La maison de la rue Santo Domingo à Santiago du Chili, cachée derrière ses trois citronniers, a accueilli plusieurs générations de la famille des Lonsonier. Arrivé des coteaux du Jura avec un pied de vigne dans une poche et quelques francs dans l'autre, le patriarche y a pris racine à la fin du XIXe siècle. Son fils Lazare, de retour de l'enfer des tranchées, l'habitera avec son épouse Thérèse, et construira dans leur jardin la plus belle des volières andines. C'est là que naîtront les rêves d'envol de leur fille Margot, pionnière de l'aviation, et qu'elle s'unira à un étrange soldat surgi du passé pour donner naissance à Ilario Da, le révolutionnaire.
Bien des années plus tard, un drame sanglant frappera les Lonsonier. Emportés dans l'oeil du cyclone, ils voleront ensemble vers leur destin avec, pour seul héritage, la légende mystérieuse d'un oncle disparu.
Dans cette fresque éblouissante qui se déploie des deux côtés de l'Atlantique, Miguel Bonnefoy brosse le portrait d'une lignée de déracinés, dont les terribles dilemmes, habités par les blessures de la grande Histoire, révèlent la profonde humanité.
Miguel Bonnefoy est l'auteur de deux romans très remarqués, Le Voyage d'Octavio (Rivages poche, 2016) et Sucre noir (Rivages poche, 2019). Ils ont tous deux reçu de nombreux prix et été traduits dans plusieurs langues.
Le deuxième volet du nouveau Quatuor de Los Angeles ! Janvier 1942 : Los Angeles est encore sous le choc de l'attaque de Pearl Harbour, les Américains d'origine japonaise sont massivement arrêtés, des pluies torrentielles s'abattent sur la ville, et un corps est découvert dans Griffith Park à la faveur d'un glissement de terrain.
Non loin du village de Rivière Brûlée, trois adolescents partent camper dans la forêt. C'est l'été, ils se réjouissent de passer ces trois jours au grand air. Le premier jour est idyllique. Le soir, à la veillée, ils se racontent des histoires de fantômes, jouent à se faire peur. Mais le lendemain, au retour d'une baignade dans la rivière, ils ont la nette impression que leurs affaires ont été déplacées. Ils sentent comme une présence autour d'eux. Leurs peurs vont se concrétiser de la manière la plus effrayante...
Andrée A. Michaud revisite le film Delivrance avec un une intensité et un brio narratif dignes de Bondrée.
Restauratrice de livres anciens, Helen Mazavian débarque de Berlin à Erevan pour travailler sur une « bible de guérison » transmise à travers les générations. Fascinée par son travail sur le livre et les secrets qu'il lui révèle, emportée par ses rencontres et comme aimantée par l'Histoire et le paysage, Helen finira par se jeter dans sa propre enquête des origines.
Histoire d'amour trouvé et de familles perdues, expérience d'immersion totale dans une réalité totalement autre - si loin, si proche - Ici, les lions, roman-sortilège de l'Arménie d'hier et d'aujourd'hui, brille de l'intensité des moments suspendus.
Peu de lieux font aujourd'hui autant rêver que les plages. Coquillages et crustacés, criques, atolls, récifs, dunes entourées de falaises... Combien notre imagination est peuplée de tous ces motifs abondamment exploités par le tourisme de masse !
Tournant le dos aux cartes postales, Grégory Le Floch nous propose ici une autre approche de ce lieu idyllique toute personnelle et poétique, nourrie de références choisies. Eugène Boudin et sa plage impressionniste y côtoient la plage intimiste de Rohmer et celle amoureuse de Nanni Moretti. Sans oublier, bien entendu, Proust et ses réminiscences de berges et d'embruns.
L'auteur interroge au passage l'imaginaire collectif qui a peu à peu transformé cet espace de confins au départ inhospitalier, lié à l'errance marine et aux naufragés, en simulacre moderne de paradis offert à tous. Par-delà le tableau historique, il dessine avec brio les contours d'un paysage mouvant, menacé de disparition par les aléas climatiques.
Grégory Le Floch est l'auteur de trois romans, dont notamment De parcourir le monde et d'y rôder, 2020.
Louise a une trentaine d'années. Après la mort accidentelle de ses parents, elle a dérivé dans la drogue et l'alcool. Aujourd'hui elle vit seule avec son fils Sam, âgé de 8 ans, sa seule lumière. Elle est harcelée par son ancien compagnon qui, un jour, la brutalise au point de la laisser dans un état grave. Il blesse aussi grièvement la meilleure amie de Louise. L'enquête est confiée au groupe dirigé par le commandant Jourdan, qui ne reste pas insensible à Louise. Parallèlement un tueur de femmes sévit, pulsionnel et imprévisible, profondément perturbé.
Au coeur de ces ténèbres et de ces deux histoires, Jourdan, un flic, un homme triste et taiseux, qui tente de retrouver goût à la vie...
Comment le capitalisme a-t-il fini par imposer son mode de vie au point de paraître naturel ? Peut-on décrire ses fins ? Peut-on penser sa fin ? Pour répondre, un homme se dresse, irréductible et inventif. Son objectif : ouvrir les possibles de la pensée et de l'action pour démasquer les fins du capitalisme. Son arme : l'anthropologie comparée. Son style : l'étude archéologique.
Et au milieu coule une rivière est plus qu'un roman autobiographique, c'est un récit imprégné d'une lumineuse nostalgie, un livre qui défend une philosophie inspirante. Norman Maclean y raconte son enfance dans les Rocheuses, au sein de paysages magnifiques dont chaque relief influence en profondeur ceux qui y vivent. Comme dans les romans de Pete Fromm, la pêche n'est pas qu'un simple loisir, c'est un art de vivre, une discipline, une chanson de geste qui apprend tout et qui poursuivra Norman dans toutes les étapes importantes de son existence. Préface de Robert Redford, metteur en scène du célèbre film inspiré du récit de Maclean.
Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée le Dahlia Noir, par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Le meurtre est resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique. Quarante après, James Ellroy s'est penché sur l'affaire Betty Short et lui a donné une solution romanesque, qu'il dédie à sa propre mère, elle-même assassinée le 22 juin 1958. Le thriller à lire, le shocker pour lequel les autres écrivains seraient prêts à tuer pour l'avoir écrit, est le prodigieux Dahlia noir de James Ellroy. (Harlan Ellison)
Decazeville, fin du XIXe siècle. Les houillères de l'Aveyron ayant mis en place un système qui rend les ouvriers prisonniers du patronat et les oblige s'endetter, une grève éclate en janvier 1886 : 2000 mineurs cessent le travail et envoient une délégation auprès de l'ingénieur en chef Jules Watrin, mais celui-ci reste sourd à leurs revendications. Les travailleurs en colère le poursuivent dans le bâtiment où il s'est réfugié et, dans l'émeute qui s'ensuit, Watrin est défenestré. Dix ouvriers dont deux femmes seront jugés aux Assises pour meurtre...
Pascal Dessaint a déjà dépeint dans certains de ses romans noirs les injustices et drames sociaux provoqués par le capitalisme débridé. Il signe ici une passionnante fresque sociale sur un pan de l'histoire ouvrière aujourd'hui oublié.
Après «Janvier noir» et «L'Enfant de février, »roisième aventure de l'inspecteur Harry McCoy.
Nous sommes toujours à Glasgow en 1973. En ce mois de juillet, Bobby March, héros local qui a réussi dans la musique, est retrouvé mort d'une overdose dans une chambre d'hôtel. Parallèlement, la jeune Alice Kelly, adolescente solitaire, a disparu. Autre disparition inquiétante, celle de la nièce du chef de McCoy qui avait de mauvaises fréquentations. McCoy est chargé d'enquêter. Toujours aussi dangereuse, la ville de Glasgow n'a rien perdu de sa noirceur...
Le présent recueil, articulé autour du texte "Luttons-nous pour la justice?", de 1943, réfléchit sur le fait d'être soumis à la force et sur les conditions d'un véritable consentement, et offre ainsi une étonnante résonance aux luttes modernes.
Dans un univers sombre et magnétique, où les époques et les lieux se superposent jusqu'au vertige, Gabriel, Damien ou Natasha se débattent avec de vieilles peurs héritées de l'enfance et leurs pulsions les plus inavouables.
Jérémy Fel entraîne ici son lecteur dans un imaginaire éblouissant, où cruauté et trahison règnent en maître. Comme dans un palais des glaces, les destins se répondent et se reflètent, créant un monde où visible et invisible, réel et fiction, se confondent.
Alan Parks nous replonge dans la Glasgow des années 70, et plus précisément entre le 12 et le 22 avril, période durant laquelle l'in specteur Harry McCoy va avoir fort à faire : des bombes artisanales rappelant le mode opératoire de l'IRA explosent dans Glasgow, un capitaine de la marine américaine nommé Andrew Stewart lui demande de l'aider à retrouver son fils, et son vieil ami Stevie Cooper - criminel patenté - sort de prison et ne semble pas prêt à mettre fin à ses activités illégales. Et en plus, McCoy a un ulcère. Entre deux gorgées d'antiacide, et de whisky, le lecteur va suivre l'inspecteur alors qu'il essaie de démêler toutes ces intrigues savamment imbriquées.
Un roman fantastique et obsédant, qui interroge la frontière entre l'homme et l'animal, et réunit trois fils narratifs habilement tressés : une forêt paranormale, une Atlantide moderne et un sanctuaire d'oiseaux dotés de paroles. Un roman d'éco-fiction, révolutionnaire et bouleversant, pour les fans de La Cartographie des nuages de David Mitchell, L'Arbre monde de Richard Powers et Station Eleven d'Emily St John Mandel.
Marie Saintonge emménage dans une maison léguée par son oncle, récemment suicidé, située dans le Massif bleu, une montagne québécoise. Confinée à l'intérieur à cause d'une tempête de neige, elle y vit des phénomènes à l'apparence paranormale et finit par perdre pied...
Ric Dubois est resté le prête-plume de l'écrivain Chris Julian jusqu'à sa mort par suicide. Délivré de ses obligations à son égard mais déterminé à terminer le manuscrit pour se prouver sa propre valeur, Ric se rend au campint du Massif bleu, afin d'y travailler sur le roman. Plusieurs meurtres ont lieu au camping ; bien que soupçonné par beaucoup de locaux à cause de son statut d'étranger, Ric s'efforce de mettre la main sur le véritable coupable.
Deux versants de la montagne, deux destins tragiques qui vont se rejoindre.
Lors du tournage d'un documentaire sur les camps du Goulag de la Kolyma, région de la Sibérie
orientale que les Russes appellent « l'enfer blanc », l'auteur fait la rencontre inattendue d'un chat abandonné, transi de faim et de froid. Il décide de le sauver et le baptise Varlam, en hommage au grand
écrivain Chalamov, rescapé des camps et auteur des Récits de la Kolyma. Avec lui, de Iakoutsk à Magadan en passant par la « route des ossements », il va parcourir la Sibérie, filmant les vestiges des camps, recueillant le témoignage des survivants, remontant le temps de la période stalinienne jusqu'à la fermeture du Goulag en 1956, trois ans après la mort du dictateur.
Dans ce road-book polaire, Michaël Prazan nous propose une mosaïque de séquences mémorables, évoquant un des chapitres les plus sombres de l'Histoire de la Russie.
Les risques écologiques et politiques actuels expliquent le climat d'anxiété dans lequel nous vivons. Tout en soulignant la dynamique destructrice du désespoir, Corine Pelluchon montre que la confrontation à la possibilité d'un effondrement de notre civilisation est l'occasion d'un changement ouvrant un horizon d'espérance. Cela suppose de comprendre que l'espérance n'a rien à voir avec l'optimisme qui masque la gravité de la situation et qu'elle se distingue aussi de l'espoir qui exprime le souhait de voir ses désirs personnels se réaliser. Opposée au déni, l'espérance implique l'épreuve du négatif. Elle est la traversée de l'impossible.
France, milieu du XIXe siècle. Voici l'étonnante histoire d'Augustin Mouchot, fils de serrurier de Semur-en-Auxois, obscur professeur de mathématiques, devenu inventeur de l'énergie solaire grâce à la découverte d'un vieux livre dans sa bibliothèque. La machine qu'il construit et surnomme Octave séduit Napoléon III et recueille l'assentiment des autorités et de la presse. Elle est exhibée avec succès à l'Exposition universelle de Paris en 1878. Mais l'avènement de l'ère du charbon ruine ses projets que l'on juge trop coûteux. Après moult péripéties, dans un ultime élan, Mouchot tente de faire revivre le feu de sa découverte sous le soleil d'Algérie. Trahi par un collaborateur qui lui vole son brevet, il finit dans la misère, précurseur sans le savoir d'une énergie du futur.
Le nom de Virginia Woolf est indissociable du quartier de Bloomsbury. Mais ses promenades dans Londres dépassaient de loin ce cadre étroit. On se souvient des rues bruyantes parcourues par Clarissa Dalloway pour aller chercher - elle-même - ses fleurs, et des cloches de Big Ben que l'on entend, de près ou de loin, sonner les heures, de Westminster à Bond Street. Romancière de génie, Virginia Woolf était aussi une essayiste prolifique. Les quinze essais proposés ici portent la trace de sa connaissance intime de la capitale, de son regard amusé ou amoureux. Dans ces textes de détails sur des quartiers bien précis (Hampstead ; Wembley ; Bloomsbury ; Oxford Street) ou des vues d'ensemble (« En avion au-dessus de Londres »), retrouve toute son intelligence du contemporain, son regard humaniste et son sens aigu du style.
Edition illustrée et complétée par des cartes des différents quartiers.
La "semaine sanglante" de la Commune de Paris voit culminer la sauvagerie des affrontements entre Communards et Versaillais. Au millieu des obus et du chaos, alors que tout l'Ouest parisien est un champ de ruines, un photographe fasciné par la souffrance des jeunes femmes prend des photos "suggestives" afin de les vendre à une clientèle particulière. La fille d"un couple disparait un jour de marché. Une course contre la montre s'engage pour la retrouver.
Dans l'esprit de L'Homme aux lèvres de saphir (dont on retrouve l'un des personnages), Hervé Le Corre narre l'odyssée tragique des Communards en y mêlant une enquête criminelle haletante.
Figure incontournable du journalisme narratif, Leila Guerriero part sur les traces des soldats argentins tombés lors de la guerre des Malouines et laissés à l'abandon sur ces terres perdues, sous une simple croix blanche anonyme. Trente ans après le conflit, elle suit le travail de l'Équipe d'anthropologie médico-légale de Buenos Aires, qui consiste à révéler « l'histoire que racontent les os », à faire parler les morts et apaiser les vivants, dans une quête de vérité intime et nationale essentielle. Par la grâce de son regard unique et d'une écriture aussi simple que terriblement émouvante, Leila Guerriero rend un hommage vibrant d'émotion à ces jeunes vies fauchées dans un conflit absurde.
Dans un avenir proche et désolant, la crise environnementale a ravagé l'Angleterre. Un régime autoritaire organise le rationnement de la population dans des villes exsangues, et le droit à la reproduction est rigoureusement contrôlé. Une jeune fille nommée Sister raconte son évasion et sa quête pour rejoindre une ferme utopique dans la région des Grands lacs : l'armée de Carhullan, une bande de rebelles ayant renoué avec une vie rurale et coupé tout lien avec les hommes.Dans la lignée de «La Servante écarlate» de Margaret Atwood, Sarah Hall aborde avec une remarquable originalité les questions d'écologie, de genre et de défense des libertés individuelles, et propose une vision décapante du pire des mondes à venir. Une contre-utopie féministe exaltante.
Deuxième opus d'une série mettant en scène l'inspecteur McCoy et son adjoint Wattie dans le Glasgow des années 1970, sur fond de musique, drogues et gangs, dans la lignée de William McIlvanney.