Premier recueil de poésie de Monica Bolduc, Dead End explore le cul-de-sac des relations amoureuses et les eaux troubles du langage.
Gabriel Robichaud propose un troisième recueil de poésie dont le titre est bien sûr un clin d'oeil et un hommage au classique Acadie Rock de Guy Arsenault. Le poète-comédien nous amène faire un « tour de l'Acadie » hors du commun et c'est un plaisir de prendre place dans le siège du passager et de laisser défiler le territoire sous nos yeux amusés. Parce que l'autodérision guette à chaque détour avec, en fin de parcours, l'arrivée d'un manifeste clamant haut et fort une identité sans équivoque.
Audacieux, caustique et décapant, Roadkill de Lex Vienneau propose une poésie à l'état brut, forte d'une langue étonnamment singulière où la maitrise du contrepoint est admirable. Cette jeune poète a réussi à créer un univers aux antipodes des lieux communs de l'urbanité et des poncifs d'une certaine poésie déconnectée de la réalité des pulsions primitives de vie et de mort. Avec ce premier livre, Lex Vienneau occupe d'emblée une place enviable dans le corpus de la poésie acadienne et francophone actuelle.
Jonathan Roy revient en force avec un second recueil de poésie qui se déploie autour de l'image de la savèche (mot acadien désignant un papillon de nuit) pour transporter le lecteur dans l'univers contestable du Web. Il y remet en question le sens donné à la génération Y tout en construisant de poème en poème une prosodie qui lui est unique. Jonathan Roy compte sans aucun doute parmi les jeunes poètes les plus marquants de la production courante.
Dès son premier livre (Sous la boucane du moulin, 2015), Sébastien Bérubé s'est imposé rapidement comme l'un des représentants majeurs de la nouvelle génération de poètes acadiens et francophones. Son propos sur les injustices et les enjeux sociaux et politiques actuels font de lui le porte-parole des sans-voix et le dénonciateur des inégalités de ce monde. Dans Maudire les étoiles, son troisième livre, le poète joue à la fois avec le registre de la révolte et celui d'une certaine nostalgie liée à l'enfance.
Fif et sauvage est un livre à lire comme on marche sur une corde raide. Un vertige à mi-chemin entre le ciel et la terre ; entre les identités acadienne, queer et Wolastoqiyik ; entre les présupposés et l'affirmation. Fif et sauvage devient une sorte de réappropriation de sujets stéréotypés et de termes péjoratifs, que se permet l'auteur afin de porter un regard honnête et brut sur soi et sur l'autre.
Tantôt surréaliste, tantôt pataphysique, toujours ludique, la poésie de Ronald Léger jette un regard désillusionné sur l´état délabré du Monde en s´articulant à grands tourbillons de sonorités et d´inventions langagières. L´Acadie contemporaine s´y profile parfois, très loin des clichés usuels.
Premier ouvrage d'un jeune poète émergent, ce recueil à l'écriture condensée et richement texturée est rempli de promesses. Le sang dont il est question dans ce livre est davantage source et pulsion de vie que de violence. Luc-Antoine Chiasson propose une autre façon d'appréhender le temps cyclique tout en jetant un regard singulier sur un décor à la fois naturel et urbain. En apparence plutôt hermétique, cette poésie se démarque surtout par un souffle étonnant et une musicalité envoutante.
La poésie richement texturée et paysagiste de Pauline Dugas nous fait découvrir un univers sensuel d'une grande finesse, là où le règne végétal se fusionne au Fragment d'eau qui lui donne toute sa transparence.
Par sa poésie lyrique, Fossiles qui gisent en mes rêves propose une réflexion originale par laquelle le corps humain s'exalte dans ses rapports fusionnels avec la terre et ses origines.
Alors que l'ombre des corneilles s'allonge sur la neige, la poésie de Dominic Langlois remue les cendres d'une enfance encore chaude, lyrique et bouleversante, parfois tourmentée, toujours en quête d'un sens qui lui échappe.
Les sentiments barbares est le troisième recueil de poésie de Dominic Langlois aux Éditions Perce-Neige.
Rino Morin Rossignol excelle dans l'art de la poésie homo-érotique de langue française dont les préoccupations rejoignent, à certains égards, celles des poètes contemporains André Roy, William Cliff et Gérald LeBlanc. Cinquième recueil de l'auteur, Pixels de chair est une oeuvre lyrique étonnante qui témoigne de la déviance des sentiments au masculin tels que mis en scène dans le cyberespace.
Sébastien Bérubé est l'un des poètes acadiens les plus prometteurs de sa génération. Son regard sur les travers de la politique et les agissements sociaux de notre époque est caustique et provocateur. Malgré le ton narquois de son propos, le poète fait preuve d'une grande sensibilité envers les sans voix et les oubliés qui nous entourent.
Le vrai monde
C'est de même
Que les fakes
Les appellent
Pour se sentir moins mal
Chaque fois
Qu'ils leur crache dessusLe vrai monde
C'est de même
Que les fakes
Les appellent
Pour se sentir moins mal
Chaque fois
Qu'ils leur crache dessus
Un mendiant dans trentaine Au cour pesant, porcelaine
Demandant cinquante cennes pour sa peine
Le ventre du néant, mais une tête pleine
De pensées qui n'étaient plus les siennes En dessous de sa casquette
La soirée avait 'air frette
Pas de loyer; pas de dettes
Mais tu t'abrites pas avec un sac de canettes Sans cadeau dans son sac à dos
Les trous de son manteau me parlaient de troubles mentaux T'sais, quand tu vis dehors, c'est que ça va pas ben fort
Quand Jean-Paul Daoust pose son regard sur Moncton et les gens qui l'animent, il en résulte une poésie urbaine du quotidien où se côtoient l'humour, l'amitié et une tendre loyauté, libre de toute complaisance. Jean-Paul Daoust a passé trois mois d'hiver à Moncton pour y écrire des carnets dans le sillage du départ de Gérald Leblanc, le poète regretté dont l'oeuvre rayonne au coeur de cette ville qu'il a tant aimée.
Dis-le-moi marque le grand retour de Mario Thériault aux Éditions Perce-Neige, son dernier recueil étant paru en 1997.
Combien de temps la neige saura-t-elle durer
il ne sait plus si dans les bras de décembre
il pourra retourner
répétant en silence que son attente est son amour
que son détour est son attente
convainquant sa douleur que son attente
est pour toujours
à la brunante sur la neige
Quelle ampleur a-t-elle réellement dans sa vie
offre-t-elle le calme
amplifie-t-elle son ennui
son absence
Dis-le-moi
Poésie du paysage et du regard ponctuée de silences qui invitent à la contemplation, Charpente matinale est empreint d'une voix délicate aux accents de terre, de ciel et de mer. Pauline Dugas franchit le cap du second recueil de poèmes d'un pas léger, comme on saute au-dessus d'une source jaillie au pied d'un arbre.
«Ce livre bouleversant et parfois dérangeant évoque une enfance en danger dont l'unique secours est le rêve.
l'amour est en calvaire
manque de mots
un vide rempli
de phrases toutes faites
à mettre les points sur les i
pour se faire comprendre
ma mère
se traine à genoux dans la cuisine
un chemin de croix
laisse des marques
un saint suaire
qu'on ne peut effacer
Voici le second recueil d'un poète qui s'était fait remarquer pour son premier recueil intitulé Mener du train, publié en 2010, et dont le critique Hugues Corriveau disait que « nostalgie et mélancolie pétrissent ces poèmes rigoureusement réalistes » (Le Devoir).
Dominic Langlois nous amène faire un tour du côté de l'enfance dans ce premier recueil au rythme enjoué et saupoudré de clins d'oeil espiègles. La grande force de cette poésie ludique est de rassembler tout le monde sous le signe de la complicité et du sourire en coin. Un grand vent de fraicheur dans les ruelles de l'été.
Dans ce recueil judicieusement nommé D'ici, le poète embrase la ville et laisse dans son sillage rouge sang des blessures qui mettent l'âme à genoux. Je t'écrirai ce qu'il reste de toi. Ces poèmes sont des prières aux images bouleversantes que le poète porte à ses risques et périls jusqu'aux frontières de la folie, où l'horloge du temps se dérègle Alors les mots tombent comme des poignards d'une puissante efficacité. Un recueil d'une terrible beauté.
-JEAN-PAUL DAOUST
C'est directement sous la boucane du moulin que j'écris. Entre le bruit des vans et l'odeur cancérigène de la rue Canada. Ma plume est folle et mon crayon capote. J'aime mieux être puni d'avoir trop parlé qu'être sauvé par un silence. Je n'ai peut-être pas le courage, mais j'ai la langue de mon père et, by the way, ça me suffit.
Divisé en deux parties dont la première est en vers et la seconde en prose, Frère de feu propose une profonde réflexion sur le deuil qui n'est jamais ni complaisante ni mélodramatique. Ce premier recueil de Jean-Mari Pître étonne par la maitrise de la forme et du propos.
L'absurdité du quotidien dans une ville de province dévisagée par Les démondeurs, Paul Bossé en témoigne, promeneur urbain lucide, le regard aiguisé et le propos cinglant, à la fois ludique et imagé, toujours humain, jamais avare d'un brin de tendresse ou d'ironie.
Les démondeurs est le cinquième recueil de poésie de Paul Bossé aux Éditions Perce-Neige.