L'idée de la considération de la politique comme d'une science positive est une idée d'origine saint-simonienne. Le Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société (mai 1922) de Comte rapproche le plus la politique de la science parmi les autres traités de l'époque qui n'envisagent pas aussi directement la notion de politique scientifique. Dans la tradition du siècle des lumières, les objectifs de Comte étaient de régénérer la société et pour cela d'assainir les conceptions et les pratiques politiques.
Aristote entreprend une démarche de purification progressive de la notion d'être à partir de ses principes généraux, pour ne retenir de l'être commun que la substantialité, l'actualité et l'unité, abstraction faite de toute matérialité et de toute composition. C'est sur ces concepts épurés, qu'il fera reposer sa vision analogique de l'Être premier.
Les seize questions disputées sur le mal de Thomas d'Aquin (1225-1274) constituent l'oeuvre médiévale la plus importante sur ce thème. Ce livre reproduit le texte intégral de la question une qui aborde les aspects les plus fondamentaux du mal. Le lecteur contemporain appréciera l'exactitude et l'originalité des réponses que Thomas d'Aquin apporte à ces interrogations toujours d'actualité.
Pour la première fois en langue française, la traduction du Commentaire des huit livres des Physiques d'Aristote de Thomas d'Aquin offre la quintessence de ce que l'on a appelé l'"aristotélo-thomisme". Encore méconnue des spécialistes d'Aristote, l'oeuvre constitue pourtant le sommet qui domine toute la tradition philosophique antique et médiévale. Le Commentaire brille d'une actualité renouvelée.
Ces 21 Questions disputées offre une élaboration dialectique de la doctrine de Saint Thomas en matière de psychologie philosophique. Portant sur l'essence humaine, son rapport au corps, son état après la séparation d'avec le corps, elles ont un triple intérêt. D'abord, elles manifestent la réflexion préparatoire et parallèle à la rédaction de la Première Partie de la Somme de théologie. Ensuite, elles précisent le milieu doctrinal dans lequel prend place l'enseignement de Saint Thomas. Enfin, elles présentent les principes de l'Aquinate en ce domaine.
Pour faire parler le Mvett, la philosophique devait se faire pratique, pour que la pensée se conjugue avec l'action, tant il est vrai que le Mvett, par-delà l'épopée, est au fond la vie pensée par l'Etre. D'où une approche phénoménologique et éthique, qui permet de montrer comment le Mvett met en oeuvre, à sa manière, les deux catégories fondamentales de l'Altérité et de la Transcendance. Ce qui se vit sur le mode initiatique peut alors se conceptualiser avec le concours de Platon, Aristote, Hegel, Husserl et Ricoeur.
Le problème fondamental des philosophes des Lumières est d'assurer la liberté des citoyens. Si concrète qu'elle soit, la liberté prônée par Montesquieu et Rousseau demeure limitée et régionale. Elle rencontre des obstacles d'ordre naturel et culturel qui empêchent son effectuation mondiale et bloque son extension universelle.
En quelques pages, la philosophe Angèle Kremer-Marietti décrypte l'originalité du grand phénoménologue se posant au-delà de la représentation, dans le monde immense d'un univers qui nous échappe dans son pur objet.
On a dit d'Henri Ey qu'il était « le plus grand psychiatre de son temps » (A. Green), « le plus grand psychiatre européen depuis Freud » (Pr Kisker, de Hanovre). Mais un « toubib » peut-il être philosophe ? demandait Jean Beaufret (qui semblait en douter). D'autres n'en doutent pas, voire le recommandent ou en font une obligation : d'Hippocrate à Karl Jaspers deux mille ans après. Sa théorie Organo-dynamique (neurodéveloppementale et néo-jacksonienne à l'origine) est-elle une philosophie ?
La destruction de l'Autre est la plus déplorable constatation qui soit. Elle contredit l'avènement de ce que nous pouvons désigner comme étant un homme nouveau, certes, encore inachevé, l'homme moderne. Une réflexion philosophique respectant les différences doit constituer la référence obligée à la fois de toute phénoménologie quelle qu'elle soit.
Pour la première fois en langue française, cette traduction du Commentaire des douze livres de la Métaphysique d'Aristote rédigé par Thomas d'Aquin, veut être la transmission d'un relai, à l'heure où la pratique de la langue latine disparaît, même parmi les intellectuels. Thomas d'Aquin méconnaissait, semble-t-il, la langue grecque et dut, lui aussi, faire appel à des traductions pour son propre travail de commentaire.
La temporalité est ce flux de conscience qui "modifie" tout donné dans un projet signifiant paramétré par une mémoire. Par cette modification tout individu vivant ou "monade" met en oeuvre à sa mesure l'ingénierie du Désir, mais seul l'homme peut s'engager à être un soi selon une résolution convaincue. C'est l'expérience intime de sa "chair" qui l'ancre dans la durée de cet effort vers une puissance d'agir optimale.
Un large public apprécie en Gaston Bachelard le philosophe de la rêverie poétique et l'épistémologue. Ses oeuvres consacrées à la question du temps sont moins connues. Cet ouvrage se propose de montrer en quoi les données actuelles des neurosciences apportent un éclairage nouveau à cette réflexion. Nombre d'hypothèses formulées en neurobiologie et en neuroesthétique renforce la thèse bachelardienne de la discontinuité du temps vécu et la conception qu'avait le philosophe de "l'instant poétique".
A la recherche de "causes naturelles" nécessaires à la formation du langage, Rousseau refuse de mettre "à l'origine des signes institués" une société déjà établie comme le fait Condillac. C'est même le langage qui va établir le groupement social. La nature a mis peu de soin à rapprocher les hommes, à préparer leur sociabilité. Si l'inégalité parmi les hommes est nullement un fait nécessaire d'après la nature, celle-ci apporte elle-même son lot d'inégalités. Une inégalité naturelle qu'il faut savoir distinguer de la pure inégalité sociale, compliquée en inégalité juridique et politique.
Interrogées, les capacités poïétiques de l'art, du langage et de la science concourent à nous faire réfléchir sur les voies multiples de la symbolique. Comment pensons-nous, croyons-nous et connaissons-nous ? Chaque réalité, scientifique, mais aussi narrative, artistique, mystique, n'ajoute pas seulement du signe mais aussi un point de vue, au sens d'une perception, d'une réalité idéelle, à la vision d'ensemble et contribue à la réalité humaine.
Maine de Biran, Bergson, Comte, Proudhon... La philosophie en France au XIXème siècle rassemble les débats fondamentaux entre spiritualisme et positivisme sur l'origine des idées, le sens de l'histoire ou la réforme sociale. Le débat philosophique en France à cette période n'est pas séparable d'une interprétation de la grande Révolution et donc des secousses successives de 1830, 1848, 1871.
Il nous semble qu'une éthique et une philosophie sociale idéalistes, bâties sur les principes du droit, aident à former des hypothèses plausibles, notamment celle d'une solidarité inconsciente. L'expérience moniste d'unité entre notre représentation et notre volonté peut plaider pour une compréhension du monde. Réexaminons l'utilité et l'inconvénient d'élargir la reconnaissance réciproque des sujets, vers un don de soi au monde.
"Or, malgré la logique bornée des détracteurs, et même sous l'effet de la sidération et du blocage de l'existence dans la colère ou dans la douleur qui la submergent, nous ne renonçons pas, il nous reste encore à agir et à dire. Dire l'épreuve, traduire le tragique de la vie, exprimer l'angoisse de la pensée. (...) Faire toujours de son mieux, c'est alerter la mémoire vive et non pas celle du ressentiment...". C'est exactement ce qu'écrivait Abdelaziz Ayadi dans l'Introduction de ce beau livre, juste à la veille de la Révolution tunisienne !".
Pour la première fois en langue française, la traduction du Commentaire des huit livres des Physiques d'Aristote de Thomas d'Aquin offre la quintessence de ce que l'on a appelé l'"aristotélo-thomisme". Encore méconnue des spécialistes d'Aristote, l'oeuvre constitue pourtant le sommet qui domine toute la tradition philosophique antique et médiévale. Le Commentaire brille d'une actualité renouvelée.
Il est indiscutable que les droits de l'homme mènent à l'humain et cet humain est indissociable de l'idée de personne. La question qui s'est posée dans cette étude est la suivante : existe-t-il un personnalisme sans référence aux droits de l'homme ? En ouvrant cette perspective l'auteur, inspiré par la philosophie de Levinas, développe un discours éthique comme étant un discours de philosophie première, parce que l'éthique l'emporte sur tout autre réflexion philosophique.
N'y aurait-il de pas de différence notable entre les philosophies analytique et continentale ? La première serait la bonne philosophie, la seconde une philosophie non rigoureuse, de comptoir. Ce jugement est l'apanage des philosophes analytiques, qui considèrent leurs confères de formation continentale, à l'instar de Jacques Derrida, comme des « astrologues », des non-philosophes. L'auteur approfondit ici le débat, en identifiant de façon rigoureuse les différences importantes qui divisent les deux philosophies.
Cet ouvrage est le premier à offrir une vision systématique et extrêmement fouillée du rapport de Nietzsche à la rhétorique. Sa philosophie s'apparente ainsi à une vaste entreprise herméneutique : tout langage et toute pensée sont rhétoriques par essence. Nietzsche apparaît alors comme l'un des plus grands analystes du langage.
Monique Charles qui, pour ce qui est du style, serait quelqu'un entre La Bruyère et Céline, donc littérairement inclassable, mais terriblement efficace. C'est vivant, buissonnier, digressseur. De l'expérience, de la faconde, du souffle. Des réflexions intéressantes sur le deuil, l'amour, les rapports entre les sexes, le couple, le mariage, le problème du Mal , la douleur, le désir, les passions, la psychologie du Tueur...
Sur les traces du concept de réflexion chez Kant, Nietzsche débouche sur la fiction ("Erdichtung") qui nous abuse. Il constate que la réflexion peut donner à voir une "vérité" multiple ; aussi le perspectivisme nietzschéen dénonce-t-il la nullité de toute question sur la vérité qui serait indépendante des évaluations.