Dans les squats et les bidonvilles des Bouches-du-Rhône, à la gare Saint-Charles de Marseille comme dans les quartiers populaires, Véronique Le Goaziou a suivi le travail de plusieurs intervenants sociaux, éducateurs comme bénévoles, auprès de publics en situation de très grande précarité. Elle donne ainsi à voir les pratiques ordinaires du travail social.
Sur le terrain, les travailleurs sociaux interviennent auprès des populations ne se dérobent pas. Ils n'attendent pas que les conditions soient réunies pour agir - en vérité elles ne le sont jamais. Ils agissent à partir de leur expérience, des bonnes pratiques et des dispositifs existants, convaincus que toute action, même infime, aura des effets. Au risque de voir leur travail social réduit à un soin palliatif...
Véronique Le Goaziou est sociologue et ethnologue. Elle travaille sur la délinquance, la violence, la pauvreté et les politiques publiques relatives à ces questions. Elle est notamment l'auteur, aux Presses de Sciences Po de Viol. Que fait la justice ? (2019).
« La victime [est] la grande oubliée du procès pénal. Quiconque assiste à un procès d'assises pour viol s'en rend rapidement compte. »Malgré la sévérité des textes et l'unanime réprobation sociétale, très peu d'affaires de viol sont portées devant l'institution judiciaire, la plupart sont classées, certaines sont requalifiées en simples agressions sexuelles et les rares condamnations semblent plus satisfaire l'opinion publique que les victimes elles-mêmes.Véronique Le Goaziou montre toutes les contradictions qu'il peut y avoir à défendre une cause collective et politique devant une instance qui ne traite que des affaires individuelles. Elle revient en détail sur ce qui motive les décisions des magistrats aux prises avec les délicates questions touchant à la violence, au désir et à la sexualité, et décrit le parcours des victimes tout au long d'un processus judiciaire parfois vécu comme un second viol.Face au traitement strictement pénal des violences sexuelles, qui privilégie la recherche de la faute et la sanction du coupable, ne serait-il pas temps d'écouter les victimes ? De leur demander ce qu'elles attendent de la justice comme de la société ? De trouver d'autres voies pour leur permettre de se reconstruire ?
Monsieur Viannet a cinquante ans et vit dans un minuscule appartement, du côté de Bastille. Monsieur Viannet a autrefois été bel homme. Sportif. Monsieur Viannet a fait l'armée. Monsieur Viannet, surtout, a été acquitté après avoir été accusé du meurtre de son père. Entre la prison, les foyers d'urgence et les hôtels minables, Monsieur Viannet appartient à ce qu'il est convenu d'appeler le quart-monde. Il ne voit plus ses enfants, et sa femme n'est plus qu'un témoin de son passé. Monsieur Viannet ne sort plus. Il a ses cigarettes qu'il fume à la chaîne, ses bières qu'il vide du matin au soir, son écran plat qu'il n'éteint jamais. Monsieur Viannet est, que cela nous plaise ou non, notre exact contemporain.
Dans ce roman âpre et tendu, Véronique Le Goaziou explore un fait social par son versant humain, construisant un dialogue poignant qui nous emmène du côté de Beckett et de Kafka.
D'elle, on sait peu de choses. La cinquantaine, ancienne journaliste et mariée, trois enfants. Elle vit dans une maison de pierres, dans la garrigue. Elle lit des romans et court sur les berges de la rivière. Sa vie, elle la traverse sans certitudes. C'est une femme d'aujourd'hui. Femme amoureuse aussi : amour défunt, amour filial, amour maternel, amour charnel sont-ils si différents ? Ce roman peint l'âme d'une femme de notre temps, bien des femmes s'y retrouveront. C'est aussi le roman des amours possibles et ordinaires, bien des hommes s'y reconnaitront.
«La violence a toujours existé », «La violence, est une pulsion qu'on ne maîtrise pas », «La violence sévit surtout parmi les milieux défavorisés », «La violence s'accroît de nos jours », «Les femmes sont moins violentes que les hommes », «La violence est un moyen d'expression pour ceux qui n'en ont pas d'autres », «La violence est parfois légitime » ...
Au-delà de l'actualité et des faits divers, Véronique Le Goaziou s'attache ici à analyser la violence sous toutes ses facettes : fait social ou individuel ? en augmentation ? qui est violent ? pourquoi ?..
Les jeunes en voie de marginalisation ont des pratiques lectorales très faibles. Comment expliquer ce malaise et ce rapport d'étrangeté ? Comment les jeunes concernés l'expriment-ils et quelles raisons donnent-ils à leurs faibles pratiques ? Comment considèrent-ils la lecture et les lecteurs ? Telles sont les questions abordées par l'auteur, qui donne à voir une facette de l'intimité de jeunes en difficulté et ouvre des pistes pour imaginer des entreprises de médiation entre ces jeunes et la lecture.