Caraquet, l'une des trois plus anciennes paroisses acadiennes du Nouveau-Brunswick, fait partie de cette nouvelle Acadie qui surgit au lendemain de la Déportation lorsque les rescapés de 1755 s'établissent un peu partout dans les provinces maritimes, au Québec et en Louisiane. Cet ouvrage, qui puise dans les travaux de nombreux historiens acadiens, ne prétend pas être une synthèse historique de Caraquet de 1760 à 1860, mais plutôt une série d'études thématiques de sa population francophone à l'ère où elle se dotait d'institutions religieuses, éducationnelles, politiques et économiques. Les paramètres, l'approche et les sources de ces études sont applicables à d'autres régions côtières de l'est du Canada à la même époque.
Les six chapitres de cet ouvrage dressent un portrait de la communauté en abordant des constituantes incontournables de son histoire. Ils s'intéressent à l'occupation du territoire et aux tendances dans le comportement démographique; à la structure économique de la région et plus particulièrement à celle de la pêche alors que les pêcheurs étaient subordonnés au système de crédit jersiais avant la Confédération de 1867; à l'Église missionnaire et à l'éducation. Grâce à la collaboration du Musée acadien de Caraquet, des photos permettent d'effectuer une convergence entre l'histoire fondamentale et l'histoire appliquée, surtout matérielle.
L'Ontario français connaît peu ses héros. Or, l'honorable Jean-Robert Gauthier en est un, un vrai. D'abord conseiller scolaire (1961-1971), puis député (1972-1993) et enfin sénateur (1993-2004), il s'est acharné tout au long de sa vie publique à défendre avec succès les intérêts des Franco-Ontariens et des minorités linguistiques du Canada.
Sa carrière traverse - et cette biographie éclaire - un grand pan de l'histoire canadienne, les périodes Trudeau, Mulroney et Chrétien. Nombreux sont les dossiers et enjeux majeurs où il a joué un rôle important : le financement puis la gestion autonome des écoles françaises, le renouveau constitutionnel et la Charte des droits et libertés, la bataille Montfort, et la Loi sur les langues officielles, parmi bien d'autres.
Le dernier fleuron de sa carrière n'est pas le moindre. Un an après sa retraite, son projet de loi privé S-3 - rendait exécutoire (et plus seulement déclaratoire) - la Loi sur les langues officielles. Depuis, les communautés minoritaires ont le droit de poursuivre le gouvernement si, selon elles, il ne respecte pas ses objectifs pour leur développement.
« On peut se demander - dit sa biographe - d'où lui viennent son caractère combatif, son besoin de s'impliquer dans toutes les causes linguistiques et autres, son ardeur, sa vivacité, sa persistance, parfois jusqu'à la démesure. C'est pourquoi, [...] cette biographie autorisée racontera plus en détail l'homme privé, car on trouve là une partie de l'explication de son remarquable engagement social. »
L'Acadie, depuis ses débuts, a fasciné explorateurs, colonisateurs, voyageurs, historiens et écrivains. Ceci s'avère particulièrement vrai pour l'Acadie qui précède le « Grand Dérangement ». Cette Acadie souvent mythique et mythifiée s'est trouvée figurée sous des formes diverses dans le discours littéraire et historiographique.
L'Acadie des origines explore les différentes manifestations de ce mythe aussi bien dans l'imaginaire que dans la réalité, des textes fondateurs aux représentations contemporaines. Les spécialistes explorent ici une variété de facettes de ce mythe à la vie longue, notamment la cartographie, la construction discursive, les pratiques linguistiques et socioculturelles et les études littéraires.
Dans « Faire société », Joseph Yvon Thériault poursuit l'analyse des tribulations identitaires de l'Acadie et des francophonies minoritaires du Canada qu'il avait amorcée en 1995 dans L'identité à l'épreuve de la modernité (Prix France-Acadie).
S'il y a une constante et une originalité dans l'aventure des francophonies d'Amérique du Nord, c'est bien celle de vouloir faire oeuvre de civilisation en français dans le continent anglo-américain. Cette idée, présente déjà en Amérique française, a été reprise et réinterprétée dans le projet canadien-français, et reconduite, depuis les cinquante dernières années, principalement par la mouvance nationaliste québécoise.
Aujourd'hui, pourtant, en Acadie et au sein des francophonies minoritaires, l'ambition de faire société demeure présente même si elle est mise à rude épreuve, que ce soit au plan de la réalité - le fait minoritaire - ou de la représentation - leur exclusion de l'imaginaire québécois et l'attraction de l'imaginaire canadien. Entre l'affirmation d'une continuité nationale unissant Canada français et francophonies minoritaires, et celle d'une rupture ayant disloqué le Canada français en autant de fragments constitutifs de la mosaïque multiculturelle canadienne, la tension reste forte.
Si le Canada français n'est plus une réalité historique ni un espace sociopolitique commun, il en reste une trace encore lisible. Une mémoire vivante qui vient d'une expérience historique particulière, mais dont il faut chercher le sens. La lecture de cette trace se différencie selon le lieu à partir duquel on lit cette tradition : de l'Acadie, de l'Ontario français, du Québec.
Les essais réunis dans Faire société, écrits de 1995 à 2005, relatent les enjeux et les écueils rencontrés par les francophonies minoritaires dans leurs parcours récents qui visent à faire société. Cet ouvrage rend compte de ce fait.
Ce recueil rassemble des textes brefs décrivant des situations concrètes qui nécessitent une réflexion de nature éthique. Il s'agit de remédier à une situation de pénurie car, du côté anglophone les manuels d'études de cas ne manquent pas et ils constituent une précieuse ressource pédagogique. L'objectif est donc de mettre un outil à la disposition des professeurs et des étudiants francophones dans des cours d'éthique appliquée. Chaque texte est suivi de questions ou de prises de position destinées à alimenter des discussions en classe. Le recueil constitue donc un réservoir de cas pour la pédagogie en matière d'éthique. Grâce aux situations variées, il permet de montrer l'importance d'une réflexion au quotidien sur des dilemmes et des défis relevant effectivement de l'éthique. Les pistes de réflexion et d'analyse proposées sont très diversifiées. L'intérêt du recueil réside dans cette multiplicité de situations réalistes proposées par les auteurs. C'est ce qui lui donne une réelle pertinence comme mise en circulation, dans la francophonie, de questionnements touchant les défis éthiques du monde contemporain.
À l'instar des travaux de Louise Péronnet, grande pionnière des études linguistiques acadiennes, les quinze contributions regroupées dans La francophonie en Acadie envisagent la question de la langue française en Acadie sous différentes facettes.
Dix-huit chercheures et chercheurs représentant des disciplines et des approches variées signent des textes consacrés tantôt aux pratiques linguistiques, tantôt aux mouvements et tensions qui marquent l'Acadie, tantôt aux discours produits à l'endroit de cette communauté. La richesse des dynamiques linguistiques et sociales mises au jour constitue un fondement empirique original qui devrait permettre une meilleure compréhension des enjeux à l'oeuvre dans toute situation impliquant de parler une langue, ou une forme de langue, plutôt qu'une autre.
À l'heure où le débat sur la langue fait rage en Acadie (comme souvent dans la francophonie canadienne et québécoise), cet ouvrage a le mérite de penser la francophonie acadienne dans toute sa richesse et sa diversité.
En 1912, l'Ontario devenait la troisième province de la confédération canadienne à interdire l'enseignement en français dans ses écoles. Dès sa promulgation, «l'infâme Règlement 17», comme on est venu à l'appeler, sera vivement contesté par la collectivité franco-ontarienne, alors réunie autour de l'Association canadienne-française d'éducation d'Ontario. Plusieurs groupes et individus -?dont le fondateur du Devoir, Henri Bourassa, l'historien Lionel Groulx et la Société Saint-Jean-Baptiste?- viendront lui prêter main-forte.
Après 15 ans de lutte, le Règlement sera finalement abrogé.
Il existe aujourd'hui plusieurs études sur cette crise, considérée par certains comme le mythe fondateur de l'Ontario français. Peu d'auteurs, cependant, se sont intéressés à son impact sur l'avenir même du Canada français. Au coeur, donc, des nouveaux enjeux que creuse ce collectif se trouve un examen des conséquences de la crise scolaire sur le projet national canadien-français.
Rédigé dans un langage clair et accessible, «Le siècle du Règlement 17» s'adresse à toute personne -??amateur ou spécialiste?- s'intéressant aux luttes des minorités linguistiques, à la francophonie canadienne et, plus largement, à l'histoire du Canada. Il propose dix-sept articles répartis en cinq thèmes?: o L'école franco-ontarienne et l'opinion anglo-canadienne o Les multiples voies de la résistance o Échos politiques et constitutionnels o Les représentations du Règlement 17 dans la sphère littéraire et artistique o La crise scolaire et la reconfiguration du champ intellectuel canadien-français.
Plus d'un million de touristes francophones du Québec et du Canada, dont cent cinquante mille « snowbirds », selon l'expression consacrée, se rendent chaque hiver en Floride pour profiter de son climat idéal.
Si cet engouement ne se dément pas, l'histoire des migrations canadiennes-françaises en Floride, qui dépasse largement le cadre du tourisme saisonnier, est quant à elle mal connue. «Plus peur de l'hiver que du Diable» retrace donc, sur plus de cent ans, cette épopée passionnante : de la colonisation agricole du 19e siècle aux vagues d'émigration économique des années 1930, de la naissance du tourisme de masse de l'après-guerre aux enfants d'immigrants, l'étude traite des enjeux entourant toutes ces formes de migration et analyse ses caractéristiques.
Appuyée par des données tirées de fonds d'archives et des enquêtes de terrain, de même que par une solide historiographie, «Plus peur de l'hiver que du Diable» effectue une première véritable synthèse historique du rôle joué par les Canadiens français dans l'état balnéaire.
Premier ouvrage en français à intégrer la question des minorités linguistiques au débat sur le fédéralisme asymétrique au Canada, «Le fédéralisme asymétrique et les minorités linguistiques et nationales» étudie les fondements mêmes du fédéralisme asymétrique dans le pays.
Le fédéralisme asymétrique est une forme d'aménagement des politiques plus respectueuses des besoins de chaque communauté au sein de l'ensemble fédéral. « [S]a fonction principale [...] n'est pas de mettre fin au conflit entre les groupes, mais bien de leur permettre de poursuivre leur autodétermination tout en participant à des valeurs communes. » (Introduction, Linda Cardinal) Il favorise ainsi la diversité en accordant aux minorités plus de pouvoirs ou en leur reconnaissant une distinction de traitement ou de statut.
L'ouvrage, auquel collabore une vingtaine de spécialistes, se démarque par sa nature multidisciplinaire et comparée, ainsi que ses interrogations qui puisent dans les dimensions constitutionnelles, historiques, économiques, politiques et morales du Canada.
Cet ouvrage s'interroge non seulement sur l'asymétrie depuis les débuts de l'État canadien, mais aussi sur le fédéralisme asymétrique issu des rapports entre le Québec et les minorités francophones au Canada.
Des textes examinent de quelle façon le concept d'asymétrie peut être un moyen au service de la nation québécoise et des minorités linguistiques; ils cherchent à concilier égalité et diversité par ce moyen. Des personnalités politiques bien en vue collaborent à cet ouvrage, notamment le sénateur Hugh Segal et le ministre Benoît Pelletier.
Quand on pense à la mine, l'image qui surgit est celle de l'ouvrier, lampe électrique accrochée au casque, qui connaît des conditions de travail difficiles et dangereuses et qui frôle parfois la mort. Rarement associe-t-on la mine à des ouvriers de surface qui, pourtant, occupent des fonctions indispensables à son fonctionnement. Mine, travail et société à Kirkland Lake propose une nouvelle réflexion sur le travail et la vie quotidienne dans une ville minière. L'ouvrage, qui porte principalement sur la période faste de l'histoire de Kirkland Lake (1930-1942), dresse le portrait du « mineur de carrière », examine les accidents miniers, s'attarde aux loisirs, aux vacances. Mais, surtout, il reconnaît pour la première fois l'existence de deux univers miniers bien distincts - mineurs de fond et ouvriers de surface. On y montre que chaque groupe vit des horaires et des conditions de travail fort différents et que même leurs pratiques musicales et de loisirs se distinguent, au point d'entraîner un clivage de la société kirklandaise. Cette scission apparaît avec force lors de la dure grève de ses 4000 mineurs en 1941-1942, qui fait ici l'objet d'une étude fouillée.
Revue et augmentée, cette deuxième édition du manuel paru en 1990 initie les étudiants du niveau postsecondaire aux méthodes qualitatives et quantitatives en sociologie. L'ouvrage réunit les contributions de seize spécialistes sur des thèmes incontournables en sociologie qui sont aussi des préoccupations d'actualité : famille, sexualité, éducation, jeunesse, vieillissement, santé, déviance, relations ethniques, stratification sociale, travail, économie et économie sociale, politiques, mouvements sociaux, communication. Les introductions à la sociologie sont généralement axées sur les théories et les écoles, et accordent moins de place aux données empiriques. Et la plupart proviennent de la France. Parmi les quelques introductions conçues pour le Québec et le Canada, Initiation thématique à la sociologie est la seule qui intègre des données tant québécoises que canadiennes.
«Enjeux de la médiatisation à l'université» s'intéresse à la façon dont l'intégration des technologies de l'information et de la communication (TIC) en milieu universitaire révolutionnent l'enseignement. L'ouvrage s'interroge, plus particulièrement, à la place qu'occupent les TIC à l'université et à leur contribution à la redéfinition des pratiques éducatives.
Les cinq chapitres de l'ouvrage cherchent à éclairer comment les TIC obligent les professeurs à se resituer : à remettre en question leur rôle, voire leur contribution et leurs visées.
Depuis 1969, la notion de développement occupe une place centrale dans le débat sur les langues officielles au Canada. Elle est même une des pierres angulaires de la Partie VII de la Loi sur les langues officielles de 1988. Mais, qu'est-ce que le développement? À entendre les débats, on serait porté à croire qu'il s'agit d'une notion fixe, dont les représentations ont toujours été et demeurent les mêmes. Or il n'en est rien. L'analyse des discours de cinq des principaux acteurs engagés dans ce débat (dont le gouvernement fédéral, la FCFA et le Commissariat aux langues officielles) démontre que les représentations du développement ont varié au gré des transformations des contextes historiques et politiques. L'ouvrage contribue à cerner les enjeux entourant la notion centrale du développement tels qu'ils s'énoncent et évoluent depuis 1969.
«De l'impuissance à l'autonomie» creuse en amont la dislocation du Canada français qui s'est réalisée dans les années 1960. L'ouvrage remet en question l'idée, très répandue, selon laquelle l'essor de l'identité québécoise aurait entraîné à lui seul l'éclatement du Canada français et impulsé le changement d'identité des minorités francophones du pays. Il démontre, au contraire, que la rupture s'est consommée au terme de discontinuités, et ce, au cours des décennies qui précèdent.
Durant la première moitié du XXe siècle, plusieurs événements viennent perturber les relations entre groupes minoritaires et ceux qu'ils perçoivent comme les autres, les Anglo-Canadiens et les Canadiens français du Québec: les crises scolaires en Ontario (1912), au Manitoba (1916) et en Saskatchewan (1931), ainsi que les crises de la conscription (1917 et 1944).
Dans cette étude, l'auteur analyse les discours journalistiques (Le Droit, Le Patriote de l'Ouest, La Liberté, La Survivance) publiés durant ces crises, ainsi que les discours relatifs à l'enfance - dont ceux véhiculés dans la littérature pour la jeunesse canadienne-française. Son objectif: saisir l'impact de ces discours sur les communautés et les mutations qu'ils provoquent dans la représentation collective des minorités.
«De l'impuissance à l'autonomie» permet de rendre compte des glissements identitaires à mesure qu'ils s'opèrent; il met en évidence l'autonomisation graduelle des minorités canadiennes-françaises.
La relation souvent houleuse entre les travailleurs et les grands propriétaires a profondément marqué l'histoire du Grand Sudbury, ville fondée sur le rail, le bois et le minerai. Si la plupart des études réalisées jusqu'à maintenant sur la région examinent le rôle des propriétaires, elles négligent l'apport des prolétaires dans son développement. Le présent ouvrage vient corriger cette lacune : il a pour double objectif de décrire les classes sociales et d'analyser leurs relations, qui ont été déterminantes pour l'essor de la ville.
«Une histoire sociale du Grand Sudbury» couvre tout près d'un siècle, de 1880 à 1972. L'ouvrage est divisé en quatre périodes : l'ouverture du territoire par le grand capital et ses armées d'ouvriers; l'industrialisation et l'émergence des conflits de classe; l'organisation syndicale face au monopole minier; et finalement l'intervention de l'État dans la régulation des rapports entre propriétaires et travailleurs. On y traite également du rôle névralgique de la petite bourgeoisie et de l'évolution des groupes ethnoculturels - nombreux dans la région -, en relation avec les quartiers où ils habitent. Chemin faisant se construit une histoire sociale, riche et passionnante, qui fait la part belle à la vie quotidienne des paysans, ouvriers, immigrants et petits bourgeois.
Cet essai propose de renouveler les termes du débat sur l'identité franco-ontarienne. Il réfute l'idée qu'elle est figée, passéiste, et déconstruit «l'esprit Durham» que les Franco-Ontariens auraient intériorisé et qui les empêcherait de croire à un avenir possible. Il met plutôt en relief les continuités et les ruptures de cette identité minoritaire, en proposant qu'elle procède d'une créolisation créatrice et porteuse d'espoir.
Découpé en trois parties, l'ouvrage situe d'abord la société franco-ontarienne au travers des perspectives théoriques et du parcours personnel de l'auteure, et l'insère dans l'histoire plus globale des peuples minoritaires. Il dresse ensuite un état des lieux du Nouvel-Ontario, et s'attarde aux changements intervenus au sein de ses organismes culturels depuis les années 1970. Enfin, par l'analyse d'un corpus choisi d'oeuvres littéraires à teneur politique issues de Sudbury, il cherche à mettre en valeur une prise de parole qui contribue à dessiner une identité sans cesse renouvelée dans le Nouvel-Ontario.
«Perspectives créoles sur la culture et l'identité franco-ontariennes» appelle les périphéries à participer au grand bouleversement du monde.
Texte rédigé par Roger Bernard en vue de la défense de l'hôpital Monfort et dont les arguments, présentés aux tribunaux, ont contribué à la sauvegarde de l'institution.
Analyse sociopolitique, ces essais étudient l'identité et son rapport à la modernité à partir de deux perspectives : la première, de longue durée, évalue le processus de modernisation qui s'est imposé en Occident depuis le début des « Temps modernes » (XVIe et XVIIe siècles) ; la deuxième, perspective plus contemporaine, analyse l'hypermodernité qui traverse nos sociétés au cours des années récentes. Plus concrètement, les essais tentent de comprendre les transformations identitaires de nos sociétés à l'approche XXIe siècle, à la lumière des conséquences du processus de modernisation sur l'identité.
Dans cette étude pionnière. Gaétan Gervais examine la tutelle gouvernementale (1934-1944) des jumelles Dionne. Mise en place pour empêcher une possible exploitation des jumelles par leurs parents, la tutelle servira ironiquement à cautionner une vaste entreprise commerciale dont le gouvernement ontarien et le médecin des quintuplées retireront d'énormes bénéfices. Les luttes engagées dans ce dossier par l'Association canadienne-française d'éducation de l'Ontario (ACFÉO), à la demande des parents, Elzire et Olivia Dionne, ne représentent qu'un chapitre des luttes des Franco-Ontariens pour le contrôle de l'enseignement français et catholique dans leur province. Cette étude jette un nouvel éclairage sur un épisode marquant de l'histoire des Franco-Ontariens. Cette étude a remporté le prix Christine Dimitriu Van Saanen en 2001.
Ce livre raconte l'histoire d'un groupe d'artistes franco-ontariens qui, malgré leur statut de minoritaires, ont réussi à se tailler une place dans la culture francophone de l'Amérique du Nord.
C'est aussi le témoignage d'un écrivain franco-ontarien qui a décidé, un jour, de se joindre à une coopérative de jeunes artistes qui auront construit, de toutes pièces, un centre de diffusion artistique au cour du Nouvel-Ontario.
D'une candeur remarquable, ce récit nous invite dans les coulisses de CANO, la Coopérative des artistes du Nouvel-Ontario. On assiste à la naissance du Théâtre du Nouvel-Ontario, de la maison d'édition Prise de Parole, de la Nuit sur l'étang, de la Slague et du groupe CANO-musique. Ces moments pleins de joie se mêlent aux tragédies de la mort de Suzie Beauchemin et d'André Paiement, pour tisser la toile de fond d'une époque où tout était possible.
Cette enquête, effectuée auprès de plus de 1 500 étudiants et étudiantes francophones du Nord-Est de l'Ontario, démontre que les jeunes franco-ontariens ont communément de hautes aspirations. Celles-ci sont présentées avec, en toile de fond, une description du milieu socio-historique, en plus d'être associées à une conscience collective. La reconstitution du milieu et de l'idéologie montre à quel point les Franco-Ontariens sont tiraillés entre leur admiration et leur méfiance à l'égard de ce qui est anglophone, et leur respect et leur méfiance à l'égard d'eux-mêmes. La mise en évidence de ce tumulte, toutefois, ne s'achève pas sur une note pessimiste : cette recherche montre, en effet, que l'éducation tend à éveiller dans l'esprit franco-ontarien une reconnaissance et une confiance envers le fait français.
La société Charlevoix, fondée à Sudbury en 1992, est une amicale vouée à l'étude de l'Ontario français. Elle se compose d'universitaires appartenant à des disciplines différentes (sociologie, littérature, histoire, économie, ethnologie) et provenant de Sudbury, d'Ottawa et de Toronto. Elle honore la mémoire du jésuite Pierre-François-Xavier de Charlevoix (1682-1761) qui a laissé des observations remarquables sur le territoire ontarien. Cette société publie les « Cahiers Charlevoix » depuis 1995.
Depuis toujours, on affirme que les Canadiens français ont été des participants tardifs aux travaux miniers dans le Nord de l'Ontario. Or, il n'en est rien. Les Canadiens français ont participé pleinement, dès 1886 - année où s'amorcent les premiers travaux miniers dans la région de Sudbury - à ce secteur névralgique de l'économie. À partir des fiches d'embauche de l'INCO, jusqu'alors inexplorées, cette étude pionnière démontre la forte présence canadienne-française dans cette industrie. Une étude qui est désormais une référence.
Au fil des décennies, l'Association canadienne-française d'éducation, devenue plus tard l'Association canadienne-française de l'Ontario (ACFO), a défendu et aidé à développer le fait français à Sudbury et ailleurs. Cette étude fascinante documente : la contribution de l'ACFÉO à la création d'écoles primaires françaises à Sudbury (en dépit de l'interdiction imposée par le Règlement XVII) et à l'éventuelle révocation de cette loi ; les interventions d'une société secrète provinciale, l'Ordre de Jacques Cartier ou la Patente ; le débat autour de la création de l'Université Laurentienne qui a profondément divisé la communauté ; le mouvement décentralisateur mené par Sudbury qui a entraîné la création d'ACFO régionales indépendantes un peu partout en Ontario ; les dossiers nouveaux et plus nombreux - bilinguisme municipal, services de santé, promotion de la femme, etc. - que l'ACFO du Grand Sudbury a tenté de faire progresser, tant bien que mal, au fil des années 70 et 80. Cette histoire de luttes sudburoises intéressera tous ceux et celles qui ont à coeur la promotion de la francophonie canadienne.