Cette célèbre tragédie de Shakespeare se déroule au Danemark. Après la mort du roi, sa veuve, la reine Gertrude, épouse Claudius, le frère de son défunt mari. Or la mort du roi n'est pas accidentelle comme on le croit. Son fantôme apparaît à Hamlet, lui révèle le nom de son assassin
et demande vengeance contre le crime.
«Richard III» est le récit de l'ascension fulgurante et de la chute brutale d'un homme animé par une quête de pouvoir. Ne reculant devant aucun mensonge, aucune traîtrise ni bassesse, le duc de Gloucester (futur Richard III) parviendra à manipuler la cour et à anéantir ses nombreux ennemis. Mais son triomphe sera éphémère. Dès qu'il s'emparera du trône, le système de haine dont il aura été l'architecte aura raison de sa vie et de son règne sanglant.
Mêlant le tragique et le comique dans la plus pure tradition shakespearienne, la pièce donne à voir les travers d'un homme méchant, certes, mais aussi ceux d'une classe entière?: tous les personnages de la cour mentent, déçoivent et trompent allègrement, dans un ballet savamment chorégraphié. Qui oserait prétendre que le duc, aussi méchant soit-il, est le seul fourbe dans cette histoire??
Après sa magistrale plongée dans «Hamlet» (Prise de parole, 2011), Jean Marc Dalpé poursuit son appropriation de l'univers shakespearien avec cette nouvelle traduction et adaptation pour la scène. Dans ce «Richard III» puissant, il réalise une fois de plus l'exploit de donner force et modernité à un grand texte du patrimoine théâtral.
Marguerite Andersen a huit ans quand Hitler prend le pouvoir, quinze quand la Seconde Guerre mondiale éclate, vingt au lendemain de l'armistice. Yeux baissés devant l'horreur, toute à sa soif de vivre, elle tourne fin 1946 le dos à cette Allemagne. Enceinte, elle suit en Tunisie l'amant français qui deviendra son premier mari.
Ainsi s'amorce un parcours qui l'amènera, au fil de ses amours et de ses aventures, sur trois continents. Elle s'installe définitivement au Canada en 1958.
À la suite de Jean-Jacques Rousseau, ces confessions au féminin : l'auteure/la narratrice, en retraçant les moments importants de sa vie, spécialement ceux en rapport avec ses enfants, en lien avec son rôle de mère, questionne ses choix, fait l'aveu de ses erreurs. Moments choisis, fragments, présentés de façon chronologique et nourris par des réflexions actuelles sur ces souvenirs. La prose se fait parfois hachurée - angoissée ? - mettant à profit le blanc - pause, silence - parce que l'émotion, à travers le souvenir, le commande.
« À travers 30 courtes scènes, Le testament du couturier brosse un tableau effrayant de la vie dans la Banlieue de l'Avenir [...]. Gouverné par les Élus, cet espace est contrôlé par un vaste réseau électronique avec des logiciels pour détecter les germes et les crimes ainsi que par un système de cybervision pour propager l'idéologie du régime. À la cybervision, les autorités dénoncent la sexualité, la criminalité et l'immoralité qui règnent dans la Cité et qu'il faut bannir de la Banlieue. D'après l'idéologie sexiste et antiérotique de la Banlieue, l'homme moderne est supérieur à la femme parce qu'il n'a plus de désirs érotiques. La femme a besoin d'aide pour se libérer de sa libido, signe de son infériorité morale. »
- Jane Moss, « Le théâtre francophone en Ontario », dans Introduction à la littérature franco-ontarienne
Dans ce monde de l'avenir, le passé est oublié. Mais le patron d'une robe du XVIIe siècle vient bouleverser l'ordre établi..
Trois êtres seuls et vulnérables se rencontrent dans l'espace virtuel d'Internet. Ils sont amadoués par un charlatan du nom impossible de « dieu l'amibe » et ils créent ensemble un culte despotique qui ne pourra que mener vers le désastre. Aussi cubiste que sérielle, la pièce a été conçue comme un pied de nez au théâtre et à l'idée qu'on s'en fait.
« Le rêve totalitaire de dieu l'amibe » a fait l'objet de quelques étapes de création, d'abord à Ottawa en mars 1995, à Sudbury et Saint-Lambert à l'été 1995 et, finalement, dans sa version achevée à Hull et à Montréal en novembre 1996.
Dix-huit inconnus montent à bord d'un train qui fait le long, très long trajet Ottawa-Kingston-Toronto-Hearst. Ils partagent un même objectif : faire un voyage sans histoire, dans une relative tranquillité.
Soudain, en pleine nuit, le train déraille et tous sont projetés les uns contre les autres. En attendant les secours qui tardent à se manifester, les personnages, privés de tout contact avec l'extérieur, se laissent aller aux confidences. Des relations se créent. Des gestes - d'entraide, de compassion, de débrouillardise, de candeur et d'héroïsme... mais aussi de lâcheté et d'opportunisme - sont posés, révélant la véritable nature de chacun et chacune. Et voilà que le trajet interrompu leur ouvre de nouvelles voies.
La pièce «Frontières libres» est issue d'un processus collectif de création chapeauté par Théâtre Action. Elle a été écrite par Marie-Thé Morin à la suite d'ateliers tenus dans quatre théâtres communautaires de l'Ontario.
Réédité dans la Bibliothèque canadienne-française, «Moncton mantra» rend hommage à toute une génération de créateurs à l'époque de « la renaissance acadienne ». Plusieurs des artisans littéraires mis en scène sont parmi les plus connus aujourd'hui. Gérald Leblanc y relate leurs démarches pour faire de Moncton une « capitale littéraire », pour supplanter l'image folklorique longtemps associée à leur culture. Un projet qui réussira malgré l'hostilité d'un milieu qui résiste à l'affirmation d'une nouvelle conscience urbaine et moderne dans l'imaginaire. Dans «Moncton mantra», Gérald Leblanc raconte la venue à l'écriture du personnage écrivain, son double, Alain Gautreau. Entre l'automne 1971 et la parution 10 ans plus tard de son premier livre, Alain Gautreau évolue parmi les personnages de la scène artistique et intellectuelle de Moncton, à l'époque même qui a vu naître la première maison d'édition acadienne et le Parti acadien. Son roman, qu'il commence l'année de son entrée à l'Université de Moncton, devient « une sorte de mantra, une présence constante, un compagnon de route » au fil de ses lectures, ses rencontres, ses expériences avec les drogues, ses entretiens sur la littérature. Ce roman de la route, comme le qualifie le préfacier Herménégilde Chiasson, rappelle celui de Jack Kerouac, «On the Road», « l'un des textes-phares de la littérature américaine ». Il trace un parcours tant personnel que collectif de 26 ans qui coïncide avec celui de la littérature acadienne.
Réédition en un volume de trois oeuvres de Patrice Desbiens : «Poèmes anglais», «Le pays de personne» et «La fissure de la fiction».
Ces trois titres marquants retracent l'évolution du poète au tournant décisif des années 80 et 90.
«Poème anglais», paru en 1988, marque la fin de la période où Desbiens vivait et écrivait à Sudbury. Ce recueil marque un point de rupture dans sa relation aigre-douce avec le milieu où s'étaient définitivement révélées sa vocation et sa problématique de poète. Il y intériorise on ne peut plus profondément la condition du francophone minoritaire et la solitude de poète dans une société banalement marchande qui n'a que faire de lui.
«Le pays de personne», paru en 1995, a été écrit à Québec, où Desbiens a vécu de 1988 à 1991 et aussi au début des années 70. Parue à l'origine dans Un pépin de pomme sur un poêle à bois (où elle côtoyait ce dernier recueil ainsi que Grosse guitare rouge), cette oeuvre est celle où son malaise personnel rejoint le malaise collectif québécois tout aussi étroitement que le malaise franco-ontarien. L'amour, l'espoir, la poésie n'y ont pas plus facilement droit de cité.
«La fissure de la fiction», parue en 1997, peut être considérée comme la première grande oeuvre de sa période montréalaise. Sa voix devient plus narrative pour relater une aliénation toujours aussi terriblement familière, incarnée dans le réalisme hallucinatoire d'une quotidienneté cauchemardesque. Le poète aspire au roman, mais se heurte contre l'inéluctabilité de la poésie qui le voue à la solitude, sans pays, sans amour, sans amarre.
L'ouvrage est précédé d'une préface de Jean Marc Larivière, cinéaste et ami de l'auteur, qui fournit une synthèse fort adroite de l'ensemble de son parcours et de ses publications. Riche en balises interprétatives, cette préface est une excellente introduction à l'oeuvre de Desbiens. En postface, on trouvera des extraits de la critique et une biobibliographie détaillée.
Nous sommes d´éternels indécis devant un immense comptoir de traite. Où sont les refuges, les feux, les campements, les postes, les raccourcis? D'objet en objet, notre regard se déporte, il erre, il s'épuise, et puis nous sortons dans la neige, dans la nuit, dans la mer, dans l'espace à la rencontre de notre étrangeté. Notre vie est une énigme dont nous ne comprenons plus le dilemme. Notre mémoire se serait-elle imbibée à ce point dans la terre de nos malentendus?
MOTS est le quatrième de la série de douze ouvrages, Autoportrait, publiés au rythme d´un par mois en 2014. Chaque ouvrage répond à une consigne singulière et son titre débute par une lettre du prénom de l'auteur.
De ce projet inusité, l'auteur dit «[...] l'armature du texte était de prendre mon nom, qui a douze lettres, de le décomposer sur douze mois. Douze, c'est un chiffre mystique aussi [...].»
À l'image de l'oeuvre que bâtit ce grand créateur depuis 40 ans, Autoportrait nous convie à une aventure profondément originale, protéiforme, qui s'inscrit dans sa manière sans cesse renouvelée de faire l'inventaire des choses autour de lui, même les plus banales, en vue d'en faire rejaillir la grâce, l'émouvante beauté.
Bien installé sur sa galerie, Laurie, un gars « fatigué de naissance », fait l'éloge de la bière et de la paresse tout en regardant son gazon pousser. Il ne souhaite qu'une chose : se garantir une vie d'inactivité, de sainte paix, grâce au « bundle », le gros lot qu'il soutirera de la compagnie d'assurance. Son gendre, Euclide, lui tient compagnie. Depuis sa création, cette comédie qui frôle le burlesque a fait rire plus de 10 000 spectateurs.
Dans ce deuxième recueil, comme dans le premier, Daniel Aubin trouve sa voix / voie dans le jeu des mots. Leur souplesse déborde les cadres de l'imaginaire, leurs prouesses surprennent. La langue s'habille, plastique et élastique. Elle se contorsionne dans l'esprit du poète, se construit dans l'imaginaire (l'« énergimaginaire ») du lecteur.
Dans « Néologirouettes » - son titre l'indique bien -, Daniel Aubin met au monde une poésie acrobate. Une langue malléable qui se déploie parfois dans les deux langues, le français et l'anglais, cette dernière avalée comme un moustique par les « french frogs », les grenouilles de la liberté flottant sur l'étang maternel. La poésie de Daniel Aubin s'adonne au rythme, à la magie des mots. Elle porte en elle les résonances du temps, de l'univers, d'un peuple. Elle se tient droit, belle et intransigeante, teintée d'humour, de désarroi, et sans subtilité.
Elle aurait bien épousé Lucien, Marjorie, vu qu'elle était enceinte de lui ; mais il était mort dans un accident de voiture, et maintenant, elle devait affronter la colère de son père, un médium aussi irascible avec les morts qu'avec les vivants. Sa réaction, à Dad, avait été claire et sans appel : Marjorie devait se trouver du travail et un mari dans la semaine.
Ancré dans l'Ottawa des années 1950, ce récit culotté révèle les désirs secrets de personnages étonnants, et en premier lieu Marjorie, une jeune femme têtue, fougueuse et curieusement irrésistible.
Prix littéraire Trilium 2016
Dans «Comptine à rebours», un épisode traumatique vécu durant l'enfance ressurgit dans la conscience d'une jeune femme alors qu'elle tisse une relation amoureuse. Fondé autant sur des expériences vécues que sur des connaissances dans le domaine psychopathologique, Le recueil offre une perspective intime sur un état peu connu, le trouble complexe de stress post-traumatique.
Dans cette oeuvre poignante, à travers des images fortes, troublantes, Sonia Lamontagne rend compte avec lucidité et courage de la réalité psychologique d'une jeune femme aux prises avec les démons de son passé.
Lili, jeune fille habillée en punk, se réfugie dans l'atelier de son père. Elle est couverte de sang et tremble à l'idée qu'elle vient peut-être de tuer un inconnu pour plaire à ses amis néonazis.
Trois heures du matin. Ken, le père, un homme d'affaires peu scrupuleux, pénètre à son tour dans l'atelier. Il parle à son comptable au téléphone tout en sculptant une statuette d'argile. Il entend un bruit, voit sa fille et remarque le piètre état dans lequel elle se trouve.
Suivra un affrontement entre fille et père dans un huis-clos brutal. Lili, l'ado rebelle, cherchera à échapper à sa peur en projetant sa colère sur son père, qu'elle rendra responsable de sa misère, lui reprochant ses absences, son égoïsme, le fait qu'il ait renoncé à ses idéaux de jeunesse... Pour Ken, aux prises avec des problèmes financiers, ce sera à l'occasion de prendre la place qu'il n'a jamais su occuper dans le coeur de sa fille.
Le Théâtre la Catapulte a produit un excellent dossier d'accompagnement qui aide le lecteur à bien comprendre l'univers de la pièce, traite des enjeux qui y sont explorés et propose des activités pour les approfondir. Il présente également les éléments du spectacle, comme la mise en scène, les costumes, l'environnement sonore, etc.
Le dossier est disponible gratuitement en ligne à http://catapulte.ca/Media/Content/files/DOSSIER_ACCOMPAGNEMENT-La_Fille_dargile.pdf. On peut aussi le demander par courriel en écrivant à communications@catapulte.ca.
Marguerite Andersen a huit ans quand Hitler prend le pouvoir, quinze quand la Seconde Guerre mondiale éclate, vingt au lendemain de l'armistice. Yeux baissés devant l'horreur, toute à sa soif de vivre, elle tourne le dos à cette Allemagne dont elle a honte. Enceinte, elle suit en Tunisie l'amant français qui deviendra son mari.Ainsi s'amorce un parcours qui l'entraînera, au fil de ses amours et de ses aventures, sur trois continents. Celle qui mènera de front une vie d'épouse, de mère, d'immigrante, d'universitaire et d'autrice retrace, dans La mauvaise mère, les moments importants de sa vie, questionne ses choix, fait l'aveu de ses erreurs. Ce faisant, elle met en lumière les nombreux paradoxes qui, encore à ce jour, façonnent la vie des femmes.Murmurées, exaltées, angoissées, amoureuses, ces « confessions » attestent encore une fois du caractère exceptionnel de l'oeuvre de Marguerite Andersen.
Ce projet a été réalisé grâce au soutien financier d'Ontario Créatif
Le roman « Noëlle à Cuba » de Pierre Karch est réédité dans la Bibliothèque canadienne-française (BCF), une collection qui rassemble les oeuvres marquantes de l'Acadie, de l'Ontario et de l'Ouest du Canada.
Paru initialement en 1988, Noëlle à Cuba a été unanimement salué par la critique.
Une vingtaine de touristes s'aventurent à Cuba - la perle des Antilles - pour Noël. Dans ce décor paradisiaque, certains cherchent l'amour, d'autres la fortune, la solitude ou le repos. Bercés par des moments de tendresse et portés par leurs péripéties quotidiennes - tant banales que tragiques - , c'est de lui qu'ils se souviendront surtout: Icare, l'ange, le révélateur des désirs, celui qui leur fera toucher la matière de leurs rêves.
La nouvelle édition comprend une préface de Pierre Hébert, professeur de littérature à l'Université de Sherbrooke, une biobibliographie de l'auteur et un choix de jugements critiques. Et au préfacier d'affirmer:
« [À] travers l'agenda des vies singulières, Pierre Karch livre une profonde et touchante méditation sur le voyage, l'art et la nature humaine. »
Titre évocateur, « Béatitudes » rappelle le Sermon sur la Montagne au cours duquel Jésus décrit les vertus des citoyens du Royaume des Cieux. Dans sa version des temps modernes, Herménégilde Chiasson propose un inventaire des gestes de tous « ceux » et « celles » qui « assurément sont en route pour le ciel ». La liste se déploie doucement, prend de l'ampleur, s'intensifie :
ceux qui enlèvent leur manteau, exposant leur corps
en vue d'en faire une marchandise périmée et négociable,
ceux qui relèvent leurs manches,
celles qui reprennent leur souffle,
celles qui fixent un point autrement loin dans le vide,
celles qui n'en finissent plus de revenir du même voyage
interminable et décevant,
celles qui referment à tout jamais, une autre fois, une
dernière fois, pour toujours, des boîtes de souvenirs pénibles,
celles qui savent et qui ne diront jamais rien,
ceux qui ont su et qui n'ont rien fait,
ceux qui règlent leurs comptes et qui n'en peuvent plus
de grelotter sous le coup d'un frisson continuel,
celles qui chantent à tue-tête dans la tempête,
Les « ceux » et « celles » de « Béatitudes » ne vont pas sans rappeler les « Lui » et « Elle » du recueil Conversations, qui a valu à l'auteur le prix du Gouverneur général en 1999. Parlant de cette oeuvre, le critique littéraire David Lonergan la décrivait comme « un véritable livre de chevet qu'il faut lire avec parcimonie, lentement, pour en saisir toutes les nuances. » Exhortation qui s'applique également à « Béatitudes ».
Pompier fragilisé par une blessure, Willy Graf tente de fuir son passé. Mais celui-ci le rattrape au fur et à mesure que des personnages s'immiscent dans sa vie. Il y a d'abord Sara, auteure d'un roman dont, curieusement, le personnage principal se nomme lui aussi Willy Graf. Sara crée des situations autour du Willy Graf fictif qui se produisent par la suite dans la vie du vrai Willy Graf. Puis survient Nina qui fait renaître une partie trouble de son passé. Partagé entre une réalité à laquelle il veut se dérober et une fiction étonnamment réelle qu'il récuse, Willy Graf se trouve parachuté dans un univers absurde, dérisoire, où il perd toute emprise sur son propre destin.
SARA : À Pékin, dans l'Illinois, Willy Graf rencontre une femme qui va bouleverser sa vie : elle s'appelle Nina Bishop.
WILLY: Nina ?
SARA: Nina Bishop.
Willy est pris d'un malaise, comme un éclair de douleur qui lui traverse la colonne vertébrale.
WILLY : Elle est venue ?
SARA : Il y a trois semaines.
Temps.
WILLY : Elle m'a retrouvé ! Il ne fallait pas. (Sara fait un mouvement vers lui.) Laissez-moi. Ne me touchez pas. Laissez-moi partir.
La pièce Willy Graf a été créée par le Théâtre de la Vieille 17 à Ottawa et le théâtre l'Escaouette à Moncton en janvier 2004.
Paru initialement en 2003, sous le titre «La littérature franco-ontarienne: état des lieux», l'ouvrage a été revu et augmenté. En plus de proposer une vision panoramique de la littérature franco-ontarienne, il comprend des textes qui abordent les différents genres littéraires - dont la poésie, la nouvelle, le roman au féminin, le théâtre -, ainsi que des réflexions sur l'écriture de l'exil, la réception critique et l'institution littéraire.
Les interventions des quatorze chercheurs mettent en relief les aspects saillants de cette littérature. Ainsi, «Perspectives sur la littérature franco-ontarienne» dresse « l'état des lieux » d'une littérature en émergence, examine les contours, les limites et les possibilités de cette « littérature de l'exiguïté » en perpétuel devenir et témoigne de la vigueur et de la richesse du corpus.
Les directeurs de l'étude affirment : «[...] nous sommes persuadés que ces perspectives sur notre littérature au tournant du nouveau millénaire constitueront un jalon historique dans le développement et l'évolution d'une écriture ayant acquis ses lettres de noblesse à travers la province et la nation. Les essais de ce livre montrent sans ambages que la littérature franco-ontarienne est prête à transcender les frontières nationales et internationales pour faire entendre l'originalité et la pertinence de ses voix dans le concert de l'universel sans perdre pour autant son cachet.»
En 2005, dans « Pour un enseignement réussi du français langue maternelle », l'auteur traçait un bilan dynamique de l'évolution de l'enseignement du français et de l'enseignement en français en situation minoritaire au Canada. Dans « Langue et culture », Benoît Cazabon poursuit sa réflexion sur la didactique du français, mais dans une perspective plus large, qui englobe une vue sur la langue, la culture et l'identité des francophones en contexte minoritaire. Il soulève une question centrale: « Comment se fait-il que parler français soit si peu une habitude pour autant de Canadiens français vivant en milieu minoritaire? »
L'ouvrage se divise en deux parties. La première, Réflexions, comprend cinq articles de fond portant sur la sociolinguistique. À partir du journal de bord d'étudiants universitaires, l'auteur propose des grilles d'analyse de la représentation de ce qu'est être minoritaire. Il développe un portrait des maintiens ou régressions des usages linguistiques et culturels, fait ressortir les ambiguïtés et les contradictions présentes dans le discours identitaire et propose des pistes de recherche. La seconde partie, Engagements, réunit quatorze textes et autant d'exemples des luttes qu'a menées l'auteur pour faire reconnaître les droits de sa communauté d'appartenance. Les interventions touchent différents secteurs dont ceux de l'éducation, de la santé, ainsi que la gouvernance en matière de dualité linguistique.
« Carnets de déraison » donne voix au monologue intérieur d'une jeune femme qui s'accommode mal de sa médiocrité dans l'art de vivre, une jeune femme manifestement habitée d'un sens de l'idéal et d'une volonté de vivre pleinement, goulûment. Au travail, en amour, face au quotidien, elle cherche à déjouer ses propres attitudes limitatrices, en s'incitant, en se poussant... dans la déraison. Or, cette déraison salutaire évoquée et invoquée est systématiquement court-circuitée par une impitoyable introspection.
On assiste alors à l'expression bien saisie et bien sentie du drame intime d'une personne qui ne sait plus trop si elle manque de prise sur elle-même ou sur la vie... Qui ne peut que constater sa grande résistance au changement alors que c'est ce qu'elle souhaite le plus ardemment !
« Plus jeune, à l'école, lorsqu'on me demandait de me représenter par un animal, je disais que j'étais comme un tapi. Parce que. Bon. Le cadre tout croche remplace aujourd'hui l'animal tapis. On le remarque à l'occasion en se disant qu'il faudrait bien le redresser, et on l'oublie en le laissant comme il est. Croche. On l'aime comme ça. On se résigne à ce qu'il soit de toute façon et malgré les tentatives de redressement, toujours un peu croche. C'est bien, comme ça. »
Raconter des histoires est au coeur même de la condition et de l'activité humaine. De la tradition orale aux romans postmodernes, elles épousent des formes et développent des thématiques différentes. Ces études s'intéressent aux histoires que racontent les écrivains francophones du Canada, pour en saisir la diversité, les thèmes de prédilection, les courants littéraires. Les 33 articles sont variés, tant selon l'époque, le genre et les thématiques que les approches analytiques. Ils sont regroupés selon le genre (théâtre, contes, chansons...), l'origine (Acadie, Ouest canadien, Ontario français) ou les aspects narratifs (temps, espace, écriture au féminin...). L'ensemble fournit un regard vaste, original et éclairant sur de vastes pans du corpus littéraire francophone du Canada.
David Lonergan a accompli ce que personne d'autre n'avait réussi avant lui : assurer une critique littéraire et artistique des productions acadiennes sur une longue durée. Il agit en passeur entre l'auteur et le lecteur, un passeur informé et attentif, respectueux des oeuvres qu'il critique et des lecteurs auxquels il s'adresse.
Plus de 120 oeuvres d'une soixantaine d'auteurs y sont commentées. Comme l'affirme le professeur et spécialiste de la littérature acadienne Raoul Boudreau dans sa préface : « Les textes réunis ici contiennent l'essentiel et donnent une idée tout à fait représentative et globale de la littérature acadienne de ces années. »
Le poète et artiste multidisciplinaire Herménégilde Chiasson, lui-même sujet de plusieurs de ces chroniques, considère que « l'idée de recueillir ces chroniques pour en faire un livre est un projet admirable, qui rassemble dans un même ouvrage un discours foisonnant et une pensée plurielle, composant un puzzle dont tous les morceaux recomposent un tableau complet et surprenant. »
Écrit dans un style simple, limpide et vivant, sans autre prétention que de faire découvrir et apprécier la littérature acadienne, «Tintamarre» s'adresse à tous ceux et celles qui aiment la littérature qu'ils soient lecteurs, étudiants, enseignants ou professeurs.
« Roc & rail » réunit deux pièces du dramaturge anglo-canadien Mansel Robinson, « Trains fantomes » et « Slague. L'histoire d'un mineur » dans une traduction de Jean Marc Dalpé.
« Trains fantômes »
Au chevet de son père mourant, Danny a conté ce qu'autrefois son père lui contait : ses aventures au travail sur les voies ferrées nord-ontariennes. À l'heure ultime, elles auront rapproché ce père rude et son « fils raté ». Maintenant c'est à nous que Danny la raconte, cette vie d'homme ordinaire aux dimensions pourtant mythiques. Un curieux transfert s'opère et nous devenons, comme ce père, portés par les rails du souvenir, tenus en vie par la parole.
« Slague. L'histoire d'un mineur »
La slague, c'est le résidu des affineries et Pierre de Lorimier lui ressemble, depuis l'accident qui l'a estropié. Sept jours dans le noir, il est resté coincé dans l'éboulement où son fils est mort. Mais est-il victime d'un accident ou de forces qui confondent jusqu'à sa soif de justice, son rêve de vengeance ? Manipulation, trahison, remords... l'intrigue minière est noire, mais la parole minerai mène de la haine jusqu'à l'amour.
La pièce « Trains fantômes » a été créée en 2006 par Triangle Vital et depuis, sa tournée l'a amenée dans une vingtaine de villes du Québec et de l'Ontario. « Slague. L'histoire d'un mineur », dont Jean Marc Dalpé incarne le personnage, a été créée au Théâtre du Nouvel-Ontario le 28 février 2008.