Champion et Ooneemeetoo Okimasis, jeunes Cris du nord du Manitoba, sont arrachés à leur famille et placés dans une école catholique résidentielle du Sud. Aliénés par une culture qu'on leur impose, ils luttent pour leur survie. La Reine blanche, personnage mythique, veille sur eux et les ramène vers l'univers magique dont ils sont issus. L'un deviendra musicien et l'autre danseur. De leur art, un espace de possibilités, un monde nouveau, émergera.
Ce projet a été réalisé grâce au soutien financier d'Ontario Créatif
OEuvres fragmentées, poétiques et résolument modernes, les trois romans regroupés dans ce volume convient une multitude de personnages qui inventent et bâtissent leur quotidien dans ses dimensions réelles et imaginaires. Ces romans, qui précèdent «1953. Chronique d'une naissance annoncée», sont des oeuvres formatrices qui se démarquent déjà par la qualité de la recherche formelle et l'audace stylistique propres à Daigle.
Un court texte en anglais, «Tending Towards the Horizontal», s'ajoute à l'ensemble.
Les textes, accompagnés d'un appareil critique mettant en contexte l'oeuvre et son auteure, donnent à voir toute la singularité de l'aventure romanesque de Daigle, figure incontournable de la littérature francophone au pays. Avec ce troisième tome se conclut la réédition, dans la Bibliothèque canadienne-française, des sept premières oeuvres de l'auteure acadienne plusieurs fois primée.
Dans «(12) abécédaires», Herménégilde Chiasson développe une pensée riche et originale, une lettre à la fois. Sur un mode fragmenté, il revisite des thèmes comme l'Acadie, la langue, la culture, l'identité, l'art, la psychanalyse, la spiritualité, le rapport à l'autre et au territoire - et bien d'autres encore. Au fil de ses exporations, Chiasson pose autant de questions qu'il apporte de réponses : il est un défricheur qui ne recule devant aucun territoire et il se tient à distance des vérités toutes faites. S'il aspire à l'universalité, le penseur se fait aussi polémiste et provoque le débat sur des sujets qui dérangent, comme l'acculturation ou le repli identitaire.
Les douze abécédaires qui composent ce livre ont été lus en public au fil de diverses rencontres; ils sont ici rassemblés et publiés pour la première fois.
Trois êtres seuls et vulnérables se rencontrent dans l'espace virtuel d'Internet. Ils sont amadoués par un charlatan du nom impossible de « dieu l'amibe » et ils créent ensemble un culte despotique qui ne pourra que mener vers le désastre. Aussi cubiste que sérielle, la pièce a été conçue comme un pied de nez au théâtre et à l'idée qu'on s'en fait.
« Le rêve totalitaire de dieu l'amibe » a fait l'objet de quelques étapes de création, d'abord à Ottawa en mars 1995, à Sudbury et Saint-Lambert à l'été 1995 et, finalement, dans sa version achevée à Hull et à Montréal en novembre 1996.
La société Charlevoix est une amicale vouée à l'étude de l'Ontario français. Fondée à Sudbury en 1992, elle se compose d'universitaires appartenant à des disciplines différentes et provenant de Sudbury, d'Ottawa et de Toronto. Elle honore la mémoire du jésuite Pierre-François-Xavier de Charlevoix (1682-1761), qui a laissé des observations remarquables sur le territoire ontarien. Cette société publie les « Cahiers Charlevoix » depuis 1995.
Les « Cahiers Charlevoix 7 » contiennent les articles suivants:
« L'École du fort Frontenac (1676) : faits et mythes » de Gaétan Gervais;
« Le Chercheur de trésors ou l'influence d'un livre. Marius Barbeau et le Romancero du Canada » de Jean-Pierre Pichette;
« L'Ontario français du Centre et du Sud-Ouest, 1940-1970 » de Yves Frenette;
« Usage et représentation d'Internet chez les jeunes.Comparaison entre les francophones et les anglophones du nord de l'Ontario » de Simon Laflamme;
« Diversification du parler des adolescents franco-ontariens : le cas des conjonctions et locutions de conséquence » de Raymond Mougeon;
« Un exemple de « groulxisme » appliqué : l'Association de la jeunesse franco-ontarienne de 1949 à 1960 » de Michel Bock; Chronique, Notes rassemblées par Michel Gaulin, La Société Charlevoix, La Société des Dix.
Pierre ne peut, au départ, se voir père de famille même si sa femme se dit prête à avoir des enfants. Pour arriver à démêler les sentiments de Pierre, Claire se voit obligée de décortiquer l'univers qu'il habite. Par la magie de déplacements dans le temps, Pierre rencontre les fils qu'il aura et qui le feront changer d'avis.
Émergeant sans mémoire du choc cardiaque, muette, le miroir étroit de ses rôles sociaux à jamais fracassé, une femme reprend peu à peu possession d'elle-même.
Sa quête d'identité, elle la mènera contre l'acharnement même de ses enfants d'âge adulte qui, chacun à sa manière, tentent de replacer la statue de leur sainte mère dans sa niche familière. Malgré le retour lent et douloureux de ses souvenirs sous l'effet conjugué des aveux et confidences de ses enfants et de l'évocation du nom brûlant de cet amour en allé, cette femme ceindra sa tête d'une couronne d'oubli pour s'engager, seule et souveraine à la découverte d'elle-même.
Une petite ville du Nord prépare des funérailles curieusement lucratives qui paieront leur aréna tant désiré. Mais voilà que survient un visiteur inattendu : le défunt lui-même. S'ensuit un tourbillon de mensonges, d'absurdités et de revirements loufoques. Tous les moyens sont bons pour persuader le hockeyeur Claude St-Clair d'être un héros posthume de son vivant. Faut-il sympathiser, s'indigner, ou rire... à en mourir ?
Pour rendre hommage à la carrière exemplaire de l'ethnologue Germain Lemieux, des chercheurs du Québec, du Canada et d'Europe ont participé à un colloque organisé en son honneur par le département de folklore de l'université de Sudbury et le Centre franco-ontarien de folklore. Les actes reprennent les six séances du colloque. / La 1re séance fait connaître le contexte de production de l'oeuvre de Germain Lemieux, en la mettant en parallèle avec celle d'autres religieux qui ont oeuvré en Ontario français et en Acadie. / La 2e séance considère la matière folklorique en tant que source d'inspiration pour les artistes et les enseignants. / La 3e séance, consacrée au conte, explore le jeu des échanges entre l'oral et l'écrit, analyse la gestuelle des conteurs, éclaire la moralité des récits, et apprécie la place et la qualité des sources franco-ontariennes dans le corpus narratif de la francophonie. / La 4e séance, consacrée à la chanson traditionnelle, analyse le répertoire recueilli par Germain Lemieux, étudie la valeur littéraire d'une chanson locale, la « Complainte de Cadieux », les variations d'une chanson type internationale, le « Siège de Mons », et le rôle du chansonnier dans la transmission de la mémoire populaire. / La 5e séance, consacrée à la culture matérielle et sociale, étudie le réseau des artisans forgerons, les caractéristiques de la langue du conte franco ontarien, le patrimoine religieux d'un groupe minoritaire et le rôle de la tradition orale perçue comme acte de communication. / La 6e séance est tournée vers l'avenir. On y dénonce la minorisation culturelle des Franco-Ontariens ; on propose l'économuséologie comme modèle de tourisme culturel ; on critique l'expérience du macro-inventaire du patrimoine québécois, et on suit l'évolution du concept de folklore vers la notion de patrimoine vivant. / Ces actes de colloque, tenus à l'université de Sudbury les 31 octobre, 1er et 3 novembre 1991, ouvrent des perspectives nouvelles pour la compréhension et l'exploitation de l'oeuvre féconde de ce grand ethnologue.
Un homme et une femme à l'aube de la quarantaine ont tout, du moins en apparence : le succès professionnel, une famille stable et... heureuse. Ils sont mariés, mais pas l'un à l'autre. Ils se ressemblent. Ils en veulent plus de la vie. Agente immobilière, la femme détient les clés des maisons qu'elle met en vente. Le décor parfait, quoi! pour des ébats amoureux. Dix maisons, dix tableaux : autant de rendez-vous dans les lits des autres, au cours desquels se jouera et se dénouera une passion amoureuse sans issue. « À la gauche de Dieu », c'est l'histoire d'une relation en équilibre sur le fil de la vie, l'autopsie d'un rapport amoureux interdit, raconté avec beaucoup d'humour et d'intensité, sans jugement moral, comme l'affirmation d'une seule vie à vivre et à ne pas rater. « À la gauche de Dieu » a été produit à Ottawa par le Théâtre de la Vieille 17 et le Théâtre français du Centre national des Arts en 1995.
La société Charlevoix, fondée à Sudbury en 1992, est une amicale vouée à l'étude de l'Ontario français. Elle se compose d'universitaires appartenant à des disciplines différentes (sociologie, littérature, histoire, économie, ethnologie) et provenant de Sudbury, d'Ottawa et de Toronto. Elle honore la mémoire du jésuite Pierre-François-Xavier de Charlevoix (1682-1761) qui a laissé des observations remarquables sur le territoire ontarien. Cette société publie les « Cahiers Charlevoix » depuis 1995.
La société Charlevoix, fondée à Sudbury en 1992, est une amicale vouée à l'étude de l'Ontario français. Elle se compose d'universitaires appartenant à des disciplines différentes (sociologie, littérature, histoire, économie, ethnologie) et provenant de Sudbury, d'Ottawa et de Toronto. Elle honore la mémoire du jésuite Pierre-François-Xavier de Charlevoix (1682-1761) qui a laissé des observations remarquables sur le territoire ontarien. Cette société publie les « Cahiers Charlevoix » depuis 1995.
L'auteure de ce recueil n'avait pas 25 ans en l'an 2000. On retrouve dans cette première oeuvre le souffle puissant de la jeunesse, cette matière première si rebelle qui est à l'origine même de l'aventure poétique. « À la mauvaise herbe » rappelle, avec de belles illuminations rimbaldiennes, le voyage intérieur sur la route de l'écriture. Une écriture aux rythmes de cette fin de siècle, empreinte des préoccupations d'une génération inquiète, à la recherche d'une liberté à créer. Une poésie aux images justes, tantôt angoissée, tantôt lyrique et toute en tendresse.
Trente-cinq contes du répertoire d'Émile Maheu ont été recueillis par le folkloriste Donald Deschênes. Le recueil, qui porte l'empreinte indélébile de la personnalité de son auteur, nous amène à découvrir toute la gamme des contes et légendes d'autrefois. On y retrouve des animaux qui nous servent de douces morales, notre espiègle et rusé Ti-Jean, l'infâme diable et même le curé qu'on prend parfois plaisir à prendre en défaut. Le livre regorge d'informations sur la cueillette des contes, le contexte qui les a vus naître et la tradition dont ils sont issus.
Les années 60 et 70, en Ontario français, sont porteuses de transformations idéologiques retentissantes. Dans la foulée de la Révolution tranquille au Québec, le nationalisme canadien-français traditionnel est chassé du discours dominant, alors même que le gouvernement fédéral, par l'entremise de ses politiques linguistiques, en vient à occuper une place de plus en plus grande dans la vie socioculturelle des minorités françaises. Ces bouleversements entraînent un réaménagement fondamental du discours identitaire des Franco-Ontariens. Les notions de culture, de communauté et d'histoire habituellement associées à la notion canadienne-française sont évincées en faveur d'un discours individualiste. De « Canadiens-Français » qu'ils étaient, les Franco-Ontariens deviennent des « francophones », sans assises culturelles. / « Comment un peuple oublie son nom » trace l'évolution des termes clés de l'identité franco-ontarienne telle qu'elle se manifeste, sur une période de quinze ans, dans la presse française de Sudbury. Les résultats sont probants.
Ce recueil circule aux abords d'une maturité limpide: « d'éclats de rire » en « éclats de vers », il propulse en nous les fragments d'une sérénité à la fois légère et lucide. La Mort rôde, il est vrai, et le poète qui « scribouille sa défaillance », mêle sa réflexion au silence et guette « le sens de la transparence ». Comme dans les écrits antérieurs de Tremblay, le Nord et son « intolérable froidure » aspirent la réalité tel un pôle où viennent se buter toutes les contradictions humaines. Le poète ne nous parle pas d'outre-tombe, mais « d'outre-neige ». Il ose y faire face « au souffle de la mort qui s'ennuie dehors ». De ce point de vue extrême, le poète revient allégé. Il semble avoir transcendé l'angoisse et la peine. Il retrouve les êtres et les choses comme s'il était habité par une mélancolique et magique tendresse. Ce recueil est complété de photos.
Les tendres moments de la jeunesse vécue en Europe alternent avec la modernité adulte d'une Amérique urbaine. Hier, la vie était douce, partagée entre le jardin des délices, la métamorphose animale des nuages, la féerie des « Illiminimi ». Aujourd'hui, le temps et la distance ont eu raison de la magie de l'enfance. À la perte des illusions, voire des êtres chers, s'ajoutent les heurts quotidiens et les dangers de la grande ville, mais aussi de rares états de grâce. Chaque nouvelle, à sa manière, lève le voile sur les moments privés des femmes et des hommes. Les personnages se racontent avec candeur et simplicité.
« Ce vertige lilas » amène le lecteur à pousser plus loin sa rencontre avec le personnage fou de solitude qu'il avait rencontré au fil des pages de « Sans bagages dans ses frissons », publié en 2001. Cette créature, née d'une longue rêverie, n'avait cessé de réclamer encore l'espace qu'elle avait habité par son poids de désirs.
Dans une région du Sahel, abandonnée de tous, une femme est contrainte de préparer son enfant à une mort inévitable. Scène après scène, la mère s'acharne à arracher à son enfant toute illusion d'avenir. L'enfant lui tiendra tête, s'accrochant de toute la fibre de son être à la vie, à l'espoir d'une rédemption prochaine. Pourtant, tout autant que le Sahel face au désert, ils seront avalés par une impitoyable indifférence. / Dans « Sahel », « le verbe est ciselé en une compacte sculpture théâtrale où le silence joue pleinement son contrepoids. Texte minimaliste et réduit jusqu'à sa moelle, l'émotion y est comprimée comme dans un étau. Une fois libérée, l'émotion est brute et dense comme un coup de poing. » / (André Perrier, Théâtre du Nouvel-Ontario.)
Le plus important des paradigmes en sciences sociales veut que la compétence linguistique, ainsi que la production des idées, s'expliquent principalement par référence à l'origine familiale, en fonction notamment du statut socioéconomique des parents. Ce livre met en évidence le caractère obsolète, voire erroné, d'une telle position. À l'heure actuelle, deux positions s'affrontent en sciences humaines : la première soutient que les sociétés postmodernes évoluent vers la diversification des comportements, allant même jusqu'à s'interroger sur la possibilité, pour l'humain, de vivre en collectivité ; la deuxième annonce l'homogénéité des consciences et des actions et prédit la fin des différences entre les individus. Ce livre démontre que ces positions sont toutes deux à la fois vraies et fausses. Cette étude appuie son propos sur des données originales : des textes rédigés par des jeunes dans divers pays et des questionnaires auxquels ces jeunes ont répondu, des dizaines de codifications de ces textes et de ces questionnaires. La recherche repose sur une collecte de données complexe effectuée dans trois pays (le Canada, la France et la Tunisie) et sur cinq groupes linguistiques (les Canadiens français, les Canadiens anglais, les Français, les Tunisiens francisants et les Tunisiens arabisants). L'un des tours de force de l'ouvrage est d'avoir réussi à opérationnaliser ces hypothèses afin d'en vérifier le statut scientifique.
« L'Écho de nos voix » est un essai sur la littérature dite « du vacuum », et qui est propre à l'Ontario français. L'auteur pose les questions suivantes : Qu'est-ce qui distingue l'espace littéraire franco-ontarien de l'institution littéraire québécoise ou même de la république des lettres ? Au delà des différences d'amplitude caractérisant chacun de ces milieux, n'y a-t-il pas des conditions particulières d'émergence, depuis 1973, d'une littérature propre à l'Ontario français ? Y a-t-il lieu de rendre compte de l'impact du vacuum social et culturel dans lequel s'est développée la littérature franco-ontarienne ? C'est ce à quoi tentent de répondre les quatre conférences regroupées dans « L'Écho de nos voix ». La première présente la problématique des littératures du vacuum, alors que les trois autres en explorent les applications, en éclairant respectivement les trajectoires littéraires de Jean Éthier-Blais, d'André Paiement et de Robert Dickson.
Paul, le frère de Pierre, se noie dans l'eau d'un étang glacé, un étang tout comme celui où, plus jeunes, l'hiver, les deux frères jouaient au hockey. Tout porte à croire que c'est un suicide. Cette mort subite incite Pierre à chercher à comprendre qui était devenu son frère, cet homme obèse dont il s'était éloigné et qu'il ne reconnaît plus. À travers les écrits laissés derrière par le défunt, il tente de renouer les liens fraternels défaits au fil des ans. Les mots constituent la trame sur laquelle se déroule la quête du vivant vers le mort.
Extrait :
Je lis, me relis à mon frère une dernière fois.
Je lis à voix haute pour que les mots retentissent dans le vide de la pièce, pour qu'ils frappent sur le couvercle du cercueil.
Mais Paul n'est pas là. Il n'est plus.
J'entends les mots retomber sur le plancher comme de la poussière
Profitant d'une année sabbatique à Paris, Anne Grimm se consacre tout entière à l'écriture de ses mémoires. Mère, soeur, amante, professeure, femme, elle livre sans pudeur mais toujours en nuances un parcours singulier qui se déploie sur trois continents et trois mariages. Femme de tête et de coeur, elle raconte avec lucidité ses passions amoureuses - qu'elle poursuit jusqu'à en perdre la tête - et sa naissance à l'écriture.
OEuvre protéiforme, ce premier roman de Marguerite Andersen annonce, dès sa parution en 1982, la trajectoire exceptionnelle d'une grande écrivaine.
« Deuils d'automne » est habité par la figure de l'étranger, à la fois proche et lointain ; il est tantôt notre frère recomposant une partie de notre identité et tantôt cette âme errante croisée au coeur de la cité. Tout le recueil est traversé par un itinéraire qui interroge notre rapport à l'existence, à la littérature, à l'amitié tout en soulignant cette difficile communication entre les êtres qui ne peut se transcender qu'à travers notre quête de beauté. Une oeuvre d'où émerge, à travers la prose du quotidien, douleur, amour et solitude, avec, en arrière-fond, une musique venue d'Iran.