«Mouvements» réunit deux textes, entre l'essai et la poésie, qui interrogent le rapport au territoire géographique et affectif. À travers eux, Voyer-Léger explore des notions d'attachement qui se transforment à une époque où l'idée de la cellule familiale, du foyer stable, se confronte au désir de bouger, pour le travail ou pour réaliser ses rêves. C'est ce mouvement perpétuel qui est au coeur du recueil.
Combinant la photo et le texte, «Entre-deux» porte à la fois sur le rapport à l'espace d'une narratrice toujours en déplacement et sur la façon dont sa trajectoire adopte la forme de cercles concentriques alors qu'elle devient mère et explore le monde par les yeux d'un enfant, à une autre échelle.
«15 Nord» est le récit des allers-retours sur une autoroute entre un père divorcé et sa fille. La voiture y devient le lieu d'une grande intimité et d'une paradoxale stabilité.
Dans ces oeuvres, Voyer-Léger laisse émerger une idée du réel au fil de scènes brèves, minimalistes. La façon dont se tissent ces fragments donne la liberté au lecteur, à la lectrice, de construire un tout dans lequel il ou elle reconnaît des formes qui lui rappellent ses propres expériences.
Trois êtres seuls et vulnérables se rencontrent dans l'espace virtuel d'Internet. Ils sont amadoués par un charlatan du nom impossible de « dieu l'amibe » et ils créent ensemble un culte despotique qui ne pourra que mener vers le désastre. Aussi cubiste que sérielle, la pièce a été conçue comme un pied de nez au théâtre et à l'idée qu'on s'en fait.
« Le rêve totalitaire de dieu l'amibe » a fait l'objet de quelques étapes de création, d'abord à Ottawa en mars 1995, à Sudbury et Saint-Lambert à l'été 1995 et, finalement, dans sa version achevée à Hull et à Montréal en novembre 1996.
Cet ouvrage collectif comporte des communications issues d'un symposium sur le thème de l'accès des francophones aux études postsecondaires en Ontario, qui avait comme objectif de créer un espace de dialogue pour les chercheurs, les preneurs de décisions et les établissements de la province. Il met en évidence le décalage qui existe entre l'offre du système et la demande émanant du public francophone, et propose des pistes pour aider à le repenser.
La douzaine de textes découle de quatre grandes thématiques :
o Les choix des jeunes - données d'inscription aux études postsecondaires en Ontario depuis 1998
o La recherche, la vision et les préoccupations des établissements postsecondaires du 1er cycle
o La recherche sur l'accès aux études postsecondaires
o Les ressources, besoins et visions d'avenir liés à l'accès des francophones de l'Ontario aux études postsecondaires.
La transition aux études postsecondaires et l'expérience étudiante des francophones en milieu minoritaire en Ontario est un terrain peu exploité par les chercheurs. Cette étude arrive donc à point nommé.
«Mémoire d'un religieux québécois, 1928-1944», constitue le troisième et dernier tome du «Recueil de Dorais». Après avoir rencontré le Fernand Dorais penseur et essayiste, puis le romancier, voici que nous sommes conviés à Saint-Jean-sur-Richelieu pour y être témoin de son enfance et de son adolescence.
Fils d'hôtelier, Dorais grandit dans une ambiance bourgeoise, bien entouré de sa famille, à une époque mouvementée marquée par la Grande Dépression de 1929 et la Deuxième Guerre mondiale. Il vit tout cela sur fond de cinéma américain en pleine ébullition, un art qu'il fréquentera beaucoup et qui le marquera profondément. Dès l'adolescence, il découvrira son homosexualité, cette « tendre atmosphère d'affectivité », comme il la nomme, qui pour lui ne représente alors « rien de mal ni de péché ». Or, le jeune Dorais est croyant ; s'amorce donc ici une quête qui durera toute sa vie, pour tenter de réconcilier sa nature profonde - « la matrice de mon être, qui me donnait vie et sens » -, et sa foi.
«Le recueil de Dorais» rend hommage à une figure emblématique de la mouvance franco-ontarienne. Fernand Dorais arrive à Sudbury en 1969 pour enseigner la littérature à l'Université Laurentienne. Aux côtés des jeunes qui l'entourent, le jésuite se laisse porter par le mouvement de la contreculture qui balaie alors l'Amérique. Animateur social tout autant que professeur engagé, Dorais guidera ses étudiants dans cette époque de bouillonnement sans précédent. Le résultat : la mise en oeuvre de nombreux projets et institutions qui perdurent aujourd'hui, parmi lesquels les Éditions Prise de parole.
Deux mains ouvertes, prêtes à l'accueil. La visiteuse, paumes tournées vers le ciel, donne et reçoit dans un même mouvement, en attente d'une rencontre qui est surtout une découverte. Ici s'amorce l'errance, un chemin qui se dessine en silence et qui mène à l'autre, à soi. Entre un temps ouvert et un espace élastique, lieu de passage, la voix poétique espère un possible commencement. À travers les questionnements, une sérénité et une candeur, de celles qui se cueillent dans le regard d'un enfant.
Avec «La Visiteuse», Andrée Lacelle poursuit son exploration symbolique de l'altérité, et offre une oeuvre de maturité, fidèle à une pratique d'écriture qui s'élabore depuis près de quarante ans.
Au Canada, les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à être tuées par leur partenaire intime. Ce fait, combiné à une théorie usuelle qui aborde ce type de meurtre comme un acte rationnel - l'homme tue dans le but de contrôler, la femme pour se protéger - tend à essentialiser les sexes.
La recherche ici présentée donne une lecture différente du phénomène. Elle repose sur un échantillon de meurtres du conjoint - 120 au total, perpétrés par autant d'hommes que de femmes -, et deux ensembles de données : les décisions de la Commission des libérations conditionnelles du Canada et les transcriptions des audiences devant la Commission. En examinant les circonstances des homicides, l'histoire des meurtriers et l'évolution du crime dans le système judiciaire, elle révèle que l'explication de ces actes ne peut être fondée sur la base de la masculinité ou de la féminité.
«Le meurtre du partenaire intime» démontre que chaque homicide survient dans une relation particulière tout en présentant des facteurs récurrents ; et qu'il se situe entre le prévisible et l'imprévisible, la conscience et l'inconscience, du geste posé. À ce titre, l'approche relationnelle que proposent les chercheurs a pour avantage d'aborder l'humain dans la complexité de ses dimensions rationnelles et émotives et devient un outil pour mieux comprendre le maricide et l'uxoricide, voire les dynamiques propres à chaque sexe.
Partis de Taschereau, en Abitibi, à la recherche de territoires de coupe au tournant des années 1950, les quatre frères Dubreuil - Napoléon, Joachim, Augustin et Marcel -, en viendront à fonder, sur une terre isolée du Nord de l'Ontario, une entreprise forestière prospère entourée d'une collectivité entièrement francophone.
Dubreuilville, village fermé où tout, maisons, commerces, école, appartenait à la compagnie, occupe une place privilégiée, quasi mythique, dans l'imaginaire des gens du Nord. C'est qu'il ne s'en ouvrait plus, en 1961, des villages de la sorte...
Quant à Dubreuil Brothers, elle est considérée par ses contemporains comme une entreprise exemplaire, qui a fait preuve d'audace et d'innovation dans la récolte et la gestion du bois durant une période de grands bouleversements dans cette industrie au Canada.
Les histoires imbriquées de la compagnie et du village méritaient d'être racontées. Elles témoignent des événements heureux et tragiques qui nourrissent la mémoire du lieu et des personnes qui ont contribué à sa vitalité. Dubreuilville fascine : ce livre, qui s'appuie sur une recherche exhaustive et des entrevues réalisées avec nombre d'acteurs - membres de la famille, anciens travailleurs et résidents -, lui rend un hommage bien mérité.
Figure littéraire méconnue, pionnière des lettres et du journalisme en Alberta, Magali Michelet a passé une décennie à observer et à décrire la vie des colons. Au fil de ses chroniques, elle a démontré un engagement soutenu à l'égard de la francophonie albertaine et de la survivance du fait français, tout en s'intéressant à des questions encore d'actualité comme l'immigration, l'éducation et le féminisme. Son souci du détail, la finesse de sa plume et son humour font de ses textes des témoignages appréciables de la condition de la femme francophone albertaine au début du XXe siècle.
La présente anthologie rassemble près d'une centaine des chroniques écrites entre 1906 et 1916. Les textes prennent une multitude de formes qui démontrent l'étendue du talent de Magali Michelet, de la saynète à la correspondance en passant par la chronique mode et le texte d'opinion. Accompagné d'une introduction critique de Sathya Rao, professeur agrégé au département de langues modernes et d'études culturelles de l'Université de l'Alberta, qui situe l'oeuvre dans son époque, cet ouvrage est, à ce jour, la seule publication d'envergure sur la vie et l'oeuvre de l'autrice.
Texte rédigé par Roger Bernard en vue de la défense de l'hôpital Monfort et dont les arguments, présentés aux tribunaux, ont contribué à la sauvegarde de l'institution.
Au fil des quatre nouvelles qui composent « les Friperies » s'imposent quatre visions du monde. Être témoin du rêve démesuré d'une conscience qui va naître ; vibrer aux émotions profondes qui unissent père et fils au-delà des mers ; se faire innocemment piéger par une robe de soirée ensorcelante ; voir sa vie bouleversée par le simple bonjour d'un enfant. Le fantastique, intrus, apparaît sans invitation dans les décors les plus familiers.
D'ici, de demain et « de nulle part », André Leduc pousse un cri d'alarme à l'amour, à la terre. Au fil des textes, le lecteur voit éclater la chair du poète en une énergie chargée d'images, propulsée à la vitesse de la lumière. Le lecteur survole sept cent millions d'années - de l'Égypte à l'Amérique, des pyramides aux gratte-ciel - découvrant en cours de route, un « allô » intime dont l'écho se perd dans le temps, l'espace et la matière.
La société Charlevoix, fondée à Sudbury en 1992, est une amicale vouée à l'étude de l'Ontario français. Elle se compose d'universitaires appartenant à des disciplines différentes (sociologie, littérature, histoire, économie, ethnologie) et provenant de Sudbury, d'Ottawa et de Toronto. Elle honore la mémoire du jésuite Pierre-François-Xavier de Charlevoix (1682-1761) qui a laissé des observations remarquables sur le territoire ontarien. Cette société publie les « Cahiers Charlevoix » depuis 1995.
Dans « le Cahier jaune », on retrouve précisément ce qui fait l'essence de la poésie de Michel Vallières et ce pourquoi on le reconnaît si chaleureusement : une voix singulière, chaude et personnelle qui se révèle dans toute sa fragilité, son inquiétude et son désir. « le Cahier jaune », c'est d'abord et avant tout la voix du poète, une parole rebelle qui laisse le champ libre à l'émotion.
Une jeune fille de quinze ans, victime de la polio, entreprend un long voyage de Timmins à Toronto, en quête d'un miracle de la médecine moderne. En cours de route, des drames intérieurs se jouent : celui de la mère qui envisage une vie lourde de responsabilités, celui de la cousine qui perdra son insouciance de jeune fille gâtée.
« La P'tite Miss Easter Seals », c'est aussi les rapports inégaux entre anglophones et francophones, entre riches et pauvres ainsi qu'un témoignage brûlant sur la situation de la langue française en Ontario.
C'est un jour de tempête. La neige et le vent sifflent au travers du corps de ceux qui s'aventurent dehors.
Seul dans son hôtel, les mains et le coeur brisés, Jack attend l'arrivée d'Éliza, la serveuse qu'il rêve d'épouser.
C'est un jour de tempête et Jack est aux prises avec Dempsey, la voix qui lui déchire l'intérieur. Puis apparaîtra l'étranger qui le fera basculer dans un face-à-face avec sa passion et son passé.
Une histoire de désir. Désir de vaincre. Désir d'aimer. Désir d'être aimé.
Sudbury, depuis trente ans, est un creuset dans lequel les artistes continuent de puiser, qui continue de les alimenter. Six d'entre eux, dans le coeur desquels Sudbury occupe une place toute spéciale, ont accepté l'invitation d'André Perrier, directeur artistique du Théâtre du Nouvel-Ontario de 1998 à 2004, et on créé un conte urbain ayant pour cadre cette ville. Le résultat est un heureux et vigoureux mélange de styles, où l'humour côtoie le dramatique, où l'émotion brute et la truculence, à l'image de cette ville du Nord, éclatent à pleine page.
je suis assise au bord de notre histoire
on a fini de déjeuner de nos amours
toi tu es déjà debout à ramasser les miettes
d'une nuit passée en un quart d'heure
si seulement j'avais eu le temps de finir mon café
j'aurais pu lire dans la tasse
le peu d'avenir qu'il nous reste
Par ses ahurissements familiers, ses ironies de secours, ses amours malmenées dans une ville qui en a vu d'autres, «au sud de tes yeux» n'est pas sans rappeler, au féminin très singulier, la terrible lucidité d'un Patrice Desbiens.
Création collective de la troupe étudiante de l'école secondaire Macdonald-Cartier, « Par osmose » a ceci de particulier que sa perspective sur l'assimilation est fidèle au vécu des adolescents franco-ontariens. Chacun d'eux est appelé à faire un choix semblable. Véronique choisit de s'assimiler, son frère Jules, non. En racontant leur histoire, la pièce fait voir les deux côtés de la médaille et explore les conséquences des choix qu'ils ont faits. Sont disponibles : une vidéo de la pièce et un cahier d'activités portant sur l'identité, la culture et l'appréciation du théâtre. « Par Osmose » a remporté le prix de la meilleure production au festival Sears en 1988 et 2002.
Une femme déconnectée, vidée. Autour d'elle, ou peut-être en elle, une succession d'images personnifiées, fantasmées ou horrifiantes : vidangeur sexy, dentistes admirablement de gauche, petit couple d'emmerdeurs bourgeois, pimp, pute, punk virulent. Le monde intérieur de Solange nous apparaît comme un film présenté au ralenti, dont des morceaux auraient été volontairement coupés.
Un jeune immigrant, Jim, attend Axelle, qu'il n'a pas vue depuis leur « nuit des étoiles ». Déterminé à quitter la médiocrité du Magic bowling magique de son père dont il nettoie les planchers aux petites heures du matin, il vient de s'enrôler dans l'armée.
Arrive Axelle, enceinte de huit mois. Froide et méprisante, elle se débat pourtant contre les sentiments qu'elle éprouve à l'égard de Jim.
Dans une salle de quilles au décor éliminé et quétaine, les deux adolescents n'auront qu'une heure pour faire accepter à l'autre leur rêve d'avenir.
Aliénor ne connaît d'autre monde que la forêt qui l'a vue naître, où son père, Étienne, s'était exilé avec les siens lors du Grand Nettoyage du village. Il y a très longtemps. Si longtemps qu'Étienne Landry en a oublié le nombre d'années. Et comme si l'hiver n'avait pas réussi à l'engloutir, Étienne se voit soudainement propulsé dans l'univers de la « justice civilisée », accusé d'inceste sur la seule personne qu'il lui reste à aimer, son Aliénor.
Avec ce recueil où tendresse et humour font bon ménage, le talent de conteur de Michel Vallières marque de nouveaux points. En quête de sa propre vérité, il relate ses expériences et réflexions personnelles par le biais d'une écriture précise et efficace.
Un monde idéal d'amour, de contes de fées et d'images d'enfance est confronté à des réalités bouleversantes : anges gardiens malveillants, hommes sans bras, femmes dénuées de charité. Pas de rhétorique ni de lunettes roses. Une jeune poète parle des préoccupations actuelles de l'Ontario français.
« Gens d'ici » nous fait découvrir les liens qui rattachent les Canadiens français de l'Ontario à la terre, aux traditions, à la famille, au travail. Ballades, historiettes, légendes, souvenirs et folklore expriment sans conteste leur appartenance à une culture populaire authentique toujours vivante. En dépit des circonstances difficiles qui ont marqué - et marquent encore - notre survivance, surgit l'humour, la joie de vivre caractéristique du « chez-nous » franco-ontarien. » / (« Le Voyageur », 5 novembre 1980)