Ce volume rassemble des poèmes de Paul Éluard (1895-1952) publiés pendant la Seconde Guerre mondiale, le plus souvent dans la clandestinité sous des pseudonymes tels que Jean du Haut ou Maurice Hervent, dans divers recueils, revues et brochures (dont L'Honneur des poètes, Minuit, juillet 1943 et Europe, Minuit, mai 1944). Ainsi le recueil Poésie et vérité 1942, publié en octobre 1942 aux Éditions de la Main à la Plume, et dans lequel figurent « La Dernière Nuit et quelques autres poèmes dont le sens ne peut guère laisser de doutes sur le but poursuivi : retrouver, pour nuire à l'occupant, la liberté d'expression ».
L'un de ces « quelques autres poèmes » est Liberté.
« Et partout en France, écrit Paul Éluard dans la bibliographie du recueil, des voix se répondent, qui chantent pour couvrir le lourd murmure de la bête, pour que les vivants triomphent, pour que la honte disparaisse. »
Ces poèmes d'Éluard furent recueillis en un volume publié aux Éditions de Minuit en avril 1945, avec trois autres poèmes inspirés entre 1936 et 1938 par la guerre d'Espagne. C'est cette édition qui est reprise ici.
Table des matières.
AU RENDEZ-VOUS ALLEMAND : Avis - Courage - Les belles balances de l'ennemi - Chant nazi - « Un petit nombre d'intellectuels français s'est mis au service de l'ennemi » - Les sept poèmes d'amour en guerre - Critique de la poésie - L'aube dissout les monstres - Enterrar y callar - Les armes de la douleur - Tuer - Bêtes et méchants - D'un seul poème entre la vie et la mort - Pensez - On te menace - À celle dont ils rêvent - En plein mois d'août - Le poème hostile - Comprenne qui voudra - Gabriel Péri - Dans un miroir noir - Charniers - Le même jour pour tous - Chant du feu vainqueur du feu - À l'échelle humaine - Les vendeurs d'indulgence - Faire vivre // POÉSIE ET VÉRITÉ 1942 : Liberté - Sur les pentes inférieures - Première marche, la voix d'un autre - Le rôle des femmes - Patience - Un feu sans tache - Bientôt - La halte des heures - Dimanche après-midi - Douter du crime - Couvre-feu - Dressé par la famine - Un loup - Un loup - Du dehors - Du dedans - La dernière nuit // RAISONS D'ÉCRIRE, ENTRE AUTRES, ET BIBLIOGRAPHIE : Novembre 1936 - La victoire de Guernica - Les vainqueurs d'hier périront.
« Tu ne sais plus qui tu es, qui tu as été, tu sais que tu as joué, tu ne sais plus ce que tu as joué, ce que tu joues, tu joues, tu sais que tu dois jouer, tu ne sais plus quoi, tu joues. Ni quels sont tes rôles, ni quels sont tes enfants vivants ou morts. Ni quels sont les lieux, les scènes, les capitales, les continents où tu as crié la passion des amants. Sauf que la salle a payé et qu'on lui doit le spectacle.
Tu es la comédienne de théâtre, la splendeur de l'âge du monde, son accomplissement, l'immensité de sa dernière délivrance.
Tu as tout oublié sauf Savannah, Savannah Bay.
Savannah Bay c'est toi. »
Marguerite Duras
« Pièce sublime, pour ne pas changer, méditation d'une comédienne aux portes de la mort. [...]
Savannah Bay : deux femmes, Marguerite Duras et Madeleine Renaud, nous tendent en partage ce que la vérité et la poésie peuvent oser de plus beau. » (Michel Cournot, Le Monde)
Cette édition se compose de deux versions. La première a été publiée en 1982 ; la seconde, en 1983, comporte les variantes établies par Marguerite Duras lorsqu'elle a monté la pièce au Théâtre du Rond-Point avec Madeleine Renaud et Bulle Ogier. Marguerite Duras (1914-1996) publiera un an après L'Amant qui obtiendra le prix Goncourt et la fera connaître au monde entier.
Ce recueil réunit les poèmes que Samuel Beckett a écrits en français depuis 1937.
TABLE DES MATIÈRES : elles viennent - à elle l'acte calme - être là sans mâchoires sans dents - Ascension - La Mouche - musique de l'indifférence - bois seul - ainsi a-t-on beau - Dieppe - Rue de Vaugirard - Arènes de Lutèce - jusque dans la caverne ciel et sol - bon bon il est un pays - Mort de A. D. - vive morte ma seule saison - je suis ce cours de sable qui glisse - que ferais-je sans ce monde sans visage sans questions - je voudrais que mon amour meure - hors crâne seul dedans - Comment dire - mirlitonnades.
Traduit de l'anglais et présenté par Edith Fournier.
Inédits en français, ces poèmes ont été écrits entre 1930 et 1976. Au cours d'un demi-siècle, le style de Samuel Beckett évolue considérablement dans sa poésie comme dans toutes les autres formes de son oeuvre. Le jeune poète des années trente - qui fréquente les dadaïstes et les surréalistes, même s'il n'adhère pas à leur doctrine -, adopte un style baroque, excentrique, où s'expriment sa culture et son exubérance. Puis, peu à peu, l'écrivain abandonne toute emphase et atteint l'extrême dépouillement. (E. F.)
TABLE DES MATIÈRES : Peste soit de l'horoscope - On rentre, Olga - Précepte - Cascando - Aboulez ! - Saint-Lô - déni d'effroi - Rondeau - là-bas.
Traduit de l'anglais et présenté par Edith Fournier.
C'est le son de la voix d'un très jeune Samuel Beckett que l'on entendra ici, une voix qui peut parfois sembler bien étrange comparée à celle qui s'exprime dans ses oeuvres plus tardives. Mais les thèmes de ces poèmes feront résonner leur écho dans l'ensemble de son oeuvre.
Les treize poèmes qui constituent ce recueil ont été écrits entre 1928 et 1935 : Le Vautour - Enueg I - Enueg II - Alba - Dortmunder - Sanies I - Sanies II - Serena I - Serena II - Serena III - Malacoda - Da Tagte Es - Les Os d'Écho.
Le moindre vent nous décoiffe, le plus petit cri nous fait sursauter, l'acidité nous fait grimacer, l'aigre émeut nos sinus, la douceur nous appelle et nous écoeure, le sel relève les saveurs des aliments, le poivre révèle l'amertume de l'orange, la nuit attend le jour et les années s'étirent, le châtaignier doit revivre, le coeur active le sang. Mais, sans la cyprine, point de bonheur en ce monde, ni d'appétit.
Pourquoi ne pas écrire des poèmes tranquillement assis sur une berge effondrée, en pêchant sans espoir, en mangeant des baies d'églantier, en toussant ou sans bruit, entouré de rats presque discrets, de crapauds, face à la gare désaffectée, au pied de l'autoroute, en dormant, ravi, colérique ou plein de frayeur ? Pourquoi ne pas pêcher l'ombre ? Pourquoi ne pas manger les fruits ? Pourquoi ne pas demeurer silencieux ? Et aussi pourquoi écrire des poèmes ?
Ce recueil de poèmes est initialement paru en 1986.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.