« C'est partout, oui, partout la même mélancolie doucereuse, avec le clapotis de la pluie sur le ciment granuleux de la petite cour, la nuit d'automne, le chat perdu dans la contemplation de l'appareil électrique de chauffage, et ce concerto pour violon de Mozart en sourdine, troublé par les étranges quintes de toux du frigo, la lecture lente et triste, cher Antonio, de La Mort de Carlos Gardel où toujours l'enfance inassouvie rôde au coeur des quartiers dévastés de Lisbonne avec le souvenir des lauriers-roses, et puis le silence des mots que je trace et des pensées vagues et de la rua da Vitoria, le silence des maisons que l'amour abandonne au vent de novembre, puisque l'amour s'en va comme il vient, locataire fantasque et destructeur. »
Nées avec l'humanité, cultivées en secret malgré l'opposition du clergé, les superstitions se sont révélées indéracinables. Dans une première partie sont retracées les origines de nombreuses superstitions, apportant anecdotes historiques et littéraires, puis treize superstitions universelles sont présentées : toucher du bois, le chiffre 13, le fer à cheval, etc.
Je n'ai pas voulu ici raconter une histoire, moins encore mon histoire. J'ai cherché à rendre un sentiment qui m'a suivie pendant nombre d'années et qui se tapit encore, très caché - car on n'en guérit pas - derrière tous les autres : le sentiment d'exil. Il me semblait que ce malaise méritait d'être dit.
Paris, 1861. À la recherche d'un sujet, un peintre se heurte à ceux qu'il aime : une maîtresse impérieuse, une soeur excessive, un ami écrivain à l'affût de ses faiblesses. Tous lui dérobent une part de sa vie qui se défait. Car il va mourir. Et c'est le dos au mur qu'il choisira de peindre la Mort même. Paris, 1982. Alors qu'une légende s'est forgée autour de l'artiste trop tôt disparu, le tableau réapparaît. Cette oeuvre fascinante, au sens mystérieux, devient immédiatement l'objet de féroces rivalités entre musées et marchands. Dans une quête passionnée, un jeune amateur cherche à en retracer la genèse. Véritable héros du roman, le tableau parcourt bientôt un étrange circuit, du fatras d'un brocanteur jusqu'à l'Élysée où François Mitterrand l'examine avec perplexité, en transitant par une salle de ventes aux enchères où intérêts commerciaux et frénésie des collectionneurs se donnent libre cours. Qui déchiffrera le message du peintre qui voulait interroger la Mort ?
Et si votre meilleure amie était une baleine ? C'est ce qui arrive ici à Justine et M. Blanchard, sous le Directoire. Elle, cétacé de 20 mètres et 80 tonnes, mystérieusement surgie dans l'estuaire du Havre. Lui, pionnier des montgolfières (son poids n'est pas précisé). Le 17 vendémiaire de l'an VIII, la rencontre a lieu : Roméo Blanchard et Justine ne se quitteront plus, jusqu'à la mort de la belle nageuse. Histoire vraie (eh oui !), fantaisie gargantuesque, parabole à tiroirs, Odyssée délirante ; ce stupéfiant roman n'est ni zoophile ni lubrique. En fait, c'est un chant d'amour cosmique : la baleine est ici mythe et mère, comme la vache sacrée des hindous.
Ce court récit, brutal et liquide, réclame du lecteur un certain courage. Non qu'il ne se laisse lire avec aisance car les phrases claires, rapides, dénoncent en Xavière un écrivain authentique auquel l'accent de la vérité - une vérité purulente - donne un talent fou, brûlant, mais parce que son sujet donne la nausée. On patauge dans l'ordure du sexe et la prostitution. René Vigo. La Vie judiciaire.
La Nuit des autres, c'est le titre du dernier roman d'Aubin Corbier, écrivain normand célèbre, originaire de Marville et disparu au début des années soixante-dix. Une association célébrant sa mémoire a été créée par un groupe d'admirateurs. Mais, coup sur coup, deux des membres les plus en vue meurent dans des conditions dramatiques et mystérieuses. Pour le commandant Dubreuil de la Police judiciaire de Rouen, chargé de l'enquête, l'affaire est simple. Sur la foi d'un témoignage accablant, il met rapidement un suspect en garde à vue : le libraire de Marville. Mais le capitaine Carole Riou est convaincu de son innocence. Elle suit d'autres pistes, notamment celle de la disparition du journal intime d'Aubin Corbier. Pour la première fois, les vies privée et professionnelle de Carole Riou se mêleront dans sa quête de la vérité. Confrontée à une violence impitoyable, à la folie et à la trahison, elle finira par trouver une réponse à ses questions dans les cendres d'une histoire d'amour brisé.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Le nouveau livre de Claude Popelin "La Corrida vue des coulisses" a la valeur d'un témoignage assez unique sur le monde de la Tauromachie. Introduit dès sa jeunesse dans le milieu des éleveurs et des toreros, pratiquant en amateur l'art du "toreo", l'auteur était mieux placé que quiconque pour commenter la réalité d'une tradition millénaire, dont l'actualité ne se dément point. Mêlant les souvenirs vécus aux enseignements que lui a valus son expérience passionnante, il éclaire les problèmes techniques, analyse les instincts des taureaux sur lesquels butent souvent les spectateurs, surprend dans leur intimité les artistes de l'arène les plus réputés. Cela l'amène à conduire son lecteur au coeur de l'Espagne, du Mexique et du Midi de la France, partout où s'entretient la coutume populaire, dont le spectacle de la corrida est l'expression publique. Il lui permet ainsi de mieux connaître ce dernier et, si le coeur lui en dit, de le mieux goûter. S'adressant au néophyte, il pense aussi à enrichir les connaissances de "l'aficionado" déjà accompli, tout en soulignant l'émotion caractéristique d'une lutte dans laquelle l'homme, avant de songer à vaincre un périlleux adversaire, doit nécessairement triompher des faiblesses inhérentes à sa nature de mortel.
A l'automne de la guerre d'Algérie, un journaliste revenait à Cherbourg après avoir été rappelé pendant un an comme officier de réserve. Au retour de cette expérience, où il avait appris dans un commando de chasse à connaître "ce couple divin, le courage et la peur", il trouva dans La Comédie de Charleroi une fraternelle résonance qui le poussa à relire toute l'oeuvre de Drieu La Rochelle. Pourtant, Jean Mabire avait tout juste dix-huit ans quand Drieu s'était suicidé une nuit de mars 1945 et il n'avait jamais rencontré l'auteur de Gilles. Mais depuis qu'on ne parlait plus de Drieu - qu'on ne devait plus parler de Drieu - le visage et la pensée de cet écrivain maudit attiraient avec une force étrange ce garçon d'une autre génération qui trouvait une âme de Viking à ce frère perdu. Pendant de longs mois, Jean Mabire a relu tous les livres et tous les articles de Drieu, s'attachant surtout aux textes les moins susceptibles d'être quelque jour réédités. L'engagement politique avait-il tué un écrivain ou révélé un homme ? Le message du Jeune Européen peut-il encore se déchiffrer ? Drieu garde-t-il sa place parmi nous ? Autant de questions auxquelles ce livre veut répondre. Près de vingt ans après la mort de Drieu, il fallait lui rendre la parole. Non pas pour qu'il plaide sa cause. Elle appartient irrémédiablement à une autre génération. Mais pour que le premier (et le dernier peut-être) Français d'Europe continue ce dialogue avec la jeunesse qui fut l'ambition de toute une vie, volontairement arrêtée à la cinquantaine, pour rester fidèle à ce que le fantassin de Charleroi avait été "au plein de son âge". "Drieu parmi nous", quel que soit le sceau du temps marquant certains gestes et certaines phrases de Drieu, n'est pas un livre historique. C'est un livre contemporain. Car Jean Mabire ne prétend pas justifier le passé de Drieu La Rochelle, mais inaugurer son avenir.
Toute ma vie je me suis fait « une certaine idée » de la messe. Je ne la concevais que sous sa forme la plus solennelle, la plus noble, la plus imbue de sacré, la plus digne du Roi des cieux, celle, en un mot, d'une véritable cérémonie. Cette pompe associée dans mon esprit à l'office divin, au point d'être presque inséparable de lui, culminait dans les admirables messes pontificales que célébrait, durant mon enfance, l'évêque de Poitiers, Mgr de Durfort, messes pour lesquelles manifestement il n'avait pas un goût moins vif que le mien. Il s'y dépensait un art de la mise en scène que je ne retrouverais plus tard que dans certaines séquences de Zeffirelli, celle en particulier de son film sur saint François d'Assise, où le pape entouré de toute la cour pontificale reçoit en audience le moine mendiant et, se prosternant devant lui, lui baise les pieds - tableau qui représente pour moi l'une des apogées de la symbolique religieuse, car le faste le plus provocant s'y conjugue avec la plus évangélique humilité, le premier seul donnant tout son prix à la seconde.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Les femmes modernes veulent s'épanouir dans l'action, professionnelle ou autre, mais elles récusent les aigreurs du féminisme d'antan : Mme de Beauvoir n'est plus un modèle. Mais lequel invoquer pour les aider à définir leurs aspirations ? Philippe Viguié Desplaces répond à cette question en proposant une galerie de portraits : des femmes novatrices pour leur époque, voire provocatrices, en tout cas aventurières et toujours romantiques. Des femmes du XIXe siècle qui projettent jusqu'à aujourd'hui l'ombre de leur souvenir : l'impératrice Eugénie, Carmen Sylva, Charlotte du Mexique, Erzi, Sissi, Désirée Clary, la duchesse d'Alençon, Elisabeth de Belgique... L'auteur les présente par des biais originaux, des anecdotes cocasses, des souvenirs émouvants. On peut lire son récit d'un trait ou l'effeuiller dans son lit, destin après destin. C'est une promenade enchantée dans les jardins de la féminité.
Il ne faut pas regarder à l'intérieur, parce qu'il fait trop sombre. Ainsi, à l'avance, Antoine Blondin écartait-il toute tentation pour ceux qui voudraient percer le mystère de sa vie. Trois ans après sa disparition, son ami de toujours, Yvan Audouard, lui consacre donc, au-delà de la biographie traditionnelle, un livre d'admiration et d'émotion. Le Blondin d'Audouard, c'est un ange cabossé, lâché à 18 ans dans la débâcle, qui vit sa jeunesse aux côtés de tous les vaincus de l'Europe... Condamné d'emblée à la nostalgie, amoureux à jamais d'un honneur et d'une fermeté morale appartenant au passé, perdu entre ivrognerie créatrice et alcoolisme destructeur, il s'est réfugié dans une futilité profonde et désespérée. C'est cette matière qui constitue l'essentiel de son oeuvre, de L'Europe buissonnière à Monsieur Jadis, de L'Humeur vagabonde à Un singe en hiver. C'est elle qu'Yvan Audouard capture dans son récit - roman picaresque d'une génération qui se perd, roman des amitiés plus belles que les amours, tristesse gaie d'un homme qui lit Colette tandis qu'autour de lui les maisons s'effondrent. Loin des légendes, loin des anecdotes de comptoir, c'est un autre Blondin qui se dessine ici - un grand écrivain réfugié dans l'ailleurs, dans l'enfance, l'incarnation d'un hussard qui brûle les dernières cartouches de la légèreté du monde...
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Le pont de Bereq'mouch, c'est en Kabylie, au fond d'un ravin vertigineux, le petit ouvrage de pierre qu'il faut franchir pour atteindre le premier village français : Fort-National. Le bond de mille ans, c'est le cheminement obstiné, passionné d'un Berbère vers l'Occident, vers la France. Petit-fils d'un guerrier qui combattit notre pays, fils de l'un des six premiers instituteurs de Grande Kabylie, Ibazizen est un des fruits exemplaires de la rencontre de sa race et de la culture française. Cette autobiographie est le livre d'une double fidélité : au monde berbère ; à la France, cet univers lointain par lequel l'enfant Ibazizen se sent irrésistiblement attiré et en qui, une fois franchi le pont de Bereq'mouch - son Rubicon - il trouvera une seconde patrie. Il ne s'agit pas là d'aliénation, mais d'une libération enrichissante, d'un épanouissement de la "berbéréïté" au sein de la "francéïté". Au-delà d'un itinéraire politique et spirituel, qui traverse un demi-siècle de notre histoire, c'est l'admirable résurrection d'une époque, d'un monde foncièrement original : l'évocation des ancêtres, l'école dans un petit village kabyle, les combats entre bandes rivales, l'émerveillement du 14 juillet à Fort-National, l'escalade des "mamelles de la Romaine" sculptées sur un aqueduc antique, la circoncision, l'orangeraie de Toudja, les figuiers, les vendettas, les affaires d'honneur. Voici, pour la première fois, à travers la vie d'un Kabyle français, un éclairage décisif sur la complexité psychologique et sociale que provoquent la compénétration des peuples et des civilisations, le flux et le reflux de l'Histoire.
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Le pont de Bereq'mouch, c'est en Kabylie, au fond d'un ravin vertigineux, le petit ouvrage de pierre qu'il faut franchir pour atteindre le premier village français : Fort-National. Le bond de mille ans, c'est le cheminement obstiné, passionné d'un Berbère vers l'Occident, vers la France. Petit-fils d'un guerrier qui combattit notre pays, fils de l'un des six premiers instituteurs de Grande Kabylie, Ibazizen est un des fruits exemplaires de la rencontre de sa race et de la culture française. Cette autobiographie est le livre d'une double fidélité : au monde berbère ; à la France, cet univers lointain par lequel l'enfant Ibazizen se sent irrésistiblement attiré et en qui, une fois franchi le pont de Bereq'mouch - son Rubicon - il trouvera une seconde patrie. Il ne s'agit pas là d'aliénation, mais d'une libération enrichissante, d'un épanouissement de la "berbéréïté" au sein de la "francéïté". Au-delà d'un itinéraire politique et spirituel, qui traverse un demi-siècle de notre histoire, c'est l'admirable résurrection d'une époque, d'un monde foncièrement original : l'évocation des ancêtres, l'école dans un petit village kabyle, les combats entre bandes rivales, l'émerveillement du 14 juillet à Fort-National, l'escalade des "mamelles de la Romaine" sculptées sur un aqueduc antique, la circoncision, l'orangeraie de Toudja, les figuiers, les vendettas, les affaires d'honneur. Voici, pour la première fois, à travers la vie d'un Kabyle français, un éclairage décisif sur la complexité psychologique et sociale que provoquent la compénétration des peuples et des civilisations, le flux et le reflux de l'Histoire.
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Passionnant face à face de l'homme et de la mer, mets tes voiles sans météo dévoile les secrets de la météorologie de ces anciens marins qui sillonnèrent à la voile les océans pour aborder les rives de l'histoire. Commodore pour la France des Old-Gaffers, autrement dit des vieux gréements, Joe Klipffel raconte comment, partie de Saint-Malo à destination de la Martinique en passant par les côtes d'Afrique, une goélette de seize mètres, affronte gros temps et tempêtes, sans qu'une radio de bord lui apporte le secours de la prévision scientifique du temps. Naviguer c'est prévoir. Si les satellites permettent de prévoir une zone de temps, la science-météo ne peut encore affronter la prévision locale. Il faut alors recourir à l'expérience de la tradition et à ses enseignements. Proverbes, dictons, vol des oiseaux... ce livre de Klipffel s'avère un livre de mer, indispensable à tous ceux qui naviguent en plaisance. Premier ouvrage du genre, le commandant Gauthier grand mat des Cap-Horniers en cautionne ta valeur dans une préface qui souligne, qu'en mer surtout, l'homme se doit de transformer son expérience en conscience. Cet ouvrage vient à temps pour tous ceux, ils sont près d'un demi-million, qui vont, cette année encore, larguer leurs amarres pour prendre ce large où le ciel et la mer se rencontrent.
Toute ma vie je me suis fait « une certaine idée » de la messe. Je ne la concevais que sous sa forme la plus solennelle, la plus noble, la plus imbue de sacré, la plus digne du Roi des cieux, celle, en un mot, d'une véritable cérémonie. Cette pompe associée dans mon esprit à l'office divin, au point d'être presque inséparable de lui, culminait dans les admirables messes pontificales que célébrait, durant mon enfance, l'évêque de Poitiers, Mgr de Durfort, messes pour lesquelles manifestement il n'avait pas un goût moins vif que le mien. Il s'y dépensait un art de la mise en scène que je ne retrouverais plus tard que dans certaines séquences de Zeffirelli, celle en particulier de son film sur saint François d'Assise, où le pape entouré de toute la cour pontificale reçoit en audience le moine mendiant et, se prosternant devant lui, lui baise les pieds - tableau qui représente pour moi l'une des apogées de la symbolique religieuse, car le faste le plus provocant s'y conjugue avec la plus évangélique humilité, le premier seul donnant tout son prix à la seconde.
Avons-nous déjà oublié le conflit sauvage qui, au printemps 82, a secoué en région parisienne quatre établissements des automobiles Citroën ? Le témoignage cruel qu'apporte le groupe d'ingénieurs et d'agents de maîtrise réveillera les mémoires, alertera les esprits. Cet ouvrage n'est rien moins que le rappel objectif, précis, des événements d'avril, mai et juin derniers qui se sont déroulés à l'intérieur et aux portes des usines. Quelques ouvriers rassemblés autour d'un délégué C.G.T. sont à l'origine de cette fantastique opération révolutionnaire. Le plus fabuleux désordre très bien ordonné allait s'ensuivre. Grève exemplaire, grande manoeuvre insurrectionnelle où les bataillons d'émigrés ont joué sans faille les rôles attendus d'eux, répétition générale de la Révolution marxiste, tel est le drame national dont les Français en pantoufles ont été contemporains sans se rendre compte de ce qui se passait, à part de fugaces images sélectionnées à la télévision.
Le Commandant Jacques Abtey et le Fregattenkapitän Dr Fritz Unterberg-Gibhardt ont servi l'un et l'autre leur pays, avant la guerre et dans la guerre. Leur mission était exactement opposée, comme deux pièces identiques dans un jeu d'échec. Ils faisaient tous les deux partie du service de contre-espionnage. La mission de l'un consistait à envoyer des "agents" en France et la mission de l'autre consistait à découvrir et à neutraliser ces agents. Réciproquement, le Commandant Abtey avait des correspondants en Allemagne, dont s'occupait le Dr Fritz Unterberg-Gibhardt. Maintenant ils parlent de leurs combats, de leurs succès ou de leurs échecs, avec une liberté entière. L'action de ce livre se déroule sur une péniche qui descend le Rhin, dans un hôtel d'Anvers, à bord d'un croiseur ancré à Toulon, dans les bureaux de l'Ambassade d'Allemagne, aux abords d'un terrain d'aviation de Metz. On y trouvera comment et pourquoi un officier de la marine française accepta de livrer le "code" de la marine aux agents de l'Allemagne ; on y découvrira comment un soldat du Train des Équipages pouvait avoir communication de la critique des manoeuvres de l'arme blindée. Les drames de l'occupation sont évoqués avec force par les deux anciens adversaires. Ce n'est pas sans émotion que le lecteur français revivra la fin du "réseau interallié" vue du côté de l'Abwehr et s'interrogera sur la personnalité de la "Chatte". La silhouette mal connue, encore recouverte d'ombres, de l'Amiral Canaris, Chef du contre-espionnage allemand, domine la dernière partie de ce recueil. Les agents secrets - les vrais - ne sont pas des James Bond. La vérité est souvent beaucoup plus simple que se l'imaginent les romanciers : plus simple et plus incroyable.
A la lisière de l'Occident chrétien, en cette deuxième moitié du XIVe siècle, la Serbie dont les coutumes et les arts avaient été influencés par une reine française, Hélène d'Anjou, cousine germaine de Saint Louis, est un royaume heureux et prospère. Une infinité de détails et de scènes reconstitue la vie quotidienne de la cour du roi Lazar, de son épouse, la reine Militza et du peuple serbe. Ses richesses ne pouvaient qu'exciter la convoitise des envahisseurs venus d'Asie, les Ottomans. Conquérants de l'empire de Byzance, ils furent fortement marqués par sa civilisation réduite en esclavage. Les raffinements de la culture que nous voyons se déployer autour du sultan Mourat, contrastent avec la violence de la conquête et de l'oppression des peuples soumis. D'un côté et de l'autre se déchaînent la haine et l'amour, s'affrontent des personnages de souffrance et de vaillance, des fourbes et des ambitieux, apparaissent de hautes figures de femmes, se prépare la guerre sainte. Et c'est la bataille de Kossovo, « le champ des merles », le 15 juin 1389. Le roi Lazar et le sultan Mourat y trouvent, la mort, l'armée serbe est écrasée : la nuit ottomane tombe sur la Serbie et les Balkans pour plus de quatre siècles. Le nouveau sultan, Bajazet, surnommé « La Foudre », contraint la jeune princesse Olivéra, fille du roi défunt, à, l'épouser. Cette union, d'abord forcée puis muée en passion, est à l'image de la mortelle étreinte entre les chrétiens d'Orient et l'Islam. L'auteur, né en France de parents serbes, fait revivre l'épopée de ses ancêtres.