Trois êtres seuls et vulnérables se rencontrent dans l'espace virtuel d'Internet. Ils sont amadoués par un charlatan du nom impossible de « dieu l'amibe » et ils créent ensemble un culte despotique qui ne pourra que mener vers le désastre. Aussi cubiste que sérielle, la pièce a été conçue comme un pied de nez au théâtre et à l'idée qu'on s'en fait.
« Le rêve totalitaire de dieu l'amibe » a fait l'objet de quelques étapes de création, d'abord à Ottawa en mars 1995, à Sudbury et Saint-Lambert à l'été 1995 et, finalement, dans sa version achevée à Hull et à Montréal en novembre 1996.
Pierre ne peut, au départ, se voir père de famille même si sa femme se dit prête à avoir des enfants. Pour arriver à démêler les sentiments de Pierre, Claire se voit obligée de décortiquer l'univers qu'il habite. Par la magie de déplacements dans le temps, Pierre rencontre les fils qu'il aura et qui le feront changer d'avis.
Une petite ville du Nord prépare des funérailles curieusement lucratives qui paieront leur aréna tant désiré. Mais voilà que survient un visiteur inattendu : le défunt lui-même. S'ensuit un tourbillon de mensonges, d'absurdités et de revirements loufoques. Tous les moyens sont bons pour persuader le hockeyeur Claude St-Clair d'être un héros posthume de son vivant. Faut-il sympathiser, s'indigner, ou rire... à en mourir ?
Dans une région du Sahel, abandonnée de tous, une femme est contrainte de préparer son enfant à une mort inévitable. Scène après scène, la mère s'acharne à arracher à son enfant toute illusion d'avenir. L'enfant lui tiendra tête, s'accrochant de toute la fibre de son être à la vie, à l'espoir d'une rédemption prochaine. Pourtant, tout autant que le Sahel face au désert, ils seront avalés par une impitoyable indifférence. / Dans « Sahel », « le verbe est ciselé en une compacte sculpture théâtrale où le silence joue pleinement son contrepoids. Texte minimaliste et réduit jusqu'à sa moelle, l'émotion y est comprimée comme dans un étau. Une fois libérée, l'émotion est brute et dense comme un coup de poing. » / (André Perrier, Théâtre du Nouvel-Ontario.)
À sa sortie de prison, Bernie doit récupérer le magot que Zach a caché dans une boîte à souliers et le remettre à des motards. Il en va de l'intégrité physique de Zach... et de Bernie, et même de celle de leurs amis. Mais voilà que Shirley s'est payé des sessions d'enregistrement pour son premier disque western avec une partie de l'argent ! Dans cette comédie dramatique au rythme soutenu, cinq personnages, réunis par l'énergie du désespoir, miseront le tout pour le tout afin de s'affranchir de leur misère ordinaire. Sur la piste de course, Lucky Lady joue leurs lendemains.
«Dans "Lucky Lady", on trouve sans doute la plus extraordinaire montée dramatique que notre littérature théâtrale ait jamais produite.»
Michel Nadeau, postface
C'est un jour de tempête. La neige et le vent sifflent au travers du corps de ceux qui s'aventurent dehors.
Seul dans son hôtel, les mains et le coeur brisés, Jack attend l'arrivée d'Éliza, la serveuse qu'il rêve d'épouser.
C'est un jour de tempête et Jack est aux prises avec Dempsey, la voix qui lui déchire l'intérieur. Puis apparaîtra l'étranger qui le fera basculer dans un face-à-face avec sa passion et son passé.
Une histoire de désir. Désir de vaincre. Désir d'aimer. Désir d'être aimé.
Une jeune fille de quinze ans, victime de la polio, entreprend un long voyage de Timmins à Toronto, en quête d'un miracle de la médecine moderne. En cours de route, des drames intérieurs se jouent : celui de la mère qui envisage une vie lourde de responsabilités, celui de la cousine qui perdra son insouciance de jeune fille gâtée.
« La P'tite Miss Easter Seals », c'est aussi les rapports inégaux entre anglophones et francophones, entre riches et pauvres ainsi qu'un témoignage brûlant sur la situation de la langue française en Ontario.
Création collective de la troupe étudiante de l'école secondaire Macdonald-Cartier, « Par osmose » a ceci de particulier que sa perspective sur l'assimilation est fidèle au vécu des adolescents franco-ontariens. Chacun d'eux est appelé à faire un choix semblable. Véronique choisit de s'assimiler, son frère Jules, non. En racontant leur histoire, la pièce fait voir les deux côtés de la médaille et explore les conséquences des choix qu'ils ont faits. Sont disponibles : une vidéo de la pièce et un cahier d'activités portant sur l'identité, la culture et l'appréciation du théâtre. « Par Osmose » a remporté le prix de la meilleure production au festival Sears en 1988 et 2002.
Une femme déconnectée, vidée. Autour d'elle, ou peut-être en elle, une succession d'images personnifiées, fantasmées ou horrifiantes : vidangeur sexy, dentistes admirablement de gauche, petit couple d'emmerdeurs bourgeois, pimp, pute, punk virulent. Le monde intérieur de Solange nous apparaît comme un film présenté au ralenti, dont des morceaux auraient été volontairement coupés.
Un jeune immigrant, Jim, attend Axelle, qu'il n'a pas vue depuis leur « nuit des étoiles ». Déterminé à quitter la médiocrité du Magic bowling magique de son père dont il nettoie les planchers aux petites heures du matin, il vient de s'enrôler dans l'armée.
Arrive Axelle, enceinte de huit mois. Froide et méprisante, elle se débat pourtant contre les sentiments qu'elle éprouve à l'égard de Jim.
Dans une salle de quilles au décor éliminé et quétaine, les deux adolescents n'auront qu'une heure pour faire accepter à l'autre leur rêve d'avenir.
Aliénor ne connaît d'autre monde que la forêt qui l'a vue naître, où son père, Étienne, s'était exilé avec les siens lors du Grand Nettoyage du village. Il y a très longtemps. Si longtemps qu'Étienne Landry en a oublié le nombre d'années. Et comme si l'hiver n'avait pas réussi à l'engloutir, Étienne se voit soudainement propulsé dans l'univers de la « justice civilisée », accusé d'inceste sur la seule personne qu'il lui reste à aimer, son Aliénor.
Quelque part en Asie, Maïta, âgée d'à peine 12 ans, termine un contrat dans une fabrique de jouets. Après quatre ans de dur labeur, au cours desquels elle a réussi à rembourser les dettes de sa famille, elle aspire de tout son coeur à retrouver son père. Maïta a hérité de l'art de son père et envoûte ses camarades en mettant en scène la marionnette Issane, princesse de la lumière, qui ouvre les portes d'un autre univers...
Avec une justesse de ton qui ne se dément jamais, l'auteure insuffle véracité et émotion à ce huis clos pour le moins inusité. Comédiens, ombres chinoises et marionnettes se conjuguent pour accentuer la cruauté du drame ou propulser le spectateur dans les voiles du rêve.
Porté à la scène par le Théâtre de la Vieille 17 en 2000, le premier texte de théâtre pour la jeunesse d'Esther Beauchemin a été acclamé au Canada et à l'étranger. En 2002, « Maïta » remportait le prix Christine Dimitriu Van Saanen au salon du livre de Toronto.
Une tranche de vie, une fresque sociale où trois effeuilleuses, ces femmes qu'on regarde, mais qu'on n'écoute jamais, prennent enfin la parole. Un regard sur notre comportement dans la vie publique et l'intimité, sur les désirs et les frustrations face aux rêves inpsirés par le bombardement d'images publicitaires des médias.
Empreinte d'une musicalité et d'un rythme qui s'apparente à celui des vagues qui se succèdent, «Écume» examine les rapports entre la vie et la mort, dont elle brouille les frontières. Au centre de l'oeuvre, Morgane, une mystérieuse femme-poisson, fait la rencontre d'un beau jeune homme à la piscine municipale. Émile est immédiatement séduit et intrigué par Morgane. Ils conçoivent un enfant dès leur troisième rencontre. Morgane le sait aussitôt ; sa mère, enterrée dans le cimetière du village sur le bord de la mer, et pourtant aussi vivante que la mer elle-même, lui souffle des réponses de l'au-delà. Morgane comprend vite qu'elle doit aller la trouver. Émile résiste, mais se résigne à la suivre. Plus qu'un simple rituel, leur visite avec Momo, le croque-mort du village, les amène à se questionner sur leur propre existence.
« Tom Pouce version fin de siècle » est le fruit d'une commande : de trouver, dans les contes de Perrault, un sujet de pièce pour adulte. Une comédie typique des théâtres d'été, contemporaine et sans tartes à la crème. Et comprenant une importante distribution.
C'est ainsi qu'est né Tom Pouce, d'un croisement entre le Petit Poucet, son cousin américain Tom Thumb, et ses différents avatars allemands, danois, indien... Sans oublier quelques éléments du fameux Ti-Jean.
« Tom Pouce version fin de siècle » présente donc les aventures et les déboires d'un petit bonhomme mesurant un pouce, dont la venue est annoncée par l'Ange Gabriel, qui sera abandonné par ses parents, tenté par les Sirènes d'Ulysse et menacé par un Ogre. Il perdra la tête en devenant amoureux de la fillette fatale Saloma, visitera les entrailles de la vache bègue et se mesurera en force et en intelligence à Hercule, celui-là même qui pète plus haut que le trou. Tout cela, en 10 scènes et 20 personnages.
En 1910, Ève-Marie Guérin, une jeune chanteuse de talent, quitte Montréal pour s'inscrire au conservatoire de Paris, dans l'espoir de poursuivre une carrière à l'opéra. Maurice Kleinman, son ami d'enfance doué pour le piano, rêve de devenir concertiste ; il part avec elle parfaire ses études dans la Ville lumière. Le destin unit alors les deux complices. Ils connaîtront pourtant des parcours fort différents. La pièce explore la nuance entre l'ambition et le dépassement de soi.
«La passagère» a été coproduite par le Théâtre La Tangente de Toronto et le Théâtre français du Centre national des arts.
Trois pièces de Michel Ouellette. « La Dernière fugue » : Charles, coincé dans le plancher, son grand-père Fred, vieillard bardé d'un brassard à croix gammée, son amie Mimi, écrivaine surgie en bikini d'un immense gâteau: trois êtres qui amalgament passé et présent, fiction et réalité, en une quête vertigineuse où chacun pourchasse ses origines et fouille son identité. « Duel » : Blanche refuse d'aller plus loin dans la pièce qu'elle répète avec Édouard. Elle appelait celui-ci « Heidi » et lui faisait porter des robes car elle aurait aimé qu'Édouard fût une fille, mais un jour celui-ci a retrouvé sa véritable identité. « King Edward » : Le fils du bon docteur Roy, Édouard, pressenti pour reprendre le flambeau de ce grand défenseur du fait français à Ottawa, voit sa carrière politique compromise. Il s'est amouraché d'une femme mariée qui le repousse malgré leur amour secret. En retrouvant l'assassin de son père, Édouard comprend que ce dernier a péri parce qu'il vivait aussi un amour interdit.
Un veuf, attristé par le décès récent de sa femme, joue aux cartes avec ses trois fils. À la fin de la soirée, il leur impose un jeu grave, auquel il les contraint, sinon il se laissera mourir?: de lui ramener, au terme d'un an et un jour, un improbable objet, le plus petit chien possible. À celui qui réussira l'exploit, il promet la ferme en héritage. Ce sera le plus jeune, Jean, qui s'acquittera le mieux de cette épreuve, qui se révélera être la première de trois, d'un an et un jour chacune.
Au terme de leurs aventures, les trois fils auront obtenu bien plus que les clés de la ferme?; ils auront appris à se débrouiller, à vivre, à aimer. Et le père pourra mourir en paix, confiant d'avoir donné à ses fils les ressources pour vivre.
Inspiré d'un conte du Saguenay, «L'amour incurable» propose une chose rare au théâtre, un conte pour les grands. La pièce a été présentée à Montréal en février 2010.
Trois classiques - un roman (Oz), un conte (Ti-Jean de partout) et une pièce de théâtre (Cyrano Tag) - sont ici transformés grâce à la magie de Marie-Thé Morin et de Pier Rodier en théâtre musical contemporain.
Chacune d'elle a été adaptée pour un jeune public d'âge différent :
Oz pour les 6 à 10 ans ;
Ti-Jean de partout pour les 7 à 12 ans ;
Cyrano Tag pour les 10 ans et plus.
Ces productions ont largement tourné dans les écoles, où elles ont été chaleureusement accueillies par les jeunes publics.
Au centre d'un village qui se meurt, une enseignante s'est barricadée à l'intérieur de l'école, une ceinture de dynamite autour du ventre. Elle tente d'empêcher que « son » école soit démolie. Ironie, c'est le démolisseur, Jeff, qui tente de la dissuader de tout faire sauter.
Entre les deux, un jeu de lettres qui tient lieu de compte à rebours...
«French Town» est une tragédie contemporaine. Elle met en scène la famille Bédard, qui représente l'expérience de la collectivité, illustre la subjectivité de la mémoire et expose le rapport entre la langue et l'identité. Les trois enfants adultes de Gilbert et Simone Bédard, Pierre-Paul, Cindy et Martin, rappellent l'histoire de leur famille dysfonctionnelle tout en envisageant leur vie après le décès de leur mère.
Classique du répertoire francophone, «French Town» a remporté le prix du Gouverneur général en 1994.
Cette nouvelle édition comprend des choix de jugements, une biographie et une bibliographie augmentés.
Quelque part sur Terre, un petit village de pêcheurs vit depuis toujours selon d'immuables traditions. Alors que tous accueillent la nouvelle année avec l'espoir de voir enfin arriver le « progrès » dans leur communauté, une lente transformation s'opère, inexorablement : un fils cadet s'oppose à son père, une épouse refuse de se couper les cheveux comme l'exige la coutume... Même la mer ne tient plus ses promesses.
Jouant sur différents registres théâtraux plus truculents les uns que les autres, les quatorze personnages de cette pièce pour six acteurs recréent tout un village, évoluant sur trois générations. Le choeur des commères veille au grain et attend le public de pied ferme...
Le mythe faustien, c'est un peu lourd à porter » : c'est par ces mots qu'au début de Faust un des personnages fait écho au sous-titre de la pièce, chroniques de la démesure. C'était mal connaître le pouvoir d'un mythe dont Richard J. Léger, dégagé des contraintes Studieuses du verbe, qu'il soit relecture ou adaptation, actualise l'éternelle jeunesse. En donnant à voir le passage à l'acte d'un dramaturge qui se libère peu à peu du texte de Goethe pour relever pleinement le défi de la représentation théâtrale, qui accepte non seulement de jouer le rôle du personnage principal mais aussi d'en assumer un délire scientifique au coeur des débats contemporains sur le clonage et la biogénétique, la pièce s'inscrit dans la droite ligne d'un mythe qui est avant tout une exaltation de l'action. Lourd hasardeuse ct moderne transposition, sans doute ; mais pour qui voudrait, comme spectateur ou lecteur, le partager... quel contrat !
Dominique LAFON
Contes urbains qui s'inspirent de la région d'Ottawa et s'y déroulent. « Par ces Contes urbains, nous nous approprions l'espace qu'il nous reste. Nous nommons, en français, ces lieux que nous fréquentons. Notre ville, avec le voisinage, est à l'honneur. Nous sommes donc à l'honneur, non pas comme de simples figurants dans l'histoire des autres, des dominants, des gagnants, mais comme des héros ou antihéros de nos propres récits inscrits dans le sol et le béton de notre métropole. » (Extrait de la préface de Patrick Leroux)