La sociologie s'est développée avec l'objectif central d'interpréter, à travers des mutations culturelles, politiques et économiques majeures, le type de société profondément nouveau apparu d'abord en Europe de l'Ouest avec les « Temps modernes ». Elle a engendré différents concepts et analyses structurés autour d'une opposition explicite ou implicite entre tradition et modernité, au XIXe siècle d'abord, dans les pays occidentaux, puis au milieu du XXe siècle, à propos des pays du tiers-monde. Mais la montée en puissance de la notion de postmodernité de même que l'ampleur des bouleversements de toute nature qui caractérisent l'époque contemporaine ont profondément modifié les termes du débat et conduit nombre de sociologues à s'interroger sur la manière de définir et d'interpréter le temps présent.S'appuyant sur une vaste littérature, principalement anglo-saxonne, qui déborde de loin la sociologie, cet ouvrage présente une synthèse critique du bouillonnement d'idées, souvent confuses, ainsi engendré par le concept d'une rupture ou d'une mutation à l'égard des catégories de pensée et de sensibilité ou des formes d'organisation sociale dites modernes. Dans cette perspective, l'auteur examine d'abord, sous l'intitulé du postmodernisme, un ensemble de développements esthétiques, philosophiques et culturels nés à la fin du XXe siècle et associés à une critique des orientations antérieures. La partie principale du livre est consacrée à l'examen des interprétations sociologiques des transformations sociales et culturelles contemporaines, regroupées autour d'une opposition centrale entre un diagnostic de mutation (postmodernité) ou au contraire de continuité (modernité avancée). L'auteur met cependant en évidence la nécessité d'élaborer des distinctions plus fines pour maîtriser véritablement l'espace des interprétations en présence et de leurs enjeux, et propose en filigrane sa propre grille de lecture.Cet ouvrage de synthèse original constituera une référence, un outil de travail et un support de réflexion précieux tant pour les universitaires (enseignants, chercheurs et étudiants en sciences sociales) que pour un public plus large à la recherche de clés de lecture pour déchiffrer les mutations sociales et culturelles contemporaines.Yves BONNY, maître de conférences en sociologie à l'Université Rennes 2, est chercheur au RESO/Rennes et membre du GIEP (Groupe interuniversitaire d'étude de la postmodernité)/Montréal.
De la notion de « moderne » à celle de « postmoderne ». La modernité comme objet d'étude sociologique. Société moderne, civilisation moderne. Distinctions chronologiques, terminologiques et conceptuelles. Analyse historique et critique du postmodernisme. Examen critique du postmodernisme. Modernité avancée ou postmodernité ? Du postmodernisme au thème de la mutation culturelle. Deux lectures opposées de la postmodernité. Condition post-traditionnelle et déclin de la modernité « classique ». Les théories de la modernité avancée. Vers un modèle interprétatif complexe.
Les théories de l'institution présentent aujourd'hui une assez grande confusion, oscillant entre la thèse de la désinstitutionalisation et celle du renforcement du contrôle social. Quelle théorie est-elle pertinente pour notre civilisation actuelle ? Telle est la question que traite cet ouvrage en proposant une revue de littérature sur le concept et en développant une thèse, les institutions sont plurielles et lieux de tensions : pluralité des finalités, des missions, des logiques d'action, discordances entre discours et pratiques, pressions et régulations externes multiples et contradictoires. Quel est le statut de cette pluralité ? Est-ce notre regard sur les institutions qui a changé, car il y aurait un affaiblissement du paradigme de l'unité ? Ou bien est-ce un mouvement historique réel, lié à la modernité, voire à l'hypermodernité ? Les deux sans doute, comme les chercheurs le constatent en examinant chacun des champs empiriques dont ils sont spécialistes : la psychiatrie, depuis longtemps déchirée par des contradictions et des conflits, la prison, institution totale confrontée à la thématique du respect, le soutien à la parentalité, entre confiance et soupçon, l'agir enseignant et sa constitutive pluralité normative, les nouvelles institutions du développement durable et leurs formes hybrides d'intervention publique. Les auteurs proposent ainsi un ouvrage de référence sur un des concepts centraux de la sociologie, des sciences et de la philosophie politiques.