie industrielle, théorie des probabilités et statistique, sociologie et critique historique.
Quel lien peut-on établir entre la croissance économique et la forme de propriété des entreprises ? Quelle influence les actionnaires exercent-ils réellement sur sa gestion ? Faut-il favoriser un actionnariat concentré, dispersé, familial ou étatique pour assurer la performance ? Quelle est la légitimité de ce pouvoir actionnarial ?Ce livre aborde toutes ces questions d'un point de vue économique, juridique et historique. Douze des plus grands spécialistes du droit et de la gestion des entreprises expliquent pourquoi le modèle de contrôle centré sur l'actionnaire a échoué et disent en quoi le succès des entreprises dépend avant tout du contexte institutionnel dans lequel elles évoluent. La table ronde qui conclut l'ouvrage met les analyses théoriques de l'entreprise à l'épreuve de la crise.
Dans le sillage de Enron, Worldcom et Parmalat, les scandales entourant la gestion de grandes sociétés cotées se sont succédé depuis le début des années 2000. Pour l'écrasante majorité des commentateurs, il s'agit là d'accidents isolés, certes fâcheux, mais ne pouvant remettre en cause les vertus d'un système dominé par la finance de marché. Pour Michel Aglietta et Antoine Rebérioux, ces scandales à répétition sont au contraire la marque des dérives de ce « capitalisme financier ». Les auteurs mettent en évidence les contradictions qui traversent ce régime de croissance. Pierre angulaire du capitalisme financier, le postulat selon lequel l'entreprise doit être dirigée dans le seul intérêt de ses actionnaires est en même temps son talon d'Achille. Une vacuité du contrôle au sommet des grandes entreprises se solde par une instabilité chronique et une aggravation des inégalités. Surmonter ces contradictions par une avancée de la démocratie participative dans l'entreprise : plutôt que comme un objet de droits de propriété, celle-ci doit être gouvernée comme une institution, où s'élabore une finalité commune à l'ensemble de ses parties prenantes, telle est la proposition des auteurs de cet ouvrage.
Dans le sillage de Enron, Worldcom et Parmalat, les scandales entourant la gestion de grandes sociétés cotées se sont succédé depuis le début des années 2000. Pour l'écrasante majorité des commentateurs, il s'agit là d'accidents isolés, certes fâcheux, mais ne pouvant remettre en cause les vertus d'un système dominé par la finance de marché. Pour Michel Aglietta et Antoine Rebérioux, ces scandales à répétition sont au contraire la marque des dérives de ce « capitalisme financier ». Les auteurs mettent en évidence les contradictions qui traversent ce régime de croissance. Pierre angulaire du capitalisme financier, le postulat selon lequel l'entreprise doit être dirigée dans le seul intérêt de ses actionnaires est en même temps son talon d'Achille. Une vacuité du contrôle au sommet des grandes entreprises se solde par une instabilité chronique et une aggravation des inégalités. Surmonter ces contradictions par une avancée de la démocratie participative dans l'entreprise : plutôt que comme un objet de droits de propriété, celle-ci doit être gouvernée comme une institution, où s'élabore une finalité commune à l'ensemble de ses parties prenantes, telle est la proposition des auteurs de cet ouvrage.
Pourquoi la science économique, celle que l'on enseigne aujourd'hui à tous les étudiants du monde, de Chicago à Moscou en passant par Paris, celle qui fonde le discours universel des experts, a-t-elle construit un modèle d'économie qui exclut les questions de l'argent et du temps ?
À partir de cet étonnant paradoxe, Jacques Sapir, économiste et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, dévoile les ressorts d'une discipline compliquée, dont les contorsions n'ont qu'un objet : évacuer la réalité de l'économie et soumettre l'activité humaine au mythe de la concurrence.
Cet ouvrage, qui permet de découvrir les thèses de Walras, Keynes et Hayek, théoriciens du marché, ou encore de Lange, théoricien de la planification, présente une analyse authentique et objective des phénomènes économiques contemporains. Mais il répond aussi à cette étrange question : pourquoi les économistes, dont le discours envahit notre vie, parlent-ils avec un bâillon sur la bouche ?
L'économie s'est-elle substituée à la politique ? Tel est peut-être le souhait de certains économistes. Jacques Sapir a pour cible un discours économique qui cherche à vider l'action politique de son sens, un discours qui, sous les dehors d'une soi-disant rigueur scientifique, est en réalité profondément anti-démocratique. À travers l'apologie que font certains économistes des agences indépendantes et de la mondialisation, c'est le vieux fond libéral hostile à toute forme de souveraineté populaire qui s'exprime. Sous prétexte de parler d'économie, ces économistes veulent nous vendre un droit et une organisation sociale qui les laisseraient libres de tout contrôle et de toute responsabilité.
Jacques Sapir analyse le lien qui existe entre une faillite théorique et des comportements souvent douteux. Il montre que le discours de l'économie dominante vise à enfermer le citoyen dans un espace qui n'aurait d'autres bornes que la technique et la compassion, dénonçant le projet de faire de l'expert le seul citoyen habilité à peser surles décisions importantes. Au fur et à mesure que l'expertise des économistes perd en efficacité, monte une nouvelle idéologie, l'expertisme. Elle se construit, explique-t-il, en négation de la chose publique, la République.
' L'impôt handicape la croissance
' Les salariés français sont peu productifs
' La croissance fait reculer le chômage
' Il faut réduire les charges sociales sur les bas salaires
' Les banques centrales doivent être indépendantes
Le libéralisme, comme toute foi, sécrète ses dogmes. Jeune économiste, Michaël Lainé en a recensé 35 et s'applique à les démonter point par point.
Une véritable cure de désintoxication fondée sur une analyse fine et concise du discours dominant qui, selon l'auteur, habille de science une véritable imposture.
Un manuel de résistance au dogme libéral.
La tradition économique a longtemps privilégié l'analyse du fonctionnement du marché, considéré comme l'institution centrale de l'économie. Depuis une vingtaine d'années, les économistes s'intéressent à l'étude d'autres institutions, ouvrant ainsi la voie à une meilleure compréhension des phénomènes aussi divers que la construction de l'Union européenne, les crise financière en Asie ou l'émergence du commerce électronique mondial. Masahiko Aoki fait appel à la théorie des jeux pour développer un cadre conceptuel et analytique qui éclaire ces institutions. Comment naissent-elles et évoluent-elles ? Par quel phénomène varient-elles d'un pays à l'autre ? Pourquoi leur développement ou leur stabilisation est-elle liée à des facteurs tels que le progrès technique, l'intégration dans un marché mondialisé ou les changements démographiques ?
Telles sont les questions que Masahiko Aoki aborde dans cet ouvrage de référence.
À l'initiative du centre Saint-Gobain pour la recherche en économie, les plus grands spécialistes font le point sur trois déterminants de la croissance : la mise en oeuvre du progrès technique, l'organisation de l'entreprise et l'organisation du travail.
Un nouveau régime de croissance peut-il être conçu en fonction des réalités propres à l'Europe ?
Thème par thème, six contributions dressent le constat de la spécificité européenne et proposent une double lecture de son évolution. D'autres spécialistes commentent ces analyses.
La comparaison des caractéristiques américaines et européennes montre que l'on peut redéfinir un modèle européen de croissance soutenue, favorable à l'emploi et à l'efficacité économique.
L'économie s'est-elle substituée à la politique ? Tel est peut-être le souhait de certains économistes. Jacques Sapir a pour cible un discours économique qui cherche à vider l'action politique de son sens, un discours qui, sous les dehors d'une soi-disant rigueur scientifique, est en réalité profondément anti-démocratique. À travers l'apologie que font certains économistes des agences indépendantes et de la mondialisation, c'est le vieux fond libéral hostile à toute forme de souveraineté populaire qui s'exprime. Sous prétexte de parler d'économie, ces économistes veulent nous vendre un droit et une organisation sociale qui les laisseraient libres de tout contrôle et de toute responsabilité.
Jacques Sapir analyse le lien qui existe entre une faillite théorique et des comportements souvent douteux. Il montre que le discours de l'économie dominante vise à enfermer le citoyen dans un espace qui n'aurait d'autres bornes que la technique et la compassion, dénonçant le projet de faire de l'expert le seul citoyen habilité à peser surles décisions importantes. Au fur et à mesure que l'expertise des économistes perd en efficacité, monte une nouvelle idéologie, l'expertisme. Elle se construit, explique-t-il, en négation de la chose publique, la République.