Pour son 750e anniversaire, la petite ville de Gigricht en Allemagne décide de favoriser l'intégration des étrangers : 5000 marks sont offerts à ceux qui auraient quelque chose d'intéressant à raconter. Rosa Masur, vieille Juive russe à qui on ne la fait pas et dotée d'un sens de l'humour à toute épreuve, se porte candidate. Elle a l'anecdote du siècle.
Un siècle qu'elle a vécu de bout en bout, avec ses révolutions, ses guerres mondiales, ses soubresauts. Petite Juive dans un village biélorusse où les pogroms ne sont jamais loin, jeune fille émancipée dans la Leningrad des années 20, ouvrière dans une usine textile, puis traductrice de l'allemand... Pendant l'interminable siège de la ville, mère de deux enfants, elle fait du bouillon avec la colle du papier peint, alors que ses voisins dévorent leur canari, ou pire ; après la guerre elle doit batailler pour que son fils puisse étudier, l'antisémitisme étant entretemps revenu à la mode.
Sorcières, apparatchiks, soldats, cannibales, passeurs, commères défilent dans une épopée menée tambour battant par une femme extraordinaire, drôle, intelligente, et qui n'a pas froid aux yeux. Même face à Staline.
Vladimir Vertlib écrit là un grand roman russe, énergique, fascinant, qui vous emporte à sa suite aussi sûrement que le cours de l'Histoire.
« Vladimir Vertlib n'a pas à craindre la comparaison avec Joseph Roth ou Isaac Singer, ni avec leurs personnages abîmés par la vie et torturés par leurs sentiments de culpabilité et leurs excès. L'oeuvre, que le lecteur dévore d'un bout à l'autre avec passion, distille l'histoire européenne à l'époque de ses grands bouleversements. » - Frankfurter Allgemeine
Prix Adelbert Von Chamisso
Prix Anton Wildgans
On ne fera pas croire à Lucia Binar, vieille dame indigne, fan de poésie, que le monde ira mieux quand sa rue des Maures sera rebaptisée rue des Morues. Elle a bien d'autres chats à fouetter, entre sa clavicule cassée, son propriétaire qui - gentrification oblige - veut la forcer à partir de l'appartement où elle est née et son repas chaud qui n'arrive pas. Quand les services sociaux de la ville lui recommandent de manger des biscottes en attendant la semaine suivante, elle sort de ses gonds et décide de retrouver l'employée pour lui dire ses quatre vérités. En attendant, les ascenseurs ont des comportements irrationnels, les hommes (moitié bachkirs, moitié tchouvaches) préfèrent raconter leur histoire plutôt que faire l'amour, les chauffeurs de taxi se répandent en invectives racistes, et Viktor Viktorovitch propose de découvrir les mystères de nos tréfonds et de pénétrer l'Esprit universel - mais dans quel état en sortira-t-on ?
Tout va de travers chez Vladimir Vertlib, et si la réalité est étrange, les gens semblent encore plus altérés : veules, vulgaires, racistes et haineux, tout le monde en veut à tout le monde et sans la magie russe, on serait dans de beaux draps.
Avec une incroyable agilité et un sens de l'humour à toute épreuve, Vertlib nous embarque dans une ville au bord de la crise de nerfs, sous le signe de Kafka et Boulgakov. Une critique acerbe et sans concessions du politiquement correct et du mythe de l'identité par un grand maître de la narration.
« Un éclairage satirique des coins les plus sombres de l'âme viennoise. Impossible de ne pas penser au Maître et Marguerite de Boulgakov. » - Austria Presse Agentur
« Vertlib, grand conteur, sait écrire une critique mordante de situations d'une grande actualité. » - Tagespiegel