Cette célèbre tragédie de Shakespeare se déroule au Danemark. Après la mort du roi, sa veuve, la reine Gertrude, épouse Claudius, le frère de son défunt mari. Or la mort du roi n'est pas accidentelle comme on le croit. Son fantôme apparaît à Hamlet, lui révèle le nom de son assassin
et demande vengeance contre le crime.
«Richard III» est le récit de l'ascension fulgurante et de la chute brutale d'un homme animé par une quête de pouvoir. Ne reculant devant aucun mensonge, aucune traîtrise ni bassesse, le duc de Gloucester (futur Richard III) parviendra à manipuler la cour et à anéantir ses nombreux ennemis. Mais son triomphe sera éphémère. Dès qu'il s'emparera du trône, le système de haine dont il aura été l'architecte aura raison de sa vie et de son règne sanglant.
Mêlant le tragique et le comique dans la plus pure tradition shakespearienne, la pièce donne à voir les travers d'un homme méchant, certes, mais aussi ceux d'une classe entière?: tous les personnages de la cour mentent, déçoivent et trompent allègrement, dans un ballet savamment chorégraphié. Qui oserait prétendre que le duc, aussi méchant soit-il, est le seul fourbe dans cette histoire??
Après sa magistrale plongée dans «Hamlet» (Prise de parole, 2011), Jean Marc Dalpé poursuit son appropriation de l'univers shakespearien avec cette nouvelle traduction et adaptation pour la scène. Dans ce «Richard III» puissant, il réalise une fois de plus l'exploit de donner force et modernité à un grand texte du patrimoine théâtral.
Toute l'année, Joe, Cody et leurs parents suivent les caribous en traîneau. Joe joue de l'accordéon et Cody danse pour attirer les caribous errants. Lorsque des milliers de caribous répondent à leur appel, ce qui devrait être un moment de terreur se transforme en quelque chose de magique quand les garçons ouvrent leurs bras et leur coeur pour embrasser l'esprit du caribou.
Maintenant offerts en français et en cri, les albums de la série «Chansons du vent du Nord» racontent, à travers les aventures des frères Joe et Cody, le territoire et les coutumes des Cris du Nord du Manitoba.
Chaque histoire révèle l'extraordinaire talent de conteur de Highway, qui transmet en toute simplicité la magie et l'imaginaire de sa culture natale et du monde de l'enfance.
«Mouvements» réunit deux textes, entre l'essai et la poésie, qui interrogent le rapport au territoire géographique et affectif. À travers eux, Voyer-Léger explore des notions d'attachement qui se transforment à une époque où l'idée de la cellule familiale, du foyer stable, se confronte au désir de bouger, pour le travail ou pour réaliser ses rêves. C'est ce mouvement perpétuel qui est au coeur du recueil.
Combinant la photo et le texte, «Entre-deux» porte à la fois sur le rapport à l'espace d'une narratrice toujours en déplacement et sur la façon dont sa trajectoire adopte la forme de cercles concentriques alors qu'elle devient mère et explore le monde par les yeux d'un enfant, à une autre échelle.
«15 Nord» est le récit des allers-retours sur une autoroute entre un père divorcé et sa fille. La voiture y devient le lieu d'une grande intimité et d'une paradoxale stabilité.
Dans ces oeuvres, Voyer-Léger laisse émerger une idée du réel au fil de scènes brèves, minimalistes. La façon dont se tissent ces fragments donne la liberté au lecteur, à la lectrice, de construire un tout dans lequel il ou elle reconnaît des formes qui lui rappellent ses propres expériences.
Champion et Ooneemeetoo Okimasis, jeunes Cris du nord du Manitoba, sont arrachés à leur famille et placés dans une école catholique résidentielle du Sud. Aliénés par une culture qu'on leur impose, ils luttent pour leur survie. La Reine blanche, personnage mythique, veille sur eux et les ramène vers l'univers magique dont ils sont issus. L'un deviendra musicien et l'autre danseur. De leur art, un espace de possibilités, un monde nouveau, émergera.
Ce projet a été réalisé grâce au soutien financier d'Ontario Créatif
Dans «(12) abécédaires», Herménégilde Chiasson développe une pensée riche et originale, une lettre à la fois. Sur un mode fragmenté, il revisite des thèmes comme l'Acadie, la langue, la culture, l'identité, l'art, la psychanalyse, la spiritualité, le rapport à l'autre et au territoire - et bien d'autres encore. Au fil de ses exporations, Chiasson pose autant de questions qu'il apporte de réponses : il est un défricheur qui ne recule devant aucun territoire et il se tient à distance des vérités toutes faites. S'il aspire à l'universalité, le penseur se fait aussi polémiste et provoque le débat sur des sujets qui dérangent, comme l'acculturation ou le repli identitaire.
Les douze abécédaires qui composent ce livre ont été lus en public au fil de diverses rencontres; ils sont ici rassemblés et publiés pour la première fois.
Élevée sur une réserve routière de la Couronne dans le nord de la Saskatchewan, Maria Campbell est une enfant sensible et déterminée qui, malgré la précarité ambiante, s'émerveille devant le quotidien animé de sa communauté. Après le décès de sa mère, elle se marie à un Blanc afin d'offrir une vie meilleure à ses frères et soeurs, mais échoue plutôt dans les bas-fonds de Vancouver, où elle connaît la prostitution, la dépendance et la dépression. Inspirée par sa Cheechum, elle s'engage alors sur la voie de la guérison. Avec Halfbreed , Campbell expose sans fard la pauvreté, la honte et le racisme hérités du colonialisme, et livre un témoignage puissant sur la résilience de son peuple.
Le feu est pris. Nous sommes de tristes pyromanes. Devant l'urgence climatique, l'humanité en est à rapailler ses derniers mots. Dégoût. Compassion. Lucidité. À quel pouvoir prétend la parole quand la crise ravage les écosystèmes, bouleverse nos vies? Et la panique, où se loge-t-elle, dans les tripes ou dans la tête?
Lucides, poétiques, intimistes ou enflammés, les douze essais narratifs de ce recueil explorent la crise climatique dans tous ses paradoxes, et témoignent des complexités de notre rapport à l'environnement. Ils interrogent aussi les capacités d'action, responsabilités, postures et angoisses des communautés et individus face au désastre.
Avec des textes de Ying Chen, Céleste Godin, Dave Jenniss, Mishka Lavigne, Le R Premier, Sébastien Lord-Émard, Charlotte L'Orage, Sonya Malaborza, Laurent Poliquin, Jonathan Roy, Gisèle Villeneuve, Ouanessa Younsi.
Préface de Catherine Voyer-Léger.
«Dire le silence» présente l'évolution des discours sur la langue en Acadie de 1867 à 1970 en analysant, d'une part, des textes parus dans les deux principaux journaux publiés en Acadie pendant cette période - «Le Moniteur acadien» et «L'Évangéline» - et, d'autre part, des entretiens menés auprès de cinq cents francophones des provinces maritimes. L'objectif est de retracer les sources de l'insécurité linguistique, très présente en Acadie, et de proposer une archéologie du silence acadien - la peur de se dire.
L'ouvrage s'interroge sur les critères qui servent à délimiter les catégories « francophones, vrais francophones, non francophones » et les idéologies sociales et surtout politiques qui les sous-tendent. C'est aussi à partir de son propre parcours personnel et professionnel que l'autrice prend acte de la mémoire collective qui l'a forgée, mémoire qui se révèle à même les discours des périodes retenues. Ces discours ont façonné les manières d'agir et de penser des francophones vivant en périphérie, et contribué à l'établissement de catégories sociales liées à des phénomènes d'inclusion et d'exclusion. L'étude fait ressortir les éléments, tels que l'accent et le vocabulaire, qui permettent de définir celles et ceux qui sont considérées comme des locutrices et des locuteurs légitimes et celles et ceux qui ne le sont pas.
Depuis vingt ans, l'auto-autochtonisation de Blancs, plus particulièrement de Franco-descendants du Canada (et des États-Unis) qui se servent d'une ancêtre née au 17e siècle pour revendiquer une identité « autochtone » contemporaine, connaît un essor sans précédent. Les données de recensement sont révélatrices : le taux de croissance du nombre de personnes s'identifiant comme « Métis » au Québec, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick a de loin dépassé celui des personnes s'identifiant comme Métis à l'échelle nationale.
Cette étude ne porte pas sur les personnes qui ont été dépossédées de leur identité par des politiques coloniales, ni sur les efforts menés par celles-ci sur plusieurs générations pour renouer avec leur communauté. Elle vise plutôt à déconstruire le phénomène de l'auto-autochtonisation en s'attardant aux causes, aux mécanismes et aux objectifs cachés de ce processus de réinvention identitaire, révélant ainsi la vision biologisante et racisante qui le sous-tend. L'ouvrage présente des pratiques généalogiques ou génétiques exploitées pour justifier cette nouvelle identité « métisse », puis analyse les idéologies et les revendications politiques des deux principales organisations de « Métis de l'Est » au Québec.
Au fil des discours et des pratiques d'ascendance qu'elle expose, cette étude permet d'appréhender les conséquences de l'auto-autochtonisation sur l'autodétermination et la souveraineté autochtones. Surtout, elle montre que les efforts menés par les Franco-descendants pour brouiller les limites entre blanchité et autochtonité s'inscrivent dans une longue histoire de domination coloniale.
Initialement paru en anglais (University of Manitoba Press, 2019), «Ascendance détournée» devrait intéresser tous les Canadiens à l'heure de la réconciliation avec les Peuples autochtones.
Réédité dans la Bibliothèque canadienne-française, «Moncton mantra» rend hommage à toute une génération de créateurs à l'époque de « la renaissance acadienne ». Plusieurs des artisans littéraires mis en scène sont parmi les plus connus aujourd'hui. Gérald Leblanc y relate leurs démarches pour faire de Moncton une « capitale littéraire », pour supplanter l'image folklorique longtemps associée à leur culture. Un projet qui réussira malgré l'hostilité d'un milieu qui résiste à l'affirmation d'une nouvelle conscience urbaine et moderne dans l'imaginaire. Dans «Moncton mantra», Gérald Leblanc raconte la venue à l'écriture du personnage écrivain, son double, Alain Gautreau. Entre l'automne 1971 et la parution 10 ans plus tard de son premier livre, Alain Gautreau évolue parmi les personnages de la scène artistique et intellectuelle de Moncton, à l'époque même qui a vu naître la première maison d'édition acadienne et le Parti acadien. Son roman, qu'il commence l'année de son entrée à l'Université de Moncton, devient « une sorte de mantra, une présence constante, un compagnon de route » au fil de ses lectures, ses rencontres, ses expériences avec les drogues, ses entretiens sur la littérature. Ce roman de la route, comme le qualifie le préfacier Herménégilde Chiasson, rappelle celui de Jack Kerouac, «On the Road», « l'un des textes-phares de la littérature américaine ». Il trace un parcours tant personnel que collectif de 26 ans qui coïncide avec celui de la littérature acadienne.
Les habitants d'un petit village se voient en photo et se trouvent plutôt... laids. Arrive alors Arsène Clou, un inventeur, qui, grâce à sa machine, promet la beauté à tous ceux qui la veulent. Les villageois se précipitent dans la machine où ils sont immédiatement transformés, pour leur plus grande joie. Mais celle-ci est de courte durée. C'est qu'il y a un hic : la perfection n'a que deux visages, un pour les hommes, l'autre pour les femmes. Impossible dès lors de se reconnaître. Adaptée du roman de Raymond Plante, La machine à beauté a connu un immense succès auprès de son jeune public.
L'Ontario français connaît peu ses héros. Or, l'honorable Jean-Robert Gauthier en est un, un vrai. D'abord conseiller scolaire (1961-1971), puis député (1972-1993) et enfin sénateur (1993-2004), il s'est acharné tout au long de sa vie publique à défendre avec succès les intérêts des Franco-Ontariens et des minorités linguistiques du Canada.
Sa carrière traverse - et cette biographie éclaire - un grand pan de l'histoire canadienne, les périodes Trudeau, Mulroney et Chrétien. Nombreux sont les dossiers et enjeux majeurs où il a joué un rôle important : le financement puis la gestion autonome des écoles françaises, le renouveau constitutionnel et la Charte des droits et libertés, la bataille Montfort, et la Loi sur les langues officielles, parmi bien d'autres.
Le dernier fleuron de sa carrière n'est pas le moindre. Un an après sa retraite, son projet de loi privé S-3 - rendait exécutoire (et plus seulement déclaratoire) - la Loi sur les langues officielles. Depuis, les communautés minoritaires ont le droit de poursuivre le gouvernement si, selon elles, il ne respecte pas ses objectifs pour leur développement.
« On peut se demander - dit sa biographe - d'où lui viennent son caractère combatif, son besoin de s'impliquer dans toutes les causes linguistiques et autres, son ardeur, sa vivacité, sa persistance, parfois jusqu'à la démesure. C'est pourquoi, [...] cette biographie autorisée racontera plus en détail l'homme privé, car on trouve là une partie de l'explication de son remarquable engagement social. »
« À travers 30 courtes scènes, Le testament du couturier brosse un tableau effrayant de la vie dans la Banlieue de l'Avenir [...]. Gouverné par les Élus, cet espace est contrôlé par un vaste réseau électronique avec des logiciels pour détecter les germes et les crimes ainsi que par un système de cybervision pour propager l'idéologie du régime. À la cybervision, les autorités dénoncent la sexualité, la criminalité et l'immoralité qui règnent dans la Cité et qu'il faut bannir de la Banlieue. D'après l'idéologie sexiste et antiérotique de la Banlieue, l'homme moderne est supérieur à la femme parce qu'il n'a plus de désirs érotiques. La femme a besoin d'aide pour se libérer de sa libido, signe de son infériorité morale. »
- Jane Moss, « Le théâtre francophone en Ontario », dans Introduction à la littérature franco-ontarienne
Dans ce monde de l'avenir, le passé est oublié. Mais le patron d'une robe du XVIIe siècle vient bouleverser l'ordre établi..
Trois êtres seuls et vulnérables se rencontrent dans l'espace virtuel d'Internet. Ils sont amadoués par un charlatan du nom impossible de « dieu l'amibe » et ils créent ensemble un culte despotique qui ne pourra que mener vers le désastre. Aussi cubiste que sérielle, la pièce a été conçue comme un pied de nez au théâtre et à l'idée qu'on s'en fait.
« Le rêve totalitaire de dieu l'amibe » a fait l'objet de quelques étapes de création, d'abord à Ottawa en mars 1995, à Sudbury et Saint-Lambert à l'été 1995 et, finalement, dans sa version achevée à Hull et à Montréal en novembre 1996.
OEuvres fragmentées, poétiques et résolument modernes, les trois romans regroupés dans ce volume convient une multitude de personnages qui inventent et bâtissent leur quotidien dans ses dimensions réelles et imaginaires. Ces romans, qui précèdent «1953. Chronique d'une naissance annoncée», sont des oeuvres formatrices qui se démarquent déjà par la qualité de la recherche formelle et l'audace stylistique propres à Daigle.
Un court texte en anglais, «Tending Towards the Horizontal», s'ajoute à l'ensemble.
Les textes, accompagnés d'un appareil critique mettant en contexte l'oeuvre et son auteure, donnent à voir toute la singularité de l'aventure romanesque de Daigle, figure incontournable de la littérature francophone au pays. Avec ce troisième tome se conclut la réédition, dans la Bibliothèque canadienne-française, des sept premières oeuvres de l'auteure acadienne plusieurs fois primée.
Cet ouvrage collectif comporte des communications issues d'un symposium sur le thème de l'accès des francophones aux études postsecondaires en Ontario, qui avait comme objectif de créer un espace de dialogue pour les chercheurs, les preneurs de décisions et les établissements de la province. Il met en évidence le décalage qui existe entre l'offre du système et la demande émanant du public francophone, et propose des pistes pour aider à le repenser.
La douzaine de textes découle de quatre grandes thématiques :
o Les choix des jeunes - données d'inscription aux études postsecondaires en Ontario depuis 1998
o La recherche, la vision et les préoccupations des établissements postsecondaires du 1er cycle
o La recherche sur l'accès aux études postsecondaires
o Les ressources, besoins et visions d'avenir liés à l'accès des francophones de l'Ontario aux études postsecondaires.
La transition aux études postsecondaires et l'expérience étudiante des francophones en milieu minoritaire en Ontario est un terrain peu exploité par les chercheurs. Cette étude arrive donc à point nommé.
«Mémoire d'un religieux québécois, 1928-1944», constitue le troisième et dernier tome du «Recueil de Dorais». Après avoir rencontré le Fernand Dorais penseur et essayiste, puis le romancier, voici que nous sommes conviés à Saint-Jean-sur-Richelieu pour y être témoin de son enfance et de son adolescence.
Fils d'hôtelier, Dorais grandit dans une ambiance bourgeoise, bien entouré de sa famille, à une époque mouvementée marquée par la Grande Dépression de 1929 et la Deuxième Guerre mondiale. Il vit tout cela sur fond de cinéma américain en pleine ébullition, un art qu'il fréquentera beaucoup et qui le marquera profondément. Dès l'adolescence, il découvrira son homosexualité, cette « tendre atmosphère d'affectivité », comme il la nomme, qui pour lui ne représente alors « rien de mal ni de péché ». Or, le jeune Dorais est croyant ; s'amorce donc ici une quête qui durera toute sa vie, pour tenter de réconcilier sa nature profonde - « la matrice de mon être, qui me donnait vie et sens » -, et sa foi.
«Le recueil de Dorais» rend hommage à une figure emblématique de la mouvance franco-ontarienne. Fernand Dorais arrive à Sudbury en 1969 pour enseigner la littérature à l'Université Laurentienne. Aux côtés des jeunes qui l'entourent, le jésuite se laisse porter par le mouvement de la contreculture qui balaie alors l'Amérique. Animateur social tout autant que professeur engagé, Dorais guidera ses étudiants dans cette époque de bouillonnement sans précédent. Le résultat : la mise en oeuvre de nombreux projets et institutions qui perdurent aujourd'hui, parmi lesquels les Éditions Prise de parole.
«Pliures» se construit autour d'un deuil. Le poète y traite de la maladie de son père, de sa mort, et s'interroge sur leurs rapports. La distance, jamais comblée, qui les séparait se transforme ici en un retour sur le sentier des souvenirs. Par les mots, la voix poétique cherche à apprivoiser le père dépouillé des artifices de l'autorité, un homme dont les passions, les rêves et les blessures ont été vécues en silence jusqu'à la fin. Une bouleversante conversation à sens unique.
Avec ce recueil, Michel Ouellette, figure incontournable de la littérature franco-ontarienne, révèle une introspection où le corps, à force de chercher à pallier l'absence, en vient à se ronger de l'intérieur.
Dans ce recueil écrit à deux mains, les poètes se livrent à un jeu de métissage littéraire où le dire de l'un et de l'autre se dévoilent, se confondent, se complètent, se prolongent... Entre Témara (Maroc) et Sudbury (Canada), ils partagent leurs nomadismes, libérant un cri sans boussole, et s'inventent de nouveaux horizons. L'errance, le souvenir, le désir dictent leur poésie-mirage, leur poésie-radeau, face à la tempête qui ballote ceux qui ne s'encombrent pas de chaînes.
Fruit d'une riche collaboration, «nomadismes» investit la distance et y ouvre un espace de dialogue.
Trois voix, trois personnages dont les histoires s'entrecroisent et se rejoignent à travers le temps. Bernard tombe amoureux de la poésie et de celui qui la lui enseigne ; Valérie, interrogée par des policiers, dévoile une à une les nombreuses fêlures de sa famille dysfonctionnelle ; Arthur, face au silence de sa mère mourante, tente de recréer l'amour qu'elle lui portait jusqu'à cette nuit d'hiver qui allait les séparer à jamais. De l'un à l'autre se transmettent la violence et la trahison mais aussi l'espoir, la poésie, et une indéniable soif d'être enfin entendu.
Librement inspirée de la poésie et de la vie d'Arthur Rimbaud, «Pour l'hiver» est à la fois une exploration intime de la violence et une quête polyphonique de la beauté.
Dans l'Ottawa des années 1950, une enfant s'émerveille au contact des mots. C'est le début d'une passion qui la consumera toute sa vie et qu'elle s'affairera à répandre autour d'elle. De la salle de classe aux ghettos de la Caroline du Sud en passant par l'Europe, l'enfant-feu ira à la rencontre de l'autre, portée par un engagement flamboyant envers la langue française et un besoin viscéral d'agir.
Michèle Vinet livre avec «L'enfant-feu» un récit romanesque qui convie à l'enchantement.
Résolument éclatées, les trois pièces qui composent ce recueil sont un véritable cri du coeur d'une génération en proie au désarroi qui cherche à changer le monde, quitte à en bousculer les conventions.
La litière. Un couple se dispute, c'est la fin, ou presque : il faut attendre le matin. Dans le lit, Ludwig et Mae s'aiment et se déchirent, entre souvenirs et fantasmes. Viendra les rejoindre un livreur de chinois, qui se laisse prendre au jeu.
Rappel. Mae partie, Ludwig se retrouve seul face à ses démons et à son répondeur. Entouré d'un pape parmi tant d'autres, d'une muse déchue et de la vache à Giacometti, il tente alors d'échapper à l'emprise du monde extérieur, quitte à en finir une fois pour toutes avec celui-ci.
Ressusciter. Ludwig a été retrouvé mort dans son bain dans une invraisemblable mise en scène. Mae livre un monologue dans lequel elle se remémore les derniers instants, les regrets, les reproches aussi, et tente de faire revivre, une dernière fois, son amour défunt.
Une momie en mal de pays, un robot qui n'en est pas un, une déesse courroucée... autant de personnages insolites qui évoluent dans l'univers comicophilosophique de Dominique Millette.
Un pharaon errant
Un pharaon momifié ressuscite au XXIe siècle. Vulnérable sous la burqa qui dissimule un corps dont il peine à conserver les morceaux en place, désemparé face à la vie urbaine, il tentera d'échapper à ses poursuivants et de retrouver la sécheresse du désert.
Quitte ou double
Pour fuir une bande mafieuse, un acteur sur le déclin prend la place d'un robot humanoïde créé à son effigie. Il trouvera refuge dans la sphère intime de Lili, une jeune héritière sur le point de fêter ses vingt et un ans.
Le pied à terre
Les dieux de l'Olympe, exaspérés par la bêtise des humains qui saccagent l'environnement, envoient Athéna sur Terre en mission d'observation. L'impitoyable et ombrageuse déesse parviendra-t-elle à mener son enquête sans se faire démasquer? Les mortels trouveront-ils grâce à ses yeux?