"Religion", ce terme partout galvaudé depuis plusieurs siècles, vient du latin relegere : rassembler de nouveau. L'art de réunifier l'individuel à l'universel, voilà une définition du yoga, auquel La Voie suprême selon le yoga tibétain constitue une porte d'entrée idéale.Sous la forme de brefs chapitres, ce traité transmis oralement depuis la plus haute Antiquité offre la quintessence de l'enseignement bouddhique : les dix causes de regret, les dix choses à accomplir, les dix choses à éviter, etc. On y retrouve les mêmes préceptes et avertissements légués par d'autres traditions : brahmanisme, taoïsme, bouddhisme, mystique juive, chrétienne ou musulmane...Ainsi, il n'est pas excessif de considérer cet ouvrage comme une véritable introduction générale à une démarche spirituelle universelle.
"Mahomet eut beau vouloir relever, en théorie, la condition du sexe dont les charmes ont agi si profondément sur sa sensibilité poétique, en dépit de ses intentions, l'islam la dégrada. Il a protégé les femmes contre l'agression de l'homme, mais il les a étouffées en rendant difficile l'échange entre elles et la société qui les entoure, et par là, il leur a ôté es moyens mêmes d eprofiter de cette protection."Mansour Fahmy
Penseur et sociologue égyptien, Mansour Fahmy a rédigé en 1913 une thèse, qu'il défendit à la Sorbonne, sur la condition de la femme dans l'islam qui lui valut d'être interdit d'enseignement dans son pays.
La primauté du mot comme origine du sacré prend une importance particulière dans la tradition juive. Dans ce texte lumineux, Gershom Scholem montre comment la mystique juive a relié le nom et la révélation. Ce que d'autres religions accordent à l'image sacrée, représentation du divin, le judaïsme le confie à la parole, à l'invocation. Pour la Kabbale, la Création émane du nom de Dieu, toute chose ayant été créée à partir des 22 lettres de l'alphabet. Ainsi, le travail sur la langue devient la tâche principale de la mystique juive. À l'origine de chaque forme linguistique est, précisément, le nom de Dieu, dont les variations infinies intéressent la science prophétique : un art combinatoire vertigineux à même de faire de la langue de la raison un langage sacré.
Gershom Scholem (1897-1982) a édité et diffusé les grands textes de la Kabbale et conféré à l'étude du mysticisme juif le statut de discipline à part entière. Il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'histoire et à la philosophie religieuse du judaïsme : Les Grands Courants de la mystique juive, Les Origines de la Kabbale ou encore La Kabbale et sa symbolique. Il fut lié d'une profonde amitié avec Walter Benjamin, qu'il rencontre pour la première fois dans un café de Berlin.
Juif, Oscar Mandel ne craint pas de se livrer à une critique virulente de ses coreligionnaires : le maintien des rites du "peuple élu de Dieu" entretient leur retrait. Ce qui, non seulement peut attiser la crainte et la haine, mais apparaît aussi incongru face à l'ampleur des massacres que ce peuple a subis. Mandel écrit des pages chargées d'émotion sur son incompréhension, enfant, des rites de la religion judaïque. Indignation intime qu'il évalue à l'échelle de l'histoire. Comment perpétuer une religion qui repose sur un charnier s'étalant sur des siècles ? Comment assurer son salut sans, en premier lieu, assurer son bien-être, voire sa survie ici-bas ? Mandel ose ici un pamphlet d'une grande force sur un sujet réputé sensible : la religion comme foyer de l'intolérance et de la violence.