Le mot formation est dans toutes les bouches et sous toutes les plumes, pourtant le passé de ce vaste domaine, mouvant et mal circonscrit, reste bien méconnu. Il ne s'agit pas ici d'apporter une réponse univoque à cette ample question, mais d'ouvrir par quelques touches ce que pourrait être une histoire de la formation.
Marcel Lesne (1916-2012) est l'un des premiers théoriciens de la formation des adultes en France. On lui doit les fondements d'une sociologie de la formation et d'importantes avancées dans la réflexion sur le travail pédagogique en formation d'adultes. Cet ouvrage propose d'associer le récit de la vie à l'analyse de l'oeuvre de Marcel Lesne. C'est plus largement l'histoire d'un parcours de promotion sociale dans un contexte politique particulièrement difficile : la guerre, la captivité, l'exercice du métier d'instituteur, d'inspecteur au Maroc et directeur des centres sociaux en Algérie.
Depuis la fin du 19e siècle jusqu'à l'avènement du nouveau millénaire, les Coqs Rouges et la France ont traversé un destin commun découvert à travers la plume des différents auteurs de « Cocorico », le journal de l'Association. Agrémenté de nombreuses citations issues des archives de l'association, cet ouvrage présente l'histoire à la fois singulière et symbolique de son temps d'un patronage bordelais. Les Coqs rouges et la France ont traversé un destin commun qu'il est captivant de découvrir à travers la plume de différents auteurs de "Cocorico", le journal de l'association.
L'ouvrage explore les origines du mouvement d'orientation professionnelle en France, des années 1900 aux années 1940. Croisant l'histoire sociale, l'histoire de l'éducation et celle de la psychologie, il met en valeur les conditions d'apparition de la question de l'orientation, la diversité des acteurs ainsi que ses bases idéologiques et scientifiques. L'après Première Guerre mondiale et les années 1930 constituent deux périodes fondamentales dans l'histoire de l'orientation professionnelle.
Le présent ouvrage s'intéresse à la période du passage de l'"éducation ouvrière" à la "formation syndicale". C'est d'abord pour assurer leurs fonctions de représentants syndicaux dans différents organismes que les syndicalistes devaient être formés. Mais les rapports entre formation et syndicats concernent aussi l'ensemble des salariés au travers de leur formation professionnelle initiale et continue. Onze contributions explorent donc ici les différentes facettes des rapports entre syndicalisme et formation.
La formation des adultes s'est développée en France au sein de structures tant publiques que privées et a généré de nombreux documents qui ont permis et permettront aux chercheurs d'analyser, interpréter et écrire son histoire. Les seize contributions qui composent cet ouvrage proviennent d'auteurs concernés à divers titres par la formation des adultes et par les questions liées à ses archives, documentalistes,bibliothécaires...
Au sortir du tourbillon de 1968, Raymond Vatier nommé directeur délégué à l'orientation et à la formation continue, s'emploie à développer la coopération entre l'école et l'entreprise et à optimiser les moyens de l'éducation nationale. Mais l'instabilité brise l'élan et le projet humain n'aboutira pas totalement. Même si certaines structures perdurent aujourd'hui, la notion de formation continue intégrée au service public n'est pas vraiment entrée dans la réalité.
Cet ouvrage rassemble trois articles qui traitent de courants ayant contribué à la théorisation de l'intervention psychosociologique ou sociologique. Le premier, l'analyse sociale s'intéresse à l'étude des structures de fonctionnement des entreprises. Le second, l'analyse institutionnelle et socianalyse, est marqué par les sources freudiennes et marxiennes. Le troisième, initié par A. Touraine, se définit comme une méthode sociologique de recherche conçue pour étudier les luttes sociopolitiques.
Les lecteurs découvriront au sein de ce nouvel ouvrage de Guy Palmade, qu'au moment de l'institutionnalisation de la formation professionnelle continue, engagée à partir de 1970, formateurs et consultants disposaient de références solides pour s'orienter dans l'action, grâce à un type de démarche visant à augmenter le pouvoir de penser et d'agir.
D'usage fréquent dans le langage courant, le vocable intervention sert à désigner dans une acception plus technique un type d'activités proche mais distinct de la formation, des études ou d'autres formes encore d'expertise. On distingue plusieurs types d'intervention: stratégique institutionnelle, socioanalytique, socio-pédagogique, sociopsychanalytique... Cet ouvrage rassemble cinq textes qui traitent de l'intervention psychosociologique.
De nombreux chercheurs se sont intéressés, en France, au champ de la formation d'adultes et ont produit, au cours des quarante dernières années, une masse impressionnante de travaux. Cette production de recherche reste malheureusement invisible. En effet, morcellement, dispersion, hétérogénéité, marginalité semblent les qualificatifs les plus appropriés par la décrire. Que sait-on, qu'a-t-on appris, sur quoi peut-on s'appuyer pour aller chercher plus loin ? Ce livre présente un premier bilan des travaux effectués entre 1960 et 2000.
Cet ouvrage traite de la formation relationnelle et des processus de groupe. Il fournit un éclairage quant aux apports de la psychosociologie à la formation des adultes. La première partie expose les processus de la formation et de l'intervention psychosociologiques. La partie suivante est centrée sur l'expérience du groupe de base, aujourd'hui délaissée sinon méconnue, alors qu'elle reste irremplaçable pour les formateurs et intervenants responsables de groupes et d'interactions directes. La dernière partie traite de l'évolution des modèles dans la conception et la conduite des groupes.
Pourquoi s'intéresser à la discipline aujourd'hui ? Quelles questions peut-elle susciter et quelles réponses utiles son étude est-elle susceptible d'apporter aux problèmes scolaires de ce XXIe siècle ? L'approche historique au fil des siècles permet de répondre à ces questions et offre des perspectives nouvelles en abordant l'évolution des "formes disciplinaires" parallèlement à la construction de l'enseignement secondaire. Plus que jamais le discours officiel du XIXe siècle demeure indispensable à l'intelligibilité des problèmes éducatifs contemporains et leur sert de miroir.
Comment les corps sont-ils perçus, décodés, interprétés, d'un côté comme de l'autre de la "barrière" pédagogique ? Question fort peu étudiée, et sur laquelle le travail novateur de Claude Pujade-Renaud, publié en 1983, avait fait date. Ce deuxième volume questionne le corps en classe à partir du point de vue des élèves, un élève assigné à une place qui l'amène à se vivre comme passif et le dépersonnalise. L'élève spectateur scrute et questionne le corps de l'enseignant. Un jeu où le corps révèle toutes les ambivalences de la relation pédagogique.
La formation continue est inscrite dans la mission des universités depuis 1968, mais leurs efforts en la matière restent très disparates. Dans le cas des universités, l'histoire montre le décalage entre l'incitation des pouvoirs publics à s'engager dans la formation continue et la réalité de cet engagement. Une plus grande autonomie des universités permettrait une diversification des orientations entre celles qui privilégient la recherche et celles qui donnent la priorité à l'enseignement et à la formation.
Le mouvement syndical est confronté, depuis ses origines, au problème de la formation sous des aspects multiformes : l'éducation ouvrière, la formation syndicale de ses militants et de ses cadres, la formation professionnelle de la main-d'oeuvre, et plus largement ce qu'il est convenu d'appeler l'éducation populaire. Sept contributions s'attachent à explorer les liens entre formation et mouvement ouvrier de la fin du XIXe siècle à l'après seconde guerre mondiale.
Les débuts des années 1860 en France ont été marqués par l'éclosion de nombreuses bibliothèques populaires. Des hommes, notables souvent, laïques, protestants, ont appliqué un certain nombre des idées philanthropiques développées après 1848, pensant, comme Jean Macé, que la bibliothèque permettait l'instruction indispensable pour participer au suffrage universel. Ces bibliothèques populaires ont développé des pratiques professionnelles et une ouverture à tous les publics qui a complètement modifié le paysage de l'offre documentaire à la fin du XIXe siècle en France.
Ce livre reprend deux textes de Guy Palmade : un article publié en 1972 dans la revue Connexions, puis un texte ronéotypé inédit, qui figurait dans sa thèse d'Etat sur travaux soutenue à l'université de Paris X Nanterre en 1975. Cet ouvrage concerne essentiellement la problématique et la conduite de ce que l'auteur nomme "les groupes d'évolution". Ils désignent une expérience collective visant à produire certains changements (présumés positifs) chez, et entre, des personnes réunies en session restreinte.
Si l'image en tant qu'outil pédagogique a souvent fait l'objet de discussions, son utilisation dans l'histoire de l'éducation a été plus rarement étudiée et c'est alors plutôt l'enfant qui est placé au centre des analyses. Cet ouvrage présente une variété de pratiques s'appuyant sur l'image dans la formation des adultes : la lanterne magique dans les cours du soir au XIXe siècle, le cinéma éducateur dans l'entre-deux-guerres, la bande dessinée géante comme support d'alphabétisation, ou plus récemment les outils multimédia dans la formation professionnelle.
En 1895 sont créées les premières écoles d'enseignement professionnel des pêches maritimes dans le but de mieux exploiter les fonds marins et de faire entrer les pêcheurs dans l'économie moderne. L'ouvrage retrace et analyse l'histoire de cet enseignement qui est le produit d'un contexte social, économique et idéologique, parfois éloigné de simples considérations pédagogiques. Il se veut aussi une contribution à une anthropologie historique des populations littorales.
Former et insérer sont les préoccupations principales des nombreux opérateurs qui travaillent, au quotidien, avec les publics chômeurs, allocataires du RMI, etc. Ces dernières années toutefois, on a pu observer des inflexions majeures des politiques de formation et d'insertion. Prenant la mesure des ces évolutions, l'ouvrage étudie précisément la manière dont elles ont impacté le fonctionnement d'une association située à Sarcelles.
La banalisation de la formation des adultes s'est opérée au profit du monde du travail et au détriment du monde de l'éducation, et des ambiguïtés sociopolitiques demeurent quant à ses finalités. Le syndicalisme, à travers les dispositifs paritaires de négociation et de régulation sociale, a participé à l'institutionnalisation de la formation continue. Ce livre analyse les valeurs qui ont été portées par la confédération CFTC-CFDT dans la construction du dispositif de formation continue.
Les républicains qui détiennent le pouvoir politique en Guadeloupe et en Martinique au début de la IIIe République rêvent d'instaurer la démocratie dans leurs îles. L'assimilation de leur colonie à la Mère patrie est leur credo. Ils réclament un outil : l'école. Ce livre retrace la tragique perversion des idéaux républicains relatifs à l'école, au contact des réalités coloniales antillaises et rend compte de ce rendez-vous manqué.
L'accord national interprofessionnel "sur la formation et le perfectionnement professionnels" de juillet 1970 était-il un bon accord ? Trouve-t-il son origine dans une revendication radicale ? Comment la reconnaissance du droit au congé de formation sur le temps de travail et l'obligation de financement par les entreprises ont-elles été acceptées ? Quel contexte politique a permis cette construction ? Quel rôle y ont joué les institutions et particulièrement l'Education nationale ?