Léo Sauvage a fait ses débuts dans le journalisme à l'âge de dix-neuf ans, tout en préparant une licence en droit à Paris. Critique dramatique du Peuple en 1939, il fonda, durant la guerre, à Marseille, une troupe de théâtre, les Compagnons de la Basoche, interdite en 1942, puis édita des journaux clandestins dans le centre de la France. Au lendemain de la guerre, il entra à Franc-Tireur, et fit reparaître, en 1946-1947, La Rue de Jules Vallès. Léo Sauvage vit aujourd'hui à New York, où il est, depuis près de quinze ans, le correspondant du Figaro. Il résume, dans sa préface à L'Affaire Oswald, les raisons qui l'ont amené à publier ce livre : Jusqu'à la publication du rapport Warren, il y avait l'irrésistible réaction contre l'outrecuidance de ceux qui ne cessaient de proclamer que l'accusé assassiné était coupable, mais prétendaient que ceux qui doutaient de cette culpabilité devaient s'astreindre au silence. Depuis la publication du rapport Warren, il y a quelque chose de plus irrésistible encore : le sentiment que le silence, dans cette affaire, constituerait un acquiescement à l'injustice.
Les trois avocats du barreau de Paris, auteurs de cet ouvrage ont adressé, il y a quelque temps, un mémoire au Comité international de la Croix Rouge. Ils y attiraient, notamment, l'attention de cet organisme sur le caractère proprement inouï de la nouvelle organisation judiciaire instituée par la France en Algérie. L'émotion provoquée par cette démarche, en France et dans le monde, n'est pas près de s'apaiser. C'est tout le principe en effet du droit dans les nations civilisées, qui est mis en cause par le décret du 12 février 1960. Verrons-nous notre législation traditionnelle céder la place à ce que M. Michel Debré a appelé un jour, paradoxalement, les droits légitimes de la colère ? La question est posée.